À la suite d’un accord passé dès 2012 entre Obama – le maître des assassinats ciblés, trois par jour – et Hollande, celui-ci avait donné pour ordre à la DGSE de « dégommer » Ahmed Godane, le leader des shebabs en Somalie. C’était le premier assassinat qu’autorisa Hollande.
« Quand la France est en guerre, elle tue les chefs ennemis, rien de plus normal » plaide un vétéran de la DGSE, partisan de ces opérations… dans les zones suivantes, par ordre d’importance : Afrique subsaharienne, zone afghano-pakistanaise, corne de l’Afrique, Syrie, Europe, Libye, Égypte.
Combien de chefs ennemis tués sur l’ordre de Hollande ? – « Une quarantaine ». Avec l’autorisation de qui ? – François Hollande, qui, interrogé par des journalistes avait répondu : « J’ai dit : “Oui, si vous les appréhendez, bien sûr” ».
Sources : Le Figaro, BFMTV, L’actualité du droit, Mondialisation.ca (site canadien connu également sous le nom Globalresearch.ca), Challenges, DGSE, Midi Libre, Égalité & Réconciliation, Jeune Afrique, “Ce qu’un président ne devrait pas dire”, etc.
Les chefs d’État assassinent
Tout le monde le sait. Vraiment tout le monde. Les chefs d’État du monde entier donnent l’ordre de tuer les ennemis de leur pays où qu’ils soient. « Rien de plus normal » comme dit un vétéran de la DGSE : « François Hollande a donc donné des consignes claires aux états-majors militaires et à la DGSE sur le sujet : ils ont son feu-vert pour tuer à l’étranger, y compris clandestinement, des chefs terroristes et d’autres ennemis présumés… »
Où donc est le scandale que dénoncent les Occidentaux ? Accusant plus ou moins ouvertement Poutine et la Russie d’avoir peut-être (car aucune preuve n’a été apportée par Theresa May ou le service anglais d’action d’extérieure) un espion russe et traître notoire, Sergeï Skripa, emprisonné mais pas condamné à mort par la Russie, racheté en 2010 par l’Angleterre en échange de sa neutralisation et de plusieurs agents russes, et qui venait de manquer une fois de plus à ses engagements en participant à de faux documents repris sans contrôle par la presse occidentale, « prouvant » l’aide qui aurait été apportée par Poutine à Trump pour sa campagne électorale.
Parfois aussi, ils trahissent
Dans un entretien avec le journaliste Xavier Panon, François Hollande a reconnu qu’en Syrie la France a alimenté les djihadistes en armes : « (La France a) en effet fourni des armes aux “rebelles” syriens dès 2012. Par l’intermédiaire de la DGSE, ce sont des canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles antichars qui… » À la DGSE, c’est le Service Action qui est chargé de ces opérations, la Cellule Alpha étant celle des « tueurs ». On peut donc, comme le fait la presse asiatique (Asia Report), s’étonner et rire des leçons de morale que le président français et d’autres chefs d’états occidentaux donnent à la Russie.
L’intéressante analyse du général Delawarde
Dans Minurne, le Général Delawerde a démontré l’incohérence et le manque de fondements des accusations occidentales dans l’affaire Skripal, et recherché les causes possibles de cette attaque massive et coordonnée contre la Russie, pour le moment verbale et économique (nouvelles sanctions envisagées) mais qui pourrait dégénérer en guerre « OTAN contre Russie » quand on constate que le seul des chefs d’État qui garde son sang froid est Poutine.
Le Général Delawarde voit trois fauteurs potentiels de l’assassinat de l’agent double Skripal et de sa fille Loulya citoyenne russe : Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Écarter Israël des possibles responsables…
Je comprends bien que la destruction du projet israélo-américain de démembrement de la Syrie par l’alliance Russie-Syrie-Iran contrarie fortement Israël, cernée par quatre pays musulmans agressifs, mais de là à construire avec l’Angleterre une manœuvre enfantine pour nuire à la Russie, le pas à franchir est grand : il y a en Israël une nombreuse et influente communauté de Juifs russes et les relations avec la Russie sont bonnes. Les Israéliens sont trop intelligents pour ne pas utiliser des moyens plus subtils que l’assassinat d’un vieil espion corrompu afin de renforcer la sécurité de leur frontière nord. Et surtout, l’Angleterre n’aurait aucun intérêt à une collaboration avec Israël pour défendre ses intérêts. J’écarte donc Israël.
