TOUT VA TRÈS BIEN, MADAME LA MARQUISE ! (par l’Imprécateur)

« La presse européenne commente les accusations de harcèlement sexuel qui ont contraint Denis Baupin à démissionner de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale.
Et constate que rien ne change dans les mœurs politiques françaises
 » (Courrier International, 11 mai).

Dans le milieu politique français « c’est la loi du silence qui prévaut » (Le Temps, Suisse)

La Repubblica et La Stampa (Italie) critiquent le machisme de certains dirigeants politiques commettant des agressons sexuelles et convaincus de pouvoir compter sur une certaine impunité, « De la même façon, à l’époque de l’arrestation de Strauss-Kahn à New York, on avait découvert l’omerta qui avait entouré ses comportements« .

El Pais (Espagne) voit dans le scandale Baupin le signe qu’EELV « allié traditionnel des socialistes » est « un parti en voie d’extinction« .

Le Temps laisse la conclusion à l’assistante parlementaire d’un député socialiste : « Il faut comprendre qu’en France, briser cette loi du silence, c’est renvoyer les femmes engagées en politique à une condition qu’elles se battent pour faire changer. Car si quelques-unes osent parler, combien n’osent toujours pas le faire ? »

Surprenant tout de même quand on a compris qu’en France, « ça va mieux », comme le dit le président sortant.

Soit, les affaires de cul des candidats à la présidentielle, du président lui-même, des ministres et des élus en général on toujours fait les affaires de la presse française qui avoue souvent « on savait mais on ne disait rien », jusqu’au jour où quelqu’un balance (un « lanceur d’alerte » dans le jargon bobo) et ouvre les vannes de la délation (ou « transparence » dans le vocabulaire médiatique). Il faut savoir que la presse française  est encore plus discrète sur les affaires de fesses concernant des élues, ministres, députées ou maires.

Et elle est carrément réticente quand il s’agit d’affaires d’argent et de condamnations en justice, excepté s’il s’agit d’élus classés à droite et que le donneur d’ordres élyséen veut abattre, comme Sarkozy ou Marine Le Pen. Pourtant la France est classée par Transparency International au 27ème rang des pays corrompus, entre les Emirats Arabes Unis et le Qatar, juste avant le moins pourri des pays africains, le Bostwana, loin derrière les Etats-Unis, le Luxembourg, la Suisse, la Nouvelle-Zélande et le Danemark. Voyez, la corruption politique ça va mieux aussi.

Repris de jiustice

Sur cette photo officielle du 1er gouvernement Hollande (celui de son vieux copain Jean-Marc Ayrault), sont signalés d’une croix les ministres ayant eu au moins une condamnation de justice et d’un point rouge ceux dont les enfants ont eu affaire à un juge. Au moins deux de ceux qui n’ont pas de croix ont des dossiers en cours. Quant au président, il est protégé par son statut, mais un soupçon de sous-évaluation fiscale de son patrimoine pourrait le rattraper quand il aura quitté la présidence. Il y avait moins de repris de justice dans les gouvernements précédents, donc tout va mieux.

La France est classée au 45ème rang en matière de liberté de la presse, ce qui en dit long sur la qualité des libertés en France. Nous avons un gouvernement en pleine dérive autoritaire et liberticide qui développe une forme de paranoïa contre l’exercice légitime du journalisme et plus généralement de l’information, surtout quand elle vient d’internet. De son point de vue socialiste, donc tendant progressivement vers la dictature du prolétariat type années 80 à l’Est, c’est justifié. Comment le peuple pourrait-il croire à une propagande affirmant que tout va globalement mieux en France quand ce peuple se détourne de plus en plus de la presse gouvernementale et de l’information télévisée parce qu’il a compris qu’elles mentent et trouve ailleurs une information plus conforme à ce qu’il constate de ses propres yeux tous les jours ?

Le président sortant affirme que tout va mieux, mais quoi ? Quelques indices paraît-il prometteurs ! Deux ou trois signaux passés du rouge à l’orange clignotant.

