Le plus frappant avec Nuit Debout, c’est le colossal traitement médiatique qui lui est offert par la presse ultragouvernementale, Le Monde, Libé, l’Obs, L’Huma… ainsi que les chaines du « Service public » hollandais, et l’incontestable insignifiance du mouvement, de son contenu idéologique, des propos tenus dans les réunions de la place de la République, et des quelques centaines de trous de balles qui y croient.
Que croient-ils, ces micro-cervelles de dinosaures du marxisme agonisant ?
Qu’un nouveau mai 1968 est possible ?
Qu’on peut créer un mouvement sans idées, sans leaders et sans moyens, juste avec les vieux slogans éculés et ringards de la gauche de grand-papa ?
Juste en copiant la méthode d’action des Veilleurs catholiques qui faisaient réellement peur au gouvernement ? Comme en témoigne la violence des milices de Valls à l’encontre des Veilleurs, alors que ne trainaient pas avec eux comme le fait Nuit Debout, des cohortes d’encapuchonnés, vêtus de noir jusqu’aux yeux qui ne sont avec Nuit Debout que pour faire des repérages de boutiques, d’agences bancaires à piller et de voitures à brûler ?
Pour Brice Couturier (France Culture), Nuit Debout n’est qu’une « pâle copie gauchiste des Veilleurs catholiques« .
Que réclament-ils ? Il suffit de recenser les noms des « ateliers » pour le savoir. « La suppression de la loi travail » (ou loi Valls-El Kohmri), un projet de réforme très modeste au demeurant, qui s’est heurté à un mur de résistance, comme la gauche sait en construire dès que pointe à l’horizon la menace d’un progrès. Et de plus, la fin de l’obligation du travail obligatoire, cela va de soi dans une gauche qui enseigne à ses croyants que tout travail est une forme d’asservissement.
Donc, comme il faut bien vivre et avoir de quoi payer ses joints, ses bières, ses iphones et les vacances à Ibiza, ils exigent « Le salaire à vie ». Il existe déjà dans la fonction publique, mais pour y accéder il faut passer des concours. Et pour réussir des concours, il faut avoir un QI au minimum moyen et souvent plus. C’est une grande injustice pour les Nuit Debout, souvent largement en-dessous de 70. Le salaire à vie donné à tous est alors la solution.
« La destruction globale de l’économie capitaliste ». Ils énoncent là un pléonasme, car toute économie sociale qui fonctionne est capitaliste, que le capital soit d’origine privée ou provienne de l’Etat comme c’était le cas en Union soviétique ou dans la Chine maoïste. Le capital et son investissement sont indispensables à toute société qui veut progresser, sinon elle reste au stade aborigène.
Il existe cependant, c’est vrai, des formes d’économie sans capital, comme le troc ou l’autosubsistance, ou encore celles des esclaves et des prisonniers.
Si les Nuit Debout savaient lire autre chose que la très débilitante presse de gauche, ils auraient étudié les ouvrages des sociologues et anthropologues travaillant sur les sociétés dites « primitives ». Ils sauraient que pour vivre du troc et obtenir en contre-partie quelque chose à manger, il faut travailler au minimum quatre heures par jour, sans salaire, à trouver des produits échangeables répondant aux besoins des autres membres de la communauté. Ils sauraient que le résultat est aléatoire, dépendant des conditions météorologiques, de son propre état de santé et des désirs de l’incontournable chef de clan ou de tribu, celui qui se fait nourrir par la communauté et prend les plus jolies femmes parce qu’il sait manier le gourdin et la violence mieux que les autres. Comme l’avaient d’ailleurs constaté les membres des phalanstères socialistes du XIXème siècle.
