LETTRE OUVERTE à Mme le MAIRE de SAINT-SEURIN sur l’ISLE
(Éric de Verdelhan)

Lettre ouverte à Madame le Maire de Saint-Seurin sur l’Isle

Mme Eveline Lavaure-Cardonna
Espace Charles de Gaulle
B.P. 23
33660 Saint-Seurin sur l’Isle.

« Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait » (Michel Audiard)

 


Madame le Maire, Madame l’amère.

Dans nos coutumes judéo-chrétiennes, on a toujours respecté les morts. On les respecte, d’ailleurs dans presque tous les pays, dans toutes les civilisations, aussi primitives soient-elles. 

Et, chez les gens civilisés, même chez ceux ayant peu d’éducation, on ne tirerait pour rien au monde sur une ambulance, et encore moins sur un corbillard.

Il faut remonter bien loin, durant l’une des périodes  les  plus sordides de notre histoire, pour voir des élus du peuple profaner des sépultures ou des monuments aux morts. Précisément, au 6 août 1793 : ce jour-là commença la profanation des tombes de nos Rois de France par les suppôts de la furie révolutionnaire.  Cet épisode peu connu (et peu glorieux !) de notre histoire a duré presque trois mois. Les profanations  de sépultures royales ont cessé le 25 octobre 1793.  

Après la seconde mort de nos Rois, il ne restait plus aux valeureux fils du peuple qu’à rendre compte à la Convention de l’accomplissement de leur mission. Ils y allèrent en délégation. En tête marchait, titubant, Pollart, maire de Franciade (nouveau nom de Saint-Denis), curé défroqué. Le suivaient, assis sur des ânes auxquels on avait enfilé, sous les rires, des chasubles et des étoles, des employés municipaux aussi éméchés que leur maire. Parvenu à la Convention, le maire Pollart hoqueta un discours d’ivrogne :

« Citoyens… nous vous apportons toutes les reliques puantes et les pourritures dorées qui existaient à Franciade. Nous vous prions de nous en débarrasser sans délai, pour que le faste catholique n’offense plus nos yeux républicains… ».

Je croyais que ces mœurs honteuses et barbares n’existaient plus chez nous ; que la haine revancharde ne subsistait plus que chez les socialistes espagnols (qui ont osé déterrer la dépouille du général Franco du mémorial de la « Valle de los Caïdos ») ou chez quelques voyous islamistes qui se plaisent à profaner régulièrement des cimetières chrétiens, sans que cela émeuve grand monde !

Or,  j’ai appris, tout à fait par hasard, qu’à peine élue maire de Saint-Seurin sur l’Isle, vous avez débaptisé la Place Raoul Salan et fait détruire les deux stèles qui s’y trouvaient. Ces deux monuments ont été payés par des fonds privés et j’ose espérer que la justice saura vous demander raison de ces démolitions abusives. Toute forme de vandalisme doit être sanctionnée !

De mon côté, je veux simplement vous rappeler, par cette lettre, que le général Salan a été un héros de toutes nos guerres. C’est à des gens de sa trempe que nous devons notre liberté.

Engagé pour la durée de la guerre le 2 août 1917, il est admis à Saint-Cyr le 21 août 1917. Chef de section au 5ème Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC), il participe aux combats dans la région de Verdun (Saint-Mihiel, Les Éparges, Fort de Bois-Bourru, Côte de l’Oie, Cumières-le-Mort-Homme). Il est cité à l’ordre de la brigade en date du 29 décembre 1918.

Volontaire pour servir au Levant, il sera grièvement blessé au combat d’Accham le 24 octobre 1921. Cité à l’ordre de l’armée et nommé chevalier de la Légion d’honneur, il est décoré sur son lit d’hôpital, à Alep, par le général Gouraud, haut-commissaire au Levant.

Le 5 juin 1940, Salan est en première ligne sur la Somme lorsque les Allemands déclenchent leur offensive après l’encerclement des forces françaises et britanniques à Dunkerque. Il est cité deux fois à l’ordre du régiment (12 et 13 juillet 1940), puis à l’ordre de l’armée. Il est promu officier de la Légion d’honneur le 21 août 1940.

