DERNIÈRES MACRONNERIES
(L’Imprécateur)

Le 15 février dernier, Macron en Algérie, « en terrain ami » comme a titré Le Monde, insultait la mémoire de la France en prononçant un virulent discours anti-colonial, un rituel de l’État franco-FLN auquel Hollande avait cru aussi devoir se plier. Il y avait notamment déclaré que la colonisation de l’Algérie avait été « un crime contre l’humanité ». Un nouvelle preuve d’un fait patent : Macron ne connait pas grand-chose ni de l’Histoire de France ni de l’Histoire de l’Algérie.

Il y est retourné le 6 décembre pour quelques heures avant de gagner le Qatar Grand Financeur de Daesh, où il s’est fait beaucoup d’amis. Que voulez-vous… Macron aime les Arabes, et, plus ils sont islamo-radicalisés et anti-français, plus il les aime.

En Algérie, il a rencontré son grand ami Bouteflika, ce qui a provoqué dans la presse algérienne des caricatures comme celle-ci :

Il a intimé l’ordre à l’ambassadeur d’augmenter le nombre des visas et d’accélérer leur mise à disposition des candidats-migrants. Il a cru rattraper sa bourde scandaleuse de février en répondant vertement à un homme de 25 ou 26 ans qui lui reprochait l’insuffisance de repentance des Français qui ont construit ce pays : « Qui évite quoi ? J’évite de venir vous voir ? J’évite de dire ce qui s’est passé ? Mais il s’est passé des choses, comme je l’ai dit… Il y a des gens qui ont fait des belles choses, il y en a qui ont fait des choses atroces… On a cette histoire entre nous mais moi j’en suis pas prisonnier… Mais vous n’avez jamais connu la colonisation ! Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça ? Vous votre génération elle doit regarder l’avenir ».

Passons sur les habituelles fautes de français de l’énarque. Nous aurions souhaité qu’il précise “quels sont les gens” qui, en Algérie, ont commis des atrocités, et en quelle proportion : les Pieds-Noirs et l’Armée, ou les communistes et le FLN ?

https://drive.google.com/file/d/0B_Tt-8RFXDxUbU1pZER6Y1AzWEE/view

« Il faut avoir plus facilement un visa pour aller travailler de part et d’autre de la Méditerranée. Il faut une politique volontariste dans ce domaine ». Combien de visas accordés par l’Algérie à des Français voulant aller y travailler ? − Pas de réponse. Et combien de visas accordés par la France ? « Plus de 400.000 visas ont été donnés l’année dernière » (Macron à El Watan). CQFD. Selon l’ambassadeur, on devrait dépasser 600.000 pour 2017.

Au Qatar, il a tenu des propos très fermes sur le terrorisme, disant qu’il serait « très dur avec qui que ce soit qui finance le terrorisme, car nous avons payé un lourd tribu… Je n’accuse personne… ». Pure hypocrisie, alors que le Qatar est accusé, notamment par son grand voisin saoudien, de soutenir des groupes extrémistes !

Puis, il est rentré en France pour prononcer, en lieu et place de la Secrétaire Perpétuelle Hélène Carrère d’Encausse, un discours pompeux qui a agacé la plupart des académiciens (on les voit lever les yeux au ciel en secouant la tête d’un air agacé), en raison des habituelles fautes de français et d’un excès évident de citation littéraires et d’oxymores mal venus dans un discours funèbre. Du genre « ordre improbable et évident », « il était égoïste mais tourné vers les autres » ou « il était superficiel par profondeur », une citation de Nietzsche qui, sortie de son contexte, est ridicule et absurde s’agissant de Jean d’Ormesson.

« Nous entrerons dans le secret de cette âme, débusquant partout, au cœur de son ordre improbable et évident, ce Dieu − au fond si mal caché − dont vous espériez et redoutiez La présence et qui, peut-être, dans quelque empyrée, vous fit enfin : “La fête continue” ».