Une légère amélioration de l’emploi en mars ? Après 38 000 chômeurs supplémentaires en février et l’éradication de plusieurs milliers d’entre eux des comptes de Pôle Emploi sous des prétextes divers. Ces chômeurs radiés n’en restent pas moins sans emploi, mars ne pouvait être que meilleur, c’est ainsi que tout va mieux.

4 ans

Quoi en réalité ? Un légère diminution des dépenses de l’Etat, environ 10 % de ce qui serait nécessaire pour avoir un impact positif sur les comptes publics. La dette nationale continue d’augmenter et le déficit, environ 80 milliards prévus, continue à se creuser. Taubira puis Urvoas ont relâché tous les criminels possibles et imaginables. La Justice est clairement mise au service du pouvoir politique comme s’en plaignent les cadres supérieurs de la magistrature. Les retraites de nos vieux déjà sérieusement ponctionnées depuis 2012 vont encore subir une baisse de 2,8 % en juin 2016 par une nouvelle hausse de la CSG qui ne sera pas déductible et entrainera donc une hausse de leur Impôt sur le Revenu. Les jeunes partent à l’étranger et 30 % d’entre ceux qui n’ont pas su ou pas pu partir le souhaitent. Le nombre des fonctionnaires a augmenté alors qu’il y en a déjà près d’un million en surnombre dans des comités Théodule, des services administratifs inactifs qui fonctionnent en rond, des cabinets ministériels inutilement pléthoriques. Le déficit budgétaire n’est toujours pas à 3 %, chiffre établi et justifiable quand les taux d’intérêts des banques centrales étaient de cet ordre, mais qui devrait être de l’ordre de 1 % aujourd’hui et on en est très loin. Les prévisions budgétaires semblent une fois de plus fondées sur des hypothèses de taux de croissance exagérément optimistes. Bercy campe encore sur 1,5 %, Bruxelles dit 1,3 % et le FMI est encore plus pessimiste. Or, vu la tendance observée partout et les précédents de 2015 et 2014, on pourrait bien finir l’année à 1 % tout rond.
Mais tout va mieux !

De plus, les économistes non gouvernementaux et ceux de Bruxelles s’attendent à un budget 2016 où l’on aura décalé dans le temps certaines dépenses, comptabilisé par anticipation des recettes, passé en recettes des cessions d’actifs, etc. Il faudra, hélas, attendre le rapport de la Cour des Comptes fin février 2017 pour en savoir plus. De la part d’un président de la République qui, lors de la campagne de 2012, a eu l’audace de déclarer un patrimoine personnel – hors biens immobiliers – négatif, il faut s’attendre à tout. Un tout qui va mieux, cela va de soi !

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130 m2 et 1 500 m2 de parc arboré pour 800 000 €, à Mougins dans le quartier huppé, si vous en avez les moyens, achetez.

Il y a pire, ce président « normal » va laisser une France et des Français dans un désarroi et une faillite sociale, identitaire, économique jamais vus.

Nicolas Sarkozy n’avait pas été formidable, mais il avait la carrure d’un président et avait tenu bon malgré la déception qu’il avait produite en gérant mal les premiers mois de son quinquennat. Aujourd’hui, c’est carrément la déchéance, et la méthode Coué du « tout va bien madame la marquise » n’y changera rien.
Mais pourquoi ne croirait-il pas que tout va bien puisque tout va mieux ?

Le pire, c’est aussi quand l’Observatoire national de la politique de la Ville (ONPV) remet à Patrick Kanner, ministre de la Ville, qui l’a créé, un rapport constatant que les milliards d’euros consacrés à la politique de la ville n’ont rien changé à la situation des villes et des quartiers concernés. Au contraire, dit le rapport, il semblerait que la situation se soit dégradée fortement. Certains ensembles urbains sont des zones de non-droit et même, plus précisément, des Molenbeek en attente de leurs Abdelslam. Kanner les chiffre à une centaine et se fait traiter de « menteur » par le centriste Lagarde. Ce dernier trouve qu’il exagère puisque tout va mieux.

