UN DEMI-SIÈCLE DE COMBATS, POURQUOI ? (Éric de Verdelhan)

«… Je manifeste toujours tout seul. Mes idées sont trop originales pour susciter l’adhésion des masses bêlantes ataviquement acquises aux promiscuités transpirantes et braillardes inhérentes à la vulgarité du régime démocratique imposé chez nous depuis deux siècles par la canaille régicide… »

(Pierre Desproges)

L’été est fini depuis le 22 septembre. Il aura été maussade en juillet, un peu moins triste en août et très moyen en septembre.  Les vacanciers ont repris leur labeur, les écoliers leur cartable et la vie son cours normal, si tant est que l’on puisse parler de « normalité » dans un pays en quasi faillite, envahi, gangréné et où le seul commerce qui fonctionne normalement est celui de la cocaïne. Un pays mafieux qui subit 120 agressions au couteau par jour. Une « démo-crassie » qui ne respecte même plus le résultat des urnes et dont le gouvernement n’a aucune légitimité.

Après le viol et l’assassinat de la jeune Philippine – un « francocide », un crime de Blanc, qui devient courant chez nous – nous avons atteint un nouveau palier la semaine dernière : un « jeune » de 14 ans a exécuté un ado de 15 ans. Pour remplir ce « contrat », il a été payé (50 000 euros) par un commanditaire de 24 ans qui donne ses ordres du fond de sa prison. Par simple curiosité, j’aimerais connaître les noms des protagonistes de cette affaire. Je suis persuadé qu’il s’agit encore de Bretons, de Basques ou d’Auvergnats.  Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a provoqué une bronca pour avoir osé dire que l’immigration n’est pas une chance pour la France. Il serait grand temps que nos dirigeants se réveillent car Jean-Marie Le Pen, François Brigneau, Roger Holeindre et quelques autres – dont moi ! – disaient ça il y a…un demi-siècle, et on les traitait de « fachos ». 

Est-ce le fait d’avoir 75 ans, d’être « à l’automne de ma vie » comme disent les poètes (et les cuistres), qui m’amène à penser à mes années – totalement inefficaces – de militantisme ?

« Nous avons perdu une bataille mais nous n’avons pas perdu la guerre » disait De Gaulle en juin 1940. Mais, force est de constater que les gens de ma génération ont perdu toutes leurs batailles et je ne saurais dire qui gagnera la guerre. Peut être une image de 9 personnes et texteTout ceci se jouera sans nous et je crois savoir à l’avance qui va gagner cette troisième manche de la « Reconquista ». Ce qui se passe à Sciences-Po et dans certaines facs ; les appels à l’« intifada » dans les rues de Paris ; les provocations des élus islamo-gauchistes de LFI ; tout ceci ne présage rien de bon pour l’avenir de notre pauvre pays. Et j’ai envie de reprendre à mon compte ce que disait La Hire, le compagnon d’armes de Jeanne d’Arc :

« Comme soldat j’ai fait mon devoir. Pour le reste j’ai fait ce que j’ai pu… », c’est-à-dire, pas grand-chose ! Les années passent et, comme feu Jean Raspail, j’ai l’impression d’être un étranger, un Patagon, dans mon pays : je n’en comprends plus les coutumes, la langue, les traditions, les pseudos valeurs (« ripoux-blicaines »). Cet attachement forcené et idiot, aux «droits-de-l ’homme» (sans Dieu); cette hystérie pour défendre bec et ongle un « état laïc » (imposé par les Loges maçonniques) alors que nous sommes, qu’on le veuille ou non, imprégnés par 2000 ans de culture chrétienne ; ce goût masochiste pour la repentance et l’auto-flagellation ; cette détestation du « mâle blanc »  au profit d’une faune allogène et bigarrée qui refuse nos lois, nous insulte et brûle notre drapeau.

Nationaliste chrétien, imprégné par les idées de Barrès et Maurras, j’appartiens à une espèce en voie d’extinction, honnie par le pouvoir, les médias à sa botte, les minorités qui imposent leur loi dans le pays, et une jeunesse d’enfants trop gâtés pour qui les « séniors » sont des « boomers », des « has been » ou des « gros fachos » (1). Il est vrai que je coche toutes les cases pour inspirer, que dis-je, pour légitimer la détestation : je vote à droite et je suis un mâle blanc, retraité, aristo, catholique, et hétérosexuel. Bref, je cumule toutes les tares et je n’en éprouve pas le moindre regret ou remord. Pire, j’en veux à ma génération – celle des soixante-huitards – d’avoir œuvré à la déliquescence et à la dégénérescence de mon pays. Nos malheurs ont commencé bien avant mai 68, mais cette période aura accéléré les choses. Depuis, nous sommes entrés dans une spirale infernale. 

