PARTIR C’EST REVIVRE (Eric de Verdelhan)

Le mois de juillet aura été particulièrement morne et pluvieux sur notre côte atlantique ; le « réchauffement climatique » dont on nous bassine matin, midi et soir, doit concerner… les autres, enfin je suppose ? Ce temps de Toussaint me rend morose mais j’ai quand même envie, aujourd’hui, de vous parler d’un sujet plus léger, moins sérieux, que l’état de délitement et de délabrement de la France, des « territoires perdues de la République », des vendettas entre dealers marseillais ou des émeutes récentes qui ont saccagé nos villes, détruit des commerces, incendié des voitures, blessé nos policiers, etc… Notre pays, qui fut jadis un havre de paix, subit 120 agressions au couteau par jour. Sans être exagérément pessimiste, on se demande ce qui fonctionne encore correctement chez nous ? En 2017, lors de son élection, Emmanuel Macron nous annonçait qu’on allait « faire de la politique autrement », et lancer de grandes réformes dans ce vieux pays qui en avait bien besoin. il nous fallait comprendre que la finance apatride qui agite la marionnette Macron avait l’intention d’accélérer le « détricotage » de la nation. Adieu la France éternelle, vive la « start-up nation » !

Nous, les gueux, les « Gaulois réfractaires », nous assistons, impuissants, à ce massacre voulu et organisé par les mondialistes dont les troupes de manœuvre sont une immigration massive qui ne rêve que de nous remplacer…et qui, soyez en sûrs, finira par y arriver.

C’est l’une des raisons, parmi d’autres, qui explique mon besoin fréquent de changer d’air.

Je ne me sens plus chez moi dans MON pays et j’ai un besoin impérieux d’aller voir comment vivent les autres. Sans radio, sans télé, sans journaux, j’arrive à me dépolluer du « politiquement correct » et de la doxa bienpensante que nous inculquent à longueur d’année des médias totalement inféodés au pouvoir. Cette cure de désintoxication est indispensable à ma survie et à mon équilibre mental (si tant est que je sois normal, car soit ce monde moderne est fou, soit c’est moi qui le suis ?)

Je ne sais plus quel est l’imbécile qui a dit « Partir c’est mourir un peu » ?

Pour moi, et ce depuis des décennies, partir c’est revivre, sortir de son confort, de la routine, du train-train quotidien, tourner (très provisoirement) une page, découvrir de nouvelles contrées, voir ou revoir des peuples, des villes, des monuments, des pays que j’ai aimés.

Je ne saurais trop dire d’où vient mon attirance pour les grands espaces, mon goût pour un ailleurs plus ou moins lointain, ma « bougeotte » perpétuelle ? Sans doute à mon père et aux frères des écoles chrétiennes de mes classes primaires. Je leur dois mon goût des livres. J’ai dévoré ceux qui parlaient de la grandeur de la France, de son rayonnement dans le monde, de son passé prestigieux. En découvrant l’histoire de mon pays, de ses conquêtes, de son Empire, j’ai eu des envies d’aller voir sur place ce qu’a été l’ancienne France, jadis, avant sa descente aux enfers.

Il y a aussi une autre raison, moins avouable mais que je ne saurais nier. Mon père était un seigneur, un homme du XVIII° siècle, mal dans sa peau dans une France métropolitaine trop étriquée.

Jeune, il rêvait de reprendre un fief familial en Lozère, ce pays perdu, loin des gendarmes et des lois où, dit-on « les corbeaux volent sur le dos pour ne pas voir la misère ». Mon père ajoutait « même après les moissons, les rats descendent des greniers avec les larmes aux yeux ».   C’est peut-être ce besoin d’ailleurs qui l’a conduit dans l’artillerie, avant guerre, puis chez les parachutistes, plus tard, en Algérie, en Indochine et à nouveau en Algérie quand cette terre était encore française ?

Après l’armée, il est devenu casanier, il ne voyageait plus que dans les livres.

Les chiens ne faisant pas des chats, je suis, comme lui, mal dans mon époque, mal dans cette France aseptisée, dégénérescente, décadente, peu combative, trop frileuse dans tous les domaines.

Avenue des Terroirs-de-France — WikipédiaMême si je reconnais que la France est sans doute le plus beau pays du monde. Je suis amoureux de son terroir et de son patrimoine ; heureux devant la beauté et la variété de ses régions, de ses villages ; inconditionnel de sa poésie, de sa gastronomie, de ses vignobles.

