JACKPOT POUR CHARLIE, AUBAINE POUR LE REGIME ! (par Maurice D.)

La fatwa sur Charb ayant été exécutée et la veuve Boumedienne étant partie tenter de récupérer via la Syrie et le Pakistan la prime de 100 000 $ qui allait avec, Laurent Mouchard* (alias Joffrin) ayant offert des locaux de Libération à Charlie-Hebdo pour qu’il puisse continuer à paraître, une nouvelle fatwa devait inévitablement surenchérir sur la première.

C’est fait : 200 000 $ (175 000 €) pour qui tuera le propriétaire de Charlie.

Elle est offerte par l’ancien ministre pakistanais Ghulam Ahmad Bilour.
Seulement, dire qui est propriétaire de Charlie va être compliqué !
Le nouveau directeur est connu, depuis le 20 janvier dernier, c’est le dessinateur Riss, mais qui est le propriétaire ?

Charlie a longtemps été édité par la S.a.r.l. Kalachnikov (si ! si !).
Les choses ont évolué comme dans la vie de toute entreprise, mais foncièrement Charlie a été et reste une machine à faire du fric avec ses hauts et ses bas financiers, produisant de la satire et du blasphème, produits à risques qui peuvent justifier les sommes importantes que les administrateurs de la société se sont parfois partagées, et qu’ils ont méritées parce que peu d’organes de presse ont osé prendre les risques que Charlie a pris, tant avec les lois qu’avec les victimes de son humour.

Pour faire une comparaison parlante, prenons 1994 et 2014, vingt années d’écart.

En 1994, 37 employés (chez Charlie on dit « collaborateurs »), 3 700 abonnés, tirage 55 000 exemplaires, « dont 2 000 à l’export (111 en Corse et 25 à Monaco)« , selon Media-presse qui considère apparemment que la Corse et Monaco sont des pays étrangers !

En 1994, Charlie eut été rentable, s’il n’avait croulé sous les procès, une dizaine, en raison de « l’article Jolibois » (proposé par le sénateur Charles Jolibois) de 1989 qui prévoyait jusqu’à 500.000 F d’amende et deux ans de prison pour les responsables de publication qui se rendraient coupables du délit d’« atteinte à la dignité humaine ».
Selon le directeur de la publication de l’époque, Gébé, et le rédacteur en chef, Philippe Val, le texte législatif, par son imprécision, relevait de la « censure judiciaire ».
Ils avaient raison, mais au moins était-elle judiciaire, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

« Comment s’entendre sur ce qu’est «un message à caractère violent», ou «contraire à la décence», ou «portant atteinte à la dignité humaine»?
Ces notions nébuleuses mettent en péril les œuvres de Pétrone, Rabelais, Sade, Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont, Joyce, Genet, Miller, Burroughs, Aragon, Nabokov, Bataille…
Peuvent être également poursuivis l’éditeur, l’imprimeur, les correcteurs, les coursiers, les facteurs, les chaînes de radio, tous ceux qui participent à la fabrication du livre et assurent sa diffusion
 » interrogeait Libération, encore intéressant à lire en ce temps-là où il n’était pas sous la coupe censoriale de l’Etat qui le subventionne et de la finance internationale qui en est propriétaire.

Notez, parce que c’est tout de même le signe d’une continuité remarquable dans l’oppression de la liberté en France, que l’article Jolibois avait été voté par un gouvernement socialiste, celui de Michel Rocard.

C’est aussi depuis Jolibois que les poursuites n’ont plus besoin d’être engagées par le procureur de la République, n’importe quel citoyen peut porter plainte. Ce qui autorise une ligue de vertu, une secte religieuse ou un parti politique à se constituer partie civile, et ils ne s’en privent pas, des associations sont subventionnées pour traquer le moindre mot déviant, voire la simple intention supposée.

On voit depuis des libraires vendre sous le manteau des livres qu’ils eussent autrefois mis en vitrine, des journalistes s’autocensurer, des auteurs français obligés de s’exiler pour publier, des éditeurs mettre au pilon des ouvrages déjà imprimés par peur des amendes colossales dont ils sont menacés en cas de vente d’un ouvrage censuré.

Le Code pénal punit maintenant plus lourdement le délit d’opinion que le crime, caractéristique d’un régime qui s’enfonce dans le totalitarisme.

La notion de blasphème avait pratiquement disparu du droit français depuis la royauté. On oublie trop facilement que si « les Lumières », dont le mouvement philosophique commence vers 1670 sous Louis XIV, ont pu exposer leurs idées, c’est bien parce que les rois ne sanctionnaient plus le blasphème depuis longtemps, excepté dans des cas extrêmes concernant parfois la religion, mais surtout les bonnes mœurs, comme l’œuvre de Sade, mais des libertins moins excessifs publiaient sans problème.

Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ont aboli la notion de blasphème comme tel, et cette disposition est allée en s’amplifiant avec la loi de 1881 sur la liberté de la presse, celle de 1905 sur la laïcité, puis la Déclaration des Droits de l’Homme et les Constitutions des IVème et Vème Républiques.

Ce sont les socialistes qui ont réintroduit la notion de blasphème dans le droit français, avec l’article Jolibois et les lois mémorielles qui imposent le point de vue officiel de l’État sur les évènements historiques, toujours en utilisant abusivement la notion de « trouble à l’ordre public » prévue par les textes antérieurs comme limite opposable à la liberté :

1990 Loi Gayssot
2001 Loi sur le génocide arménien et Loi Taubira sur l’esclavage
2005 Loi sur la présence française outre-mer
2011 Loi réprimant la contestation des génocides reconnus par la loi (sic !)

Ces lois sont aujourd’hui toutes « de gauche », puisque la seule qui soit de droite ayant été contestée par les historiens de gauche a été abrogée… celle qui reconnaissait les bienfaits de la présence française outre-mer. Elle semble être pourtant une évidence quand on voit les ultra-marins venir en masse en France s’y réfugier pour fuir leurs pays devenus des coupe-gorges et des terres de misère, de l’Algérie au Congo.

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On voit que les ex-territoires français, Maghreb (à l’exception du Maroc), ex-AOF et ex-AEF font partie, depuis leurs indépendances, des zones les plus dangereuses du monde (doc. Ministère Affaires Étrangères)

Charlie n’acceptant aucune recette publicitaire, (seulement les subventions de l’État), est dépend de son portefeuille d’abonnés. C’est exceptionnel dans la presse française, on ne trouve mieux que dans certains blogs comme Minurne où il n’y a ni publicité, ni subventions, ni abonnements, tous les rédacteurs et le gestionnaire étant bénévoles, ce qui leur donne cette grande liberté de parole qui les caractérise.

Chez Charlie le caractère aléatoire des recettes rend la gestion difficile, les disputes sont fréquentes au sein de la direction et de la rédaction, d’autant que bien que tous issus de chapelles d’extrême gauche, ils sont également en désaccord sur tout. Certains partent, comme Cavanna, d’autres se font virer, comme Siné.

En septembre 1992, Charlie passe de la S.A.R.L. Kalachnikov aux Éditions Rotatives, au capital de… 240 € (!).

La liberté de ton est une vraie réalité chez Charlie. Ainsi, en 2002, le philosophe Robert Misrahi publie une tribune dans laquelle il fait l’éloge d’Oriana Fallaci : « Elle ne proteste pas seulement contre l’islamisme assassin (…). Elle proteste aussi contre la dénégation qui a cours dans l’opinion européenne, qu’elle soit italienne ou française par exemple. On ne veut pas voir ni condamner clairement le fait que c’est l’islam qui part en croisade contre l’Occident et non l’inverse« .
Scandale dans toute la gauche, le MRAP porte plainte pour islamophobie, Charlie désavoue son chroniqueur.

Même Charlie pose des limites à la liberté d’expression quand elle ne répète pas l’évangile de la  gauche !

De même en 2003, c’est Philippe Val qui dit de Tarik Ramadan que c’est « un propagandiste antisémite… (qui a une) rhétorique immuablement semblable à celle qui innerva l’Europe d’avant-guerre… (qui) a de quoi alarmer tous ceux qui savent comment meurent la paix et la démocratie« .

Charlie tire alors à 80 000 exemplaires puis progresse, il est à 140 000 en 2006 et le journal gagne de l’argent.

Le 1er février 2006, France-Soir publie 12 des caricatures danoises du Jyllands-Posten. Charlie fait de même le 8, il faut tirer à 400 000, grosse recette de 800 000 €. L’UOIF, la Grande Mosquée de Paris et la Ligue Islamique Mondiale portent plainte, mais sont déboutées en première instance et en appel.

Le 1er mars 2006, le Manifeste des Douze dénonce l’islam intégriste comme « un totalitarisme religieux mettant en danger la démocratie, à la suite du fascisme, du nazisme et du stalinisme« . La LDH les accuse de diaboliser l’islam.

Avec cette affaire des caricatures de 2006, Charlie – dont le tirage est remonté durablement à 160 000 exemplaires – est bénéficiaire de 968 501 €. La direction s’en partage sans scrupules 85 %, soit : Val et Cabu 330 000 € chacun, Bernard Maris 110 000 € et Éric Portheault, responsable financier, 55 000 €.

