LE LINCEUL DU FÉMINISME (par Naëm Bestandji)

Il s’appelle Naëm Bestandji. Il  crevait l’écran sur CNews ce samedi soir 10 août, exposant tranquillement et avec des mots soigneusement choisis tout ce que certains cherchent à présenter comme des fatalités et des obligations naturelles voire même de source divine. Le port du voile, l’infériorité et l’asservissement de la femme, les lois et obligations islamiques, et bien d’autres choses encore…
Il y présentait son ouvrage bien-nommé : « Le Linceul du Féminisme ». Et justement, on est en droit de se poser la question : « Où sont passées les féministes ? ».
Le mieux  est de le laisser se présenter lui même...
Une dernière remarque, qui est de fait un gage de qualité : le club de Médiapart le déteste et le qualifie d' »imposteur » ! C’est précisément ce qui m’a donné l’envie de le lire !

Marc Le Stahler
11 août 2024

 

Écrivain/essayiste, auteur de « Le linceul du féminisme-Caresser l’islamisme dans le sens du voile« , je suis un laïque et féministe engagé. J’ai longtemps travaillé dans le domaine socio-culturel auprès des enfants et adolescents des quartiers populaires. J’ai toujours vécu dans l’un d’eux.

Personnellement et professionnellement, j’ai constaté sur le terrain et dans mon entourage, dès le milieu des années 1990, le développement de l’intégrisme musulman dans ces quartiers dont les filles sont toujours les premières victimes par le contrôle des corps et des déplacements. Le voile en est la quintessence.

J’ai constaté le flicage grandissant pour surveiller ceux qui font le ramadan ou pas. J’ai vu les comportements des garçons vis-à-vis des filles changer, puis des filles entre elles… J’ai vu certaines adolescentes venir de moins en moins souvent aux activités parce qu’elles devaient rester à la maison pour s’occuper des petits frères. J’ai constaté l’évolution vestimentaire de certaines qui ont opté pour le survêtement et se comportaient comme les garçons pour pouvoir s’affirmer un minimum. Quand d’autres ont opté pour le hijab voire le voile intégral. J’ai vu la question de la « réputation » prendre de plus en plus d’importance. Cette « réputation » familiale que seule la fille porte sur ses épaules et dont le voile est apparu comme un label officiel de bonnes mœurs. J’ai vécu la difficulté de plus en plus grande de proposer des activités mixtes aux adolescents.

J’ai été confronté aux conséquences souvent graves pour une jeune fille du mythe de la virginité au mariage. J’ai été confronté au refus de certains de mes partenaires professionnels d’engager des actions éducatives sur la mixité et l’égalité des sexes, pour ne pas froisser les familles… J’ai été confronté à des animateurs qui voulaient être compréhensifs sur la non-mixité des activités. J’ai dû batailler face à d’autres qui réclamaient de la viande halal dans un centre de vacances laïque que je dirigeais. Lors d’un stage BAFA promouvant la laïcité, dont j’étais l’un des formateurs, j’ai aussi été confronté à des stagiaires, une dizaine sur quarante, souhaitant suspendre le stage en fin de journée pour rompre le jeûne du ramadan.
J’ai vu les islamistes gagner les âmes au point que certains animateurs utilisent des formules religieuses lorsqu’ils s’adressent aux jeunes dont ils ont la charge, chose inimaginable auparavant.

Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.

Je mesurais chaque jour un peu plus la menace de cet intégrisme religieux qui devenait une norme à ne pas remettre en question, car il fallait se distinguer de ces « Français » qui nous rejetaient. Leur réponse n’a pas été d’affirmer leur citoyenneté mais d’afficher leur islamité dans une version moyenâgeuse sous l’influence des islamistes. Plus le phénomène prenait de l’ampleur, plus ma fibre féministe, laïque et républicaine grandissait.

Ma participation au développement du mouvement « Ni Putes Ni Soumises » à ses débuts, dont j’avais créé et présidé le comité de l’Isère, fut alors pour moi une évidence.

Mais je ressentais le besoin d’aller plus loin que le militantisme. Il fallait que j’étudie et comprenne le phénomène. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment expliquer que ce que j’observais dans ma profession et dans mon entourage se déroulait partout en France à la même période ?

J’ai alors décidé d’allier ma soif de comprendre à ma passion pour l’Histoire : j’ai repris mes études. Tout au long de mon parcours universitaire, j’ai travaillé sur l’histoire des femmes et l’histoire de la laïcité. Mes deux dernières années d’études, je m’étais surtout spécialisé dans « l’islam radical et les femmes », cœur de mes recherches en Master 1.

Je suis français d’origine tunisienne. Ma double culture, française et tunisienne, laïque et musulmane, est une richesse. En plus de mon expérience professionnelle, c’est ce qui a facilité très tôt ma prise de conscience de la menace. Une menace double, celle de l’extrême droite musulmane et celle de l’extrême droite nationaliste qui se nourrissent l’une de l’autre.

Les musulmans qui refusent l’islamisme ont été abandonnés par une partie de la gauche au profit de leurs représentants auto-proclamés d’extrême droite qui militent pour l’obscurantisme de leur religion. Ces islamistes qui font de la politique avec leur religion tout en déclarant qu’ils défendent la laïcité, qui clament la liberté de religion et des femmes musulmanes tout en affirmant que le voile est une obligation, qui hurlent à « l’islamophobie » tout en tenant des propos anti-islam et anti-musulmans contre ceux qu’ils identifient comme des traîtres : les musulmans rationalistes et progressistes.

Mon vécu personnel, mon expérience professionnelle puis militante, ma formation en Histoire, ainsi que mes recherches et réflexions m’ont amené à agir aujourd’hui avec ma plume pour contribuer à informer et sensibiliser sur les dangers de l’intégrisme religieux, et de l’islam politique en particulier, dont les femmes sont toujours les premières victimes.

C’est pour cela que j’ai conscience de la préciosité de notre laïcité. C’est pour cela que je suis militant féministe, dans toute son universalité

 

 

 

 

Article publié par Minurne – Résistance pour Naëm Bestandji

11 août 2024

 

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3 Commentaires

  1. Il est de bonne foi, mais reste persuadé que le danger, outre l’islamisme, réside dans « l’extrême-droite nationaliste » et dans le « patriarcat » (voir sur son site). Il a encore du chemin à faire, mais c’est normal, en reprenant des études d’histoire et en travaillant sur le « droit des femmes », il ne pouvait guère parvenir à autre chose, ces études étant généralement tenues par des progressistes qui ignorent tout du statut de la femme sous l’ancien régime