« Vichy nous renvoie à une histoire. Cette histoire, nous l’avons vécue, elle est écrite par les historiennes et historiens… gardons-nous de la manipuler, de l’agiter, de la revoir… »
(Allocution d’Emmanuel Macron, à Vichy le 8 décembre 2021)
Aux dernières nouvelles, Eric Zemmour n’aurait obtenu à ce jour que 275 parrainages, alors qu’il lui en faudra 500 pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle en 2022. La levée de l’anonymat des parrains est une arme redoutable, voulue par une classe politique corrompue (1) mais qui s’autorise pourtant à donner des leçons de démocratie au monde entier.
C’est tout simplement scandaleux !
Le dispositif de parrainage existe depuis l’élection du président de la République au suffrage universel en 1962. Lors des trois premières élections présidentielles au suffrage universel (1965, 1969 et 1974), le parrainage de 100 élus était exigé. La loi du 18 juin 1976 a porté le nombre de signatures à 500. Pour éviter les candidatures liées à la défense d’intérêts purement locaux, les parrainages doivent émaner d’élus d’au moins 30 départements.
Jusque là, le système des parrainages est peu critiquable : il est censé éviter la multiplication des candidatures « fantaisistes ».
Après tout pourquoi pas ?
Mais, depuis la loi du 25 avril 2016, la publication des noms et des mandats des élus qui ont parrainé un candidat :
a)- est intégrale à l’issue du recueil des parrainages.
b)- a lieu en continu (au moins deux fois par semaine) au fur et à mesure de la réception des parrainages. La liste, actualisée en temps réel, est publiée sur le site du Conseil Constitutionnel.
c)- la liste des parrainages est également publiée 8 jours au moins avant le premier tour du scrutin sur le site du Conseil Constitutionnel ET au Journal officiel.
En clair : adieu l’anonymat ! Les maires doivent avoir le courage de parrainer un candidat. Comme on sait que beaucoup d’entre eux, hélas, vont à la soupe et pensent à leur réélection, il faut les convaincre de ne pas parrainer un candidat « nauséabond » ou « fasciste ». CQFD !
Quand Eric Zemmour a annoncé officiellement sa candidature à la magistrature suprême, l’« Agence France presse », cette officine de gauche qui fournit la becquée aux différents médias (presque tous de gauche) annonçait que – je cite – « Le sulfureux polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour » se présentait à l’élection présidentielle.
A ma connaissance, je ne crois pas avoir entendu l’AFP annoncer que « le sulfureux stalinien, admirateur de Fidel Castro et d’Hugo Chavez, Jean-Luc Mélenchon » entrait lui aussi dans l’arène…
Alors, plutôt que d’attaquer Zemmour sur son programme, il était impératif de le marquer du sceau de l’infamie. Il fallait encore rouvrir le livre « des heures les plus sombres de notre histoire » et dénoncer sa défense du Maréchal Pétain.
Quelle mauvaise foi !
Quel procès en sorcellerie !
Eric Zemmour admire et adule deux grands personnages de notre histoire : Napoléon et de Gaulle. Pour Napoléon, je le suis – du moins partiellement – en revanche, je suis et je reste un antigaulliste viscéral, ce qui ne m’empêche pas d’adhérer à son programme politique.
Zemmour n’est en rien un défenseur du régime de Vichy, c’est facile à démontrer :
A-t-il dit que le Maréchal Pétain et Weygand ont encouragé l’esprit de Résistance, que ce soit dans l’armée d’armistice, les « Chantiers de jeunesse » ou les « Compagnons de France » ? NON !
A-t-il soutenu que le gouvernement de Vichy a géré la France avec pragmatisme, honnêteté et une certaine éthique ? NON !
Qu’aucun des ministres du Maréchal – et Pétain lui-même – n’est à l’origine d’un scandale, d’une affaire de mœurs, d’un enrichissement personnel, de « magouille » financière ? NON !
Avant Vichy, et depuis lors, pas un gouvernement ne peut en dire autant. De l’affaire Stavisky, au compte suisse de Cahuzac, en passant par le trafic des piastres ou les « ballets roses » de Le Troquer, les exemples se comptent par dizaines !
