La vérité est généralement définie comme la conformité ou la fidélité d’une idée ou d’un jugement avec son objet, la conformité de ce que l’on dit ou pense avec ce qui est réel, ce qui s’exprime par l’emploi du mot juste.
La peur d’employer le mot juste, de dire le vrai, est la verophobie (du latin verus, le vrai, et du grec phobos, la peur). Le langage des marins en donne deux exemples, on n’y parle pas de « naufrage » et autrefois le marin qui prononçait le mot pouvait être jeté par dessus bord, ni de « corde » ou « cordage » qui évoque la corde qui servait à pendre, on emploie « bout », « drisse » ou tout autre mot. Autrement dit c’est la peur de la chose évoquée qui provoque l’emploi de synonymes, de périphrases, de mots qui ne sont pas le mot juste.
« Phobie » désigne la peur de quelque chose, comme l’agoraphobe la peur des grands espaces ou l’aquaphobe a peur de l’eau. Une peur qui peut être parfaitement justifiée, même si elle paraît aux autres irraisonnée, parce que c’est un réflexe de survie. Si je ne sais pas nager, j’ai raison d’être aquaphobe. J’ai peur de l’islam parce que j’ai des yeux pour voir là où il sévit ce qu’il apporte en perte de liberté, en perte d’égalité et en violence légale aussi bien que guerrière.
La verophobie, la peur de nommer les choses par leur nom, est devenue courante chez nos hommes politiques, et pas seulement en France. Une polémique a lieu actuellement aux Etats-Unis parce que Barack Obama refuse d’employer les mot « islam », ‘islamisme » quand il parle de la guerre qu’il mène en Irak et en Syrie contre l’Etat Islamique, comme Laurent Fabius parle de « Daesh » au lieu d’E.I., Valls et Hollande d’antisémitisme au lieu de « judéophobie », etc.
Le fait de ne pas employer les mots justes pour désigner les choses conduit à faire des erreurs d’appréciation sur la nature précise du danger et donc des erreurs de stratégie si l’on est en guerre, de jugement qui font prendre de mauvaises décisions dans les autres cas.
Ainsi, prendre des mesures législatives pour punir l’islamophobie est stupide parce que l’islamophobie n’est pas la haine des musulmans mais la peur d’une religion, l’islam, ce qui n’est pas plus répréhensible que la christianophobie avouée de madame Filippetti, de la loge maçonnique La Libre Pensée ou de Vincent Peillon. On peut avoir plein d’amis arabes et musulmans et être islamophobe, avoir plein d’amis juifs et ne pas aimer la politique menée par Israël, ce n’est pas contradictoire.
La haine est qualifiée par le mot grec « miso ». Le misogyne hait les femmes, le misanthrope hait les humains, mais le xénophobe a peur des étrangers sans nécessairement les haïr. Cela précisé, il peut arriver que la peur se transforme en haine, mais c’est une autre question avec une autre réponse, et l’on peut dire aussi, parce que c’est vraiment le cas, que beaucoup de ceux qui aujourd’hui se déclarent islamophiles, comme Hollande et Juppé, le sont parce qu’en réalité ils sont islamophobes. Ils sont islamophiles comme pendant la guerre beaucoup de Français manifestaient du respect et jusqu’à de l’amitié avec les troupes d’occupation allemandes, parce qu’ils avaient peur de voir les SS débarquer chez eux et les emmener eux et leur famille en déportation.
Il faut du courage pour se déclarer ouvertement résistant, c’est rarement le cas des gens de gauche qui habillent ce refus de s’opposer au danger en se déclarant « pacifistes », comme le fit Louis Jospin, le père de Lionel, ou qui fuient, comme Maurice Thorez, le patron des communistes qui passa une guerre douillette dans une datcha des environs de Moscou. Mieux vaut collaborer amicalement avec l’ennemi ou le fuir que de le combattre, accepter avec le sourire ses lois et les humiliations que de prendre le risque de lutter.
