ISLAM = SS… REPONSE A H 711 (par Maurice D.)

H…711, un ami lecteur, n’a pas aimé l’article « ISLAM=SS », il nous écrit :

« Je croyais que vous étiez des gens responsables qui essayaient d’analyser l’actualité sous un angle différent mais en réalité vous êtes surtout motivés par une espèce de haine viscérale a l’égard des musulmans. Je suis français et je suis musulman. Mes ancêtres musulmans ont combattu pour la France en Algérie et on a vu après le sort qui leur a été réservé- parqués comme des bêtes dans des espèces de bunkers HLM. Comment pouvez-vous assimiler l’islam à la SS ? Avez-vous perdu tout sens de mesure ou êtes-vous tout simplement aveuglés par une haine difficilement compréhensible ? Certes, en lisant le Coran, certains passages pourraient donner lieu à des interprétations ambigües mais il en est de même pour l’Ancien Testament qui est à la base du christianisme, on y lit des histoires sanglantes et si on se livrait à une interprétation littérale de ce livre, on pourrait trouver des gens plus sanguinaires que les assassins fanatiques qui se servent d’une religion pour assouvir leurs ambitions meurtrières.

 Comment Dieu, qui est le même dieu pour tout le monde, peut-il approuver le massacre de gens innocents ? Comment pouvez-vous assimiler une religion pratiquée par un milliard de personnes à l’infamie hitlérienne, produit de notre glorieuse civilisation des droits de l’homme, des lumières. Moi en tant que musulman français pratiquant, je dois faire quoi? Renoncer à ma quête spirituelle, abandonner ma religion, me convertir au christianisme ? Il serait intéressant que vous vous penchiez sur le sort de ces millions de musulmans qui n’approuvent point les massacres perpétués par les DAESH et semblables, qui veulent juste en tant que français et musulman, pratiquer leur religion dans une République laïque qui garantit la liberté d’expression et la liberté religieuse à tout un chacun. C’est ensemble, blancs, noirs, arabes, chrétiens, musulmans, juifs etc que nous devons combattre les tueurs sanguinaires qui commettent leurs crimes sous prétexte de la religion. Comment pouvez-vous vous-même croire que ces barbares-là sont réellement motivés par le message d’amour et de paix de toutes les religions du livre : le judaïsme, le christianisme et l’islam? Etes-vous à ce point si naïf ou avec tout le respect que je vous dois, si stupide?

Vive la France. Vive la République!

Un résistant contre la barbarie« .



Je sens votre colère et votre indignation et je les comprends. C’est pourquoi, pour la première fois, je vais répondre publiquement à l’un de nos lecteurs.

Vous avez du comprendre si vous nous lisez régulièrement, que les religions je les connais. Je les ai étudiées plus loin même que la plupart des religieux et j’ai souligné aussi bien dans mes livres que dans mes articles que chacune d’elles comporte sa part de violence. Quand le Dieu de la bible ordonne à David d’exterminer les Amalécites « jusqu’au dernier« , quand l’archange vient raser Sodome et Gomorrhe et tuer tous leurs habitants, quand il ordonne aussi à Abraham d’égorger son propre fils, c’est de la barbarie. Et notez que dans l’islam aussi, Ibrahim doit égorger son fils Ismaïl.

Là-dessus nous sommes d’accord, ce qui vous choque et vous indigne, c’est que je compare l’islam au nazisme. Pourquoi ?

Notez d’abord que si la Bible reste le fondement du Christianisme, elle est aujourd’hui considérée par les chrétiens comme une histoire romancée qu’il faut prendre au second degré. Personne ne croit plus que Dieu ait créé le monde en 7 jours, ni même qu’il ait créé le monde, le Big Bang est passé par là sans toutefois enlever l’interrogation « Pourquoi le Big Bang, source de notre univers et de la vie, et qu’y avait-il avant ? ».

Les textes sur lesquels s’appuie le christianisme ce sont les Évangiles et l’enseignement de Jésus qui, à l’exception de son coup de colère contre les marchands du Temple de David, prêche l’amour des autres, le pardon des fautes et commet même ce que certains chrétiens considèrent comme une injustice : préférer les derniers convertis aux premiers. De plus, il a sacrifié sa vie pour tenter de sauver l’humanité.