Les États-Unis ? − Possible, mais peu probable
La manière dont Trump a apporté son soutien à Theresa May est tout de même limitée « J’ai eu Theresa May au téléphone, il semblerait que la Russie… ». On est loin du « (Les USA font…) toute confiance à l’enquête britannique… » du ministre des Affaires étrangères Rex Tillerson qui fut d’ailleurs limogé par Trump quelques heures plus tard. Donald Trump a affirmé mardi que la Russie doit donner des réponses « sans ambiguïté », mais il semble qu’il ait découvert et n’apprécie pas d’avoir eu la main forcée par un possible accord secret CIA-MI6 pour ajouter de la pagaille dans les relations déjà difficiles entre les Etats-Unis, l’Occident et la Russie.
L’OTAN plus crédible que l’Angleterre ?
L’Angleterre a visiblement intérêt à rechercher un ennemi extérieur pour faire oublier sa mauvaise négociation du BREXIT et les turpitudes sexuelles de sa communauté musulmane. Plusieurs villes sont venues rejoindre Telford dans la honte de la non-dénonciation des crimes de masse commis par les gangs de pornographes et maquereaux majoritairement d’origine indo-pakistanaise. Mais de là à prendre le risque d’une confrontation armée avec la Russie ? Peu probable.
Il existe un acteur dont le Général Delawarde ne souffle mot, l’OTAN dont le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a soufflé sur les braises du scandale Skripa : l’affaire de l’empoisonnement est « très préoccupante pour l’Alliance Atlantique ».
L’OTAN, construite pour assurer la défense de l’Occident contre l’empire soviétique, aurait dû disparaître après 1989. Pour survivre, elle a besoin d’un ennemi crédible et plus proche que la Chine. Il y aurait bien l’islam conquérant qui ne cache pas son ambition d’islamiser le Monde dans un Califat mondial, mais cela est beaucoup trop politiquement incorrect. Reste la Russie, grâce à Poutine qui défend fermement des positions intolérables pour la finance mondialisée dont le président Macron est l’un des fleurons. Quelques « fake news » bien orchestrées ont permis à l’OTAN de justifier son existence et son coût par une guerre dans les Balkans, suivie de l’affaire de Crimée : les charniers bidons de Timisoara, le génocide bidon des Kosovars par les Serbes, la récupération de la province russe de Crimée, peuplée de Russes et donnée en 1954 à l’Ukraine par l’ukrainien Kroutchev et présentée comme un vol.
Première escarmouche dans la guerre des métaux rares ?
J’ajoute à cela, avec tout le respect due à l’analyse du Général Delawarde, un facteur nouveau dont les responsables politiques occidentaux commencent à peine à prendre conscience : l’erreur monumentale d’une transition énergétique mal préparée dont la Chine a tout de suite compris l’intérêt financier colossal qu’elle pourrait en tirer.
Nous commençons notre troisième transition énergétique :
- la première fut le charbon qui permit par les machine à vapeur le développement de l’ère industrielle ;
- la seconde les hydrocarbures qui ont permis l’ère du développement international du commerce et de la circulation des humains ;
- la troisième est celle de l’électricité qui permet le démarrage de l’ère internet et écologique.
Cette transition énergétique voulue par tous, si l’on en croit COP 21, butte sur une erreur colossale : la sous-estimation dramatique des besoins en terres et métaux rares et très polluants dont elle est grosse consommatrice. Les terres rares et les métaux rares sont indispensables aux téléphones portables, aux ordinateurs, aux moteurs des éoliennes, aux batteries des voitures électriques, ainsi qu’à des applications militaires critiques – guidage de missiles, radars, drones… et aux transmissions par le net.
Exemples : les seuls mails échangés dans le monde consomment journellement en énergie électrique la production d’une centrale nucléaire fonctionnant à l’uranium. La généralisation du parc de voitures électriques nécessitera, pour la France seule, dix-sept centrales nucléaires supplémentaires.
Une voiture hybride ou électrique contient de 9 à 11 kg de métaux rares (et très chers !) : cérium dans la batterie et le pare-brise anti-UV, zirconium et lanthane dans le convertisseur catalytique, néodyme dans environ 28 aimants et les phares, europium et yttrium dans l’écran ACL et les divers capteurs, praséodyme, dysprosium et terbium dans le moteur. Et pour produire ces 10 kg de métaux rares, il a fallu extraire environ 2.500 tonnes de terres et de roches, les traiter avec des milliers de litres de produits chimiques et des acides divers (sulfurique, nitrique, etc.), sans oublier 200 m3 d’eau par tonne de terre traitée pour séparer le métal ou les métaux recherchés du reste, les affiner pour en faire les alliages utilisables dans l’industrie. Exemple : il faut traiter une tonne de roche pour avoir 5 gr de platine. Finalement, un calcul relativement simple permet d’affirmer qu’une voiture électrique produit pendant sa vie globalement 30% de pollution de plus qu’un Diesel de puissance équivalente.
