Depuis deux ans trois quarts, le gouvernement ne parlait pour les délinquants que de clémence, liberté conditionnelle, liberté surveillée, liberté tout court, bracelets électroniques, non cumul des peines, raccourcissement des peines déjà bien courtes, dans un angélisme gentillet mais débile de bobos aimant la racaille, si possible de couleur, pour faire peuple.
Les ennemis de la société étaient ceux qui refusaient la construction de l’homme nouveau, socialiste et progressiste, métissé et lobotomisé, écolo et islamisé ou au pire laïcisé. C’est la chasse au Zemmour, au Tesson, au Dieudonné, à la Tasin, au Soral, à Minurne, à tous ceux qui contestent les bienfaits du genre, du totalitarisme socialiste, des cultures sympathiques mais archaïques venues de pays que nous avons sortis des guerres tribales, de l’esclavage et des mutilations (scarifications, excisions, …), de la misère, des famines et des épidémies endémiques de malaria, choléra, peste, lèpre et autres maladies du sommeil.
Avec les attentats du 7 au 11 janvier, le cri formidable du président et du gouvernement pour la liberté de penser et celle de publier, nous pensions que l’on dirait bientôt « ça, c’était avant ». Mais le soufflé républicain est vite retombé, tout cela continue, sauf sur un point : l’islam commence à être regardé avec circonspection, le mode de pensée socialiste restant cependant purement binaire. Il y a les gentils et les méchants, les musulmans et les islamistes, les modérés et les terroristes, les bons imams gallicans et les vilains imams étrangers. Un petit pas, mais un pas vers l’intelligence et la compréhension du monde jusqu’ici aveuglées du voile de l’idéologie marxiste.
Le sang et la cruauté féroce des égorgeurs ont commencé à le déchirer quand ils sont venus exercer jusque dans nos villes des talents qu’ils réservaient jusqu’ici à des pays lointains où la lapidation des femmes, la pendaison des homosexuels, l’amputation des voleurs, la décapitation des criminels, l’égorgement des « croisés » (nous), des mécréants et des apostats étaient présentés par nos élites de gauche comme d’aimables coutumes locales excusées par la beauté de la civilisation musulmane qui les portait.
Certains, éternels optimistes dont je suis, on cru un court moment que le voile continuerait à se déchirer, à s’ouvrir, l’aveuglement à s’éclairer de la dure lumière de la réalité du monde musulman, c’était un rêve. Mais quand on ne connaît l’islam que par les ryads de Marrakech et l’I.M.A., qu’attendre ? L’intelligence socialiste fonctionne comme un disque rayé qui après une phase de progression revient inexorablement à son point de départ puis, au bout de quelque temps, après une grosse désillusion repart vers le progrès jusqu’à la régression suivante.
Le gouvernement a subitement pris conscience du danger. Quand les tueurs sont dans la rue voisine et qu’ils annoncent qu’ils viendront s’ils le peuvent jusqu’à la place Vendôme, la place Beauveau, l’hôtel Matignon et l’Elysée, ça dépoussière tout d’un coup l’instinct de survie !
Ils sont djihadistes et français, ils étaient à Barbès et voulaient sa peau
Vite l’armée dans les rues, les militaires sont payés pour prendre les rafales de kalachs, pas les politiques, vite savoir par le renseignement où sont et ce que préparent les porteurs de kazakhs et de sabres d’Allah.
Nos gouvernants ont aussitôt fait l’une des seules choses qu’ils savent faire, avec se faire mousser devant les caméras et les micros, ils ont pondu une loi, et, comme d’habitude, elle est mal rédigée, imprécise, verbeuse.
« Terrorisme, premiers blocages de sites, premier couac » a titré la revue de la Défense nationale.
L’idée de bloquer la propagande des sites terroristes est bonne. Mais au lieu de cibler le problème bien précis de l’islam violent et de prendre des mesures spécifiques qui le concerneraient, les rédacteurs du ministère ont voulu élargir l’application de la loi à la surveillance de la pédopornographie, aux donneurs de fessées et aux déviances du politiquement correct selon des variantes qui sont mal définies et ouvrent la voie à tous les abus administratifs et politiques.
De plus, si les services qui se livraient déjà officieusement et sans être encadrés à la surveillance, l’espionnage, l’identification et le suivi d’éventuels citoyens potentiellement dangereux et notamment terroristes avaient acquis une expérience suffisante, celle-ci est remise en question par les nouvelles procédures kafkaïennes inscrites dans la loi et le premier essai réalisé n’est pas un succès !
