« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette parole célèbre fut prononcée par le président français Jacques Chirac à l’occasion du IVème Sommet de la Terre en septembre 2002. L’homme parlait du réchauffement climatique et fustigeait l’apathie planétaire face à cette menace. Aujourd’hui, la France peut reprendre à son compte à l’identique le propos au sujet de l’islamisme qui ravage villes et campagnes. Par une singulière lâcheté, les divers gouvernements qui se sont succédés depuis que la barbarie islamiste est en hausse se sont évertués à regarder ailleurs pour ne pas voir les incendiaires à l’œuvre. Lorsque l’incendie devenait trop voyant, notamment eu égard au nombre de victimes, la désinformation jouait alors à plein. La piste d’un déséquilibré privilégiée, apparemment aucune motivation terroriste, une suite d’actes isolés, une savante combinaison de ces trois explications revenait à chaque fois pour exonérer la responsabilité de l’Islam qu’on retrouvait systématiquement s’agissant de la motivation des auteurs.
Comme si cela ne suffisait pas, la racaille de banlieue ne cesse de s’enhardir, caillassant transports publics, pompiers, policiers et autres services publics à chaque fois qu’elle se sentait menacée dans ses biotopes devenues zones de non-droit. Là-encore, aucune réponse des pouvoirs publics, trop occupés à éviter l’explosion des banlieues. Eh oui, le jeune des quartiers est un être sensible que la vue de l’autorité effraie. Pour exprimer son traumatisme, il organise des manifestations dont le but est de tout ravager sur le parcours, ceci dans l’impunité la plus totale, histoire de ne pas infliger un nouveau choc au pauvre jeune déjà tant malmené. Comble du comble, le président François Hollande s’est rendu au chevet d’un délinquant vigoureusement interpellé par la police suite à sa forte opposition, marquant ainsi sa solidarité avec l’énergumène et, partant, son désaveu de l’action policière.
Face à cette invraisemblable situation, il se trouve un homme qui a choisi de parler, de jouer les Oies du Capitole face aux menaces qui pèsent sur son pays. Actuellement réfugié en Suisse, le policier Sébastien Jallamion a refusé de se taire plus longtemps s’agissant de ce qu’il constatait dans sa pratique professionnelle. Mal lui en a pris. Le pouvoir ne saurait tolérer la moindre voix discordante, à plus forte raison lorsqu’elle émane de quelqu’un qui sait de quoi il parle. Le policier a donc été révoqué par un ministre socialiste sans autre forme de procès, lourdement condamné pour avoir évoqué une vérité qui dérange et, paroxysme de la haine gauchiste, fiché « S » étant identifié comme présentant un danger pour l’État. En fait, s’il représente un danger, c’est seulement pour l’état socialiste, coupable d’une passivité trop évidente pour ne pas relever de la complicité face à l’évolution de la délinquance et du terrorisme islamique en France.
Le futur n’est pas très encourageant à voir les réactions du président Macron, personnage manifestant une vive allergie à la contradiction. Le départ du Chef d’État-major des Armées sur fond de budget de défense réduit montre à quel point le premier personnage de l’État tient à être entouré de béni-oui-oui. L’engagement très récent d’un flagorneur de la première heure, le journaliste Bruno Roger-Petit, célèbre pour ses éditoriaux cire-pompes et sa haine de la police, au poste de porte-parole de l’Élysée montre très clairement la direction que le gouvernement entend prendre. « Je suis votre chef », ce que Macron a rappelé aux hauts-gradés de tout poil s’applique à la France entière. Toute pensée hétérodoxe sera frappée d’anathème, le coupable chassé des terres du Royaume.
En attendant, l’incendie islamiste se propage en toute quiétude malgré l’état d’urgence qui va tranquillement devenir le droit ordinaire, permettant à l’administration Macron de contrôler les citoyens sans aucun effet sur le jihadisme puisque ce n’est pas son but. D’ici peu, on va appeler une nouvelle fois ces policiers méprisés à la rescousse, histoire de canaliser les velléités contestataires des syndicats peu convaincus par le nouveau droit du travail imposé par ordonnances, c’est-à-dire en contournant le processus parlementaire que la démocratie impose. Face à des syndicalistes infestés de membres du Black-Block, les forces de l’ordre vont une nouvelle fois essuyer les plâtres pour cause d’incurie gouvernementale dont elles ne sont en rien responsables. Si d’aventure, l’un ou l’autre policier s’avisait de répliquer, sa tête ne tardera pas à rouler dans la cour du Ministère de l’Intérieur.
Ainsi va la France, notre voisine, qui, au vu de la veulerie de nos propres autorités, ne manquera pas de nous contaminer, nous permettant ainsi de goûter aux maux dont elle souffre.
Yves Perrin
Ancien Conseiller National (Suisse)
La Côte-aux-Fées, le 30 août 2017