LA GRANDE BRADERIE DU NUCLÉAIRE FRANÇAIS, OU LES CARENCES DE M. HULOT.

Ils sont trop forts les ministres LREM (Les Ripoux En Marche). Toutes les promesses du président, exceptées celles qui sont porteuses d’impôts, sont reportées au mieux en 2018 mais le plus souvent après 2022. Et dans leur grande majorité, ces ministres ne sont pas vraiment le portrait de l’honnête homme politique dont l’avènement devait effacer le souvenir des politiciens ringards, propriétaires de grandes penderies de vestes à retourner qui les ont précédés.

“Saint Nicolas”, donneur de leçons, grand amateur de voitures polluantes, 2 CV, 4 L, gros 4×4 et (pour tout déplacement un peu long) hélicoptère !

Le fleuron du gouvernement, est sans conteste Nicolas Hulot, “Saint Nicolas”, comme l’ont surnommé certains journalistes d’Europe 1. On attendait de lui qu’il nous promette une Terre propre et agréable à vivre, c’est l’enfer qu’il nous annonce. Il annonce la disparition des voitures Diesel et essence en 2040. Pourquoi pas ? La voiture électrique progresse techniquement. Certaines, comme les Tesla américaines arrivent à parcourir 5 à 600 kilomètres sans recharge, il est très possible que d’ici 2040 elles dépassent les mille kilomètres. Mais aussi que leur prix baisse, parce qu’il ne faut pas oublier que celles qui circulent aujourd’hui, comme les Zoé de chez Renault, sont largement subventionnées depuis le bureau d’études jusqu’à leur consommation, et que plus le marché grandira, plus les subventions diminueront jusqu’à être supprimées.

Mais le gros problème n’est pas là. Qui dit voiture électrique, dit consommation d’électricité.

Supposons qu’il y ait un million de voitures électriques en 2040, année où les modèles essence et Diesel ne seront plus vendus. Cela veut dire dix millions en 2050 et 40 millions en 2060 quand ne rouleront plus aux carburants traditionnels que les voitures de collection. À raison d’une distance moyenne annuelle de dix mille kilomètres avec une consommation moyenne de 10 Kw/100 km (actuellement 12), cela suppose que le réseau électrique sera capable de fournir 400 Gigawatts supplémentaires.

À comparer à la production mondiale d’électricité par les éoliennes en 2015 : 432 GW.

Il faut 750 éoliennes géantes et polluantes (bruit, infrasons, etc.), plus une grosse centrale classique hyper polluante, pour remplacer une seule centrale nucléaire non-polluante.

Les éoliennes, comme les centrales solaires, n’ayant pas par nature une production stable en volume et en périodicité, doivent être doublées par des centrales à charbon, au gaz, à la lignite ou au Diesel, pouvant être rapidement mises en service par temps couvert, absence de vent, gel important, etc. On le sait peu, le rendement du solaire et de l’éolien est de l’ordre de 15 à 25 % de leur temps théorique d’activité. Mais à qui acheter les éoliennes et les panneaux solaires indispensables au développement de ces productions d’énergie ? Ou, pour être réaliste, à qui d’autre qu’à la Chine qui dépasse déjà 80% de la production mondiale et qui est propriétaire des mines de métaux rares indispensables aux générateurs des éoliennes ?

Les centres nucléaires ne rejettent que de la vapeur d’eau.

Il faudrait donc, pour réaliser le programme écologico-abracadabrantesque de M. Hulot, doubler le nombre de nos centrales nucléaires.

Or, il veut supprimer dix-sept réacteurs. Au moment où l’Angleterre et plusieurs pays de l’Est s’équipent en nucléaire.

C’est là que l’on touche du doigt l’absurdité totale de la politique environnementale menée par la France depuis l’avènement de l’écoloconnerie politique des Verts puis d’EELV. Dans les programmes politiques du président Hollande et de son successeur Macron, avec Hulot pour ouvrier, la destruction de l’industrie nucléaire française et la promotion de la transition énergétique ont pour résultat de favoriser la nucléarisation de la planète par la Chine et l’Inde. La Chine étant pour le moment largement en tête. Elle produit actuellement l’essentiel de son énergie à partir du charbon. Si elle développe rapidement une industrie du solaire et de l’éolien, c’est avant tout pour l’exporter. Ce qui a pour effet d’avoir détruit presque totalement la production industrielle européenne d’éoliennes et de panneaux solaires.

Mais pour quel objectif à long terme ? Pour nous amener par suivisme écologique à abandonner le nucléaire dont elle deviendrait alors le champion mondial. La Chine est convaincue que l’avenir de la baisse de la pollution, c’est la généralisation du nucléaire, elle veut donc le maîtriser pour nous l’imposer ensuite !

Or en Chine, on construit simultanément 28 réacteurs nucléaires !

La Chine dispose, actuellement, de 21 réacteurs nucléaires en activité ainsi que 28 réacteurs nucléaires en construction et prévoit 52 réacteurs nucléaires en 2020…

Nous y sommes presque. La Chine participe au programme  ITER, à Cataracte. Elle développe dans les laboratoires de Miyaniang dans le Sichuan, un vaste programme de nucléaire militaire. À côté, celui de la Corée du Nord, c’est du pipi de chat.

Elle travaille en collaboration avec le canadien AECL, le russe Atomstroyexport, l’américain Westinghouse et le français Areva.