Ils sauraient que l’autosubsistance nécessite de grands espaces – moins de un habitant au km2 dans les zones désertiques comme l’Australie ou le Sahara, le désert de Gobi ou celui d’Atacama, pas plus d’une dizaine dans les zones les plus riches en gibier et végétaux comestibles -. C’est la raison pour laquelle la population mondiale est restée inférieure à un million d’habitants pendant des dizaines de millénaires, à cent millions après l’invention de l’agriculture et de l’élevage et n’a pu atteindre le milliard qu’après que l’Occident ait inventé l’industrie, l’agriculture intensive et le capitalisme.
Il existe aux Etats-Unis un monument de pierre, les Georgia Guidestones figé en 1980 à Elberton, sur le mur duquel les partisans du Nouvel Ordre Mondial ont gravé après de savants calculs que celui-ci ne pourrait pas être assuré tant que la population mondiale excèdera cinq cents millions d’habitants, c’est le premier de leurs dix commandements. Pourquoi pas, chers lapins crétins de Nuit Debout, mais que faites-vous donc des sept milliards d’humains excédentaires ?
Les dix commandements sont énoncés à partir de la 5ème minute
« La démocratie par tirage au sort ». C’est un oxymore, le tirage au sort est l’antithèse de la démocratie puisqu’il écarte toute volonté de choix du peuple, mais il correspond précisément à l’esprit Nuit Debout.
Lancé le 31 mars à l’issue de la manifestation contre la loi Travail, Nuit Debout s’autoproclame « convergence de luttes » ultra minoritaires dans la société française, mais qui s’arrogent le droit de dicter leur choix politiques à la très grande majorité des Français.
La loi Valls-El Kohmri n’est qu’un prétexte pour draguer large et s’attirer la sympathie des Français qui n’en peuvent plus de ce gouvernement d’incapables, du parti socialiste et de son président, François Hollande.
Ce que veulent les quelques centaines de Nuit Debout qui monopolisent la presse place de la République, c’est changer la société française en démocratie populaire avec un parti tout puissant et un peuple asservi, comme autrefois en Union soviétique, dans les pays d’Europe de l’Est, en Chine populaire, dans le Vietnam de Giap, le Cambodge de Pol Pot ou Cuba de Fidel Castro.
Ils y ajoutent quelques notions d’idéologies récentes, elles aussi discutées dans les ateliers, comme le LGBT, le véganisme ou l’antispécisme (1).
L’une des nombreuses commissions du mouvement a créé un « jardin debout » en retirant des dalles de la place qui vient pourtant juste d’être rénovée à grands frais. Ce ne sont pas les seuls dégâts créés par Nuit Debout, qui excelle dans la violence : vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, agences bancaires taguées, Autolib, voitures de police et de particuliers incendiées, policiers et gendarmes agressés, pour les tuer dans les cas extrêmes. L’action de professionnels casseurs de « l’ultra-gauche » venus de Tchéquie, d’Allemagne et d’ailleurs, excuse et pardonne la presse gouvernementale – toujours prompte à protéger les casseurs franchouillards -. Mais les riverains sont unanimes à témoigner qu’il y a aussi beaucoup de jeunes de Nuit Debout parmi les casseurs-assassins.
Depuis le début, Parti de gauche, PCF, CGT et NPA lorgnent sur Nuit Debout sans parvenir à se l’approprier. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, toujours à l’affût d’une récupération, « il faut aller place de la République… C’est une génération qui se pose des questions et qui exprime son insatisfaction vis à vis de la forme actuelle de la politique« .
NKM n’oublie jamais que si son père fut maire de Sèvres et conseiller général des Hauts de Seine, son grand-père maire de Saint-Nom-la-Bretèche et ambassadeur aux Etats-Unis, son arrière grand-père construisit la fortune familiale de 1927 à 1942 en étant sénateur maire communiste de Boulogne-Billancourt et l’un des fondateurs du PCF qu’il suivit scrupuleusement dans tous ses méandres, y compris la collaboration avec les nazis de 1939 à juin 1941.
On comprend mieux la compréhension et presque l’affection qu’éprouve NKM pour les gauchistes de Nuit Debout.
