Les « politichiens » (comme les nommait drôlement de Gaulle) sont comme des conducteurs imprudents, roulant sans permis ni assurance depuis des années, provoquant accident sur accident, sans qu’ils en soient tenus responsables – tout en s’en accusant mutuellement -…
Il s’agissait aujourd’hui de nommer un nouveau Premier Ministre, suite au désastre macronien consécutif à la dissolution…
Dans sa sagesse, notre Constitution prévoit en 3 lignes (article 8) ce qu’il convient de faire :
« le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement ».
C’est clair, non ? Compréhensible par un élève de 6ème (des années 60/70), non ?
Hélas, il faut croire que, pour les temps modernes, le message ne passe pas. Même pour un prétendu banquier ancien élève de l’ENA, président de la république de surcroît.
Donc, « Le Président nomme le Premier ministre ».
Il ne le cherche pas, dans des réunions compliquées avec des personnalités plus ou moins fréquentables, voire sulfureuses, excellant parfois dans le chantage politique. Il ne cherche pas à négocier à l’avance des « combinaziones » compliquées.
« Si je te nomme, tu prends qui à l’Intérieur ? Et à l’Économie… ? Tu t’engages à ce que ton groupe ne vote pas la censure avant 6 mois ? ».
Quitte à s’entendre répondre, à la dernière question : « Oui, sauf déclenchement du 49-3 ». Aïe… Le débat est rouvert, et le candidat putatif éliminé…
L’instruction sibylline de la Constitution est pourtant explicite. Il n’est pas question de négociation préalable ; la négociation, c’est le peuple qui la fait, préalablement, en votant et en envoyant son député le représenter à l’Assemblée Nationale !
Il revient au président seul de décider, en son âme et conscience, quel chef de gouvernement souhaite le peuple. Quel projet doit être mis en oeuvre. Pas facile parfois, mais c’est sa responsabilité.
Bien sûr, il y encore et toujours les fameuses « combinaziones »… Ce sont aussi et d’abord les partis qui les pratiquent. En particulier LFI et son patron, qui excelle en la matière, spécialiste des accords électoralistes (surtout de désistements) qui partent en sucette après l’élection. Nostalgique, non seulement de Trotsky, mais aussi de la IVème République.
À tel point qu’il rêve d’abattre la Vème pour rétablir une IVème new look qui porterait son nom.
« La VIème République de Mélenchon ».
Cauchemardesque…
Elle vise haut, la Méluche ! Comme de Gaulle, qui a laissé sa marque sur la Vème…
Le président nomme donc le Premier Ministre, lequel forme le gouvernement. Et c’est encore le président qui met fin aux fonctions du Premier Ministre quand il le décide.
Pour la petite histoire, et faire sourire ceux qui se demandent ce qui se passe dans le cas où le Premier Ministre ne veut pas partir, c’est très simple : dès sa nomination, le Premier Ministre remet en bonne et due forme au Président sa démission non datée !
Non, non, chers amis cadres et chefs d’entreprise, je vous entends d’ici. Ca ne marche pas ainsi dans le business privé, et je ne vous le conseille pas, vous auriez des problèmes avec la Direction du Travail si vous tentiez le coup !
Ce qui se passe aujourd’hui avec la comédie de boulevard de la nomination du Premier Ministre n’est que le dernier dérapage volontaire en date et la dernière faute vis-à-vis de la constitution. Il s’inscrit à la suite de la réduction du mandat présidentiel à 5 ans (merci Chirac !), décision imbécile qui a eu pour effet de superposer les mandats présidentiel et parlementaires, et donc à un peu plus « parlementariser » un régime qui s’en était éloigné (« Les Démolisseurs de la France« )
Il est aussi la conséquence de l’interdiction du cumul des mandats qui a permis d’envoyer à l’Assemblée Nationale des voyous vulgaires, inexpérimentés et parfois peu recommandables (qui doivent faire retourner dans leurs tombes les anciens anciens de la République).
Cette nuit, j’ai fait un rêve… Comme Martin Luther King (excusez du peu). La France était un gigantesque aéronef, en vol, à 30 000 pieds, bientôt à court de kérosène, dont l’équipage un peu fou se disputait, ne parvenant pas à sortir le train d’atterrissage.
Le commandant de bord, affolé et inexpérimenté, venait de désigner un nouveau co-pilote pour tenter une dernière manœuvre désespérée avant le crash ou l’amerrissage…
Devant des millions de passagers terrifiés.
Bonne chance, commandant Bayrou !
Finalement nous sommes un vendredi 13…
Marc Le Stahler
13/12/2024
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