A-t-il parlé de la croyance, de l’espoir, du peuple français en la dualité « du glaive et du bouclier » ? NON !
Pendant longtemps, pourtant, les Français on cru en une connivence entre de Gaulle et Pétain : de Gaulle incarnant le glaive, en continuant le combat ; le Maréchal étant le bouclier qui les protégeait des exigences de l’occupant.
A-t-il rappelé que, jusqu’à François Mitterrand, tous les présidents de la République – de Gaulle compris – allaient fleurir la tombe du « vainqueur de Verdun » à l’Île d’Yeu ? NON !
Il est vrai que François Mitterrand – alias « Morland » – a été décoré de la « Francisque » par Pétain (n° 2202) et qu’il a fait valider ses titres de Résistance en… 1983.
Mais, pour les bien-pensants, les ayatollahs de la repentance, Zemmour a fait bien pire, il a commis l’impardonnable, il a osé dire que le gouvernement de Vichy avait protégé les Juifs français.
Depuis les lois Pleven, Gayssot, HALDE, Taubira, et autres lois « mémorielles » il est interdit d’émettre un jugement, voire un simple avis, sur la Shoah (et sur un tas d’autres choses (2). Donc, comme je ne suis ni brave, ni téméraire, je tiens à dire ceci : je ne suis pas révisionniste et encore moins négationniste, je ne suis qu’un historien-amateur ; je n’ai donc pas d’avis, je constate.
Personne ne peut nier, excuser, minorer, passer sous silence la « question juive » mais qu’il est facile, voire simpliste, de juger un évènement des années après ! Surtout avec une mentalité formatée aux « droits de l’homme », à l’humanisme maçonnique et au « vivre ensemble » ! D’autant plus que le mot « Shoah » (qui, en Hébreu veut dire « catastrophe » et non « génocide ») n’est entré dans le langage courant qu’à la sortie du film de Claude Lanzmann, « Shoah », en… 1985.
On ne peut pas taire la Shoah, encore moins dédouaner les dirigeants de l’époque de leur responsabilité, mais on peut (on devrait) cependant s’interroger, par honnêteté intellectuelle.
Durant la guerre, en dehors du pape Pie XII et de quelques évêques, le sort des Juifs ne semble pas avoir ému grand monde. Les leaders politiques ne s’indignaient pas, les chefs de la Résistance n’en parlaient jamais ; pas un message d’indignation ou de soutien à la Radio de Londres. Pas même de Maurice Schumann ou de Pierre Dac (de son vrai nom, André Isaac).
Dans les milliers de pages du procès du Maréchal Pétain, dans les attendus du jugement, la question juive occupe… quelques lignes. J’ai donc tendance à penser, même si ça doit choquer, que la France de 40-44, attentiste et frileuse en métropole, planquée à Londres ou combattante en Lybie, sur le front de Tunisie ou ailleurs, ne se souciait pas du sort tragique des Juifs.
Certes, c’est honteux, scandaleux, indigne, mais les faits sont là et ils sont têtus.
Beaucoup de Français, à cette époque, pensaient que le Maréchal les protégeait.
A ce sujet, l’historien André Kaspi a écrit : « Tant que la Zone Libre n’est pas occupée, on y respire mieux (pour les Juifs) que dans la Zone nord. Qui le nierait ? Surtout pas ceux qui ont vécu cette triste période. De là cette conclusion : Vichy a sacrifié les Juifs étrangers pour mieux protéger les Juifs français, mais sans Pétain, les Juifs de France auraient subi le même sort que ceux de Belgique, des Pays-Bas ou de Pologne. Ils ont bénéficié de l’existence de l’Etat français… »
Pour l’avocat Serge Klarsfeld, cet argument ne tient pas devant « l’implication personnelle de Pétain dans la politique antisémite dès octobre 1940 ». Je n’ai pas d’avis tranché sur la question (et d’ailleurs, ai-je le droit d’en avoir un ?) mais, dans ma vie, j’ai beaucoup voyagé et beaucoup lu.