En mai 68, j’avais 18 ans et j’assistais, goguenard, à cette « chienlit » qui semblait terroriser le pouvoir gaullien ; cette colère, ce caprice de fils de bourgeois qui crachaient dans la soupe en cassant leurs jouets. De Gaulle qui fuyait pour se réfugier auprès de Massu à Baden-Baden. Le seul point positif de cette pantalonnade aura été l’amnistie des défenseurs de l’Algérie française.

Depuis, on nous parle régulièrement des « acquis de mai 1968 » ; vaste foutaise !

Les « accords de Grenelle » sont grandement responsables de notre désindustrialisation, et la fameuse « libération des mœurs », le droit de « baiser » avec n’importe qui (les cuistres appellent ça « vagabondage sexuel ») a provoqué, d’abord la propagation du Sida, puis la primauté donnée aux invertis (PACS, mariage…), puis les revendications des féministes qui veulent « balancer (leur) porc ». Mai 1968, c’est une bénédiction… pour les fabricants de préservatifs, les avocats spécialisés dans le divorce, et les organisateurs de « gay-pride ». C’est à peu près tout !

Il arrive assez régulièrement que les « anciens combattants » de mai 68 – Cohn-Bendit, Serge July, Romain Goupil et d’autres – soient invités sur les plateaux télé pour raconter « leur guerre ». On aime aduler des tocards ; le pays a les héros qu’il mérite ! Chez nous, on se plaît à dénigrer les vrais héros, ceux qui ont fait la France ou qui sont morts pour la défendre. On déboulonne leurs statues, on débaptise leurs rues, on réécrit leur histoire à la sauce repentante et on les traite parfois même de criminels de guerre. Ce pays décadent et honteux vomit sa grandeur passée !  

Vous aurez remarqué, par exemple, que quand on évoque 14-18, c’est toujours pour parler des mutineries de 1917, des fusillés « pour l’exemple », de la chanson de Craonne, des fraternisations entre communistes français et allemands (2). Et il est important de ne jamais dire un mot – l’omerta totale – sur celui qui mit fin aux mutineries en améliorant et en humanisant le sort des poilus, le général Pétain. Pourtant la boucherie qu’a été la Première Guerre Mondiale a inspiré quelques beaux romans qui marquèrent la littérature du XX° siècle. C’est cette littérature qu’on devrait enseigner aux enfants dans les collèges et lycées pour qu’ils sachent que leurs aïeux, leurs arrières grands-parents, ont risqué leur peau (et ont souvent donné leur vie) pour leur patrie, à une époque où la patrie signifiait encore quelque chose et n’était pas un vulgaire « land » européen.

 Je pense aux « Croix de bois » de Roland Dorgelès, à « Ceux de 14 » de Maurice Genevoix, à « La main coupée » de Blaise Cendrars, et, naturellement, au « Voyage au bout de la nuit » de Louis-Ferdinand Céline. Dans le camp d’en face, la moisson a été aussi fertile avec, notamment : « Orages d’acier », d’Ernst Jünger, « A l’Ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque et « Les Réprouvés » d’Ernst von Salomon. Ce dernier, né en 1902, était trop jeune pour connaître l’enfer des tranchées. Il s’engagera dans ces « Corps Francs » de la Baltique dont beaucoup ignorent aujourd’hui l’existence (3) tant cette période des années 1920 outre-Rhin reste nébuleuse aux yeux des Français. Au sein des « Corps Francs », il combattra les Spartakistes à Berlin et les Bolchevistes – c’est ainsi qu’il les nomme – dans les Pays Baltes, en Haute-Silésie. Faute d’avoir trouvé un étendard germanique sous lequel servir, il rejoindra les rangs des Russes blancs pour se battre contre les « Rouges ».  Il était révolté par le mépris total dans lequel la « populace rouge » et la bourgeoisie, préoccupée par son confort, tenaient les combattants revenus du front. Il ira jusqu’à participer au complot qui aboutira, le 24 juin 1922, à l’assassinat du ministre Walter Rathenau. Par facilité intellectuelle, on pourrait attribuer cet engagement radical d’un garçon de 16 ans à un goût d’adolescent pour l’aventure. Ce serait une erreur, car d’autres clés de lecture s’imposent, deux notions fondamentales de la culture allemande. 

D’abord la théorie géopolitique du « Lebensraum » qui fut définie par Friedrich Ratzel (1844-1904) (4) et qui dessinait les frontières du Reich incluant l’Alsace-Lorraine à l’Ouest et de nombreux territoires à l’Est (Autriche, Pologne, Tchéquie, etc.). Cette vision pangermaniste nourrissait, depuis la fin du XIX° siècle, l’imaginaire de beaucoup d’Allemands. Elle survivra à la défaite de 1918 et servira, plus tard, de prétexte à la volonté expansionniste d’Adolf Hitler.

