Formidable ! Quelle intelligence, quelle connaissance du problème à résoudre : rétablir la sécurité en Europe en luttant contre l’Etat Islamique (Da’esch)…
Les dirigeants européens se sont réunis plusieurs fois depuis janvier 2015, sans pour le moment apporter la moindre solution efficace, la preuve en est donnée par les attentats du 13 novembre. Ils vont se réunir à nouveau à Bruxelles et ils y ont invité la cause numéro 2 du problème, l’un des sponsors de l’Etat Islamiste : la Turquie !
La Turquie, qui achète le pétrole produit en Syrie et en Irak par E.I. et le revend à divers pays européens sans signaler son origine.
La Turquie, qui laisse passer sans les inquiéter les djihadistes d’E.I. qui entrent et sortent, éventuellement les héberge et les nourrit s’ils ont besoin de se réfugier ou se reposer un peu.
La Turquie, qui recrute pour E.I. et aide les candidats européens au djihad à parvenir à bon port.
La Turquie, qui bombarde les Kurdes, les seuls pour le moment à aller sur le terrain déloger les soldats de l’E.I.
La Turquie, dont le dictateur mégalomane R.T. Erdogan veut éliminer Assad pour rétablir le califat ottoman sur la Syrie (dont la France l’avait délogé au siècle dernier pour arrêter la tyrannie turque sur le peuple syrien multiconfessionnel, ce que Fabius-le-somnolent ignore certainement).
La Turquie, qui vient d’abattre un Sukoï-24 russe qui longeait la frontière Syrie-Turquie côté syrien puisqu’il est tombé à 4 km de la frontière dans une zone de la Syrie tenue par les rebelles terroristes turkmènes. La Turquie dit maintenant que le pilote aux commandes de l’un des deux chasseurs turcs F-16 était un pilote syrien « modéré », autrement dit al-Qaïda !
La Turquie est un grand Etat, peuplé de près de 100 millions de Turcs, membre de l’OTAN. Ce pays, laïcisé au début du siècle dernier par Mustapha Kemal Atatürk, s’est profondément ré-islamisé depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, membre du bureau international des Frères musulmans, l’une des sectes les plus radicales de l’islam. Son épouse porte le voile et il a autorisé le port de la burka, notamment dans les universités. Il s’acharne à gommer toute trace de l’œuvre de modernisation et de laïcisation conduite par Mustapha Kemal Atatürk.
La Turquie se trouve donc impliquée, malgré l’opposition de ses élites, d’une partie de l’armée et de sa population, dans les rêves délirants de grandeur islamiste de son leader qui se voit comme le nouveau calife ottoman et s’est déjà fait construire un palais gigantesque et ultra luxueux, mais équipé en sous-sol d’un vaste bunker et de tous les moyens modernes de télécommunications. Il a une conception assez particulière de la démocratie, mais ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’osent lui faire d’observations. C’est un allié dans l’OTAN.
De là à partager avec lui le plan de défense contre E.I. (qu’il soutient, finance et arme de concert avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, mais pas officiellement bien entendu), il y avait un pas à ne pas franchir. Ces deux-là font aussi partie de la coalition américaine anti Da’esh, même s’ils n’ont encore rien fait pour l’attaquer, sinon quelques simulacres même pas bien joués.
Avec un tel partenaire, on peut être certain qu’à peine la réunion des chefs d’États européens terminée, toutes les décisions même les plus secrètes seront connues du Calife Al Baghdadi dans la minute qui suit !
L’Arabie Saoudite et la Turquie sont alliées contre Bachar El-Assad. Ces deux États sunnites souhaitent le départ ou, mieux, la mort du chef alaouite, ce mécréant. Les deux ont inspiré la création de l’E.I. et le soutiennent. Chercher des solutions au problème que soulève E.I. au Moyen-Orient et en Europe en y associant ces deux-là est d’une totale absurdité. Rien d’étonnant à ce que, quand elle parle de François Hollande, Dabiq, la revue de propagande d’E.I., fasse précéder son nom de « l’imbécile« .
Surtout quand on sait que lors des premiers bombardements de cibles d’E.I. par les Mirage et Rafale le 14 novembre, dont Le Drian et Hollande se vantent, il y eut « zéro victime » (révélé à C dans l’Air), parce qu’E.I. avait été prévenu avant, afin d’éviter le risque de tuer des musulmans, surtout sunnites et wahhabites ou salafistes. Si bien que seuls des bâtiments vides furent détruits.
La chose ayant été dévoilée, on annonce maintenant à chaque bombardement français des victimes djihadistes sans en apporter la moindre preuve autre que des photos aériennes où l’on ne voit que des bâtiments exploser.
L’honneur du président est sauf par la dissimulation de son mensonge : ses frappes sont en grande partie du cinéma, car si elles étaient efficaces, nos alliés Saoudiens et Qataris pourraient exercer des représailles financières contre la France – qui a besoin de leur argent pour boucler son budget.
Turquie, Arabie et Qatar sont avant tout les alliés des Etats-Unis où, mardi, Hollande se trouvait pour demander à Obama d’intensifier les bombardements. Pratique, les bombardements, on ne prend aucun risque au sol, zéro mort là aussi, seul petit problème, on ne sait jamais trop qui reçoit les bombes sur la tête – ça s’appelle les « dommages collatéraux ».
