Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, dont le président socialiste a été remplacé récemment par un président « En Marche », a demandé récemment à tous les médias de l’audiovisuel de comptabiliser à compter de la semaine dernière le temps de parole des intervenants favorables aux Gilets jaunes, au cas où ceux-ci présenteraient une ou plusieurs listes à l’élection européenne. C’est a priori normal, cela fait partie des prérogatives de l’organisme public de surveillance et de censure.
Mais pourquoi seulement les interventions favorables aux opposants Gilets jaunes et pas celles favorables à d’autres candidats, comme ceux de LREM dont la propagande audiovisuelle est en marche depuis janvier ?
La propagande électorale est régie par la loi
La campagne électorale débutera le 13 mai, l’élection ayant lieu le 26 mai. Les règles sur le temps de parole de chaque parti ou candidat sont précises et nul ne doit les enfreindre. Elles concernent plus précisément l’audiovisuel, ce qui n’a pas empêché le président Macron et son parti LREM de commencer leur campagne électorale depuis trois mois sous prétexte d’information générale. Ni le parti communiste d’en faire autant par tracts distribués dans les boites aux lettres depuis le début du mois de mars.
Une autre règle a été imposée en février 2018 par le Parlement européen et le Conseil européen : l’interdiction de créer des listes transnationales. Cela n’a pas empêché non plus le président Macron de distribuer dans l’Europe entière un document transnational de propagande donnant la liste, très brouillonne d’ailleurs, des arguments à utiliser par tous les candidats favorables à une Europe fédérale, prélude à un gouvernement mondial dont les peuples ne veulent pas.
LREM recrute pour sa propagande des personnalités hors parti
Le parti du président utilise d’autres moyens pour sa propagande, dont l’un a un aspect culturel (mais seulement l’aspect), qui consiste à propager en France et en Europe les conceptions du président par l’intermédiaire de personnages médiatisés, ce qui assure et assurera une retransmission audiovisuelle de leurs propos, avant et pendant la campagne électorale.
La chaine macroniste LCI vient de le démontrer en publiant les propos favorables aux idées du président et les insultes haineuses envers ses opposants de Bernard-Henri Lévy, lors de sa prestation d’une heure trente dans un théâtre milanais dans le cadre d’une tournée électorale qui se terminera le 20 mai à Paris en pleine campagne électorale.
Cela n’a pas échappé à Sud radio qui a questionné par écrit le fraîchement nommé par Macron président du CSA, Roger-Olivier Maistre (franco-marocain (1), juppéiste de gauche passé chez LREM.
Sud-radio voudrait savoir pourquoi il faudrait comptabiliser soigneusement dès maintenant les temps de parole d’intervenants favorables à des opposants, comme les Gilets jaunes, et pas ceux a-nationaux qui sont favorables aux partisans de l’Europe fédérale soumise à un gouvernement mondial que préconisent LREM et son président et dont les peuples européens ne veulent pas dans leur grande majorité.
l’une des plus célèbres photos de BHL prises en studio (il y en aurait 14)
pour illustrer ses prétendus exploits sur des zones de conflit, ici l’Ukraine
La lettre du président de Sud Radio au CSA
À Monsieur Roch-Olivier Maistre
Président
Conseil supérieur de l’audiovisuel
Paris, le 11 mars 2019
Monsieur le Président,
Qu’il me soit permis de solliciter votre attention sur deux points précis.
1/ Les services de votre Conseil nous ont écrit la semaine dernière, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, afin que nous comptabilisions le temps de parole des intervenants favorables aux Gilets jaunes, dans l’éventualité d’une ou plusieurs liste(s) présentée(s) par ce mouvement social. Nous le ferons, bien que l’entreprise ne soit pas aisée, dans la mesure où 99% des Gilets jaunes ne souhaitent pas présenter de liste.
Parallèlement, le 8 mars 2019, Monsieur Bernard-Henri Lévy, qu’on ne présente plus, a donné à Milan une première représentation de sa pièce de théâtre -il est seul sur scène durant 1h30- dans laquelle on peut notamment entendre mot pour mot ceci :
“Les Gilets jaunes qui, à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé” (2).
Ces propos ont été relayés par la matinale de LCI le 9 mars à 8h10 et postés dans la foulée par la chaîne sur les réseaux sociaux. LCI a par ailleurs interviewé Monsieur Bernard-Henri Lévy, soutien revendiqué du président de la République et du mouvement La République en Marche, qui a déclaré, à propos de Monsieur Macron : “Sa tribune, elle a été accueillie je crois, ici, à Milan et en Italie, avec un immense soupir de soulagement”.