Je me sens totalement « franchouillard », mais, comme nation, la France actuelle m’afflige, m’effraie, ou pire, me fait honte. Je n’aurai cependant jamais honte d’être Français.

Je le suis, par le droit du sang, le seul qui compte à mes yeux (1). Le colonel Argoud, dans un livre sur le drame algérien (2), déçu par le bradage honteux de l’Algérie française, clame sa honte d’être Français. Je peux le comprendre mais je ne partage pas son point de vue. Pour ma part, j’ai honte d’une France qui s’abaisse, s’avilit, s’humilie et capitule devant des « Français de papiers » qui se comportent en colonie de peuplement, en pillards, vivent – grassement – de notre charité et nous remercient en brûlant notre drapeau et en sifflant notre hymne national. Je n’aime pas non plus cette France trouillarde, qui intellectualise des débats d’idées (au lieu d’agir !), qui pardonne tout, excuse l’inexcusable, et prétend que certains auraient, paraît-il, « une revanche à prendre ». Alors, assez régulièrement, je pars, en avion ou en voiture, vers un ailleurs où je découvre des gens plus respectueux de nos valeurs (surtout ceux qui savent ce qu’ils doivent à notre générosité). Mais je m’interdis de « cracher dans la soupe » et de dire que l’herbe est forcément plus verte ailleurs.

Durant le mois de juin, j’ai sillonné le Luxembourg, l’Allemagne, la Tchéquie, une incursion en Autriche, la Slovaquie puis la Hongrie jusqu’au Lac Balaton. Retour par la Croatie, bref passage en Slovénie, puis l’Italie, la Suisse, et retour chez moi en Charente-Maritime.

Dix pays traversés ou visités en un mois, un (beau) périple de presque 5000 km.

La plupart de ces pays vivent maintenant à l’heure de « l’homo mondialus ». On y trouve en gros les mêmes spécimens que chez nous : le crétin à casquette de rappeur qui, écouteurs sur les oreilles, terrorise les passants en slalomant sur sa trottinette électrique; la truie obèse et vulgaire qui exhibe, sans la moindre pudeur, ses gros cuissots tatoués et ses piercings ;

l’abruti, tatoué lui aussi, affublé d’un petit chignon ridicule, vêtu d’un maillot de foot ou d’un tee-shirt avec le logo d’une université américaine alors qu’il n’a pas le gabarit longiligne d’un « fouteux » et que son QI de bulot fait forcément de lui un « décrocheur »; le jeune cadrillon habillé en « froissé chic » qui se laisse pousser une barbe miteuse parce que c’est la mode, ce qui le fait ressembler à un clodo ou un repris de justice ;  la pisseuse adolescente, loquée comme une pute et maquillée comme une voiture volée, qui se déplace avec ses copines en ricanant bêtement devant son écran de Smartphone. Le maillot-string étant à la mode on retrouve la même sur les plages où elle se promène cul nu (mais toujours avec son Smartphone). Comme elle est totalement narcissique, elle minaude en faisant des « selfies » qu’elle enverra à ses centaines d’amis sur les réseaux « asociaux », puis, après avoir exhibé son cul et ses nichons sur Internet, elle se plaindra d’être « harcelée » (car elle n’a pas compris que dans le monde moderne, tous les mâles ne sont pas encore devenus pédérastes).

Il y a, bien sûr, beaucoup d’autres spécimens mais leur description finirait par vous lasser.

Ces modèles vulgaires, bruyants, mal élevés, qui affichent physiquement leur avachissement moral et mental, nous arrivent des États-Unis. Ils sont des sous-catégories de « l’homoDiet failure of fat man eating fast food hamberger. Happy smile overweight person who spoiled healthy food by eating huge hamburger on fork. Junk meal leads to obesity. Very fat man eating mondialus » qui adule le dieu-dollar et gravite autour de son nombril. Nourri, engraissé, gavé comme un porc au hamburger et au Coca-Cola, c’est un individu sans racine, sans attache, sans foi ni loi, égocentrique, narcissique, jouisseur. Ce personnage c’est l’Européen de demain (et nous sommes déjà demain !). Fort heureusement il n’est pas encore majoritaire sur notre vieux continent !