Aller place de la République ? Pour quoi faire ? Sectaires, les Nuit Debout rejettent toute parole de droite, ne tolèrent que l’expression de la gauche la plus extrême.
Et le plus drôle c’est qu’eux-mêmes, les guignols de Nuit Debout son rejetés par les ouvriers et les employés, les pauvres et les gens des banlieues, rares parmi eux, et aussi par les gens « de couleur ».
Le PIR (Parti des indigènes de la République) accuse Nuit Debout parce qu’à majorité « blanche » et accuse les policiers de « racisme » et l’État de « négrophobie ». Accusé d’être à majorité blanche, raciste et négrophobe, l’Etat va-t-il porter plainte ? Ne rêvons pas, Hollande trouve le mouvement sympathique et invite (rarement, mais il l’a fait avec Jamel Debbouze et Joey Starr) des sympathisants du PIR à dîner à l’Elysée ! Cependant Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État socialiste, osera aller jusqu’à répéter, sur le PIR, ce qu’il a déclaré de meilleur sur Nuit debout le 24 avril lors du Grand Rendez-vous Europe1/Le Monde/I Télé : que tout cela est « très marginal », qu’il s’agit de « manipulations grossières d’une extrême gauche » avec son » idéologie islamo-gauchiste.
On comprend parfaitement que le naufrage de la gauche de pouvoir, celle qui copine avec les milieux d’affaires et s’en met plein les poches à chaque fois qu’elle peut est l’un des moteurs de Nuit Debout. Les exemples de l’Italie (avec le M5S de Beppe Grillo) et de l’Espagne (avec Podemos), montrent que la création de nouvelles forces politiques peut constituer un débouché pour Nuit Debout. Mais, en même temps, les incertitudes politiques, pour ne pas dire l’échec, de Podemos ou du M5S, montrent aussi que Nuit Debout a peu de chances de réussir son agrégation des luttes sociales pour faire un nouveau mai 68, malgré les efforts de la CGT et de son chef communiste qui mobilisent quotidiennement.
Le mouvement est « loin d’avoir l’ampleur des révoltes sociales qui ont marqué les deux dernières décennies » (La Presse, quotidien canadien). Et Politico site américain basé à Bruxelles, estime que « c’est parce qu’il est informe et qu’il défie l’autorité que ce mouvement Nuit debout donne des maux de tête au gouvernement socialiste et à toute autre figure politique qui espérerait en tirer des bénéfices.
Fait décisif, les banlieues montrent peu d’intérêt au mouvement Nuit debout.
C’est une bénédiction pour les dirigeants français, qui pourraient ne pas vouloir découvrir ce qui se passe quand l’utopie de la République rencontre la colère crue qui couve dans les cités du pays”.
A Montréal, Le Devoir n’y croit pas : « On pourrait même se demander si cette Nuit debout n’est pas au fond le chant du cygne d’une extrême gauche qui ne mobilise plus personne et qui s’étiole. Une extrême gauche tellement boboïsée et devenue si individualiste qu’elle ne supporte même plus la démocratie et son corollaire inévitable, la représentation. »
Et le philosophe marxiste Slavoj Zizek conseillerait à Nuit Debout comme il l’a fait en octobre 2011 lors du mouvement gauchiste Occupy Wall Street : « Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes. Nous passons un bon moment ici. Mais rappelez-vous, les carnavals ne coûtent pas très cher. Ce qui compte, c’est le lendemain, lorsque nous serons tous retournés à nos vies quotidiennes. Est-ce que quelque chose aura changé ? »
L’Imprécateur
1 – LGBT : Lesbiennes, Gay, Bi et Trans-sexuels ; Véganisme : aucune utilisation quelle qu’elle soit de produits animaux, y compris les œufs, le miel ou les peaux d’animaux morts : Antispecisme : donner aux animaux exactement les mêmes droits que ceux donnés aux Hommes. Nuit Debout réclame leur reconnaissance à l’échelle nationale et européenne.