JEAN ZAY AU PANTHEON : L’HOMME QUI HAISSAIT LE DRAPEAU FRANCAIS…

Cet article de Maurice D. avait été publié le 26 février 2014 sur l’ancien « Minurne », site censuré et illégalement fermé par la police de la pensée du gouverment Hollande-Valls le 3 décembre 2014.
Nous le republions in extenso aujourd’hui, suivi d’un article de l’ASAF.



JEAN ZAY AU PANTHEON : L’HOMME QUI HAISSAIT LE DRAPEAU FRANCAIS… (par Maurice D.)

Jean Zay transféré au Panthéon : mais qui était ce Zay promu par la grâce présidentielle héros de la Nation ?

JEAN ZAY

C’est un beau symbole du radical-socialisme des années 30.
Franc-maçon comme il se doit (GOF, loge Etienne Dolet), ministre de l’Education nationale du Front populaire, s’engage en 1939, ex-ministre est nommé officier, fait la « drôle de guerre ».

 

 

Mon père, qui l’a faite aussi, m’a raconté : aucun contact avec les Allemands, cinéma et beuveries entre des phases de recul, on se demande où sont les « missions périlleuses » qui sont maintenant attribuées à Jean Zay ! D’ailleurs, quand les Allemands sont sur le point de rattraper son unité en déroute, il quitte l’armée le 15 juin 1940, rejoint Bordeaux où il arrive le 19 juin et embarque le 21 avec Mendès-France et 25 autres courageux parlementaires sur le Massilia pour aller se réfugier à Casablanca.

Ils sont logés dans un grand hôtel. Pierre Mendès-France et trois autres élus dont le colonel Alex Wiltzer et l’ex-officier Jean Zay sont arrêtés le 15 août pour désertion.
Zay n’a donc pas quitté l’armée « avec l’accord de ses supérieurs » comme raconté maintenant dans sa biographie officielle après une décision de réhabilitation de la cour d’appel de Riom de 1945.

Le 24 août il est interné à la prison de Clermont-Ferrand. En octobre les déserteurs sont jugés, Pierre Mendès-France écope de 8 ans avec sursis et ressort libre du tribunal militaire. Alex Wiltzer bénéficie d’un non-lieu (son fils, Pierre-André, énarque très « coincé » a été secrétaire d’Etat d’Alexandre Poniatowski dans le gouvernement Giscard). Philippe Henriot, l’un des ex-collègues ministres socialistes du Front populaire qui a, comme presque tous les autres élus socialistes de l’époque, préféré intégrer dès le début le gouvernement de Vichy, demande la tête de Jean Zay qu’il haïssait : Zay est condamné à la déportation à vie et à la dégradation militaire.

Il est transféré à la prison militaire de Marseille, ses  copains radicaux-socialistes du gouvernement de Vichy jouent de leur influence et Pétain commue sa déportation en peine de prison. Zay est transféré à la prison de Riom où il bénéficie d’un régime très clément : il reçoit sa femme et ses filles, il est autorisé à communiquer avec l’extérieur. Quel lieu plus sûr qu’une prison dans les périodes troublées ? Il ne s’évade pas et ne cherche pas à profiter des opportunités d’évasion qu’offre le réseau de résistance Résistance Intérieure Française, il travaille à de grands projets de réformes de l’Education nationale qu’il espère pouvoir mettre en oeuvre quand il sortira de prison à la Libération.

Le 20 juin 1944, sur ordre du chef de cabinet de Joseph Darnand du gouvernement de Vichy, il est sorti de la prison de Riom pour être transféré à Melun par trois miliciens qui l’assassinent dans un bois et dissimulent son corps dans une faille d’une carrière abandonnée. On ne retrouva le corps qu’en septembre 1946, il fut mis dans une fosse commune à Molles et ne fut identifié par son empreinte dentaire que fin 1947.

Pourtant, dès juillet 1945, la cour d’appel de Riom avait réhabilité à titre posthume le « disparu » Zay, ex-ministre radical-socialiste si bien noté par le directeur de la prison. Pourquoi cette précipitation ? Parce que les socialistes espéraient qu’il allait réapparaître et pouvoir l’intégrer dans le gouvernement ce qui aurait été difficile avec  une peine de prison en cours pour désertion devant l’ennemi en temps de guerre.

C’est une bien triste fin, due à des conflits internes aux socialistes du gouvernement de Vichy, les uns voulant sa mort, les autres comptant sur lui pour l’après-libération. De là à le déclarer, comme vient de le faire Hollande, « grande figure qui évoque l’esprit de résistance » et à mettre au Panthéon un déserteur qui a refusé la Résistance et voulait se torcher avec le drapeau français !!!

Il est vrai que Hollande a dit « évoque l’esprit de résistance« , pas « symbolise la Résistance » ou « rappelle la Résistance », c’est donc très juste, car le premier sens de « évoquer » selon le Robert est « faire apparaître par la magie, ex. évoquer l’esprit des morts » et il y a beaucoup de magie dans cette évocation de l’esprit d’une résistance dont Zay s’est soigneusement tenu à l’écart, préférant après sa désertion vivoter confortablement dans sa prison pendant que d’autres résistaient pour de bon aux troupes nazies. Qu’il repose donc en paix au Panthéon, on n’en aurait rien à foutre, si ce n’était qu’il y a violation du symbole de grandeur qu’est le Panthéon.

Le « poème » qui suit a été écrit en 1924 par Jean Zay, que François Hollande va faire entrer au Panthéon.

Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays,
Quinze millions dans tous les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…
Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,
Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur…
Qu’est-ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille morts pour cette saloperie.
Quinze cent mille éventrés, déchiquetés,
Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,
Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS,
Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS.
Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières
Sans planches et sans prières…
Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux
De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ?
Ils ne sont plus que des pourritures…
Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme,
Je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Je te hais au nom des squelettes…
Ils étaient Quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais a cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.
Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs. 

Jean Zay – Le Drapeau (1924)

Maurice D.

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ADDENDUM :
COMMUNIQUE DE L’ASAF (ASSOCIATION DE SOUTIEN A L’ARMEE FRANCAIS).

En 2015, la France commémore le 70e anniversaire de sa libération pour laquelle des dizaines de milliers de Français acceptèrent de sacrifier leur vie afin que le drapeau tricolore remplace définitivement celui de l’occupant nazi. Pour honorer leur mémoire et faire vivre leur souvenir, est-il acceptable de choisir un ancien ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts qui, à 20 ans, traita, dans un poème, le drapeau français de « torche-cul » ?

Le 7 janvier 2015 est paru, sous le timbre du ministère de la Culture et de la Communication, le décret annonçant l’hommage de la Nation à la mémoire de quatre personnalités et le transfert des cendres de deux d’entre elles, dont Jean Zay, au Panthéon. La cérémonie est prévue le 27 mai.

Le président de la République n’a pas encore donné suite aux arguments exposés dans la lettre qui lui a été adressée par une cinquantaine d’associations représentant des centaines de milliers de citoyens et proposant, en lieu et place de Jean Zay, des jeunes résistants morts pour la France les armes à la main ou fusillés par l’ennemi. Il a maintenu Jean Zay, proposé dans la plus grande discrétion par un petit groupe d’historiens et associé à trois autres personnalités remarquables : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion.

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur Jean Zay, lâchement assassiné par des miliciens en 1944. Mais une victime n’est pas un héros, et le Panthéon n’est pas une récompense. C’est une référence nationale.

Par contre, le texte honteux, écrit en 1924 par un jeune homme intelligent mais trop jeune pour avoir supporté directement et personnellement les horreurs de la Grande Guerre, constitue à nos yeux un obstacle insurmontable à son entrée au Panthéon.

En effet, alors que la France célèbre le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale rappelant l’Union sacrée de tous les Français et le sacrifice de 1 400 000 d’entre eux, morts pour leur pays et pour ce qui l’incarne, son drapeau, il serait incompréhensible et contradictoire d’honorer un homme qui, lui, a pensé et rédigé un texte montrant une telle haine envers notre emblème national.

Cette année, la France va rendre hommage aux soldats de la France Libre, à ceux de l’armée d’Afrique et de l’armée de l’ombre qui, dans leur extrême diversité, étaient réunis autour du drapeau français, sur le territoire national ou au-delà des mers, et combattaient pour ses trois couleurs, symboles de la liberté. Peut-on les insulter davantage en les rassemblant sous l’égide d’un homme qui a vomi cet emblème sacré ?

Notre pays est aujourd’hui en guerre contre le totalitarisme islamiste. Les Français se regroupent naturellement autour des symboles de la République que sont la Marseillaise et le drapeau ; le 11 janvier dernier, ils l’ont fait massivement. Au moment où la cohésion de la Nation est indispensable au succès dans le combat qui s’engage contre ceux qui veulent nous imposer leur loi et nous reprendre notre liberté, ne serait-il pas alors incongru, paradoxal voire dangereux, de présenter en exemple à une jeunesse, qui doute trop souvent de son pays, un homme qui a exprimé le dénigrement et la haine du drapeau ?

Les cinq jeunes résistants proposés par l’ASAF étaient, lors de leur mort, âgés de 17 à 22 ans. Ils incarnent le symbole de l’unité nationale. Ils faisaient fi des clivages politiques qui prévalaient alors. Certains, bien que catholiques fervents, ont combattu au sein de réseaux d’obédience communiste parce qu’ils estimaient que c’était là qu’ils défendraient le mieux leur pays. Aucun n’a tremblé devant la mort, prouvant ainsi qu’ils plaçaient l’avenir de leur pays au-dessus de leur propre vie.

Le président de la République a indiqué, en plusieurs occasions, qu’il fallait envoyer des messages en direction d’une jeunesse en attente. Or, quel plus beau message d’espoir que celui-ci cinq fois répété ? Le Panthéon ne renferme pas de jeunes personnalités ; il se présente là une extraordinaire opportunité de combler cette lacune et de rendre cette référence nationale plus représentative de la diversité française.

Monsieur le président, au moment où, plus que jamais, la Nation doit se rassembler pour relever les innombrables défis auxquels elle est confrontée, il serait incompréhensible que vous reteniez parmi les héros qui inspirent l’action des Français un homme ayant traîné dans la boue le drapeau qui, aujourd’hui, couvre le cercueil de nos soldats morts pour la France.

L’ASAF, comme un grand nombre de Français, ne peut l’accepter. L’honneur du drapeau ne se négocie pas.

Si une décision présidentielle n’intervenait pas pour modifier ce  décret, une telle forfaiture ne manquerait pas de provoquer une réelle division des Français aux conséquences imprévisibles alors que, dans le même temps, ils sont appelés à faire bloc et à avoir le souci de l’unité nationale.

La Rédaction de l’ASAF

(www.asafrance.fr)