Deux évènements importants marquent ce début de semaine : Trump à la Maison Blanche et le début des négociations de paix en Syrie au Kazakhstan. À moindre degré, mais il est important en France, le succès inattendu de Hamon à la primaire du PS.
Aux USA
L’élection de Trump à la présidence américaine provoque un déferlement de haine qu’illustre le titre et le dessin publiés par Courrier international :
Titre de Courrier international : La face la plus immonde de Trump
Courrier international est rarement tombé aussi bas dans l’ignominie où il rejoint Charlie Hebdo dans sa caricature de Marine Le Pen en crotte fumante.
Plusieurs grands médias américains, différentes institutions et différents lobbies se combinent pour empêcher tout changement qui nuirait à leurs propres intérêts. Ils sont nombreux à être rentrés dans le système qui leur permet de s’enrichir aux frais des contribuables, comme en France. Aujourd’hui, il est évident qu’ils mettront des obstacles pour empêcher la mise en œuvre de la politique du nouveau président. La lutte contre le terrorisme, la restauration de l’identité américaine, le respect de la souveraineté des autres pays et même la paix dans le monde, via de bonnes relations avec la Russie, ne les intéressent pas.
Ils ont déjà commencé l’Astana-bashing, Astana étant la capitale du Kazakhstan où s’ouvre cette semaine la conférence de paix en Syrie sous l’égide de la Russie, de l’Iran et de la Turquie. Les objectifs de cette rencontre entre les belligérants sont modestes afin d’assurer si possible un succès qui permettra de passer à l’étape suivante : l’organisation d’un gouvernement d’union nationale syrienne ouvrant sur des élections législatives et présidentielles comme le souhaite Bachar el Assad (déclaration du 20 janvier à la chaine japonaise TBS). De plus les discussions ne seront pas faciles. Il y a des dissensions entre les organisateurs, la Turquie et son président, le Frère musulman Erdoğan, étant presqu’ouvertement du côté de l’État Islamique.
Il faut rappeler que l’État Islamique a été créé sous la supervision des États-Unis en 2006. À l’époque il était confiné en Irak et était nommé “État islamique”. Ce n’est qu’avec le conflit en Syrie qu’il est devenu l’Erdoğan “État Islamique en Irak et au Levant” ou EIIL [Daesh en arabe]. C’est alors que la Turquie a proposé aux États-Unis de parrainer l’EI pour exploiter les champs pétrolifères syriens, exporter le pétrole et ainsi obtenir de quoi financer et armer encore plus de terroristes, au premier rang desquels E.I. et Al-Qaïda/Al Nosra. La Turquie a été directement impliquée dans la contrebande du pétrole par l’État Islamique. Et les États-Unis sont complices. L’exemple le plus frappant est la reprise de Palmyre par Daesh, ses colonnes de combattants et de matériel lourd fourni en partie par les États-Unis sont arrivés par le désert sous la surveillance des drones américains pour éviter toute bavure d’un facile bombardement par des avions de la coalition.
Assad à TBS : « Nous n’avons pas d’attentes, disons que nous avons l’espoir qu’Astana devienne une plateforme de dialogue entre les différentes parties syriennes sur tous les sujets. Mais je pense qu’au tout début, elle se concentrera plus particulièrement sur le cessez-le-feu en différents endroits, afin de protéger des vies et permettre à l’aide humanitaire d’atteindre les différentes régions du pays… il s’agit de discussions entre le gouvernement et les groupes terroristes pour établir le cessez-le-feu et permettre à ces groupes terroristes de rejoindre le “processus des réconciliations” ; ce qui signifie : renoncer à leurs armes et bénéficier de l’amnistie du gouvernement. C’est la seule chose que nous pouvons en attendre pour le moment. »
Les États-Unis sont écartés des discussions, mais l’ambassadeur américain à Astana a obtenu un siège d’observateur. La France participe à travers la délégation européenne. Participent pleinement des représentants de Damas et de l’opposition armée syrienne, les délégations russe, turque, iranienne ainsi que celle de l’Union Européenne et un envoyé spécial du secrétariat général de l’ONU. La délégation des opposants au régime de Damas est pour la première fois emmenée non par son représentant politique basé hors de Syrie, mais par l’un des commandants du groupe armé Jaysh al-Islam (l’Armée de l’islam), Mohammad Allouche. Elle compte d’autres groupes armés faisant partie de l’Armée Syrienne Libre (ASL), qui a participé aux négociations de cessez-le-feu précédentes. Astana ne donnera aucun résultat spectaculaire, mais c’est un bon début pour une paix durable.