Quelle différence entre Pierre Laval, député socialiste plusieurs fois ministre devenu chef du gouvernement de Vichy, qui disait à son procès avant d’être fusillé en 1945 « si je n’avais pas été un homme politique responsable, j’aurais été dans la Résistance » et Bernard Cazeneuve qui déclare « si ne n’étais pas en responsabilité j’aurais rejoint les jeunes de Barbès » (qui hurlaient « mort aux Juifs ») ? Il y en a une pourtant, Laval se croyait tenu par fidélité de rester aux côtés de Pétain qui avait été porté à la tête de la France par Blum et la majorité socialiste de l’Assemblée, alors que Cazeneuve passerait directement à l’ennemi islamiste que la France combat hors de ses frontières et cajole à l’intérieur, la ressemblance étant qu’il dit lui aussi ne pas le faire par fidélité au chef de l’Etat.
Le refus de Laurent Fabius et de Barack Obama de nommer l’Etat Islamiste, comme le refus de Hollande de dire que les chrétiens sont les premières victimes des terroristes musulmans et de les nommer comme tels, les empêche d’identifier le danger et d’en apprécier l’importance.
E.I., c’est aujourd’hui un territoire grand comme l’Angleterre, huit millions de musulmans, exclusivement de musulmans sunnites puisque les autres musulmans (chiites, alaouites, malékites…) et les chrétiens sont égorgés, crucifiés ou brûlés comme le prescrit le prophète et leurs femmes et enfants mis en esclavage.
C’est un Etat qui s’organise, avec des provinces, une armée, une justice, deux grand ministères des affaires civiles et des armées, une administration, un Etat théocratique avec pour religion l’islam des origines, efficace de surcroit. Il n’est pas, comme dans la religion chrétienne, question d’amour du prochain dans l’islam. On trouve le Coran en totalité ou par extraits sur internet et notamment les sourates 4, verset 100, 5, verset 33 et 9, verset 5 qui suffisent à le qualifier. La première dit que quiconque ne rejoint pas ou quitte « le sentier d’Allah » sera puni par Allah. Passe encore, on peut en discuter. Les suivantes sont plus claires : « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées…Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment« .
Pour Anjem Choudary, prêcheur musulman à Londres, la crucifixion et la décapitation sont légales pour punir ceux qui ne croient pas en Allah et son prophète.
« Tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade« , les « associateurs » étant les chrétiens qui par la Sainte Trinité associent trois divinités en un seul Dieu. La lecture du Coran montre qu’Allah et Mahomet n’ont pas essayé de faire aimer leur nouvelle religion, mais à faire peur à ceux qui la refuseraient, et a fortiori la combattraient.
E.I. a une autre particularité qui échappe à nos responsables, c’est un État phagocyte. Qui y entre n’en ressort pas, la libre circulation y est une notion inconnue. Les généraux américains qui ont constaté cette particularité d’E.I. utilisent le mot « hermit » ou ermite ( comme le Bernard l’ermite) pour le qualifier. On y entre pour combattre l’Occident avec E.I., on n’en ressort que mort ou si ayant fait preuve d’une totale fidélité au Calife Al-Baghbadi on est chargé d’une mission d’infiltration de l’ennemi : attentat immédiat ou agent « dormeur » qui sera réveillé en temps utile. Dans cette attente, il est permis à celui qui quitte E.I. de dire qu’il a compris, qu’il regrette d’être allé en Syrie, qu’il sera sage désormais, c’est la taqqyia, la dissimulation recommandée par le Coran pour infiltrer l’ennemi mécréant. Et notre gouvernement d’ignorants dit que c’est bon, qu’il faut les aider à se réinsérer tout en gardant un œil sur eux, qu’avec beaucoup de compréhension et des aides financières il va récupérer ces jeunes égarés qui sont malgré cette petite erreur de jeunesse des Français comme les autres.
Une autre erreur courante chez nos dirigeants est de globaliser la notion de terroristes ou djihadistes. E.I. et Al Qaïda ont un objectif commun : la domination islamique du monde par l’absorption ou l’extermination de tout ce qui n’est pas musulman, mais la méthode Al Qaïda est maintenant supplantée par la méthode E.I.