Certains, en me lisant, vont se demander pourquoi je voyage si c’est pour voir les mêmes populations d’abrutis vulgaires ou de loques décadentes que chez nous ?

Je voyage pour des tas de raisons dont la première est la curiosité, la seconde la recherche de la beauté. Celle qu’on découvre aux temples de Louxor et Karnak, en haute Egypte ; au Cap Nord ou aux îles Lofoten en Norvège ; au Grand Canyon ou à Monument Valley dans l’ouest américain ; sur la Baie d’Along au Vietnam ; à Percé dans le golfe du Saint-Laurent au Canada ; au Taj-Mahal ou devant les temples du Rajasthan…etc…La quête de la beauté justifie l’envie de voyage. Il existe 197 pays dans le monde et je n’en connais pas le quart. Finalement je n’ai pas vu grand-chose ! Résolument « franchouillard » il m’arrive de faire mienne la devise des « experts-volontaires » de Bob Denard, « Urb patria nostra », même si je ne me sens absolument pas citoyen du monde. Comme Jean Raspail, que des imbéciles traitaient de raciste, j’aime les peuples, les races, les ethnies, mais comme Jeanne d’Arc à propos des Anglais, je les aime chez eux.

UNE AUTRE RAISON QUI M’AMÈNE À VOYAGER C’EST UNE L’ENVIE DE RECOUVRER UN PEU DE LIBERTÉ.

Car dans notre pays « des droits de l’homme et des libertés », ce pays qui donne des leçons de démocratie au monde entier, nous ne sommes plus des hommes libres mais des esclaves ou des larbins de Bruxelles.  Les gens casaniers – c’est leur droit ! – ne savent plus ce que c’est que de rouler sans limitation de vitesse sur des autoroutes gratuites (ou à 120 km/h sur des voies rapides) ; de traverser des villages sans ces épouvantables chicanes ou ralentisseurs (3) ; de ne pas être obnubilé par ces foutus radars (qui ne sont généralement que des pompes à fric). A l’étranger, je retrouve le plaisir de conduire, comme quand j’étais plus jeune (4). Liberté aussi de s’arrêter à peu près où on veut, dans des villages qui rappellent notre France des années 60, avec encore un bar, un restaurant, une épicerie, un garage. Le petit commerce existe encore dans tous les pays visités en juin, il existe également en Espagne et au Portugal. L’artisanat et la petite industrie aussi. Chez nous, la France profonde est devenue un désert que l’avorton présidentiel rêve de repeupler avec des migrants pour que ce désert devienne la jungle.  Si on oublie l’Allemagne et l’Italie, qui subissent en gros la même invasion que nous, les pays visités appartiennent encore à une Europe blanche. Chez eux, l’allogène bigarré n’est pas omniprésent. Il n’y a pas une once de racisme dans mon propos, mais je signale simplement que, dans les publicités africaines, par exemple, on ne voit pas de Blanc, alors que nos pubs nous imposent systématiquement des Noirs et des Maghrébins (5) or, que je sache, le Blanc est encore majoritaire en France. Certes, plus pour bien longtemps mais n’anticipons pas !

Autre raison qui m’incite à voyager : mes finances. J’appartiens, comme tant d’autres, à cette classe moyenne victime de ce que Marion Maréchal appelle « le grand déclassement », or, dans tous les pays visités en juin (sauf la Suisse) les produits de consommation courante coûtent moins cher que chez nous. L’avorton présidentiel et son féal grand argentier Bruno Le Traître nous expliquent qu’ils sont soucieux de notre pouvoir d’achat, qu’ils défendent et protègent nos intérêts, que notre inflation est très modérée par rapports aux autres pays européens : mensonge, baratin, foutaise ! Quand j’ai quitté la France, fin mai, le litre de gasoil était à 1,70€ en grande surface ; il était à 1,40€ au Luxembourg ; 1,51€ en Allemagne ; 1,31€ en Tchéquie ; 1,49€ en Autriche ; 1,38€ en Slovaquie ; 1,44€ en Hongrie ; 1,28€ en Croatie ; 1,43€ en Slovénie ; 1,61€ en Italie et 1,91€ en Suisse. Seule la Suisse paie son gasoil plus cher que nous mais le SMIC suisse est à…4400€, soit presque trois fois le SMIC français, ce qui relativise un peu les choses. A mon retour, le gasoil était encore à 1,69€ en grande surface. Il est redescendu à 1,66€ aujourd’hui mais il reste très cher.

