« SI LES RICAINS N’ÉTAIENT PAS LÀ »… (Éric de Verdelhan)

« Les États-Unis d’Amérique sont passés directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation… »                                                         

(Oscar Wilde)


Depuis le début de la guerre en Ukraine, je me fais régulièrement traiter de « munichois », de pacifiste, de « poutinolâtre » pour avoir osé dire, à moult reprises, que ce conflit ne devrait pas nous concerner car l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN, ni de l’Union Européenne. Aujourd’hui je me prends à rêver d’une paix, d’un armistice ou d’un cessez-le-feu proches. Il est probable que cette paix se fera sur le dos de Volodymyr Zelensky qui pourra troquer son t-shirt kaki crado, qui n’a pas fait de lui un chef de guerre : marionnette des Américains, il sera débarqué par…les Américains. Tout ceci n’est pas très moral mais la guerre est rarement une chose morale. Depuis la mort du lieutenant Charles Péguy, tombé le 5 septembre 1914, premier jour de la bataille de l’Ourcq, à Villeroy, en Seine et Marne, plus personne n’ose encore parler de « juste guerre », sauf les va-t-en-guerre – hommes politiques, généraux en retraite ou experts autoproclamés – qui pérorent sur les plateaux-télé mais qui ne risqueraient pour rien au monde leur précieuse peau sur un champ de bataille. Ces gens-là appellent à la guerre, mais de loin et… sans eux. Depuis que Trump joue les apôtres de la paix, les mêmes nous disent que nous aurons la guerre « dans cinq ans ». Ils n’en savent strictement rien, et moi non plus, mais ils sont contents de nous maintenir dans la peur ; souvenez-vous du Covid ! 

Je continue à penser que si les Accords de Minsk II avaient été respectés, si l’Ukraine n’avait pas massacré les pro-russes du Donbass, nous n’en serions sans doute pas arrivés là. L’aveuglement des observateurs occidentaux leur fait oublier que ce conflit n’a pas démarré le 24 février 2022 mais en avril 2014. Il est grand temps d’arrêter le massacre ! Il est temps, aussi, d’arrêter de mettre notre économie à genoux et de revenir à des relations normalisées avec les deux belligérants.    

Donald Trump a semé le désarroi dans le marigot européen en parlant avec Poutine, faisant planer la menace de voir l’Europe rester spectatrice d’une négociation en tête-à-tête pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Plusieurs dirigeants européens ont poussé des cris d’orfraie quand, lors d’une conférence sur la sécurité, le 17 février à Munich, son nouveau vice-président, JD Vance a tenu un discours « musclé », mais un discours de vérité, sur la restriction de la liberté d’expression en Europe. Deux jours plus tard, la France, parangon « des droits de l’homme et des libertés », fermait deux chaînes de télévision, au nom… de la liberté d’expression je suppose ? On croit rêver !

J’ai applaudi le discours de JD Vance et on m’a aussitôt taxé d’un américanisme rampant. Un imbécile m’a même dit qu’en soutenant Vladimir Poutine ET Donald Trump, j’affichais « une attirance pour les dictatures ». Diantre, j’ignorais que les Etats-Unis fussent une dictature ; quant à la Russie, elle n’est pas plus dictatoriale que l’Ukraine (ou, sous certains aspects, que la France de Macron). De plus, je ne soutiens ni Poutine ni Trump, mon camp, c’est celui de la France et je crois, sincèrement, qu’il faut arrêter la sentimentalité à l’eau-de-rose  et faire ENFIN de la realpolitik, dans l’intérêt de NOTRE pays. Il faut cesser de nous soumettre aux oukases de Bruxelles et penser au peuple français.

J’accepte qu’on m’accuse d’être pro-USA car certaines décisions du gouvernement Trump me conviennent parfaitement, entre autres, la chasse au Wokisme et à la théorie du genre. Quand j’étais plus jeune, mon anticommunisme viscéral et, avouons-le, mon antigaullisme me rendaient indulgent (ou naïf ?) à l’égard de nos « alliés » américains. Certes, tel Jean-Gilles Malliarakis (1), j’étais déjà convaincu qu’une « troisième voie » était possible entre les trusts américains et le communisme : le nationalisme. Comme je préfère être un imbécile – qui ne change pas d’avis – qu’une girouette qui oscille au gré du vent, je le pense encore aujourd’hui mais, en vieillissant, j’ai fini par adhérer à la doctrine de Charles Maurras : le « nationalisme intégral », à savoir la monarchie. Et pourtant, comme beaucoup de jeunes de ma génération, j’ai rêvé de l’« American way of life », j’ai fantasmé sur la plastique de Marilyn Monroe, j’ai aimé les westerns de John Wayne et la « Country music ». Là encore, je n’ai pas changé ; j’aime toujours Marilyn (pour son physique, pas pour ses rôles mièvres et ses idées de gauche) ; John Wayne, parce qu’il n’avait pas l’allure efféminée et interlope (voire lope tout court) de certains acteurs actuels ; et la musique « country ».