Abuu Baraa explique sur Youtube que le califat n’a pas besoin de frontières puisqu’il a vocation à s’étendre sur toute la terre par la guerre
Al Qaïda dont le chef décédé Ben Laden a été anobli par Al Baghdadi qui l’appelle « Sheikh Osama Bin Laden« , utilise la stratégie des cellules implantées dans de nombreux pays et qui cherchent à convertir en faisant peur par des attentats.
E.I. crée des Etats islamiques avec une forte implantation territoriale, dont deux bons exemples sont le Nord-est du Nigéria géré par Boko Haram et l’Est de la Libye géré par Ansar al-Charia. Il espère que faisant tâche d’huile ils finiront par se rejoindre et réaliser le grand califat qui couvrira tout le bassin méditerranéen jusqu’aux Alpes et aux Pyrénées et pourra ensuite s’en prendre à l’Europe du Nord, à l’Asie, à l’Afrique, etc. en allant beaucoup plus vite grâce à la puissance accumulée par les conquêtes.
Actuellement les cellules Al Qaïda rejoignent les unes après les autres E.I., comme l’Armée Syrienne Libre naïvement approvisionnée en finance et armes par les Etats-Unis et la France, dont le dernier bataillon conséquent, Hammz, vient de se dissoudre, ses derniers combattants rejoignant Al-Baghdadi.
Abu Bakr Al-Baghdadi appelle tous les musulmans à rejoindre l’État Islamique ou à créer de nouveaux califats par la terreur là où ils se trouvent
E.I. procède avec méthodologie, la « méthodologie du Prophète » qui réussit la conquête de la moitié du monde au 7ème et 8ème siècles avec un mélange de persuasion, d’intimidation et de terreur. Il s’exprime au travers de codes et d’allusions qui paraissent archaïques ou obscurs aux non-musulmans, mais parlent aux musulmans, même à ceux que nos élites naïves croient « modérés », car ils sont l’expression de la volonté d’Allah et des son prophète.
Bernard Haykel, spécialiste de l’idéologie et de la stratégie d’E.I. explique qu’ils apportent « un sérieux obsessionnel à l’étude du Coran » et que leur objectif est de préparer le monde à l’apocalypse musulmane et au jugement d’Allah
La vérité c’est que l’Etat islamique et ses polypes sont musulmans, excessivement musulmans si l’on veut, parfaitement cohérents avec la foi musulmane et en plus efficaces, exactement comme Hitler affirmait qu’il était socialiste, mais qu’au socialisme il ajoutait l’efficacité.
Avec leurs crimes et autres actions, les nouveaux califats suscitent la terreur chez ceux qu’ils frappent et les amènent à accorder à l’islam par islamophobie ce que d’autres lui accordent par islamophilie. Le résultat est le même : en minimisant le danger évident qu’est l’islam, en l’habillant de façon mensongère de modération et de démocratie, nos élites préparent l’opinion à accepter des capitulations successives dont aucune n’est suffisante pour la choquer vraiment, mais qui facilitent l’avancée de l’islam en France et en Europe.
J’ai déjà recommandé la lecture du Mein Kampf musulman « Gestion de la barbarie » (FNAC, Librairie Le Failler , 8 rue Saint-Georges, Rennes, 02 99 87 87 87, etc.), j’aurais du préciser qu’il ne parle pas de la gestion de la barbarie des djihadistes, mais de la gestion de la barbarie des non-musulmans par l’instauration de la terreur et du chaos dans leur pays (qui en est à ses débuts en France) pour préparer l’instauration de la charia qui parait ensuite plus supportable. Notez que ce fut la stratégie des révolutionnaires de 1794 : terroriser les Français qui commençaient à regretter la royauté pour que la République paraisse ensuite préférable au chaos de la Terreur.
J’y ajoute celle de l’article Ce que veut vraiment E.I. de The Atlantic que vous pourrez trouver sur le site suivant : http://www.theatlantic.com/features/archive/2015/02/what-isis-really-wants/384980/
Maurice D.