En France
« Le Corbyn français en tête de la course à l’Élysée » titre The Times, au lendemain du premier tour de la primaire de gauche qui a vu la victoire de Benoît Hamon. Corbyn est le socialiste anglais que personne n’attendait et qui a été porté à la tête du parti travailliste. « Comme les électeurs au Royaume-Uni, aux États-Unis et ailleurs, ceux de la gauche française ont opté pour un message radical envoyé aux élites. » Cette observation est intéressante, c’est un point commun entre EELV qui a élu l’improbable Yannick Jadot et Les Républicains qui ont élu Fillon, les électeurs veulent des candidats fidèles et respectueux des valeurs que porte chaque camp. Hamon est “très de Gauche et très écolo”, Jadot très “rouge-vert”, Fillon très “de Droite”. Ce qui devrait l’inciter à cesser de chercher l’appui des Centristes, et notamment des Juppéistes qui n’attendent qu’une chose : que Macron prenne la tête de la Gauche pour le rallier. Fillon réussira s’il reste franchement à Droite. Sous réserve, bien sûr, d’un très possible succès de Marine Le Pen.
« Peu de Socialistes croient que leur nouveau champion a quelque chance de garder leur parti au pouvoir alors que le pays vire à Droite après le quinquennat désastreux de François Hollande » estime The Times. De plus, que ce soit Hamon ou Valls, il va se trouver dans une semaine en compétition directe avec Mélenchon et Macron. « Leur espoir réside dans le fait que la primaire peut restaurer une certaine fierté et donner une direction à un parti qui a perdu son souffle dans la lutte pour réconcilier son aile gauche traditionnelle avec les exigences d’une économie de marché moderne. » Le seul intérêt de Hamon est qu’il a une approche aussi différente que controversée de notre société future qu’il voit de type orwellien.
Le ralliement immédiat à Benoit Hamon du looser du premier tour (Montebourg) va compliquer la tâche de Valls. Il durcit le ton : « Un choix très clair se présente désormais à nous, et à vous. Le choix entre la défaite assurée et la victoire possible, le choix entre des promesses irréalisables et infinançables et une gauche crédible qui assume les responsabilités du pays. »
Le nombre d’électeurs à s’être déplacés dimanche pour le premier tour est déjà contesté. “2 millions” a annoncé triomphant Cambadélis qui avait dit que le succès serait assuré avec 1,5 million. “Entre 1,5 millions et 2 millions” a dit le président de la “haute autorité des élections”. Ce sont là des estimations très optimistes ! Dimanche soir, les organisateurs de la primaire ne comptaient en effet que 1.337.820 votants sur 79,54 des bureaux de vote. Si l’on y ajoute les 20% manquants, on arrive à 1,6 million. Dont, selon certains sondeurs, environ 300.000 votants de Droite qui ont tenté de faire pencher la balance vers Valls. De toute manière, c’est peu en comparaison du score de la droite : 4,5 millions dont 600.000 de Gauche.
De plus, les bureaux de vote étaient à peine fermés que la crédibilité du scrutin en prenait un coup. Plusieurs journalistes témoignent qu’il était possible de voter plusieurs fois à la primaire et il semble que cela ait profité à Hamon, ses partisans s’étant vite passé le mot via Internet. La journaliste Assma Maad a twitté qu’elle a pu voter deux fois dans deux bureaux de vote différents. Elle n’était pas dans la liste d’émargement quand elle est arrivée dans le premier bureau de vote, mais elle a pu voter quand même avec sa carte d’identité et son adresse mail. « Ils ont pris ma carte d’identité, ils m’ont ajoutée dans le cahier et m’ont demandé mon adresse mail. J’ai pu voter ». Quelques minutes plus tard « Je suis allée dans un autre bureau du 12ème. J’ai pu voter une 2nde fois. » Ah la Gauche ! Toujours aussi menteuse et tricheuse.
L’Imprécateur
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