Quant au recyclage des métaux rares, il coûte si cher, et il est si compliqué à réaliser, qu’il ne concerne que quelques pourcentages de la production. Et tout ce processus est tellement polluant que les pays occidentaux préfèrent le sous-traiter dans les pays que l’on qualifiait autrefois de « tiers monde » : Chine, Inde, Nigeria, Mongolie, Pakistan, etc. où des millions de personnes meurent chaque année (3 millions rien qu’en Chine), des millions d’enfants souffrent de handicaps ou de pathologies liées à la pollution, ce qui permet aux très hypocrites écolos occidentaux de se vanter de défendre la planète avec leurs voitures électriques, leurs éoliennes et leurs parcs solaires !
Le président Macron vient juste d’en prendre conscience et a dit que le nucléaire resterait longtemps indispensable dans le mix de la transition énergétique français, ce qui déplaît évidemment aux écolos. Il a peut-être aussi compris, mais je n’en suis pas certain, que sans métaux rares, la transition énergétique ne se fera pas.
Les terres rares sont présentes un peu partout dans le monde, mais très diffuses, et seules certaines zones géographiques en sont pourvues en abondance suffisante pour rendre l’exploitation rentable : la Chine à elle seule détient plus de 50% de 28 des métaux rares indispensables à la transition énergétique [1]. Ils y créent une pollution terrestre, aérienne et aquatique dramatique.
L’Europe ne produisant quasiment pas de métaux rares est à l’entière merci de la Chine et de pays plus exotiques, asiatiques et africains, peu d’américains, de la Turquie (30 % du cobalt mondial) et de la Russie dont la production est pour le moment faible mais qui dispose de réserves potentielles colossales, notamment en Sibérie orientale.
La France a un peu d’uranium, pas exploité, du nickel en quantité en Nouvelle-Calédonie et du cobalt, en Calédonie aussi, mais pour le moment peu exploité. Elle a surtout le premier domaine maritime mondial grâce à ses territoires d’outre mer (12 millions de km2) et l’on sait que les nodules polymétalliques sont riches en scandium et en yttrium.
Mais elle n’a pas encore compris que pour devenir indépendante, auto-suffisante, éventuellement exportatrice comme la Chine, et pouvoir réaliser sa transition énergétique, il va falloir qu’elle se lance à grande échelle dans la prospection des métaux rares des fonds océaniques, notamment en Nouvelle-Calédonie et ses alentours marins, mais aussi à Wallis et en Polynésie. La Chine le fait déjà à partir des pays du Pacifique qu’elle contrôle en toute discrétion, comme le Vanuatu et Fidji. La hausse rapide des prix que provoque délibérément la Chine rendra vite l’opération rentable… pour la France aussi.
L’Europe importe 90% de ses terres et métaux rares, un incident a priori banal entre un chalutier-espion chinois et un patrouilleur japonais en septembre 2010, ayant entraîné une rupture des fournitures chinoises, lui a fait comprendre qu’elle était trop dépendante. La hausse spectaculaire des cours en septembre 2017 a mis la Commission européenne sur les dents. Et que fait un organisme national ou international quand il se sent menacé ? – Toujours, il commence à concevoir des desseins plus agressifs pour rétablir la situation. Par exemple en menaçant la Russie sous un prétexte même ridicule, pour négocier ensuite un accès à ses métaux rares actuellement sous exploités ? − Pas impossible.
Je soupçonne en effet fortement l’Union Européenne de loucher sur le potentiel russe en terres et métaux rares. Tenter via l’OTAN une conquête guerrière de la Russie jusqu’à Vladivostok pour faire main basse et exploiter les métaux rares est peu crédible, tant à cause de la capacité énorme de résistance de l’armée russe que parce que cela produirait une réaction violente de la Chine qui louche aussi sur la Sibérie orientale. Mais, déstabiliser Poutine et le remplacer par un dirigeant plus docile est ce que cherchent très vraisemblablement à faire l’Europe, l’OTAN et les États-Unis. L’affaire Skripal pourrait faire partie du plan.
Heureusement, Poutine, plus intelligent que la plupart de nos dirigeants, le sait. Et, appuyé par son opinion nationale qui vient de voter massivement pour sa réélection, il dosera soigneusement sa riposte pour ne pas ruiner ses efforts pour faire de la Russie la puissance économique que craignent les États-Unis et leurs domestiques européens.
L’Imprécateur
30/03/2018
[1] La Chine détient notamment 94% de la production mondiale des 17 métaux rares qui, en raison de leurs stupéfiantes propriétés électromagnétiques, optiques et catalytiques, sont indispensables à la transition énergétique : cérium, dysprosium, erbium, europium, gadolinium, holmium, lanthane, lutécium, néodyme, praséodyme, prométhium, samarium, scandium, terbium, thulium, ytterbium et yttrium.