Le monde entier part en croisade pour sauver les Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie qui fuit les représailles de l’armée birmane vers le Bangladesh. C’est l’hystérie collective, l’émotion à sens unique, avec ses accusations délirantes et son déluge de désinformation où les « fake-news » sont légion.
Comme d’habitude, le Pape en tête !
« Nettoyage ethnique », « crime contre l’humanité », « génocide », « extermination » : voilà les termes de la surenchère dans le vocabulaire de la presse mondiale.
Le Pape, l’ONU, le HCR, Human Rights Watch, les pays musulmans, les imams de tout poil, chacun y va de son couplet accusateur pour dénoncer une épuration ethnique et accabler l’emblématique leader du pays, Aung San Suu Kyi, arrivée au pouvoir en 2016.
Même Erdogan, qui décidément ose tout, s’est fendu d’un appel à la « Dame de Rangoon » pour s’indigner du sort fait aux Rohingyas. Le sultan d’Ankara n’oublie qu’un détail : le génocide de plus d’un million d’Arméniens perpétré par les Turcs en 1915 qu’il refuse de reconnaître ! En matière d’atrocités et de scènes d’épouvante, les Turcs n’ont rien à envier à personne. Ce qu’ont vécu les Arméniens dépasse l’entendement.
Mais dans ce conflit birman qui dure depuis des décennies, la minorité musulmane serait dans son droit et la majorité bouddhiste serait coupable. Tel est le postulat incontournable décrété par la communauté internationale.
Aucune mission de l’ONU n’a pu se rendre sur place pour écouter les différents sons de cloche, mais peu importe. Il suffit d’affirmer et de faire taire tout contradicteur, en l’occurrence les autorités birmanes et les bouddhistes.
Celle qui fut l’idole des médias occidentaux quand elle luttait contre la dictature de la junte militaire birmane et qui fut emprisonnée pendant 20 ans, est accusée aujourd’hui de rester passive devant les évènements, voire d’être complice des brutalités de l’armée.
Une foule d’aboyeurs exige le retrait de son Prix Nobel de la Paix. Demande aussi farfelue qu’impossible, puisque la révocation d’un Prix attribué à un candidat n’est pas prévue par les textes de l’Institut Nobel norvégien.
On notera que ce déchaînement de passion pour sauver la minorité musulmane des Rohingyas, tranche cruellement avec la passivité de l’Occident chrétien – Pape en tête – quand il s’agit de sauver les chrétiens d’Orient. Pourtant, ces derniers subissent un génocide qui dépasse en horreur et en ampleur, tout ce que peuvent subir les Rohingyas. En un siècle, la population chrétienne du Moyen-Orient est passée de 20% à 3%. Villages rasés, massacres collectifs, meurtres de religieux et de civils (femmes, enfants, vieillards), viols, enlèvements, persécutions à grande échelle, conversions forcées, églises incendiées, monastères et écoles détruites, les Chrétiens d’Orient vivent aujourd’hui dans l’angoisse du lendemain, dans la peur et la souffrance quotidiennes. La première religion du monde est chassée de son berceau historique. Et que fait l’Europe ? Elle détourne le regard, abandonnant les chrétiens à la barbarie islamique et à l’esclavage.
Même le Pape n’a rien trouvé de mieux, lors de son voyage à Lesbos, que de ramener dans son avion personnel trois familles de réfugiés musulmanes, en laissant les chrétiens sur le tarmac ! Et pour se justifier, face à l’incompréhension des Européens, le Vatican a prétexté que les familles chrétiennes n’avaient pas de papiers en règle… Il fallait oser !
Des centaines de clandestins débarquent en Italie chaque jour, mais le Pape (qui nous demande d’accueillir toute la misère du monde) n’accueille quant à lui que des migrants en règle !!! Il se fout de nous !
Rohingyas : les vampires du colonisateur anglais en Birmanie, plus sauvages encore que la Milice de Vichy !
Oui, les Rohingyas fuient vers le Bangladesh voisin. Mais pourquoi ? – Parce que cette minorité, originaire majoritairement du Bangladesh, n’a jamais été acceptée par les bouddhistes birmans. À la fois pour des raisons culturelles mais aussi historiques. Car les Rohingyas furent, pendant des décennies, les supplétifs du colonisateur anglais contre les Birmans qui luttaient pour leur indépendance. Ils ont donc toujours été considérés comme des traîtres et traités comme tels. Indésirables à jamais.
Depuis le viol et le meurtre d’une jeune Birmane par un musulman en 2012, les violences n’ont jamais cessé. En octobre 2016 et en août 2017, l’ARSA (« l’armée rohingya » en rébellion contre le pouvoir birman) a lancé plusieurs attaques contre des postes de police et de l’armée birmane, avec de très nombreux tués de part et d’autre. Il ne faut donc pas s’étonner que les représailles soient sanglantes et que les Rohingyas soient rejetés dans le camp des rebelles et des terroristes.
C’est exactement ce qu’ont fait les Russes avec les Tchétchènes. À cette époque, les Occidentaux (qui n’avaient rien compris à la situation) accablaient Poutine et se mobilisaient pour sauver Grozny. La réalité est que Poutine combattait déjà le terrorisme islamique qui n’avait pas encore frappé l’Europe. Il le disait et il avait raison.
Quant à Aung San Suu Kyi, on voit mal en quoi elle pourrait s’opposer aux généraux birmans qui sont les véritables maîtres du pays. Elle nie tout nettoyage ethnique et accuse les Rohingyas d’utiliser des enfants-soldats dans les assauts contre l’armée birmane. Propagande de l’armée ? – Possible. Mais il est clair que son pouvoir est limité et qu’il ne tient qu’au bon vouloir de l’armée. S’aliéner l’armée serait un suicide politique.
Par conséquent, défendre la cause des Rohingyas, c’est défendre ceux qui ont toujours trahi le pays en combattant avec les Anglais contre les indépendantistes birmans. C’est aussi s’opposer au nationalisme bouddhiste de plus en plus affirmé. Et on oublie que les 85% de bouddhistes se foutent éperdument du sort des Rohingyas, communauté méprisée depuis la nuit des temps.
Dans cette hystérie collective, seule la Chine reste mesurée et s’abstient de toute critique. Pendant les 50 années de pouvoir de la junte militaire, la Chine fut le seul interlocuteur de la Birmanie. Il est vrai qu’avec ses 10 millions de musulmans Ouïghours du Xinjiang, province en perpétuelle rébellion, Pékin connaît la musique !
Tout cela prouve une fois de plus la difficile cohabitation entre l’islam et les autres religions.
Ce n’est pas pour rien que les Indes anglaises furent divisées en deux États distincts en 1947 : le Pakistan musulman et l’Inde hindouiste, deux pays qui n’ont jamais connu la paix depuis.
Le multiculturalisme est un leurre. Il serait temps de l’admettre, avant de connaître en Europe des violences interconfessionnelles comme au Moyen-Orient ou en Asie.
Depuis le nuit des temps, le meilleur gage de paix, c’est le « chacun chez soi ».
Jacques Guillemain