J’ai retenu qu’en France, sous Vichy, 75 721 Juifs ont été déportés.
Ce chiffre fait frémir ; il est énorme et démontre bien la monstruosité de la barbarie nazie !
Pourtant, si l’on compare « nos » 75 721 déportés juifs à ceux de la seule ville d’Amsterdam : plus de 80 000 (dont Anne Frank), on reste perplexe.
84% des Juifs des Pays-Bas ont été déportés, 80% en Grèce, 75% en Allemagne, 70 à 75% en Pologne et Tchécoslovaquie, 50% en Autriche, 35% en Norvège et Roumanie, 23% dans l’immense URSS et… 20% en France. En Pologne, 300 000 Juifs ont été déportés. Ils furent 270 000 en Roumanie, autant en Tchécoslovaquie, 200 000 en Hongrie, 106 000 rien que pour la petite Hollande. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’excuser l’inexcusable : c’est, je le répète, un simple constat !
Jacques Sémelin, directeur de recherches au CNRS, peu suspect de sympathie pour le régime de Vichy, a publié « Persécutions et entraides dans la France occupée » (3).
Lors de la promotion de son livre, il déclarait: « Mon propos n’est pas de minimiser l’horreur du génocide de 25 % des Juifs de France…
Mon travail a consisté à montrer comment 75 % des Juifs vivant en France ont échappé à la déportation…
Là où je romps avec l’explication mémorielle, c’est que le nombre de justes français – 3 500 environ – ne peut pas expliquer à lui seul la survie d’au moins 200 000 Juifs.
Je suis désolé de contredire les présidents Jacques Chirac et François Hollande !
90 % des Français juifs n’ont pas été déportés… Ils n’avaient d’ailleurs parfois pas conscience que la persécution pouvait les viser… Constater que 75 % des Juifs de France ont été sauvés ne revient pas à exonérer Vichy. Berlin avait stratégiquement besoin de Vichy – qu’il s’agisse du maintien de l’ordre ou de l’économie de guerre –, et Vichy aurait donc, sans doute, pu s’opposer aux déportations. Il n’en demeure pas moins, quelles qu’aient été les intentions du régime, qu’en soi, le maintien d’un appareil étatique a eu un effet positif pour la survie des Juifs de France… ».
Eric Zemmour n’a pas dit autre chose, donc c’est un mauvais Juif !
C’est du moins l’avis de l’ineffable Bernard Henri Lévy, la belle conscience dépoitraillée des plateaux-télé, et d’Anne Schwartz, ex-épouse Levaï, ex-épouse Strauss-Kahn, dite Sinclair.
Je croyais, naïvement sans doute, qu’il était interdit de critiquer un sémite (4) mais, pour ces gens-là, il existe des bons Juifs… de gauche et mondialistes, et des mauvais Juifs – séfarades comme Eric Zemmour, ou ashkénazes, comme Alain Finkielkraut – qui sont passéistes et ringards.
Quand BHL déclare avec son ton d’accusateur public, de Fouquier-Tinville de la Macronie : « Eric Zemmour, ce n’est pas la France ! », nous voilà rassurés.
C’est aussi le message – pernicieux, vicieux, foireux – que Macron est allé instiller à Vichy.
Avec notre argent, ce personnage qui n’est pas encore officiellement candidat, est venu dire aux maires de France qu’ils ne doivent pas parrainer un candidat aussi « nauséabond » que le Juif Zemmour. Il n’a pas osé le traiter de « sale youpin », il s’est contenté de sous-entendus fielleux.
Visiblement, Emmanuel Macron – qui prenait la Guyane pour une île, Montcornet pour une victoire française, et qui ne voit aucune différence entre antisémitisme et antisionisme (des choses pourtant totalement différentes) – ne connaît rien à l’histoire de notre pays en 1939-45.
Soit il ne la connaît pas : c’est un ignare !
Soit il la connaît : alors c’est un menteur !
Dans les deux cas, il est indigne de la fonction qu’il occupe.
