L’exonération de la taxe d’habitation pour 80% des ménages promise par Macron pourrait coûter plus cher que prévu, en raison du prix à payer pour s’assurer que cette mesure respecte la Constitution. D’où vient le problème ? L’exonération de taxe d’habitation pour 80% des ménages provoque la colère de l’Association des maires de France (AMF), qui dénonce une promesse à 10 milliards d’euros, contraire à la loi. « En privant de manière autoritaire les communes et leurs intercommunalités d’un tel montant de ressources propres, l’État remettrait en cause leur libre administration », un principe inscrit dans la Constitution.
De plus, cette mesure ne concernerait pas Macron qui n’a déclaré à la HATVP, après avoir gagné trois millions en deux ans, aucun patrimoine immobilier *. Mais alors, à qui appartiennent le grand appartement de Paris et la superbe villa du Touquet ?
Beaucoup plus grave. Selon les analyses des instituts économiques, tout le programme du candidat d’En marche ! n’est pas financé, multiplie les dépenses et ne résorbera pas le déficit colossal de l’État. Ce programme ne serait pas aussi sérieux que le prétendent l’intéressé et celui qui l’a écrit pour lui, l’économiste de salon Jean Pisani-Ferry. Des études de l’Institut Montaigne, think-tank libéral, puis de l’institut COE-Rexecode, ont en effet semé le doute. Le chiffrage COE-Rexecode a notamment montré que le projet d’En marche! conduirait à un déficit public de 3,4% du PIB en 2022, loin du 1% avancé par le candidat. Et surtout, hors des clous européens. La dette de la France, déjà à 2.200 milliards, augmenterait de 500 milliards. Piqué au vif, Jean Pisani-Ferry, directeur du programme du candidat, a publié le lendemain une très longue lettre de réponse qui n’a convaincu personne. Ses prévisions de retour de la croissance et de l’emploi par le seul miracle de l’élection de Macron sont irréalistes en l’état actuel, seules des augmentations massives d’impôt pourraient en permettre la réalisation. Les Français n’en veulent plus.
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Le pays est coupé en deux : les contribuables qui paient l’impôt direct et les autres qui ne le paient pas. Ceux qui paient l’impôt sur le revenu, qui déjà ne suffit même plus à payer chaque année le montant des intérêts de la dette, sont moins de 50% des foyers fiscaux, et 80% de l’impôt sont payés par les 20% les plus aisés.
Pour ceux qui chercheraient une continuité entre la politique fiscale du quinquennat Hollande et les propositions en matière d’impôts du candidat Macron à la présidence de la République, le fil conducteur est tout trouvé. Les deux hommes considèrent comme une ardente obligation de dispenser de toute fiscalité directe des millions de gens en France, mais ce faisant, ils détruisent le vivier de ceux qui financent le train de vie excessif de l’État, les travailleurs, les retraités et la bourgeoisie.
« François Hollande a pratiqué un matraquage fiscal d’une rare sauvagerie dans les premières années de son mandat avant de se faire gloire, dans un second temps, de “sortir” près de 2 millions de contribuables de l’impôt sur le revenu (IR). Après avoir joué le Diable pour tous au début de son quinquennat où quasiment personne n’a échappé à ses foudres, le septième président de la Vème République a joué le Bon Dieu auprès des plus modestes dans la seconde mi-temps. “Plus de 12 millions de foyers fiscaux” auront ainsi bénéficié de réductions partielles ou totales de leur IR (impôt sur le revenu) à partir de 2014, selon les chiffres publiés tout récemment par la présidence de la République » (Le Figaro).
Dans aucun pays, à aucune époque, le socialisme économique n’a réussi à créer le plein emploi. Sauf en faisant du peuple un peuple de fonctionnaires, comme en URSS, en Chine maoïste, à Cuba ou en Corée du Nord. Il n’a jamais réussi non plus à améliorer le niveau de vie et à enrichir les peuples qui, après quelques années de “rêve réenchanté”, découvrent qu’ils sont plus pauvres qu’avant alors que leurs riches, ceux qui vivent du système, sont beaucoup plus riches. Les peuples reviennent alors dare-dare, parfois de façon excessive, au libéralisme. La Chine d’après Mao, La Russie et Europe de l’Est après l’URSS, Cuba, le Vietnam, les pays nordiques, etc.