Il prend le commandement du 6ème  Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS), en Corse, le 30 mai 1944. Il participe au débarquement de Provence à la tête de son régiment. Il atteint Toulon le 26 août 1944, après six jours de combats intenses sur l’axe Solliès-Pont, La Farlède, La Valette-du-Var et Toulon. Son régiment déplore 587 tués, blessés et disparus.

Une nouvelle citation à l’ordre de l’armée rend hommage à son héroïsme.

Le 14 novembre 1944, son régiment démantèle la résistance allemande dans la poche du Doubs. Le 23 novembre, il est à Blotzheim, dans le sud du Haut-Rhin. Par la suite, il libère Village-Neuf, Huningue, Loechle et l’usine hydro-électrique de Kembs.

Il est appelé au commandement de l’infanterie de la 9ème Division d’Infanterie Coloniale.

Raoul Salan est promu général de brigade le 25 décembre 1944. Il a 45 ans. Il participe à la réduction de la poche de Colmar en janvier et au début de février 1945. Il est promu Commandeur de la Légion d’honneur.

Il commande ensuite les troupes françaises dans le Nord du Viêt-Nam en mai 1947. Le 1er  septembre 1947, il est nommé général de division. Du 6 décembre 1950 au 5 janvier 1952, il est adjoint militaire du général de Lattre de Tassigny, Haut commissaire en Indochine.

Le 1er septembre 1951, il décroche sa quatrième étoile. Après un intermède parisien de 1954 à 1955, le général Salan est nommé, le 12 novembre 1956, commandant supérieur Interarmées de l’Algérie (10ème région militaire). Il prend ses fonctions à Alger le 1er décembre 1956…

Général Raoul Salan

Puis, le 21 avril 1961, Salan franchit le Rubicon pour respecter l’engagement pris devant les « Pieds Noirs » et les Musulmans pro-français de conserver l’Algérie française. Le 22 avril, il rejoint les putschistes d’Alger et devient officiellement leur chef. Raoul Salan était le général le plus décoré de l’armée française. Il était titulaire de… 45 décorations françaises et étrangères. Il n’avait plus rien à prouver, plus rien à gagner. Mais, fidèle à la parole donnée, il a choisi  « les voies de l’Honneur ».

Il faudrait quelques dizaines de pages, pour résumer la carrière de ce grand soldat. Je vous invite à lire ses mémoires : un parcours exemplaire au service de la France.

On peut objectivement lui reprocher deux choses : d’avoir laissé, en quittant l’Indochine, le dossier sur Diên-Biên-Phu à son successeur ; et d’avoir favorisé le retour du général de Gaulle, le 13 mai 1958, car il voyait en lui le « garant de l’Algérie française ». Mais dans les deux cas, il a seulement  fait preuve de naïveté. En ce qui concerne son passage à la rébellion après le putsch des généraux d’Alger,  on peut admirer l’homme et approuver son choix, c’est mon cas. On peut aussi le contester mais il a été jugé, sévèrement. Et il a payé sa loyauté par six longues années de prison. À la suite de l’amnistie votée en 1982, il a été réintégré dans ses prérogatives de général d’armée et de Grand-croix de la Légion d’honneur. La France a donc officiellement reconnu ses mérites.

Madame l’amère, en faisant détruire des stèles rendant hommage au général Salan, vous vous mettez au même niveau que les indigénistes, racialistes, décoloniaux  etc… qui saccagent ou déboulonnent  les statues de nos grands hommes. C’est assez pitoyable !!!

Je ne sais pas quelles sont vos accointances politiques, et je m’en moque. Une chose est certaine, vous êtes dans la mouvance imbécile qui appelle notre pays à une repentance totalement injustifiée. Par démagogie clientéliste à l’égard de l’immigration afro-maghrébine, le président de la République envisage de faire débaptiser des places, des rues, des avenues (on parle de 500 !), pour leur attribuer des noms de Noirs ou d’Arabes « méritants ». Vous avez anticipé en débaptisant la Place Raoul Salan de Saint-Seurin-sur-l’Isle. Je vous suggère de la rebaptiser du nom d’un des six chefs historiques du FLN algérien : Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M’Hidi, Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat, ou Didouche Mourad.