Ensuite, il faut prendre en compte la « masculinité » de la culture allemande (5). 

Une masculinité qui aurait pu s’accommoder d’une « défaite honorable », mais qui ne pouvait accepter l’humiliation imposée par les Alliés (dommages de guerre colossaux, occupation partielle du territoire, désarmement…etc.). Ce sentiment demeure, pour nous Français, difficile à comprendre.

Il s’exprimait pourtant, inconsciemment, jusque dans les mots de nos langues respectives :

Notre représentation symbolique de la France est une figure féminine, la Vierge Marie et Jeanne d’Arc pour les Chrétiens, « Marianne » ou la « Mère-Patrie » pour les autres.

A l’opposé, le patriotisme allemand fera référence au « Vaterland », symbole résolument masculin. Ce paramètre, négligé par le Traité de Versailles, explique en partie la suite de l’histoire.

« Les Réprouvés » exalte des valeurs viriles d’une manière qui, de nos jours, déroutera bien des lecteurs aseptisés par la féminisation à outrance de notre époque. Les bien-pensants vous diront que l’extrême-droite européenne en a fait son livre de chevet mais la bonne littérature doit échapper aux classifications partisanes. Évidemment, les imbéciles qui voient des « fachos » partout ; ceux qui, par idéologie politique, voudraient occulter l’œuvre de Charles Maurras et les romans de Louis-Ferdinand Céline, ne recommanderont jamais la lecture de ce livre magnifique.

Assez régulièrement, dans mes écrits, je fais remonter notre décadence et notre déclin à 1789. Mais l’absence de virilité et de combativité de notre nation est beaucoup plus récente :

Le Traité de Versailles, le pacifisme bêlant de l’après-guerre puis le « Front Populaire » nous ont conduits à la mémorable raclée de juin 1940. Avec la « Société des Nations », ancêtre de l’ONU, on voulait se persuader que la grande saignée de 14-18 serait « La der des der » ; grossière erreur !

Le réveil a été douloureux !  Depuis 1945, on nous a fabriqué le mythe de « la France libérée par elle-même », histoire de donner bonne conscience à un peuple vaincu qui comptait 40 millions de pétainistes en mai 1944 et qui, comme par miracle, comptera 40 millions de gaullistes après le débarquement du 6 juin 1944 (6). Les battus de Juin 40 devenaient les matamores de 1944-45.

On a tout fait pour ramollir notre peuple, pour annihiler chez lui toute volonté de combattre. Il ne sait plus ce qu’est une « légitime indignation », celle-là même qui pousse les plus pleutres, les plus lâches, à sortir de leur zone de confort. Les psys et autres charlatans de la détresse humaine en ont fait des victimes geignardes qui attendent tout de l’État-providence et rien d’eux-mêmes.

Personnellement, je préfère, et de très loin, l’exaltation des valeurs d’Ernst von Salomon aux « marches blanches » pleurnichardes une rose à la main, aux « post-it », bougies, peluches, et aux slogans niaiseux du genre « vous n’aurez pas ma haine ». Eric Zemmour a fort bien résumé ça en disant que « L’homme est devenu une femme comme tout le monde ».

Après la médaille des victimes d’attentats – décorées pour avoir subi un traumatisme – peut-être faudrait-il créer une médaille commémorative pour les anciens combattants de mai 68 ?

Ce ne serait que justice, après tout, car ces gens-là ont fini par gagner leur guerre contre la France éternelle, et contre les idéalistes qui, comme moi, trouvent que « c’était mieux avant ! ».

 

Eric de Verdelhan

09/10/2024

 

1) Car pour beaucoup de jeunes, si on n’est pas écolo de gauche, on est forcément « facho ».

2) J’en veux pour preuve le film de Jean Becker, au demeurant très bon, « le collier rouge » tiré d’un roman de Jean-Christophe Ruffin.

3) Lire, sur ce sujet, le livre – remarquable – de Dominique Venner : « Baltikum ».

4) Et non par Adolf Hitler comme des imbéciles se plaisent à l’écrire aujourd’hui.

5) Telle que définie par le sociologue Gert Hofstede.

6) Lire à ce sujet « 40 millions de pétainistes » d’Henri Amouroux. C’est le tome 2 de la grande série (10 livres) de « La grande histoire des Français sous l’Occupation ».

 

FAIRE UN DON ?

Minurne fonctionne depuis sa création en 2011 sans recettes publicitaires.
Si nos articles vous plaisent, vous pouvez nous aider en faisant un don de 5 €,10 € ou 20 € (ou plus, bien sûr) via Paypal.
Cliquez ci-dessous (paiement totalement sécurisé).

                                                                                                                                                           

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Soyez le premier à commenter