VERS UN « ISLAM DE FRANCE »
(L’Imprécateur)

L’islam est un sujet de discussion inépuisable. Il est nécessaire d’y revenir en raison d’un projet d’islam de France dont Emmanuel Macron avance sournoisement les pions à sa manière.

Il s’appuie sur ce qu’il connaît le mieux et d’abord les copains, en l’occurrence Hakim el Karoui, « Emmanuel Macron est grand et Hakim el Karoui est son prophète » titrait Mondafrique.
Ensuite, la finance avec, peut-être, la Banque Rothschild dont les compétences exceptionnelles dans de nombreux domaines parfois obscurs sont bien connues des experts en finance et dont lui même et el Karoui furent des cadres. « Hakim el Karoui, banquier chez Rothschild et en même temps nommé président de l’Institut des cultures d’islam par Bertrand Delanoë » (Mediapart, 2010).
Et, enfin, les contournements de la loi (ici, celle de 1905) par des règlements qui éviteront à Macron l’examen et le contrôle parlementaire du projet.

Le problème est qu’il va, une fois de plus, traiter un sujet dont il connaît à peine la nature, l’histoire  et la politique actuelle et sur lequel el Karoui, qui lui le connaît, a des préjugés, convaincu que si lui croit à la possibilité d’un « islam français » comme il l’appelle, tous les musulmans le croient aussi.

« Hakim el Karoui, l’islam à la carte » titrait Libération.

 


 

« L’islam » est un conglomérat d’islams divers et variés

Le plus drôle est qu’il arrive à Macron de parfois voir juste, par un heureux hasard. En effet, pourquoi pas un « islam de France » qui souderait les deux islams dominants actuellement en France, l’algérien sunnite et le marocain malékite ? Comme il y a un islam de Turquie, milli görüs, d’autres d’Iran, chiite, d’Arabie saoudite, wahhabite, d’Indonésie, kejawen très proche du soufisme, du Nigeria, malékite appliquant une charia dure, de Chine, « islam de Chine« , c’est-à-dire islam d’État avec affiliation obligatoire, de Bahreïn, du Qatar…

Les islams de l’Inde et du Pakistan méritent d’être soulignés pour leur exemplarité, le premier par sa violence et le second par son incompatibilité affichée avec les valeurs républicaines.

La colonisation musulmane en Inde fut le plus grand génocide de l’Histoire. Fernand Braudel dans l’Histoire des civilisations (1995) décrit la loi islamique en Inde comme une: «expérience coloniale d’une extrême violence durant laquelle les musulmans ne pouvaient diriger ce pays que par l’exercice d’une terreur systématique».
C’est quand même ce que l’on constate à un moindre degré de férocité dans de nombreux pays musulmans.

La raison pour laquelle l’islam pakistanais s’est séparé de celui de l’Inde : « La construction d’une république (l’Inde) sur des bases nationales et laïques… est tout simplement inconcevable pour un musulman… Les musulmans ne peuvent vivre qu’avec des musulmans… Cela implique que l’univers parfait… est purement tribal, soigneusement découpé, chaque tribu (ou pays avec ses particularismes islamistes) dans son coin« . (V.S. Naipaul critique de Mohamed Iqbal).

À peu près autant d’islams qu’il y a de pays, avec leurs nuances, leurs niveaux d’intolérance variables envers les mœurs, les autres islams et les mécréants, ayant autrefois leurs corans, leurs pratiques culturelles.

Presque tous sont rattachés à deux racines principales mais franchement hostiles, le sunnisme et le chiisme, certains d’entre eux, comme le néo-zélandais, un véritable patchwork d’islamismes qui se sont unis en Fédération islamiste pour négocier avec le gouvernement, étant même interdits de pèlerinage à la Mecque parce que trop éloignés des normes communes imposées par les muftis de l’université Al Azhar du Caire en 1923, quand ils décidèrent en même temps d’imposer une version unique du Coran décrété « parole éternelle et incréée d’Allah« .

Dans la  vidéo ci-après, la justification scientifique de la création humaine du Coran par l’archéologie et la linguistique commence à 4’40″…

 

 

Un souci d’unicité louable manifesté par Al Azhar, mais peu respecté parce que peu crédible, des nuances locales sont partout réintroduites, comme les femmes autorisées à conduire et, à condition de rester décentes, circuler en public seules sans se couvrir les cheveux à Bahreïn (*), ou la consommation d’alcool autorisée au Qatar, si les bars sont tenus par des non-musulmans et offrent aussi des boissons non alcoolisées.
D’où un afflux de touristes saoudiens les jeudis et vendredis qui viennent boire un coup et se défouler !

Macron veut créer l’islam de France par la finance

C’est par la voie de la finance que Macron veut créer son islam de France. Créée le 5 avril dernier, l’AMIF, Association Musulmane pour un Islam de France sous la tutelle de Hakim el Karoui, devrait se voir confier, par un règlement public qui détournerait en douce la loi de 1905, la gestion de deux marchés extrêmement juteux, le pèlerinage à La Mecque et la certification halal dont l’emprise à l’origine alimentaire s’élargit à de nombreux domaines économiques qui se revendiquent « halal » pour attirer la clientèle musulmane, comme le tourisme et même certains alcools !