Et pendant qu’Areva, affaiblie pour diverses raisons politiques et notamment par le puissant lobby écolo antinucléaire, se débat avec ses réacteurs en Finlande et en Angleterre, la Chine est passée au 1er rang en nombre de réacteurs en construction devant la Russie (10 réacteurs en construction) et l’Inde (6 réacteurs en construction), tous comptant en partie sur l’argent de COP21 pour financer et augmenter leur effort nucléaire.

Depuis 1981, les dirigeants socialistes ont poussé Areva à coopérer avec la Chine pour l’aider dans son effort nucléaire. Areva a aujourd’hui 2.600 salariés en Chine, dans une usine qu’elle détient à 100%, et 13 co-entreprises franco-chinoises dont le copropriétaire principal est China Guangdong Nuclear Power.

Pendant ce temps, tout est fait par notre ministère de l’écologie pour miner les efforts industriels d’Areva en France même, déjà bien compromis par l’énarque socialiste Anne Lauvergeon, par exemple en lui retirant la gestion des réacteurs nucléaires pour la confier à EDF.

30 années de coopération nucléaire franco-chinoise pour le plus grand profit de la Chine

Actuellement, Areva & CGNP (collaboration franco-chinoise) construisent à toute vitesse deux EPR de 4ème génération à Taishan (Guandong) alors que l’EPR français et le finlandais ont du mal à sortir.

Quand on dit à toute vitesse, c’est relatif quand on sait que le contrat a été signé en 2007, mais les délais ont respectés. Areva collabore aussi avec Shenzhen Nuclear Engineering pour la fourniture de prestations de services à l’ensemble du parc nucléaire chinois, en s’appuyant sur les compétences et la technologie du groupe Areva. Pendant ce temps, le japonais Toshiba (qui a racheté Westinghouse) construit en Chine quatre réacteurs de troisième génération pour huit milliards de dollars, un contrat refusé à Areva.

La Chine a construit la centrale nucléaire d’Aïn Oussara (Algérie).

Pourquoi pas la France ?

La Chine a lancé en fin 2017 la construction d’un démonstrateur à neutrons et ouvert la mine d’uranium d’Husab financée par la CGN suisse en Namibie, l’une des plus importantes au monde. Elle construit un réacteur nucléaire à eau lourde en Argentine, deux au Pakistan, un en Angleterre. Ses négociateurs sont à l’œuvre en Roumanie, en Afrique du Sud, en Turquie, en Arabie saoudite et en République tchèque.

Trump a eu raison de dénoncer le détournement de l’argent des contribuables des pays industrialisés que COP21 récolte pour, en partie, financer tout ça. Notamment les microcentrales nucléaires flottantes de 200 mégawatts que fabrique China National Nuclear Corporation (premières livraisons en 2019) qui prépare aussi des réacteurs de 100 et 150 mégawatts ACP100 qui pourront alimenter des petites villes et de grosses usines.

En Chine, la presse d’État fait l’éloge du nucléaire, symbole de la puissance du pays, et explique aux Chinois pourquoi le nucléaire est la moins dangereuse des énergies comme le montrent partout les statistiques du nombre d’accidents et de décès produits par chaque catégorie de producteurs d’énergie. C’est aussi celle qui, ne produisant pas de CO2 ou presque, est la plus capable de permettre d’atteindre les objectifs de COP 21.

Même l’éolien et le solaire font plus de morts que le nucléaire, notamment dans les pays producteurs des métaux rares indispensables à ces deux productions qui sont déjà à 80% sous contrôle chinois. Ajoutons que le nucléaire de 4ème génération est sans le moindre danger de radiations, même en cas d’attaque terroriste ou de tsunami, et qu’il consomme les déchets du nucléaire actuel.

En France le très riche lobby écolo monte en épingle le moindre incident technique dans une centrale nucléaire en hurlant au risque nucléaire, alors que les accidents et morts dus aux autres énergies, qu’elles soient renouvelables ou non, sont passés sous silence.

L’Allemagne est devenue le plus gros pollueur européen après l’abandon du nucléaire. Seule la Suisse peut s’en passer parce qu’elle a une capacité de production hydraulique colossale que nous n’avons pas.

Cela dit, ce n’est pas contradictoire avec le fait que la Chine fait des efforts énormes pour réduire sa pollution, inscrits dans Le Plan d’action stratégique pour le développement énergétique 2014-2020.

Qian Zhimin, directeur général de China National Nuclear Corporation (CNNC) et ancien patron de China General Nuclear (CGN), l’autre géant chinois du nucléaire et partenaire d’EDF et d’Areva depuis trente ans, a déclaré tranquillement que l’aide financière de COP21, les difficultés récurrentes rencontrées par l’EPR de 1.650 Mega watts d’Areva, du fait de l’avalanche de normes européennes et françaises nouvelles exigées par les écolos, et la politique antinucléaire à la mode en Europe et en France, offrent “un terrain d’opportunité” à l’industrie chinoise du nucléaire en plein développement et qui inonde le monde de ses réacteurs.

On n’entend aucune protestation venant des politiques français.

Autrement dit, nous avions la meilleure industrie nucléaire du monde, la seule capable de réduire le taux de CO2 de l’atmosphère, et, au nom de la transition énergétique, nous allons construire des centrales à charbon et gaz derrière un paravent d’éoliennes et de panneaux solaires importés de Chine.

De plus, nous finançons en partie avec COP21 et l’aide technique de notre grande société nationale Areva la production chinoise et bientôt indienne, de réacteurs nucléaires qu’ils exportent et exporteront dans le monde entier, alimentant ainsi leur commerce extérieur au détriment du nôtre.

L’Imprécateur