REQUIEM POUR UN FAISAN
(Éric de Verdelhan)

« Deux Français sur trois aspirent à être gouvernés au centre ».

« Mon septennat sera celui du changement. La France doit devenir une société libérale avancée ».        

(Deux citations de Valery Giscard d’Estaing).


Dans notre civilisation aseptisée et policée, notre monde de bisounours, on ne tire pas sur une ambulance, encore moins sur un corbillard. Vous me direz, à juste titre, que certains s’autorisent à brûler les voitures de flics ou à caillasser les pompiers, mais ce retour à la barbarie, nous le devons précisément à celui que la France pleure et encense aujourd’hui ; je veux parler de Giscard, le « Verchuren de Chamalières », le vieux daim auvergnat, défuncté le 2 décembre à 94 ans. Du coronavirus, disent certains…

Aujourd’hui, « l’A4 » – l’Amicale des Accordéonistes Amateurs d’Auvergne –  « l’UDCA » l’Union des Diamantaires de Centre-Afrique (1), le « Fan-club » de Lady Diana, l’Association des Européistes forcenés (Filiale du « New Mondial Order »), les ONG favorables au « remplacement de population », la faune bénéficiaire du « regroupement familial » et les tricoteuses pro-avortement sont en deuil. Sans parler des vieilles catins qui étaient des starlettes sans talent et en mal de notoriété dans les années 70, et qui furent ses maîtresses… fort nombreuses nous dit-on.    

Et bien tant pis, au milieu de ce concert de louanges, de pleurs et d’éloges dithyrambiques, je m’autorise à être une voix discordante. Je vais encore me faire agonir par la « gauche-caviar » et la  « droite-cachemire », mais j’ai l’habitude (2) et, à vrai dire, je m’en fous ! Si, comme le disait Giscard « deux Français sur trois aspirent à être gouvernés au centre », disons que je suis le troisième : celui qui rêve, encore et toujours, d’une gouvernance vraiment de droite. 

En 1974, je votais pour la première fois lors d’une élection présidentielle. A l’époque, la majorité était encore à 21 ans et j’ai attendu d’avoir 24 ans pour pouvoir me livrer à cette tartufferie démocratique qui consiste à mettre anonymement un bulletin dans une urne en croyant influer sur le destin de son pays. Au premier tour, j’avais voté pour un candidat inconnu du grand public, un certain Jean-Marie Le Pen. Il avait servi comme sous-lieutenant en Indochine, chez les Légionnaires parachutistes puis, à 26 ans, plus jeune député de France, il s’était porté volontaire pour aller se battre en Algérie, toujours chez les paras-Légion. Les hommes politiques capables de mettre leur peau au service de leurs idées sont une espèce rare ! Ce Breton, avec son bandeau de corsaire, avait une « gueule », il s’exprimait  remarquablement et  dénonçait (déjà !) l’immigration incontrôlée et l’islamisation rampante de la France : trois bonnes raisons pour que je vote pour lui.

Avant  le second tour, j’ai demandé à mon père son avis sur Giscard et Mitterrand, les deux finalistes. Ce dernier, qui avait le sens de la formule synthétique, m’a répondu en souriant :

« Nous avons le choix entre une planche pourrie et un bâton merdeux ».

J’ai donc voté pour… Jeanne d’Arc. Pourtant, Giscard était le candidat « des chevalières armoriées ». Cet homme jeune – déjà vieux briscard de la politique – n’était « ni de droite, ni de gauche ». Il nous promettait « le changement », comme si c’était un programme !

Il plaisait beaucoup à la « droite-cachemire » par sa préciosité, que d’aucuns prenaient pour de la distinction, et sa particule. En fait, c’est son père, le banquier Edmond Giscard, qui avait relevé un nom en… 1929 ; celui de l’Amiral Jean Baptiste d’Estaing. Un aristocrate franc-maçon, imprégné par  les Lumières. Resté en France durant la Révolution, il dirigeait la garde nationale de Versailles, et avait joué un rôle ambigu lors des journées d’octobre 1789, avant de démissionner. Il ambitionnait la dignité de Maréchal de France, et il fut finalement promu Amiral en 1793. Mais la Terreur était une époque folle, le sang appelait le sang et les salopards commençaient à s’entretuer : Danton, Camille Desmoulins, Robespierre finiront sur le « rasoir national ». L’Amiral d’Estaing sera guillotiné à Paris le 28 avril 1794. Giscard d’Estaing avait trois points communs (3) avec celui dont il portait la particule : une ambition démesurée, une absence totale de scrupules et des idées progressistes. 