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Juifs et Romains crucifiaient comme le fait Daesh

Je n’ignore pas qu’il y eut l’Inquisition dont la violence fut extrême, l’historien Bartolomé Benassar a montré qu’elle était avant tout politique et travaillait au service de l’Etat : « elle visait d’abord le but qui lui était propre, celui de créer un peuple unifié par la même croyance, conforme à l’orthodoxie catholique la plus exacte« . Aussi avait-elle entrepris de réprimer tous les déviants, qu’ils fussent juifs, morisques, protestants ou encore sodomites. Les livres étaient également sous surveillance. L’Inquisition cherchait ainsi, par tous les moyens, à empêcher la diffusion d’idées subversives. Rien d’extraordinaire, finalement. De nos jours, dans nos démocraties, des livres et des auteurs, voire même des blogs comme le nôtre, peuvent encore être mis à l’index parce qu’ils ne sont pas conformes à la pensée dominante. Certes, aucune interdiction ne sera prononcée, aucun bûcher ne sera dressé : pour que l’honneur de la démocratie soit sauf, pour que la liberté constitutionnelle de penser, de dire et de critiquer soit encore chantée pendant que le gouvernement socialiste la scie et la bafoue, les nouveaux inquisiteurs ont des méthodes plus subtiles et plus perverses.

images-1    Hier, on brulait les  hérétiques

Minurne censuré

Aujourd’hui on les ferme, on les censure ou on les tue socialement sans explication

L’islam prend pour texte fondateur le Coran et affirme qu’il est intouchable parce qu’il serait la parole même de Dieu. Dans ce Coran on trouve, c’est incontestable, des paroles de paix et de pardon, mais pas une seule fois le mot « amour ». Allah n’aime pas les hommes, il leur ordonne de se soumettre, c’est l’Islam, la « soumission », et au mieux il les conseille et récompense ceux qui ont obéi scrupuleusement. Et obéir dans l’Islam, c’est éventuellement devoir exécuter ce qui est prescrit et si c’est une autorité religieuse, imam ou calife, qui vous en donne l’ordre, comment refuser ?

Le nazisme avait Mein Kampf comme livre fondateur et son calife, le Fürher. La comparaison n’est pas parfaite parce qu’il manque au nazisme la dimension religieuse, mais il y a les dimensions, sociale, militaire et politique, que l’on trouve dans le Coran, elle est donc acceptable dans le cadre de cette discussion. De même que des millions de Musulmans, dont vous êtes, ont compris qu’il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre dans le Coran, des millions d’Allemands, quoique nationalistes et socialistes, n’avaient aucune envie de prendre Mein Kampf au pied de la lettre et d’exterminer tous les Juifs et les autres races « inférieures » désignées comme telles par leur chef incontesté. Tout de même, convenez que les notions d’infériorité d’un sexe par rapport à l’autre, de dhimitude et d’esclavage existent dans le Coran.

Les Allemands se sont pourtant eux aussi soumis et ont commencé à exterminer, à contrecœur sans doute, mais ils l’ont fait, et à la fin de la guerre tous les allemands étaient vus comme des nazis et le peuple allemand tout entier a été puni comme tel, jusqu’au moment où les Juifs ont dit « Arrêtez, il y avait aussi des Justes ».

Aujourd’hui, il y a certes des musulmans comme vous pour dire « le djihad (militaire) et le terrorisme ce n’est pas ma religion », mais on ne vous entend pas beaucoup et dans de nombreux pays où la charia est la religion d’Etat, vous seriez puni pour blasphémer ainsi.

On ne vous entend pas surtout parce que vos autorités religieuses, quand elles condamnent le terrorisme et ses assassins, le font du bout des lèvres.
Le 7 janvier, Dalil Boubakeur a qualifié l’acte des frères Kouachi de « dérapage« , comme d’une chose regrettable, mais insignifiante, puis a excusé d’avance l’imam de la mosquée de la porte de la Villette où les frères Kouachi ont peut-être été endoctrinés, avant de se montrer un tout petit peu plus ferme le lendemain.
Par contre, j’applaudis le courage de l’imam Chalgoumi de Drancy qui a eu tout de suite des mots justes pour condamner les frères Kouachi et Coulibaly.

C’est pourquoi je dis que tant que les autorités religieuses musulmanes de France et ce serait encore mieux, d’Europe, n’auront pas réuni un synode pour dire clairement « nous demandons à tous les musulmans de considérer le Coran comme un livre qui correspond à une époque donnée, aujourd’hui révolue, et sans nier qu’il est la parole de Dieu nous allons en faire une relecture, dans cette attente nous condamnons fermement tout ralliement au djihad voulu par Al Qaïda, Daesh… » l’islam « modéré » ne sera pas crédible.

Après tout, ce sont des théologiens, des hommes comme vous et moi, qui ont interprété la parole d’Allah et ils ont mis longtemps à se mettre d’accord puisque le texte « définitif » du Coran (édition de l’université Al Azhar du Caire) n’a qu’un siècle. D’autres théologiens ne sont toujours pas d’accord avec cette interprétation, sinon il n’y aurait pas autant de chapelles au sein de l’islam. Non seulement des grands courants comme le sunnisme ou le chiisme, mais au sein même de ces courants il y a des sections : les alaouites dans le chiisme, les barlévis et les déobandis dans le sunnisme pour ne citer que ceux-là. Pour le moment je n’en vois qu’une qui soit réellement modérée, les alévis (une branche du soufisme, les « derviches » en Turquie) qui prêchent ouvertement pour une tolérance universelle, mettent les femmes au niveau des hommes, accueillent dans leurs réunions chrétiens et juifs et ne parlent pas de djihad autrement que comme une quête de spiritualité. Être un musulman pieux et modéré est donc possible dans l’islam et je ne dis pas que le soufisme alevi est la seule solution.