2008, Siné est viré. La diffusion tombe à 55 000. Pour sauver les meubles, Charlie crée sa propre maison d’édition, Les Échappés (?!).
En février 2009, 53 000 exemplaires dont 13 000 abonnés, il faut passer de 2 € à 2,50 €. Les parts dans la société sont réparties entre Charb 600, Riss 599, Portheault 299, Bernard Maris et Cabu 1 chacun.
La chute continue : mai 2009, 48 000 exemplaires dont 12 000 abonnés.

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2011, un cocktail Molotov met le feu aux locaux et le site du journal est piraté, la page d’accueil étant remplacée par une photo de La Mecque et des versets du Coran.

Le 19 septembre 2012, une vive polémique naît à la suite de la publication de nouvelles caricatures de Mahomet avec de nombreuses condamnations tant de la part de certains dirigeants politiques que d’instances religieuses tels que le CFCM et le CRIF.
Rappelant que « la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de la République », Jean-Marc Ayrault affirme pour sa part « sa désapprobation face à tout excès ».

François Fillon et Marine Le Pen ont à cette occasion défendu Charlie Hebdo.
Ces caricatures sont par ailleurs perçues comme une provocation alors même que des émeutes secouent le monde musulman quelques jours après la diffusion d’une vidéo américaine qualifiée d’« anti-islam ».
Une plainte a été déposée au parquet de Paris contre Charlie Hebdo pour « provocation à la haine » par l’Association syrienne pour la liberté (proche des Frères Musulmans). Une autre plainte pour « diffamation » et « injure publique » a été déposée par l’Association des musulmans de Meaux et de sa région.

En 2014, Charlie ne vend plus que 30 000 exemplaires dont 10 000 abonnés.
Au lieu de le laisser mourir de sa belle mort, les islamistes veulent l’achever.

C’est l’attentat du 7 janvier au nom de la charia, une loi terrifiante qui punit de mort tout blasphème contre le Prophète ; qui ordonne d’assassiner celui qui ose prendre la défense d’un chrétien – fût-il, comme au Pakistan ministre, gouverneur de province ou journaliste -, qui interdit de distinguer la loi civile de la loi religieuse.

L’exécution de la fatwa est réalisée par les frères Kouachi, 12 morts.
Elle provoque le 11 janvier un immense mouvement de solidarité avec Charlie promu « symbole de la liberté d’expression ».
Mais l’affaire  permet aussi à Charlie d’engranger 1 million d’euros de subvention, une quête qui aurait rapporté plus de 200 000 €, une vente de 8 millions d’exemplaires à 3 € et le passage en une semaine de 10 000 à 220 000 abonnements à 86 €  !

Au total, environ 43 millions d’euros de recette en quelques jours, le pactole pour les survivants de Charlie.

Pendant ce temps là, le gouvernement a profité de l’émotion générale pour publier le décret sur la censure des sites internet.
Ce sera une censure administrative excluant l’intervention du juge, sur la base d’une liste établie par la police, c’est-à-dire le ministère de l’Intérieur.
Un peu comme en Allemagne de l’Est où la censure s’ap­pli­quait sous  deux formes : a posteriori et préalable. La première forme est celle qu’on connaît le mieux : tout journaliste contrevenant encourait un blâme et des représailles en cas de récidive. Cette réalité entretenait l’auto-censure : les jour­nalistes y « étaient amenés par la contrainte.

Ces ‘ciseaux dans la tête’ permet­taient à Erich Honecker de se prévaloir, face aux journalistes et hommes poli­tiques occidentaux, du fait qu’il n’y aurait pas de censure en RDA. Mais il y avait aussi la censure préalable par l’interdiction de publier si l’on était pas sur une liste établie par la Stasi en dehors de tout contrôle juridique, ce qui est en train de se faire en France.

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Sont visés en en premier les sites pédopornographiques, et les sites faisant l’apologie du terrorisme, mais il est déjà prévu d’étendre la censure au blasphème avec comme prétexte le racisme et l’antisémitisme d’où découlerait l’islamophobie, ce qui est en grande partie inexact puisque les statistiques montrent que le plus grand nombre d’actes racistes et antisémites sont le fait de la population jeune afro-maghrébine et musulmane des cités, celle qui hurlait « Mort aux Juifs » à  Barbès.

Le blasphème est maintenant entendu comme une diffamation qui peut toucher autre chose que la religion, le chef de l’État par exemple, ce qui est revenir à son sens original après une période où l’on a considéré qu’il n’y avait de blasphème que religieux.

Maurice D.

* Laurent Mouchard, ex-flirt de Marine Le Pen qu’il poursuivait sans succès de ses assiduités quand, ado boutonneux, il passait ses vacances sur le yacht de Jean-Marie. Laurent Mouchard est plus connu sous son pseudonyme de Laurent Joffrin, du nom de la station de métro qui est sous sa fenêtre !

- MINURNE