Il entendait « vider le programme commun (de la gauche) de son contenu » et prétendait que la majorité des Français aspirait à être gouvernés au centre. Libéral  en matière de mœurs, on lui doit  entre autres :

a)- L’entrée au gouvernement de ministres de gauche, lesquels, fidèles à leurs convictions, ont fait une politique… de gauche : « une société libérale avancée de type permissive ». « Avancée », comme on le dit d’un Camembert quand il coule et qu’il pue. On en voit le résultat aujourd’hui !

b)- Le divorce « par consentement mutuel », qui a fragilisé la famille.

c)- La légalisation de l’avortement, qui depuis 1975, à raison de 240 000 avortements annuels (chiffre officiel), aura assassiné légalement  plus de 9 millions de petits Français de souche (car ne nous leurrons pas, la « diversité » n’avorte pas !).

d)- Le « regroupement familial » qui remplaçait une immigration de travail, une immigration choisie, et qui est à l’origine de l’invasion afro-maghrébine incontrôlée (car incontrôlable) que nous subissons aujourd’hui. En fait, Giscard, qui était énarque ET polytechnicien, savait qu’il attaquait l’omelette par les deux bouts. De son temps, comme du mien, dès les classes primaires on résolvait le problème imbécile de la baignoire et du robinet qui fuient. En tuant 240 000  enfants à naître par an et en laissant entrer 250 à 300 000 étrangers, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’on court à la catastrophe.

e)- La majorité (et le droit de vote) à 18 ans, mesure démagogique pour plaire aux jeunes. Giscard s’est fait sortir par les jeunes – formatés à gauche – auxquels il a donné le droit de vote.

f)- C’est encore Giscard qui, en 1975, créait le G7 et expliquait aux pays industrialisés que les peuples ne supportant plus l’hyper fiscalité, il fallait les culpabiliser avec le réchauffement climatique et les taxer au nom de l’écologie. Bis repetita ! 

Et c’est encore lui qui s’est formellement opposé à ce que les racines chrétiennes de l’Europe soient évoquées dans le préambule  de la Constitution Européenne. 

Depuis Giscard, la France n’a plus jamais connu un budget en équilibre. Et depuis Giscard, la droite court après les idées progressistes et les avancées « sociétales » de la gauche: PACS, mariage des invertis ; PMA  et demain : GPA (et après demain, euthanasie, pédophilie, et quoi encore ?).

Je pourrais continuer longtemps mais je crains de lasser mes lecteurs.

N’oublions pas que cet individu a fait payer par le contribuable français le sacre, grandiose et ridicule, de son « cousin » Jean-Bedel Bokassa. Puis, quand Bokassa 1er  a accusé Giscard d’ « avoir conduit l’Impératrice Catherine sur le chemin du déshonneur », ce dernier a utilisé l’armée française pour le renverser (4). L’Afrique aura été l’un de ses terrains de jeu : il y chassait le grand fauve et il a placé des parents à lui à la tête de grandes banques africaines. 

Bokassa Ier, Empereur de Centrafique

Et que dire du vieux beau qui se vantait, dans un livre, d’avoir séduit Lady Di, « la princesse des pauvres » (5) qui plaisait tant à la presse people, avec son look d’apprentie coiffeuse et ses belles idées de gauche ? De ce riche snobinard qui jouait du « piano à bretelles » pour faire peuple ?

Dans quelques années, quand ce satrape aura rejoint les poubelles de l’histoire, peut-être que nous saurons la vérité sur l’éventuel participation de Giscard et son ami Poniatowski dans la préparation de l’attentat du Petit Clamart ? Sur les décès du Prince de Broglie, de Joseph Fontanet et de Robert Boulin. Les deux premiers ont été abattus, en pleine rue, au calibre 11.43 (Colt 45), le troisième s’est suicidé, un suicide aussi peu crédible que celui de Staviky (6).

Rappelons, juste pour mémoire, que Jean de Broglie, ami de Giscard, a été secrétaire d’État aux Affaires algériennes (1962-1966) et qu’il  a été l’un des négociateurs des accords d’Évian. Et cela, à une époque ou Robert Boulin était secrétaire d’État aux Rapatriés (1961-1962). Bizarre non ?

Et, en guise de conclusion, rappelons aussi que le 3 juillet 1975, à 2 heures du matin, le juge d’instruction François Renaud dit « Le Shérif » a été abattu à Lyon. Il pensait qu’une bonne partie des activités du grand banditisme organisé trouvait ses racines dans les marges de la vie politique et, en particulier, dans le financement de la campagne présidentielle de 1974…

Voilà ce que je voulais dire sur Giscard. Il a grandement contribué au pourrissement et au délitement de la nation France. Il ambitionnait d’être un jour président d’une Europe unie. Il a raté le coche ! C’est aujourd’hui le rêve que caresse son disciple, son clone, Emmanuel Macron.