Enfin, et je conclurai là-dessus, je voyage avec un simple billet d’avion ou dans mon bon vieux van, par goût de l’aventure. J’ai toujours eu de l’admiration pour les vrais aventuriers (ce que je ne suis pas !), ceux qui veulent rompre avec la routine, le train-train quotidien, leur confort bourgeois, leur vie de « moutons de Panurge » où il est de bon ton de faire comme son voisin, d’être « dans le vent », « branché », « tendance », que sais-je encore ? Ceux qui aiment encore prendre des risques dans une époque qui a peur de tout et où le tourisme moutonnier, les voyages organisés et le « Club Med » offrent aux gens une sorte d’aventure « Canada-dry » ; le dépaysement sans le risque et la sacro-sainte trouille qui en découle. Or l’aventure, ça peut commencer au coin de sa rue; ça peut être insolite, surprenant, inattendu. C’est aussi, parfois, l’occasion de dépasser ses limites, de surmonter sa peur ; ça peut aussi provoquer des montées d’adrénaline. Il arrive quelquefois – mais rarement ! – que ce soit dangereux, mais après tout c’est ce qui fait le sel (ou le piment ?) de la vie.

L’aventure, c’est un peu comme la chance, comme la « baraka », ça se provoque et surtout, ça se mérite !

Finalement, c’est quand je suis dans mon pays que je me crois à l’étranger.

Eric de Verdelhan

3/8/2023 

1)- Qu’il s’agisse du sang reçu, ou mieux, du sang versé. En revanche je suis totalement opposé eu droit du sol, ce « Jus Solis » qui fabriquent trop souvent des Français qui détestent la France.

2)- « La Décadence, l’imposture et la tragédie », du colonel Antoine Argoud ; Fayard ; 1974.

3)- Dans certains pays, on en trouve près des écoles, ce qui est parfaitement justifié !

4)- Sauf chez les italiens qui conduisent comme des cinglés.

5)- Ceci est à nuancer, on y voit aussi des couples gays et lesbiens.

4 Commentaires

  1. Bonjour Eric
    je garderai e mémoire votre dernière phrase qui résume très bien mla situation de notre Patrie :
     » Finalement, c’est quand je suis dans mon pays que je me crois à l’étranger. »
    Bien sincèrement vôtre.

  2. Pour les vieux de mon espèce il existe les croisières !
    Pouah, Beurk, à dégueuler !
    Avez-vous vu ces HLM flottants ?
    On dirait des porte-conteneurs aménagés pour y recevoir tous les gras-du-bide et les ménopausées qui se paient un dernier voyage avant d’entrer en EPHAD !
    Car ces vieux aux livrets A bien remplis, il faut leur soutirer leurs petites économies en leur faisant miroiter quelques siestes coquines accompagnées de la petite pilule bleue, celle de la dernière secousse avant la rigor mortis !
    C’est le dernier tango sur les flots bleus pour bigoudis et bandes Velpeau (Tm : marque déposée).
    Avec, au-dessus de leurs tête, les fumées noires; annonçant celles du crématorium…
    Gaudeamus igitur ! Réjouissons-nous donc !
    Ah ah ah, car la vie est belle et l’éternité splendide, surtout à la fin…

  3. Et ils sont partout, dans tous les pays, à semer les problèmes et provoquer le désordre, alors, pour moi, plus de voyages, le bonheur est dans le jardin !
    Pardon d’avoir partagé quelques pensées avec vous !

  4. Bonjour Éric,
    J’ai eu la chance de vadrouiller fin 79, début 80 jusqu’en 90, en moto ou Ford transit aménagé…et c’était super de découvrir d’autres pays, d’autres peuples ! Mais il n ’y avait pas l’INSECURITE qu’on connaît maintenant.
    Présentement, je me méfie de tout l’monde, des gens bizarres, des gens qui semblent dans la m..de, ceux que tu sens qu’ils vont t’aborder pour ….!
    J’ai perdu confiance en l’humanité, et suis content d’être vieux !
    En Égypte et au Maroc, à l’époque, les gens étaient sympas, maintenant quand je vois les ”grrrris”, faire le bo…el en france, j’aurais plutôt envie de les ….(censuré).
    Pourquoi devons nous les subir encore et encore ?
    Je ne l’étais pas, je le suis devenu…!

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