« Du 4 au 11 févier 1945, Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et Joseph Staline se rencontrent à Yalta, alors que l’Armée rouge est à 80 km de Berlin. L’heure est au règlement du sort de l’Allemagne et de l’Europe. En octobre 1944, le GPRF, réinstallé depuis l’été dans Paris libéré, a enfin été reconnu par les Alliés. La France, pourtant, n’est pas invitée à Yalta… »
(«La conférence de Yalta » site Hérodote).
Vivons-nous un nouveau Yalta ? Allons-nous vers une bipolarisation du monde, comme avant la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique? Ce qui est en train de se jouer, avec d’un côté les USA et de l’autre la Russie et les « BRICS », ne présage rien de bon pour une Europe qui, qu’elle l’accepte ou non, est en train de sortir de l’histoire. L’acronyme « BRIC » désignait, au départ, le rapprochement de quatre pays immenses : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, auxquels s’est intégrée l’Afrique du Sud en 2011. Depuis 2023, vingt-trois pays ont officiellement fait une demande pour rejoindre les BRICS : l’Algérie, l’Argentine, Bahreïn, le Bangladesh, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Égypte, le Honduras, l’Indonésie, l’Iran, le Kazakhstan, le Koweït, le Nigeria, la Palestine, l’Arabie saoudite et la Serbie … Ça fait beaucoup de monde face à une Europe passoire, désunie, soumise à une immigration incontrôlée (car incontrôlable depuis les Accords de Schengen en 1985), et où la natalité est en berne. Cette Europe qui, dans le projet de Constitution élaboré par Giscard en 2004, a catégoriquement refusé qu’on invoque ses racines chrétiennes, s’est tirée une balle dans le pied. Je rappelle qu’en 2005, nous, Français, avons refusé la ratification du Traité établissant une Constitution pour l’Europe et que, deux ans plus tard, Sarkozy en appelait au Congrès pour nous faire avaler le Traité de Lisbonne. Je crois utile de rappeler la définition d’une Constitution : « c’est la volonté d’un peuple de s’ériger en nation ». Il n’y a pas un peuple mais des peuples européens, et des nations. Les « États-Unis d’Europe » sont donc un leurre, une utopie de technocrates, un enfumage.
Avec le conflit en Ukraine, certains – dont Emmanuel Macron et Ursula Van der La Hyène – se prennent à rêver d’une défense européenne commune or c’est encore une illusion de faux durs : La « Communauté Européenne de Défense » (CED) a capoté en…1954. Il serait bon de revenir sur terre et d’arrêter de dire, et surtout de faire, n’importe quoi ! Il était possible, en revanche, de créer une Europe des Patries autour de valeurs communes en revendiquant nos racines judéo-chrétiennes.
Je ne prétends pas être un stratège en géopolitique, mais j’ai l’impression que Donald Trump cherche à éloigner la Russie de la Chine pour préserver les intérêts économiques américains. Il a déjà obtenu de Zelenski l’exploitation des terres rares d’Ukraine en guise de dédommagement de l’aide américaine massive accordée par Joe Biden. Je ne saurais lui reprocher – primo – de vouloir mettre un terme à cette guerre, – secundo – de chercher un dialogue apaisé ou normalisé avec la Russie, – tertio – de défendre les intérêts de son pays. C’est tout ce que nous n’avons pas su faire ! Macron aura fait très exactement le contraire. Il a affaibli notre défense en donnant de l’armement lourd – blindés, canons et avions – à Zelenski ; ruiné un peu plus le pays en accordant à l’Ukraine des subsides et des prêts qui ne seront jamais remboursés ; et laminé notre agriculture, déjà bien malade, en important en grandes quantités du blé et des poulets ukrainiens. Vous me direz – et vous aurez raison – que notre « allié » américain nous tire dans le dos. C’est tout à fait exact mais nous savons depuis des lustres que les Américains – et les Anglo-saxons en général – nous ont toujours soutenus comme…la corde soutient le pendu, comme…à Yalta. Résumons très brièvement cette conférence : Elle a réuni Staline, Churchill et Roosevelt, du 4 au 11 février 1945 dans le palais de Livadia, situé près de la station balnéaire de Yalta en Crimée. Elle a été préparée par la conférence de Malte du 31 janvier au 2 février 1945, où les États-Unis et le Royaume-Uni se sont concertés pour présenter un front uni à Staline sur la planification de la campagne finale contre les troupes allemandes (et japonaises) mais aussi pour tenter de limiter la progression de l’Armée Rouge en Europe centrale (1). Les buts de la conférence de Yalta étaient les suivants : adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la Seconde Guerre Mondiale ; régler le sort de l’Europe après la défaite du Troisième Reich ; garantir la stabilité du nouvel ordre mondial après la victoire. Staline était en positon de force pour négocier car les troupes soviétiques n’étaient plus qu’à une centaine de kilomètres de Berlin (2).