Pour le halal le marché est d’autant plus considérable que l’État refuse de rendre obligatoire la déclaration halal de la viande, par exemple, les acheteurs en grande surface ignorant si la viande qu’ils achètent est halal ou non, et payant de fait et sans le savoir la taxe qui alimente la pratique de l’islam en France.
C’est clairement un racket légal au profit d’une religion.

Ces milliards récoltés serviraient à financer la construction de mosquées et la formation d’imams « de France » aux notions dites « républicaines ».

On imagine sans peine la fureur du CFCM, le Conseil Français du Culte Musulman ! Pour prendre les devants, il a créé précipitamment en 2018 sa propre structure financière en visant les deux mêmes marchés par la taxation cultuelle des agences de voyage et de l’industrie du halal. Cela entraîne une concurrence pour obtenir la faveur d’une décision présidentielle qui, en principe, ne devrait pas être rémunérée.

Est-il permis de suggérer à nos chers élus de bien surveiller comment interviendra la Banque retenue pour ses compétences financières dans l’organisation de l’opération ? Et aussi de veiller à ce que les financements étrangers plus ou moins occultes abreuvant les mosquées soient désormais interdits, puisqu’ils n’auront plus de raison d’être ?

La culture musulmane confiée à une fondation

La partie « financement » du culte islamique « de France » étant en principe réglée, la partie culturelle serait dévolue à la FIF, Fondation pour l’Islam de France. Une fondation est le meilleur moyen de récolter des dons et de défiscaliser, les Clinton et autres Georges Soros vous le diront, mais aussi le président François Hollande de la Fondation La France s’engage. Elle a pour objectif de « promouvoir des initiatives innovantes privées, jugées d’intérêt général… (qui) ne se limitent à aucun un domaine précis« , ce qui est toujours mieux, flou et imprécision permettant d’éviter les contrôles.
Elle est financée entre autres par Total qui défiscalise ainsi une partie de ses bénéfices.

Cependant, la FIF aura du mal à s’imposer si l’organisation des Frères Musulmans, classée comme terroriste dans de nombreux pays, et représentée en France par Musulmans de France, continue à faire la pluie et le beau temps dans les institutions islamiques en France.

Interdire les Frères musulmans permettrait de sortir l’islam en France du radicalisme dans lequel il s’enfonce de plus en plus par l’effet de la centaine de mosquées salafistes qu’aucun préfet ou élu politique n’ose prendre la décision de fermer, voire de raser, pour bien faire comprendre par un symbole fort que le djihad politique et guerrier qui se développe dans les zones déjà sous contrôle islamique du 9-3 et ailleurs à Lyon, Toulouse, Marseille, Nantes, etc. n’a plus sa place dans une France où l’islam, religion kharijiaan (خارجيا  = éxogène), serait dorénavant « de France ».

N’est-ce pas une question évidente de logique et d’efficacité ? Cela dit, il faudra faire le bon tri entre les salafistes du djihad guerrier et les salafistes quiétistes qui, eux, sont compatibles avec la République puisqu’ils admettent que si l’on vient s’installer dans un pays républicain, on doit accepter la soumission aux lois de la République en attendant d’avoir convaincu tout le monde par l’exemple d’une vie parfaite que l’islam est la meilleure des religions.

Le fractionnement religieux de la communauté islamique décrit ci-dessus n’empêche pas un plan international de conquête, comme en eurent le nazisme et le communisme, où la France occupe une place prioritaire en raison de l’islamisation déjà avancée de son élite, comme l’ont décrit deux écrivains parmi les meilleurs imprécateurs de ce siècle, Michel Houellebecq et Boualem Sansal.

Ce sera l’objet du prochain article, car le sujet ne peut être traité en quelques lignes.

L’Imprécateur
6 juin 2019

* La France n’est pas brillante dans ce domaine ! Le nouveau classement du Forum économique mondial sur les disparités entre hommes et femmes, place la France à la 45e place, derrière la Namibie, le Panama ou encore l’Equateur. En 2008 nous étions à la 15e place !!! Mais que fait Macron ?

 

3 Commentaires

  1. Oui à un Islam de France mais sous conditions, sommes nous encore maître chez nous ? conditions essentielles et non négociable est de supprimer tous les versets sataniques du coran avec pénalité de perdre la nationalité Française en cas de manquements

  2. Dites, n’est-ce pas André Malraux qui déclarait il y a quelques décennies que : « le XXIème siècle sera religieux »…?

  3. A ce compte là, la corruption qui ronge notre pays (cf. Transparancy international où la France continue de monter dans le classement des pays corrompus) n’est pas près d’être éradiquée. Avec l’islam, les magouilles vont exploser et la corruption se creuser comme « aux bleds ».
    Perso, je suis Gaulois et Celtes, et tout ça m’incommode pour rester poli. Et la France, c’est chez moi !

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