Bon je concède UNE qualité à Giscard : il imitait drôlement bien Thierry Le Luron.

Éric de Verdelhan
4 décembre 2020

1)- A ne pas confondre avec L’Union de Défense des Commerçants et Artisans – L’UDCA – de Pierre Poujade, dont Jean-Marie Le Pen fut le plus jeune député en 1956.

2)- A la mort de Jean d’Ormesson, j’ai écrit un article intitulé « le précieux ridicule » qui m’a valu une volée de bois vert ; j’en ris encore !

3)- Les « trois points » ne sont pas une allusion déguisée à la Franc-maçonnerie. L’Amiral d’Estaing était maçon, mais Valéry ne l’était pas…. à ma connaissance.

4)- L’affaire des diamants est anecdotique : quelques diamants bruts donnés à un chef d’Etat, ce n’est pas choquant mais le « Canard enchaîné » en a fait ses choux gras.   

5)- Au demeurant  richissime, comme beaucoup de gens de gauche.

6)- Lequel, particulièrement adroit, s’est « suicidé » de… deux balles tirées dans le dos.

 

6 Commentaires

  1. Vous semblez omettre un point essentiel hérité du cerveau faisandé.
    La loi de 1973 dite de Pompidou Giscard Rotschild.
    Les 2 premiers étaient intimement liés au troisième. Tout comme un certain Micron…
    Sans doute le pur fruit du hasard… La banque Rotschild ne vous veut que du bien…
    Toutefois cette loi scélérate vendait la dette nationale de la BDF aux banques privées dont… Rotschild! vous l’aurez deviné. Les interets nont pas été perdus pour tout le monde… Merci qui?

  2. Giscard profitait des avions du GLAM pour aller chasser tranquillement chez Bocassa , aux frais de la princesse, avec en plus quelques diamants en cadeau , pourquoi pas ?..
    Lequel Bokassa n’hésitait pas à crever les yeux des étudiants contestataires torturés dans ses prisons , avec sa canne épée, et pour les jeter ensuite , vivants, à ses crocodiles.
    Pas grave, c’était raison d’Etat.
    Plus tard , Bernard Tapie se moquait ouvertement de Bokassa , le clown-châtelain réfugié en France.
    Malheureusement le général Bigeard ne disait rien , étant pourtant certainement au courant des turpitudes sanglantes de Giscard…
    J’ai connu un grand ami de la famille Boulin , à Libourne 33 :
    quelques mois avant son « suicide assisté » , Boulin et sa famille étaient harcelés de menaces de mort au téléphone , de coups de feu contre sa maison la nuit.
    Mais chuttttt…!
    Pierre 1.

  3. Excellent texte. S’il y avait un panthéon des traîtres, Giscard y trônerait. Vous avez oublié l’élimination de Coluche, car plus beaucoup de gens maintenant pense à un accident. Sa tentative de courir à la présidentielle ayant fait trop d’adeptes, Giscard en fut outragé…
    Le pire cadeau giscardien empoisonné à la nation fut le rapprochement familial.

    Giscard était en effet un très chaud lapin. En visite en Afrique, il se faisait faire des piqures d’antibiotiques tous les jours car il « mangeait beaucoup de crocodiles » comme disent les Africains dans leur langage diplomatique codé.

  4. Superbe ! Vous avez le sens de la formule.
    Entre la liste des clubs en deuil et le choix entre la planche pourrie et le bâton merdeux je les mets de côté !

  5. Son ministre le vertueux Raymond Barre avait eu la bonne idée de mettre une vignette sur les motos, En 1980.
    Résultat : Manifs des Motards en Colère ( j’y étais!), création de la Mutuelle des Motards et de la FFMC et beaucoup d’électeurs perdus l’année suivante.
    Le vertueux Barre avait planqué son pognon en Suisse. bien plus tard, ses héritiers ont négocié avec le Fisc pour rapatrier l’héritage.
    Ne pas oublier la trahison du faux gaulliste Chirac en 1981…
    Je retiens en faveur de Giscard, son engagement dans l’Armée de de Lattre de Tassigny.

  6. Excellent texte ,je n’ai aucune mais vraiment aucune sympathie ni aucune empathie pour tous ces traîtres qui délités notre belle France , la livrant aux envahisseurs mahométans ,et aux spéculateurs du PC chinois , tous autant qu’ils sont de la fausse droite à la fausse gauche , ne privilégiant que leurs intérêts avant ceux de la France . Que le vieux débris de Chamalières aille en Enfer!

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