Tant qu’à donner dans l’abject, Madame l’amère, faites-le jusqu’au bout !                                          

Eric de Verdelhan
15 décembre 2020

16 Commentaires

  1. En votant n’importe comment, les habitants de St SEURIN sur l’Isle ont élu n’importe qui laquelle fait n’importe quoi ! C’est dans le désordre des choses.
    Quelques suggestions de noms illustres pour remplacer le Général SALAN : Djamila BOUHIREB, Yacef SAADI, les  » tueurs de Français du FLN ou même Zohra DRIFF-BITAT, du réseau  » Bombes  » , celle-là même qui posa la bombe au Milk Bar rue d’Isly à Alger qui tua 3 jeunes femmes et blessa très gravement 12 personnes dont plusieurs enfants qui mangeaient des glaces. À chacun ses héros.

  2. une honte madame vous ne connaissez meme pas le parcours du general salaén c est un outrage tres grave que vous avez commis

  3. Raoul Salan fut le général le plus décoré de France; il tenta de défendre des départements français et les populations qui y étaient menacées de mort par des terroristes (l’Histoire montrera combien il avait eu raison). En revanche les généraux Hoche et Kléber participèrent au génocide vendéen en laissant massacrer 200 000 Français, en ce sens leurs statues devraient être déboulonnées et leurs avenues débaptisées !
    Il est vrai que la fille d’un chef FLN peut tenter de faire la loi en politique, à Marseille, sans que personne ne s’en émeuve…

    • « Les Algériens ont reconstruit la France », « toute ma famille est FLN» : ça pose un énorme problème quand une sénatrice de la République FRANÇAISE – en l’occurrence Samia Ghali – s’exprime comme une communautariste ALGÉRIENNE. Indigne !
      Et elle précise même : « on l’est encore »…

  4. Excellent article qui nous rappelle le parcours héroïque de ce grand soldat tout en dénonçant l’ignoble décision de ce maire, aveuglée par son idéologie irresponsable, qui n’a sans doute pas pris la peine de prendre connaissance de ce que fut la carrière de ce général. Rapppelons qu’il a malgré tout été rhéabilité par Miterrand…

  5. Un exemplaire minable de la bande de pieds nickelés qui gouvernent la France et que les Français supportent encore ; phénomène hallucinant !

    Les Français préfèrent entrer en dépression et se soumpettre plutôt que de se révolter contre la tyrannie évidente qui fait glisser sur nos têtes une dalle de plomb.
    Notre pays sombre, et personne ou presque ne déclenche la lutte ! Alors les parisiens condescendants, où est votre courage d’habitants de la capitale où tout doit se faire ?!

  6. Un très grand soldat, courageux et proche de ses tirailleurs. En d’autres temps aurait terminé maréchal d’empire !

  7. Toutes et tous ces cons de mairdeux en mal de reconnaissance ,mémorisons leurs noms et fonctions ,pour qu’ils rendent comptes de leurs traîtrises devant le peuple patriote . Et comme fut dis dans d’autres temps sus aux félons!

  8. Voiulà bien le genre d’abrutis imbéciles que les élections municipales portent à la tête de nos communes parce que les électeurs sont eux-mêmes majoritairement des abrutis imbéciles.
    Ceux qui restent chez eux et s’abstiennent échappent au palmarès des abrutis imbéciles mais se placent de fait dans une autre catégorie de crétins : ceux qui laissent faire le mal.
    On a prêté à Sir Winston Churchill le trait d’esprit affirmant que quelques minutes passées à discuter avec un électeur vous guérissait de la démocratie.
    Ce qui s’est produit aux municipales de 2020 tend à lui donner furieusement raison.

      • Ne pensez vous pas que ce soit un stratagème d’une catégorie de pseudos élites pour conserver leurs postes ? Et qu’en conséquence leur machiavélisme nous conduit à nous diviser ?

  9. Respect à ce Grand Soldat, Homme d’Honneur et que la honte tombe sur ce maire indigne de notre France. Merci de nous faire connaitre cet article douloureux. Il y en a marre de ces Islamo-gauchistes qui sont aux manettes.

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