L‘Obs, l’hebdo vieillot du bobo inculte mais « in » (branché, à la mode) s’est penché sur le cas de l’école en France et de son échec. Mais comment ne pas tomber dans l’accusation de racisme quand les statistiques de l’Education nationale elle-même montrent que l’origine ethnique des élèves n’est pas le moindre des facteurs du naufrage ? Surtout quand la ministre de l’Education est d’origine marocaine.
L’Obs a trouvé la solution en incriminant la religion sous le titre « L’école défiée par la religion. Exclusif : l’enquête qui accuse – Les réponses de N. Vallaud-Belkacem » avec un truc vachement allusif, peut-être trouvé par le rédacteur en chef personnellement tellement il est fort : mettre la tête de Najat dans le O de L’Obs, ce qui lui fait une auréole.
Vous saisissez l’allusion ? Auréole -> sainteté -> religion…
Une enquête sur le thème « le sentiment religieux des adolescents » a été commandée à Sciences Po Grenoble (ce qui ne pouvait que plaire à la ministricule, elle-même diplômée de Sciences Po) sous la direction d’un politologue du CNRS – ça donne du sérieux – Sebastian Roché, spécialiste de la délinquance des adolescents.
Près de 10 000 « jeunes » ont été interrogés, représentatifs de la France des grandes villes, celles où se joue l’intégration. Car, chacun le sait, c’est là, et là seulement, dans les grandes villes, que se joue l’intégration (enfin, c’est du moins ce que l’on croit au ministère). Dans les campagnes, les villages, les villes moyennes, pas de problèmes d’intégration comme le savent les calaisiens et les dunkerquois.
La religion, quelle qu’elle soit, reste une bonne excuse pour éviter de parler d’origines et de délinquance et cela ôte tout intérêt à l’enquête qui n’apprend rien aux lecteurs : »Les musulmans sont ceux qui se sentent le plus définis par leur religion (81,9 % le sont complètement ou fortement), plus de deux fois plus que les catholiques. Ils sont également ceux qui se sentent les plus liés à une communauté religieuse, à nouveau plus de deux fois plus que les catholiques. Ils sont enfin les plus fiers de leur religion (90,7 %) » ou encore « Chez [les musulmans] les plus dévots, 36,4 % pensent qu’on doit séparer hommes et femmes à la piscine« .
Sébastien Roché, puisqu’il est spécialiste de la délinquance des jeunes, aurait dû donner à lire à la ministre les copies de jeunes candidats à un concours d’entrée dans la profession d’agent de sécurité en Nouvelle-Calédonie. Elle aurait eu un bon aperçu du niveau des élèves qui sortent d’une quinzaine d’années d’études dans les établissements de l’Education nationale.
Voici quelques unes des réponses à la question « On constate un accroissement de la délinquance juvénile : À votre avis quelles en sont les causes et quelles solutions pourraient être proposées pour y remédier ? »
(depuis des années, voir des siècles, la population mondiale augmente, il est claire (sic) que cela s’explique par une hausse des taux de natalité)
Tous les démographes le savent, quand la population augmente dans un espace limité, la violence croit en proportion. Le constat est juste, mais l’élève ne répond pas à la question posée.
L’adaptation au progrès ne se fait pas de la manière pour tous, c’est aussi une évidence, mais toujours pas de réponse.
(Il y a aussi un point important qui est l’éducation des parents calédoniens qui souvent délaissent leurs enfants pour s’adonner à tout autre plaisir parfois nocturnes (sic)
Deux point « importants » soulevés ici, l’éducation des parents et les plaisirs nocturnes auxquels ils s’adonnent au lieu de s’occuper de leurs enfants ! Cet élève a un problème familial !
Celui-là aussi.
Observation juste, la formation de bandes rivales de délinquants que celui-ci appelle des clans (qu’il orthographie « clamps »).
Celui-ci les appelle des « gongues ».
Eh oui, la prison-hôtel gratuite sans contrepartie, soit financière soit par du travail comme dans de nombreux pays choque toujours.
A-t-il lu dans l’énoncé « On constate un accroissement de la délinquance « à Juvénile » ?
Visiblement, la question et son sens n’ont pas été bien compris par la plupart des élèves, les réponses sont très partielles et aucune ne répond à la double question posée. Quant à l’orthographe, ceux-là étant en fin d’études font plutôt moins de fautes que d’autres plus jeunes, mais leur niveau reste consternant. Sont-ils aptes à intégrer un emploi, après une quinzaine d’années passées entre les mains inexpertes de l’Education nationale, la question peut être posée. (1)
Une observation que font les éducateurs n’apparaît dans aucune des réponse données, c’est celle selon laquelle les jeunes délinquants des écoles sont toujours les plus intolérants des élèves, que ce soit avec leurs camarades ou avec le professeurs. L’aveuglement de la gauche sur ce sujet de l’intolérance des musulmans est connu, un récent article de Libération a même prétendu que seule la droite réactionnaire a vu des immigrants dans le viol collectif de 516 femmes à Cologne en témoigne. Or, en excusant l’intolérance, elle l’accroit et la délinquance avec.
Peut-on suggérer à Madame la ministricule de l’Education nationale d’aller visiter et prendre conseil à l’école « Cours Antoine-de-Saint-Exupéry » à Asnières (92), gérée par l’Association Espérance banlieues ? Elle y trouvera approximativement 80 % d’élèves maghrébins, dont de nombreux marocains.
Filles et garçons y sont mêlés et en uniformes. Cette école se donne pour mission de les intégrer et ils y reçoivent une éducation bienveillante mais exigeante. Ils ont interdiction de parler arabe ou berbère et très vite s’expriment dans un français très correct. Les garçons doivent respecter les filles et le respect des professeurs est total. De plus il n’est tenu aucun compte des exigences religieuses de l’islam ou d’autres religions pour ceux dont les familles sont pratiquantes, une laïcité stricte est la règle.
Cette école n’est pas la seule de ce type en France et les parents se bousculent pour y inscrire leurs enfants. Le coût de la scolarité n’est pas pris en charge par l’Education nationale, mais il est très faible, le financement étant assuré par l’association et le mécénat d’entreprises.
J’allais oublier de citer Najat Valaud-Belkacem sur la laïcité à l’école : « La laïcité, c’est l’équilibre ainsi patiemment construit dont nous sommes aujourd’hui les dépositaires, avec la pleine conscience que le péril de l’intangibilité, du refus de toute évolution, est tout aussi attentatoire à l’essence même de la laïcité que la tentation de l’adaptation du mouvement permanent« .
Même les profs n’ont rien compris !
1 – Merci au minurnien qui m’a transmis ces extraits significatifs des copies des candidats agents de sécurité.
L’Imprécateur