QUAND LA DROITE S’ÉVEILLERA (Xavier Jésu)

« Le jour où la droite n’aura plus peur de se faire « extrême-droitiser »,

Le jour où, avant de dire quelque chose, elle ne se demandera pas : « est-ce que ça va faire le jeu du Rassemblement National ? »,

Le jour où, avant de poser une action, elle ne se demandera pas : « Mais qu’est-ce qu’on va dire de nous si on dit ça ? »,

Alors la contrattaque contre le terrorisme intellectuel sera véritablement engagée. »

Mathieu Bock Côté (Cnews le 3 avril 2023)

 

Tout est parfaitement résumé dans ces trois conditions qui dénoncent « en même temps » le terrorisme intellectuel imposé par la gauche, soit via les médias soit à travers le pré-formatage opérée par l’éducation Nationale, et cette peur maladive du « qu’en-dira-t-on ».

La gauche ayant unilatéralement décidé où se situe la frontière entre le bien et le mal, elle s’est octroyée, avant que la droite ne puisse réagir, le droit de décerner les certificats de respectabilité et ceux d’infréquentabilité. C’est un pouvoir énorme car ces deux certificats sont difficiles à décrocher des poitrails sur lesquels on les a collés. Bien sûr celui de « respectabilité » vous protège un peu comme un gilet pare-balles alors que l’autre est censé vous inhiber.

 

L’exemple le plus flagrant est celui de François Mitterrand qui était, entre autres, ami avec René Bousquet (collaborateur avec l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale), et qui ne compte pas moins de 32 refus sur 45 de recours en grâce de condamnés à mort (exécutions par la guillotine) en Algérie et qui ont lieu durant son passage place Vendôme, entre février 1956 et mai 1957, alors qu’il était garde des sceaux et vice-président du Conseil supérieur de la magistrature sous la présidence de René Coty. (1)

Imaginez qu’il ne se soit pas « converti » au socialisme après de tels actes et de telles fréquentations !

Dans cette triste période de la guerre d’Algérie, Jean-Marie Le Pen aurait, semble-t-il, pratiqué la torture sur des terroristes du FLN. Mais lui ne s’est pas converti au socialisme.

Il n’y a plus qu’à constater la différence de traitement par la majorité des médias : Mitterrand est encore considéré comme le père du Parti Socialiste Français et le créateur de la tristement célèbre « Union de la Gauche » mais ses torts sont enfouis profondément pour qu’ils ne ressortent pas. On ne retiendra de lui QUE l’abolition de la peine de mort alors qu’il a lui-même condamné 32 personnes à la guillotine et qu’il a sous-traité leurs morts aux bourreaux d’Alger. Mais aucun problème pour avoir des plaques commémoratives un peu partout en France, des ouvrages à son effigie, plusieurs bibliothèques à son mon et même un institut François Mitterrand …

« En fait, le passé algérien de Mitterrand a été rayé des mémoires, estime Benjamin Stora. Comme le fut la guerre d’Algérie dans son ensemble dans la société française des années 1970-1980, parce qu’elle fut balayée par Mai 68, parce que beaucoup de gens avaient intérêt au silence… Mitterrand en a profité, c’est aussi là qu’on reconnaît sa force politique ! L’extrême droite a tenté de ressortir le sujet avant la présidentielle de 1981, mais elle était alors inaudible. Michel Rocard aussi a essayé, car la source de son conflit avec Mitterrand, c’était l’Algérie. Mais cela n’intéressait pas. François Mitterrand apparaissait surtout comme l’homme qui amenait la gauche au pouvoir. »

Jean-Marie Le Pen est lui considéré comme le diable en personne. Encore aujourd’hui on trouve des articles sur le passé de Le Pen au cas où on oublierait ses actions d’il y a 65 ans …  ( article du 15 mars 2023 de France Culture sur « Le Pen et la torture : l’histoire qui s’écrit à coups de témoignages, et de traces »…). En ce qui concerne ce qui lui est reproché en Algérie, il n’y a que de fortes présomptions mais aucune preuve formelle. Quant à ses relations passées, elles ne sont pas plus glorieuses que celles de Mitterrand, mais là, on ne manque pas de les rappeler régulièrement et c’est l’argument passe partout pour dire que le FN/RN est un parti d’extrême droite et fasciste fondé par des anciens nostalgiques du IIIè Reich, voire anciens SS, comme Léon Gaultier.

En 2023, après une longue période d’abrutissement et de façonnage de nos jeunes, on simplifie tout : ou tu es humaniste-progressiste-écolo-LGBTIQphile ou tu es facho (faf pour les intimes) ! Facile, non ?

Alors, moi qui suis un boomer (au passage je précise que la jeunesse de gauche adore utiliser ce mot qui semble être une insulte adressée aux personnes de droite nées dans la période des trente glorieuses et qui n’ont pas adhéré au concept soixante-huitard), je n’ai pas peur de me faire traiter de facho ou d’extrémiste de droite sachant que je n’ai jamais envoyé de cocktail molotov sur des gendarmes, ni des boules cloutées, ni des pavés, ni des barres de fer etc… Sur les réseaux sociaux, je m’amuse à demander régulièrement à ceux qui tentent de me faire taire en me tutoyant et me traitant de « faf », de me définir en trois mots ce qu’est pour eux l’extrême droite. Jusqu’à présent personne n’a su me répondre factuellement ! C’est vous dire leur capacité à répondre bêtement ce qu’ils ont ingurgité pendant des années sans jamais chercher à aller plus loin que le bout de leur nez.   

On peut même me dire que je suis un vieux con réac et conservateur, je prendrai ça comme un compliment et je me décernerai la médaille d’argent de la résistance au totalitarisme de gauche.

Je revendique simplement mon positionnement « de » droite et je l’assume pleinement, n’en déplaise à ceux qui sont persuadés être dans le vrai (parce qu’ON les en a persuadés). Je ne m’en suis jamais caché auprès de mes employeurs et cela ne m’a jamais porté préjudice. Ce qu’ils regardaient, c’était le respect de mon engagement pour la Société qui me payait et ma loyauté envers ma hiérarchie.

Xavier Jésu

07 avril 2023  

(1) livre « François Mitterrand et la guerre d’Algérie », de Benjamin Stora et François Malye (éd. Calmann-Lévy)