Monsieur Bernard-Henri Lévy a ensuite confié à la chaîne qu’il démarrait une tournée européenne qui s’achèvera à Paris le 20 mai prochain, entièrement calquée sur le calendrier de la campagne des élections européennes, le tout en reprenant textuellement les éléments de langage du président de la République : “Progressistes contre populistes”.
C’est la raison pour laquelle j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir comptabiliser la totalité des interventions audiovisuelles de Monsieur Bernard-Henri Lévy -y compris les extraits de son œuvre “théâtrale” (qui en réalité n’est pas une fiction mais bien un discours de campagne assumé, et ce, en dépit de son aspect caricatural, diffamatoire et ordurier) sur le temps de parole de La République en Marche.
2/ Concernant l’extrait en question –“Les Gilets jaunes qui, à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé”– je vous serais infiniment reconnaissant s’il vous était possible de le faire analyser par vos services, car selon moi il est clairement, absolument et définitivement une criante incitation publique à la haine, diffusée par une chaîne d’information de façon brute et sans précaution aucune en matière de maîtrise de l’antenne, qui plus est dans une période où notre pays a besoin d’apaisement et de concorde.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération.
Didier Maïsto
P-dg de Sud Radio
Suricate
12 mars 2019
– Article 14 du traité sur l’Union européenne (traité UE) et articles 20, 22 et 223 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE).
– Acte du 20 septembre 1976 portant élection des représentants à l’Assemblée au suffrage universel direct[1], modifié en dernier lieu par la décision (UE, Euratom) 2018/994 du Conseil du 13 juillet 2018
– Sud Radio
1: Roger-Olivier Maistre, président du CSA, est né le 11 novembre 1955 à Meknès au Maroc (à la demande du gouvernement, il faut « mettre en valeur les minorités« , c’est la raison pour laquelle il faut rappeler que ROM est d’origine marocaine).
Sciences-Po-énarque, il a déjà occupé dans l’Administration 12 postes différents (source https://www.ccomptes.fr/fr/roch-olivier-maistre) où il s’est fait la réputation d’avoir « l’échine souple » et d’avoir des « connaissances de la presse écrite comme de l’audiovisuel difficiles à cerner« . Qualités indispensables quand on est « macron-compatible » (source : Observatoire du journalisme).
Il remplace Olivier Schrameck qui était en congé de présidence pour cause de maladie depuis février 2018. Il a été nommé illico au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Selon le Canard Enchaîné du 16 janvier 2019, il devrait toucher un peu plus de 20 k€ de retraite(s) hors possibles émoluments au CSM.
Hors cette exception de Schrameck qui devient le Bouteflika du SCM, il va de soi qu’il ne faut jamais parler de promotions par copinage quand on est « en marche ».
2: Une étude Viavoice réalisée pour les Assises internationales du journalisme en partenariat avec France Médias Monde révèle qu’une majorité de Français estime que les journalistes ont mal couvert le mouvement des gilets jaunes, notamment en leur attribuant la responsabilité de toutes les violences et de tous les dégâts commis
On a qu’à régler cela aux prochaines élections :
Le Parlement Européen [ Cette transcription n’est pas du mot à mot ] :
« Nous, français, raisonnons en fonction du fonctionnement de l’Assemblée Nationale
avec les différents partis bien séparés les uns des autres.
Au niveau du Parlement Européen, ils fonctionnent sous forme de groupes.
Et ça ce n’est pas suffisamment su. Pas suffisamment répété.
La structure du Parlement Européen est différente. En fait
c’est quasiment mensonger la façon dont ils nous vendent leur campagne électorale
en faisant semblant, chacun des partis, d’être leader, d’apporter ses solutions,
d’apporter ses signatures, d’apporter ses réformes. C’est quasiment mensonger,
car une fois élu ils intègrent directement le groupe auquel appartient leur parti.
Le Parlement Européen ne fonctionne pas par parti, mais par groupes de partis.
Alors ils ne reviennent pas vers vous pour vous expliquer cela, vous qui les avez élus.
Ils ne viennent pas vous dire ce qu’ils votent. En tout cas ils ne votent pas
une fois qu’ils seront au Parlement Européen, en fonction de ce qu’ils vous promettent
pendant la campagne électorale. Ils votent comme leur groupe vote.
Dans le groupe dont fait parti LREM il y a un allié :ALDE … Donc,
– commencez par leur demander à quel groupe ils appartiennent.
– Commencez par leur demander qui d’autre fait parti de leur groupe.
– Comment ils sont tous financés, et avec quels lobbyistes ils sont liés.
– Demandez leur quels lois ils ont votés. Et quels lois ils ont refusés de voter
au non de leur groupe au Parlement Européen.
La réponse est édifiante !
Voila comment est structuré le Parlement Européen.
À l’avantage des sociétés qui payent les Partis. »
-https://youtu.be/3RkUQc_mJpY?t=648-