De grâce Mesdames et Messieurs les maires, aidez-nous à remplacer Macron !
Eric de Verdelhan
10 décembre 2021
ADDENDUM
Pour information, et par honnêteté intellectuelle, il nous a semblé utile de compléter cet article par un document particulièrement intéressant émanant du Mémorial de la Shoah.
En tout début de ce document (page 2), sont indiqués le nombre de victimes juives pour chaque pays d’Europe ainsi que le pourcentage rapporté à la population totale (source The Encyclopedia of the Holocaust).
On y trouve parfois quelques différences mineures avec les données indiquées par Eric de Verdelhan, qui ne changent absolument pas le sens général de son article et ne modifient qu’à la marge les pourcentages de victimes par pays.
Bien au contraire, ce document confirme bien que la France occupée a plutôt moins déporté sa population juive que la plupart des autres pays occupés par l’Allemagne nazie.
1)- Depuis 2017, l’arrivée au pouvoir de Macron, 8 ministres ou secrétaires d’état ont dû quitter le gouvernement pour des mises en examen ou carrément des condamnations.
2)- Il existe chez nous…26 cas de discriminations qui peuvent vous envoyer devant les tribunaux, au nom de la « liberté d’expression » si chère à Voltaire et aux philosophes des Lumières, bien sûr.
3)- « Persécutions et entraides dans la France occupée » de Jacques Sémelin; Seuil; 2016.
4)- On nous serine à longueur d’année que « l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit ».
L’Histoire de la France révèle les éternelles oppositions ayant formaté les éternelles décisions antagonistes. Les conséquences ont toujours été dramatiques. Le souvenir des uns ne correspond donc pas à celui des autres, et vice et versa. Chacun y va de sa narration emprunte de ressenti et plus rarement de l’expérience d’un vécu. Et même le souvenir d’un vécu peut évoluer à travers les décennies, devenant une vérité personnelle parfois différente de la vérité d’origine. L’homme est ainsi fait. C’est pourquoi les témoignages écrits sont si importants. Encore faut-il que certains ne soient pas occultés au bénéfice d’autres allant dans la bien pensence générale du moment. La généralisation de la déconstruction et du remplacement poussés à leur paroxysme amène au rejet systématique, à la haine et à la violence. Alors, seule la force pourra remettre les pendules à l’heure. En 2022, « Que Dieu nous garde » !…
Le peu de maires enclins à donner leur parrainage à des candidats de vraie droite sont partagés entre NDA, Marine LP, le général Martinez, etc il faudrait que certains réorientent leur parrainage. On peu encore espérer, il reste 4 mois…
Le souci c’est que certains de ces maires ont une « parole »! Ils ne veulent pas revenir sur leur première promesse en faveur de Zemmour, alors même qu’ils partagent ses idées.
quelques réflections:
j’étais antigaulliste à la fin de la guerre d’algérie, j’ai fini par reconnaitre son antiaméricanisme et sa volonté de construire une mini communauté européenne,
l’ europe démentielle actuctuelle n’est qu’une construction américaine pour leur servir de pôle de fixation et de tampon…
n’oublions pas quelques noms
-gnl vanheck ,commissaire des chantiers jeunesse,qui à transformé ses jeunes pour en faire un régiment de chasseurs d’afrique
-gnl dunoyer de segonzac, créateur de l’ecole des cadres d’uriage,dit »le vieux chef ». son école ancêtre de l’Ena,avant qu’on le déporte .l’école est devenue aprés celle de la milice, pas du tout la même orientation
les français ont la mémoire courte…l’empirisme historique ça existe…
merci à ceux qui ont accepté de lire ces quelques mots
Gonflé le Micron de dire qu’il ne faut pas manipuler l’histoire !!!!… Et lui ne l’a pas manipulé avec son avis délirant sur l’Algérie et la colonisation soi-disant « crime contre l’humanité » !!!!!
Hallucinant cette mauvaise foi endémique dans ce pays ! Ce type ne comprend rien, est inculte crasse ou alors il le fait exprès et là c’est plus grave car c’est alors un « pousse au crime ou à la guerre civile »