En face, Roosevelt, gravement malade, affichait une totale méconnaissance du cynisme de l’ogre soviétique. Yalta débouchait sur un démembrement de l’Allemagne et une « autorité suprême des occupants », censée garantir la paix future en Europe. Chacun des alliés occupant une zone séparée. La France sera invitée à participer à ce projet. Mais les Soviétiques étant en position de force, la zone française sera prise aux dépens des zones anglaise et américaine. La France sera aussi invitée à siéger au « Conseil de contrôle interallié » pour l’Allemagne. Il est acté que l’Allemagne sera entièrement démilitarisée et désarmée. Une mesure encore plus sévère que ce qui était prévu par le Traité de Versailles de 1919, qui limitait l’Armée allemande à 100 000 hommes (3). Et Staline demandait au vaincu, en gage de réparation, 20 milliards de dollars au total, dont la moitié irait à l’URSS. Pour Roosevelt, le principal dossier de Yalta était celui de la future « Organisation des Nations Unies ». Il voulait entrer dans l’histoire et entendait réussir là où Wilson avait échoué après la Grande Guerre, avec la défunte « Société des Nations » censée garantir la paix. Encore une belle utopie !
Les résultats de Yalta furent pour le moins… approximatifs. Les Anglo-américains obtiendront peu d’engagements concrets sur le futur européen en contrepartie de ce qu’ils offrent à Staline, qui va exploiter au mieux sa position de force en Europe de l’Est. Presque immédiatement après Yalta, Staline viole ses engagements. En Roumanie, les communistes noyautent les institutions, répriment les protestations dans le sang et imposent au Roi un gouvernement communiste (par un coup d’État le 6 mars 1945 (4)). Idem pour la Bulgarie. En Pologne, ils favorisent des hommes politiques à leurs bottes et combattent les membres de la résistance non communiste.
En réalité, Roosevelt et Staline sont parvenus rapidement à un accord parce que les intérêts américains et soviétiques étaient convergents : d’abord, écraser l’Allemagne, ensuite se partager le monde en zones d’influences. Dans cette vision, l’Europe Occidentale, celle de Charlemagne, avec laquelle les États-Unis avaient les relations commerciales et culturelles étroites (et d’où venaient la plupart des émigrants) sera réservée à l’influence américaine, tandis que l’Europe de l’Est, constituée d’États faibles et relativement récents, sera bien utile pour constituer un glacis protecteur de l’URSS ; elle se verra soumise à l’influence soviétique. L’erreur de Roosevelt sera double : d’une part, croire en la pérennité de l’alliance soviéto-américaine; d’autre part, il se trompera sur la nature du régime soviétique et sur la personnalité de Staline, qu’il appelait familièrement « Oncle Joe »(5).
À partir de 1947, De Gaulle présentera toujours Yalta comme un « partage du monde », voire un abandon de l’Europe aux appétits de Staline. Et pourtant, en dépit de son absence humiliante, la France a obtenu beaucoup à Yalta : un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU, une zone d’occupation en Allemagne et sa participation au « Comité interallié » chargé de son administration provisoire (6).
De Gaulle avait fait des concessions importantes à Staline fin 1944, ce qui lui valut un renvoi d’ascenseur du tyran soviétique. Qu’obtiendra Macron, pour la France, d’un éventuel accord de paix entre la Russie et l’Ukraine sous l’égide des Américains ? À mon humble avis, RIEN, nada, que dalle !
Mais nous savons tous que Macon se fout éperdument de la France !
Eric de Verdelhan
20/02/2025
1) Je rappelle que l’URSS alignait 360 divisions et les Anglo-américains, 90 divisions.
2) « Yalta ou le partage du monde : 11 février 1945 » d’Arthur Conte ; Éditions J’ai Lu ; 1965.
3) « Yalta », de Vladimir Volkoff ; Éditions L’Âge d’Homme ; 1983.
4) « Yalta », de Pierre de Senarclens ; Éditions PUF ; 1984.
5) « 1945 de Yalta à Potsdam », d’Arthur Funk ; Éditions Complexe ; 1987.
6) « La Chute de Berlin », d’Antony Beevor ; De Fallois ; 2002.
APPEL A TOUS LES CITOYENS ! LA FRANCE EST EN DANGER ! MOBILISEZ VOUS !
C’est un appel à se mobiliser pour la sauvegarde de la France que nous venons d’initier
Signez le et diffusez le, pour que chaque personne qui se reconnaitra dans ce combat, puisse contribuer à ajouter un maillon à la chaine des résistants qui refusent notre déclin.
FAIRE UN DON ?
Minurne fonctionne depuis sa création en 2011 sans recettes publicitaires.
Si nos articles vous plaisent, vous pouvez nous aider en faisant un don de 5 €,10 € ou 20 € (ou plus, bien sûr) via Paypal.
Cliquez ci-dessous (paiement totalement sécurisé).
Soyez le premier à commenter