Si vous prenez un peu de recul, nous vivons une époque très amusante. Nous risquons de voir les arroseurs arrosés et les tricheurs pris à leur propre piège.
Les banquiers centraux ont désormais trois ennemis, le cash, l’or et les cybermonnaies. Trois ennemis, trois fronts : c’est beaucoup dans une époque qui s’annonce très difficile. Demandez à Alexandre, à Napoléon ou à Hitler…
Les autorités cherchent à manipuler l’économie, c’est-à-dire la façon dont nous échangeons, en manipulant le prix le plus important : celui de la monnaie, de l’argent. Les autorités, mais aussi les élites, le Deep State, la Parasitocratie…
La « monnaie mondiale » fut pendant très longtemps l’or ou l’argent. Mais cette monnaie mondiale était difficile à trafiquer. De l’or, on en a ou pas. On peut localement donner l’illusion de multiplier une monnaie en trichant sur la masse ou la pureté. Mais l’illusion se dissipe assez vite. Il est plus difficile de tricher avec la matière qu’avec un concept.
La monnaie fiduciaire repose comme son nom l’indique sur la confiance, c’est-à-dire le crédit ou la croyance.
Avec une monnaie fiduciaire, on peut tricher grâce au taux d’intérêt et multiplier la monnaie à son gré. Les « autorités », les banquiers centraux, décident actuellement du taux d’intérêt au lieu de laisser les gens l’établir naturellement.
Évidemment, pour qu’une telle monnaie s’impose, il faut le concours de la force publique, de l’État, l’imposer, lui conférer un « cours légal », punir le faux-monnayage de la peine maximale, etc.
Le problème des manipulations monétaires c’est qu’elles n’ajoutent aucune richesse. Elles la détournent. C’est ce qui explique que les ultra-riches continuent à s’enrichir tandis que la classe moyenne s’appauvrit. Les ultra-riches : les plus riches des 1% les plus riches.
Je n’ai rien contre les inégalités a priori. Toutes les inégalités ne sont pas injustes et il est normal qu’à talent égal, celui qui travaille plus s’en sorte mieux. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Par ailleurs, la classe des 0,01%, bouge peu. On y retrouve d’année en année les mêmes, et beaucoup de personnalités de la finance ou de dirigeants d’entreprises cotées.
Et les pauvres, me direz-vous peut-être, l’œil sourcilleux en reprochant mon manque de sens social ? Les pauvres sont difficiles à voler puisqu’ils sont pauvres − et dans les pays développés ils sont moins nombreux qu’on veut bien le dire. C’est pour cela que les prédateurs de la Parasitocratie préfèrent se concentrer sur la classe moyenne, quitte à abandonner quelques miettes aux pauvres en expliquant à tout le monde qu’ils pratiquent la « justice sociale ».
C’est l’effet Cantillon : plus proche vous êtes de la source de création monétaire, plus vous en profitez. Plus loin vous en êtes, plus elle vous nuit.
Mais revenons à notre « guerre de la monnaie ». Les inégalités devenant criantes, les manigances des banquiers centraux commencent à être moins bien vues et le doute commence à monter.
Lorsque la prochaine crise éclatera, les gens voudront se dégager des monnaies frelatées.
Le cash ? La Parasitocratie se démène pour le mettre hors la loi.
Ce faisant, elle fait le jeu des cryptomonnaies qui ne sont pas contrôlées par un gouvernement ou une banque centrale et conçues pour ne pas être inflationnistes.
Interdire les cryptomonnaies ? Le risque serait alors de pousser les particuliers vers l’or et (physiques) qui sont des monnaies mondiales, elles aussi décentralisées et pas inflationnistes.
Simone Wapler