De plus, aujourd’hui même, au XXIème siècle, le Coran fait toujours l’objet de recherches et de débats parmi les exégètes et les historiens, il y toujours des versets « abrogés » et des versets « abrogatifs », des interprétations divergentes. Il peut donc être relu en prenant en compte l’évolution des mœurs et de la philosophie des sociétés humaines du XXIème siècle sans offenser ni le prophète, ni Dieu.

Merci H…711 de m’avoir donné l’opportunité de faire cette mise au point et c’est avec honneur que je crie avec vous…

« Vive la France !
Vive la République !
Luttons contre la barbarie ».

Pour conclure, voici un éditorial de la journaliste indépendante Gabrielle Cluzel.
Je partage son point de vue, c’est pourquoi je n’irai pas à la manif organisée aujourd’hui pour que l’on puisse dire ensuite « Toute la France était derrière son président » car je sais que cette manif dont l’imprudence est flagrante sur le plan de la sécurité malgré les milliers de CRS, policiers et gendarmes mobilisés, a été organisée par le service « com » de l’Elysée pour faire de la pub à leur patron.

Maurice D.

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Editorial de Gabrielle Cluzel

« Non, je ne suis pas Charlie. » Et je ne crois pas qu’il faille se sentir obligé de répéter cette phrase toute faite comme une incantation pour avoir le droit d’exprimer sa compassion, de plaindre les victimes et les familles, de dire son inquiétude.

Je ne suis pas Charlie parce que ce serait faire injure aux policiers qui sont morts, eux aussi. Ou alors, il faudrait dire également « je suis flic ».

Je ne suis pas Charlie, parce que j’en ai toujours détesté le contenu, et que je n’envisage pas de le prendre aujourd’hui à mon compte. Pour être solidaire de leur calvaire, pour être indignée par ces sordides exécutions, la France entière n’est pas forcée de s’identifier à Charlie Hebdo.

Je ne suis pas Charlie parce que ce n’est pas insulter la mémoire des morts de dire que la ligne du journal relève plus souvent de l’insulte que de l’humour… et que j’aime bien rire mais pas conspuer, choquer, ni humilier. J’entends sur toutes les radios qu’il faudrait absolument republier un peu partout les caricatures de Mahomet pour montrer que l’on ne courbe pas l’échine. Je crains que ce soit l’exemple type d’une fausse bonne idée. Ne pas baisser la tête est une chose ; agiter le chiffon rouge jusqu’à indigner les plus modérés, les blesser dans ce qu’ils ont de plus cher, jusqu’à peut-être les convaincre que les plus radicaux ont finalement quelque raison de s’exciter, en est une autre.

Paradoxe suprême : les mêmes clament à qui veut l’entendre qu’il ne faut pas stigmatiser les musulmans, qu’il faut même leur tendre la main. Tendre la main de cette façon-là revient à embrasser son prochain en lui disant « Nique ta mère ». Discuter pied à pied de l’islam, montrer les contradictions, souligner les exactions, forcer l’autre à user de sa raison, bref, convertir. Mais pas cracher à la figure.

Je ne suis pas Charlie parce que ce psittacisme facile m’indispose. Il ne suffira pas d’être Charlie, de décréter un deuil national, de mettre les drapeaux en berne pour tout résoudre, si l’on refuse de regarder la réalité en face, de soulever le couvercle d’une marmite dont on redoute les remugles. Cette fois, plus de déséquilibré, de loup solitaire, de paumé, ni de bronzé-fait-le-djihad qui aurait crié « Allahu akbar » pour se donner du courage. Il suffit de regarder la vidéo, le sang-froid, la façon de progresser des tueurs… Ces hommes-là savent faire la guerre. Mais peut-être qu’autour de Noël, si on avait évité précisément de minimiser, de psychiatriser, d’isoler, de démontrer par A + B que rien de tout cela ne relevait du terrorisme pour, au contraire, voir la petite lumière rouge, le signal d’alerte, et commencer à ratisser méthodiquement, les choses auraient pu être différentes. Non pas « Je suis Charlie », mais « Où est Charlie ? », le djihadiste planqué dans l’anonymat de sa cité, de sa banlieue, de sa cave.

Je ne suis pas Charlie. Mais je le serais, « j’aurais la rage ». La rage de penser qu’avec un gouvernement moins inapte, schizophrène et dans le déni, tout cela aurait, peut-être, pu être évité.

 


 

Et pour conclure cette réponse à H 711, laissons la parole à cette américaine qui n’a pas sa langue dans la poche et dont la conclusion ne manque pas de bon sens et constitue l’un des principes fondateurs de Minurne :
« remettons le politiquement correct à sa vraie place : la poubelle »