« Repéré en premier lieu par un journaliste de RFI puis repris par NextInpact, le premier exemple connu de blocage administratif d’un site Web faisant apologie du terrorisme fait des remous. Le premier site visé, islamic-news.info, est aujourd’hui inaccessible suite à une procédure de blocage administratif telle qu’elle a été décrite dans le décret d’application de la loi antiterroriste » (Défense). Quatre autres sites islamistes choisis par l’OCLCTIC sont visés.
L’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologie de l’Information et de la Communication est un machin utile, appelé à se développer. C’est probablement aussi l’embryon d’un futur ministère de l’Information, c’est-à-dire ministère de la Censure et de la propagande, comme il y en eut un, socialiste, en 1938, repris en 1940 par le député-maire socialiste d’Aubervilliers, Pierre Laval, futur premier ministre du gouvernement de Vichy, qui mit dans son équipe des membres de l’Internationale communiste entrainés au repérage et à la dénonciation des patriotes résistants, mais aussi des rares militants communistes qui refusaient la collaboration avec les nazis ordonnée par le PCF et furent livrés à la Gestapo. Il y a encore des ministères de l’Information en Palestine, en Iran, en Irak, en Birmanie et quelques autres pays. C’est un grand progrès pour notre sécurité disent messieurs Valls et Cazeneuve.
Le hic, c’est que le site Islamic-news.info qui vient d’être fermé était hébergé par OVH, qui en tant qu’hébergeur français du site aurait dû, selon la loi, être prévenu de la présence d’un contenu illégal, afin de procéder lui-même à un retrait. Seulement OVH n’a pas été notifié d’un tel contenu et a découvert dans la presse que les mesures de blocages avaient été mises en place à son insu à l’encontre de son client. L’administration a effectivement « oublié » de procéder à la notification, ce qui fait désordre : OVH « ne se laisse pas faire« , le blocage administratif des sites est en effet une mesure prévue par les textes pour être prise en dernier recours, lorsque l’éditeur et l’hébergeur du site ont refusé de répondre aux sollicitations de l’OCLCTIC pour faire enlever un contenu jugé dangereux pour la sécurité publique.
Aujourd’hui soumises à l’approbation d’un juge, les techniques d’espionnage comme la mise sur écoute d’un téléphone, la pose de mouchards, de micros et de caméras dans les appartements et les voitures, même ceux et celles des particuliers, l’interception de courriels, l’utilisation de logiciels furtifs du type keylogger qui espionnent l’utilisateur à partir d’un clavier (ou de la souris) et ne sont pas détectés comme virus par l’ordinateur, pourront ne plus avoir besoin que d’autorisations administratives. Cela fait peur à juste titre aux associations de défense des libertés sur internet, notamment l’une des plus connues, La Quadrature du Net. Mais pas seulement, la CNIL elle-même, (Commission nationale de l’informatique et des libertés), déclare, dans un document que s’est procuré Le Monde, que ces nouveaux moyens auront des « conséquences particulièrement graves sur la protection de la vie privée et des données personnelles« . Enfin, le Conseil national du numérique (CNNUM) a lui aussi fait part de son « inquiétude » concernant ce projet de loi.
On va tout droit, lentement peut-être, mais sûrement, vers une surveillance étroite du courrier, du téléphone, des conversations et des mails des citoyens. Tout ça par une loi peut-être rédigée pour bien faire, surveiller les 1 700 djihadistes français recensés, les imams suspects, les déviants de l’islam repérés, mais peut-être aussi rédigée à dessein pour donner au gouvernement socialiste la possibilité d’instaurer à terme la dictature de la pensée que certains élus et dirigeants de gauche appellent de leurs vœux.
Les « hommes de l’ombre » seront libres d’intercepter les communications téléphoniques et électroniques, théoriquement à condition que cela soit en lien direct avec l’enquête. Mais sans le moindre contrôle judiciaire, qui garantit qu’ils n’outrepasseront pas ce droit nouveau pour complaire à des hommes et des partis politiques ? Surtout que les écoutes pourront être archivées pour une durée d’un mois et les données de connexion pour cinq ans, ce qui laisse largement le temps aux opérateurs de détecter « par traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion« .
Maurice D.