Si nous considérons le seul cas de la France, c’est clair. Le Front Populaire avait promis la prospérité. En 1939 il fallut déchanter, les salaires avaient bien été augmentés par toutes sortes d’artifices, le temps de travail réduit, mais les prix ayant augmenté plus vite que les salaires et le coût du travail ayant augmenté pour les entreprises, réduisant leur compétitivité et leur capacité à embaucher, le niveau de vie avait baissé. Même constat pour la période 1981-1983 jusqu’au coup de barre libéral ordonné par Mitterrand et achevé avec Jospin premier ministre. Rebelote avec Hollande en 2014 quand il fut évident que le programme socialiste mis en œuvre en 2012 empêchait la France de remonter son niveau d’emploi et de prospérité comme le faisaient tous les voisins européens, pays du Sud exceptés, englués eux aussi dans le socialisme, comme Grèce, Portugal, Espagne, Italie. Aujourd’hui la haute fonction publique, les hommes d’affaires qui ont intégré le système de gauche (Niel, Drahi, Pinaut, Bergé, Arnault, les banquiers et ceux qui vivent de la finance sont plus riches qu’en 2012, les classes moyennes, le monde des ouvriers et des employés, les retraités ont vu au contraire leur niveau de vie baisser et il y a nettement plus de chômeurs, de pauvres, de “prolétaires” comme disent les marxistes, qu’à l’arrivée au pouvoir de Hollande.
La France ne supportera pas cinq années de plus de décroissance économique, d’augmentation de sa dette, des dépenses de l’État et des impôts. Sans compter les attaques terroristes, règlements de comptes à répétition, émeutes urbaines qui se multiplient depuis cinq ans du fait du laxisme politique et de la déliquescence d’une partie de la magistrature qui fait passer son idéologie avant la Loi. Tout cela démoralise les Français à qui l’on dit au plus haut niveau de l’État : « Il faut vous y habituer ».
Depuis cinq ans, la sécurité a été traitée avec un amateurisme rare par des responsables politiques plus soucieux de beaux discours que d’actions concrètes. Même les Asiatiques, d’habitude silencieux, discrets et respectueux des lois de la République, s’enflamment et manifestent pour demander plus de protection. Le gouvernement chinois s’en mêle et demande des explications à la France, les agences de voyage chinoises recommandent à leurs clients d’éviter la France. Beau résultat pour le ministère en charge du tourisme ! Mais tous les ministères affichent le même triste bilan qui témoigne de l’incompétence des ministres qui les dirigent. Stupides ? Non, mais bornés par leur idéologie international-socialiste qui bloque leur imagination et le regard critique qu’ils devraient porter sur eux-mêmes et leur action.
Onze candidats se présentent à l’élection. Cinq étaient retenus par TF1. À l’issue de leur prestation, les commentateurs politiques étaient perplexes, le chouchou avait été médiocre, ni-oui-ni-non, p’têt’ ben qu’oui, p’t’êt’ ben qu’non, je suis d’accord avec tout le monde, ni de droite ni de gauche. Quoi dire aux téléspectateurs et lecteurs des journaux ? Heureusement pour les commentateurs, le sondeur Elabé, filiale de CSA dédiée aux sondages politiques par son patron le milliardaire Vincent Bolloré qui est un fidèle soutien financier de Macron, a annoncé un sondage déclarant que Macron avait été le meilleur. Quel soulagement !
Les observateurs étrangers sont d’un avis totalement différent, pour eux Marine Le Pen a dominé la première partie du débat par sa combativité, Fillon la seconde par sa solidité et sa compétence. Macron leur a paru inconsistant, irrésolu manquant de technicité. Pas surprenant de la part d’un jeune qui n’a jamais affronté une élection ni un débat public, ne sachant briller dans ses one-man-shows que par son talent de prêcheur prêchi-prêcha. Comme dit Jacques Julliard, un bon journaliste passé de L’Obs à Marianne, Macron c’est « les pages arc-en-ciel de Libération avec les pages saumon du Figaro ».
Heureusement les Français ont appris à se méfier de leurs journalistes et des sondeurs et font plus confiance aux blogs de réinformation que vilipende Le Monde. Espérons qu’ils remiseront Macron en troisième, ou pourquoi pas quatrième place derrière Mélenchon, au premier tour malgré le harcèlement des sondages truqués et les mensonges de la presse aux ordres des soutiens financiers de Macron.
L’Imprécateur
* Emmanuel Macron aurait omis plus des trois quarts de son patrimoine dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. L’avocat Jean-Philippe Delsol, président de l’Institut économique et fiscal, apporte aujourd’hui un élément factuel nouveau, juridiquement incontestable, qui démontre qu’Emmanuel Macron a commis une erreur grave – lui qui est censé être une personne compétente – qui peut le rendre passible d’une sanction d’interdiction d’exercer une fonction publique. Cet élément nouveau va être porté à la Haute Autorité qui ne pourra pas dire qu’elle ne l’aura pas vu, comme elle l’a fait jusqu’ici.