J’avoue qu’il m’a fallu quelques années, et la lecture de quelques dizaines d’ouvrages, pour comprendre que nos « alliés » américains ont été, depuis toujours, nos meilleurs ennemis. À l’heure actuelle, tous les gens un peu informés ont compris que Washington tirait à son profit la guerre en Ukraine  pour appauvrir l’Europe dont le PIB, naguère équivalent à celui des États-Unis (autour de 14 000 milliards de dollars) lui est désormais inférieur de 45 % (2). Ceci ne serait pas possible sans  l’ingénierie politico-juridique devant laquelle l’UE baisse les bras et se soumet : l’extraterritorialité du dollar qui permet de favoriser, partout, les entreprises américaines et d’affaiblir leurs concurrentes, tantôt en leur infligeant de lourdes amendes, tantôt en mettant la main dessus en les dépeçant si besoin ; parfois  les deux à la fois comme ce fut le cas pour Alstom, notre ex-fleuron mosellan.           

Comme j’aime bien l’histoire (et la géopolitique), remontons plus loin, juste pour rappeler des faits peu connus du grand public, par exemple l’aide des banques américaines à l’Allemagne avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Selon F.Calvi  et M-J. Masurovsky (3), « les banques américaines ont  continué à faire du commerce avec les nazis pendant toute la guerre… en violation des lois, ordonnances américaines réprimant le commerce avec l’ennemi ». L’« Union Bank » est à l’origine de financements importants de « Thyssen », le géant de l’acier allemand,  qui ont favorisé l’accession au pouvoir d’Hitler et ont permis d’armer le III° Reich. La banque « Dillon-Read » a mis sa puissance au service de l’industrie allemande, au travers de « Siemens » et « Thyssen ». Fritz Thyssen lui-même finançait le NSDAP (4) bien avant qu’Adolf Hitler n’accède au pouvoir. Le 26 juin 1940, des responsables commerciaux allemands fêtaient  les victoires allemandes à l’hôtel Waldorf Astoria de New-York, en présence de très nombreux industriels américains, dont James Mooney dirigeant de « General Motors ». Comme Ford, il fut décoré par Hitler. La France venait de subir l’une des plus mémorables raclées de son histoire. À la fin de l’année 1941, on estimait à 475 millions de dollars les participations américaines dans l’économie allemande. En décembre 1941, Pearl Harbor changeait la donne…

Soyons clair, je ne reproche pas aux Américains d’avoir fait de la realpolitik avec l’Allemagne mais je leur reproche, en revanche, leur cynisme et leur amoralité ; ces gens ne respectent rien sinon le dieu-dollar. Le 22 juin 1941, Hitler rompait le pacte germano-soviétique en déclenchant l’opération « Barbarossa ». Les USA comprenaient que si l’URSS gagnait la guerre, toute l’Europe deviendrait communiste. Il leur fallait un motif pour entrer en guerre contre les forces de l’Axe ; ce sera l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Le bilan de leurs pertes sera 2 403  morts et 1 178 blessés, et pourtant les dirigeants américains savaient que les Japonais préparaient cette attaque. Quatre mois avant, l’espion serbe Dušan Popov informait les services secrets – britanniques puis américains – des intentions nippones (5). Plus cocasse, les actualités de « Paramount » dès le 13 novembre 1941 montraient qu’une attaque pourrait avoir lieu sur Pearl Harbor. Roosevelt était au courant. Il laissa faire pour provoquer l’indignation de la population et justifier l’entrée de son pays dans la guerre.

Depuis la présentation, le 5 février 2003, par Colin Powell au Conseil de Sécurité de l’ONU, d’une fausse capsule d’Anthrax supposée prouver que Saddam Hussein utilisait des armes de destruction massive, nous savons que la puissante Amérique est capable de « mentir vrai » quand elle prétend défendre le monde libre. Pourtant, chaque fois que je me livre à une critique sévère des USA, il se trouve toujours quelqu’un pour me rappeler qu’on leur doit le « Plan Marshall » qui a permis à une Europe ruinée de se relever. Encore un vaste sujet difficile à traiter en quelques lignes. Je vous conseille le livre d’Annie Lacroix-Riz, « Les origines du Plan Marshall » (6), qui permet de remonter aux sources de cette servitude volontaire. Elle a exhumé des documents qui démontrent combien ce plan, faussement présenté comme une aide décisive au redressement de notre vieille Europe, l’a empêchée de s’ériger en puissance commerciale rivale. Mais soyons honnête, les technocrates européens ont, eux aussi, une responsabilité énorme dans le fiasco de l’UE.

Je suis intarissable sur les reproches que l’on peut faire à nos « alliés » américains mais assez content de certaines mesures prises par Donald Trump. Et j’applaudis des deux mains les propos du vice-président Vance : sauvons, si c’est encore possible, nos libertés !

Éric de Verdelhan

22/2/2025

1)- « Ni trust ni soviets », de Jean-Gilles Malliarakis ; Librairie française Le Trident ; 1985.

2)-  15 000 milliards contre 27 000 milliards de dollars aujourd’hui ; les chiffres sont implacables !

3)- « Le Festin du Reich » de Fabrizio Calvi  et Marc Jean Masurovsky ; Fayard ; 2006.

4)- NSDAP : Nazional Sozialistische Deutsche Arbeiter Partei. J’en profite pour dire que « parti nazi », évoqué par tous les historiens ou presque, ne veut strictement rien dire. Le NSDAP a été fondé par Adolf Hitler en 1920.

5)- « Comment Roosevelt fit entrer les États-Unis dans la guerre », d’Arnaud Blin ; André Versaille ; 2011. 

6)- « Les origines du Plan Marshall, le mythe de l’aide américaine » de Annie Lacroix-Riz ; Armand Colin ; 2023.

 

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