Mais de qui les Etats-Unis jouent-il le jeu ? Le Centre français de Recherche sur le Renseignement (Cf2R) donne une réponse :
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le jeu des Américains ne cesse d’être ambigu. Washington a désigné comme auteurs des attentats qui ont détruit les tours de New-York l’Irak, l’Iran et plus récemment la Syrie, alors que et la majorité des terroristes étaient saoudiens, sunnites-salafistes, et obéissaient à Al-Qaïda. Puis, à l’occasion des pseudo « révolutions arabes » de 2011, les Etats-Unis ont soutenu, partout dans le monde arabe, les Frères musulmans, des sunnites fondamentalistes, afin de les installer au pouvoir. Les Frères musulmans sont une création de l’Arabie saoudite. Mais les Tunisiens et les Egyptiens les ont chassés et, en Syrie, ça n’a pas marché du tout, ce qui risquait d’entraver la bonne marche du plan Kalergi et les projets américains de confier la gestion des hydrocarbures syriens et irakiens à leur cher allié l’Arabie saoudite.
Ce n’est pas une mauvaise analyse des américains, mais une véritable stratégie d’alliance objective et machiavélique avec l’islam le plus radical qui soit.
Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller pour la Sécurité nationale de Jimmy Carter déclarait encore récemment, à propos de Jabat Al-Nosra, la branche d’Al-Qaida en Syrie : « si les Russes continuent à bombarder nos gars, il faut qu’Obama riposte« !
Et Laurent Fabius, parlant d’Al-Qaïda, avait dit en 2012 « Ils font du bon boulot« .
Sans la catastrophique intervention et gestion américaine en Irak , sans le soutien ou la passivité bienveillante de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, E.I, n’existerait plus.
Mais, tant que l’E.I. bénéficiera de tels sponsors, il continuera d’exister. D’autant qu’aucun pays occidental ne voulant intervenir au sol et la très faible combativité de l’armée irakienne ne permettant pas d’espérer des opérations militaires d’envergure au sol, il ne reste que Bachar aidé par les Russes pour éradiquer l’E.I. qui vient tuer des Français à Paris.
En suivant aveuglément ces quatre faux jetons, Arabie, Qatar, Turquie et Etats-Unis, Hollande a clairement accru la menace terroriste sur la France. Pourtant il a été docile, le clampin, il n’a rien fait pour empêcher des centaines de djihadistes français de partir en Syrie pour prêter main-forte à l’Etat Islamique, ni gêné en quoi que ce soit leur retour qui va accélérer la réalisation du plan Kalergi.
Manuel Valls demande même des centres spécialisés pour les accueillir et les aider à se réinsérer. La presse a grandement aidé à l’opération en diffusant le message de « Bachar, le boucher qui massacre son peuple avec des armes chimiques« . Comme G.W. Bush avait lancé celui de « Sadam Hussein détient des armes de destruction massive« . La bonne vieille recette du chien que l’on veut tuer et dont on dit qu’il a la rage.
« Nos services, bien que parfaitement conscients des réalités du terrain et des menaces, ont obéi à un gouvernement sous influence du Qatar et de l’Arabie saoudite. Ils ont entrainé et ravitaillé des combattants d’Al-Nosra (Al Qaïda) et de l’ASL (Frères musulmans) et ont du se résigner à ignorer les faits qu’ils observaient pour ne dire à nos autorités que les « vérités » qu’elles voulaient entendre. Aussi, sous le double effet de la rupture des relations avec les services syriens et des consignes de collaboration avec les Etats wahhabites/salafistes, le renforcement des moyens du renseignement depuis 2008 ne pouvait guère porter ses fruits, puis qu’il était demandé aux services d’agir dans la mauvaise direction« . (Cf2R)
Les « démocrates modérés » que Hollande et Fabius soutiennent et arment sont tout de même un peu spéciaux ! D’abord ils revendent à Al-Qaïda les armes que la France et les Etats-Unis leur donnent, quand ce n’est pas directement à E.I., et ensuite, ils ont une curieuse conception de la « démocratie modérée » ! Lamia Nahas, membre de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, soutenue par la France, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et le Royaume Uni, a récemment publié un post édifiant sur sa page Facebook : « Chaque fois que les minorités déploient leur morgue à l’égard de la Syrie, ma conviction s’affirme davantage sur la nécessité de dresser un bûcher pour les carboniser tous. Je regrette Hitler qui a brûlé les Juifs de son temps ainsi que le sultan ottoman Abdel Hamid qui a exterminé les Arméniens, de même que le héros des Arabes, Saddam Hussein, qui s’est comporté en homme à une époque où il n’en existait plus et dont il n’existera plus jamais après lui« . (Madanyia.info, 1er novembre 2015)
La coalition sous tutelle américaine prétend faire la guerre à l’Etat Islamique, une guerre qui est largement symbolique. Les russes ont fait plus de sorties de bombardement en un mois que toute la coalition en deux ans qui a déversé près de dix fois moins de bombes que l’OTAN sur le Kosovo !
C’est pourquoi l’E.I. se portait si bien et progressait jusqu’à l’arrivée des Russes. Quant à l’armée française, elle manque de tout étant déjà engagée dans des guerres hollandaises dans 7 autres pays, en Afghanistan, mais surtout en Afrique.
L’Imprécateur
Mais qui est « l’opposition modérée » ? Les Frères musulmans salafistes. Cliquer sur le lien ci-dessous :