ATT121

En réalité il y a en France plus de six cents « zones sensibles » dans le jargon administratif, de Roubaix au Mirail et aux quartiers nord de Marseille, en passant par Nantes, Toulouse et même Nice où plus de 400 policiers et gendarmes ont été blessés récemment par des attaques de voyous du type Nuit debout (311 militaires hospitalisés pour deux jours et plus, 116 blessés légers ressortis de l’hôpital le jour même), on imagine la violence des combats et le nombre des assaillants des gendarmes, très minimisés par la presse, mais tout va mieux puisque nous ne sommes pas encore en guerre civile ouverte (quoique !), seulement en proto-guerre civile.
Nous sommes soulagés, ça va mieux.

Les Français « dits de souche« , comme dit le président, fuient les quartiers populaires. Personne n’entretient les immeubles qui se dégradent malgré les rénovations payées par les impôts des Français qui travaillent. Les parties communes sont taguées à la bombe aérosol, les jardins sont vandalisés, les parkings, les halls et les escaliers occupés par les bandes qui se livrent ouvertement à tous les trafics. Les femmes, souvent enceintes, et les vieux sont obligés de monter chez eux par les escaliers puisque les ascenseurs sont en panne. Cela leur fait faire un peu de sport, mais n’est-ce pas mieux pour leur santé ? Le président sortant vous le demande.

La guerre annoncée contre l’islamisme est perdue d’avance faute d’être  menée par des professionnels auxquels le président et le gouvernement ont préféré des idéologues gauchistes déjà soumis à l’islam. L’Etat moral annoncé par le président en 2012 a disparu, transformant les valeurs de la République en mots creux dont se foutent éperdument les jeunes musulmans extrémistes qui peuplent les banlieues. Jamais le président et le gouvernement ne se sont posés sérieusement la question de savoir comment débarrasser la France, mais aussi l’Europe, de l’islamisme.
Mais puisque l’islamisme est l’avenir de l’Europe, c’est mieux ainsi.

Pourtant la stratégie islamiste est connue : agresser des Français avec violence au nom de l’islam pour obtenir une réaction hostile et si possible haineuse, celle-ci provoque un repli communautaire exploité par des professionnels musulmans de la subversion, qui recrutent des djihadistes parmi les jeunes et prêchent une identification des autres musulmans à leur projet mortifère. Ainsi, depuis 2012 le gouvernement envoie lentement mais sûrement 5 millions de Français musulmans dans les bras des djihadistes de l’islam radical.

Aujourd’hui, l’ennemi de la France n’est pas la Russie, mais l’islamisme, hélas, ce n’est pas ce que l’on enseigne à l’ENA. L’islamisme a programmé notre destruction pour mieux nous conquérir, mais notre soi-disant « élite », dont une grande partie en est consciente, n’ose pas en parler ni prendre les mesures qui s’imposeraient par réflexe idéologique, mais aussi par peur d’être accusée d’amalgame et d’islamophobie. Peur aussi, face à l’emprise croissante de l’islamisme le plus radical. Ils ont peur les énarques ? Tant mieux, ils ne freineront pas la progression islamiste souhaitée pour la France par le gouvernement, tout va donc mieux.

Après des années d’aveuglement socialiste, il a fallu le 13 novembre (Bataclan) pour que quelques yeux s’ouvrent et que des maires socialistes se demandent s’ils ont bien fait de transformer à coups de subventions des petits trafiquants de drogue en vizirs de quartiers à la solde de l’imam salafiste de la mosquée payée en douce par la ville. Qu’ils se demandent aussi si leur ville n’est pas plus proche de Raqqa, la capitale de l’EI, que de Lille pourtant déjà bien islamisée.
Mais le naturel est revenu au galop : plutôt l’islamisme pourvu qu’ils conservent leur poste et leurs gros revenus.
Houellebecq a raison, c’est l’élite française qui est déjà soumise à l’islam, si révolte il y a, elle viendra du peuple français qui, lui, en souffre. Il souffre mais ne se révolte pas encore, donc le président à raison, tout va mieux.

Tout va mieux ? Un conte maladroit et poussif auquel personne ne croit, sauf lui.

L’Imprécateur

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