Oui, d’Ormesson croyait en Dieu, mais il ne l’a pas « débusqué », quant à la fin de la phrase, « […] dans quelque empyrée, vous fit enfin : “La fête continue” ». Comprenne qui pourra. Et puis, si quelques citations littéraires sont bienvenues, trop c’est trop et ne prouvent que la vacuité de celui qui les cite en les empilant comme des boîtes de conserve. À la décharge de Macron, il lisait un discours qu’il n’avait pas écrit…

Dès le lendemain, rebelote avec Jean-Philippe Smet, belge qui aimait la France et les paradis fiscaux, États-Unis et Saint-Barthélémy. Il était chrétien, lui aussi et ne s’en cachait pas. Il était aimé, c’est vrai, de nombreux Français majoritairement les 40-60 ans, que l’on a vu en masse à La Madeleine. Très peu de jeunes. Mais pas de représentants des “cités” (plusieurs journalistes l’ont remarqué, dont Laurent Joffrin : « C’est vrai que les banlieues n’étaient pas là lors de l’hommage à Johnny »).

Eh non ! Ceux qui se sont déplacé à plus d’un million, a-t-il été dit sans que personne conteste le chiffre, étaient ces bons Français que le président et l’intelligentsia gauchiste détestent, les « gens de rien », les « illettrés », les « ivrognes », les « fainéants »… Et, selon les commentateurs des télés, ils ont été plus de 15 millions à suivre sur leur télévision les obsèques. Quel sondage, que la droite pourrait exploiter si elle était unie !

Les volontés exprimées par Johnny peu de temps avant son décès étaient qu’il voulait une messe, une cérémonie simple « avec la famille et les amis proches », être enterré à Saint-Barthélémy, et que l’on inscrive comme épitaphe sur sa tombe, qui devait être simple et blanche, « Souvenez-vous de moi comme d’un homme sincère ».

En exigeant, pour sa publicité personnelle, une grand-messe à l’église de La Madeleine, Macron s’est-il assis sur les dernières volontés de l’idole des Français ? Un peu, quand même ! Des négociations ont eu lieu entre l’état-major élyséen et Lætitia qui voulait le respect total des volontés de son mari. Mais Lætitia ne faisait pas le poids et a du transiger : elle a obtenu de garder la messe et l’enterrement à Saint-Barth. La Madeleine, la descente des Champs Élysées ont été financées par l’Élysée, c’est-à-dire nos impôts. Lætitia paye aujourd’hui sa résistance, la presse qui a eu peur d’être privée des millions de recettes publicitaires liées à un grand événement médiatique comme celui-là, la dénigre et lui annonce « des jours difficiles » (source : Planet.fr).

Macron ne pouvait pas rater une pareille occasion de se faire mousser. Il n’avait cependant pas prévu les huées qui l’ont accueilli, les Français ayant compris que sa présence n’était qu’un coup de com de plus.

https://www.youtube.com/watch?v=LewgtTJAb-M

Car, comme l’a observé Alain Finkielkraut (sur RCJ) : les « non-souchiens […] brillaient par leur absence » : c’est « le petit peuple des Petits-Blancs [qui] est descendu dans la rue pour dire adieu à Johnny ». Ce qui permet de constater que l’élite culturelle française n’était pas là non plus.

Mélenchon, lui, s’est offusqué d’une messe « républicaine » à La Madeleine : « une messe dans l’église de La Madeleine, monument religieux contre-républicain où la prostituée implore le pardon du Christ ». Qu’est-ce qu’il voulait, le Méluche ? − Que l’on s’asseye comme l’a fait Macron, sur les dernières volontés de Johnny ? Il n’a même pas vu l’humour (probablement involontaire) de l’Élysée qui a fixé la date de cette « communion populaire » comme l’a décrite Philippe Labro : l’Élysée a choisi la date d’anniversaire de la loi de 1905, le 9 décembre ! Et l’on a vu président, anciens présidents, ministres, personnalités de la gauche (qui pour la plupart haïssaient Johnny) réunis dans une église, assistant à une messe au pied d’un crucifix. Remercions Johnny et Lætitia pour ce grand moment de reconnaissance des racines chrétiennes de la France !

On n’a pas interrogé le peuple resté dehors autour de La Madeleine sur ses opinions politiques. Mais l’Élysée savait que, majoritairement, ce n’était pas celui qui a voté Macron. Il fallait donc empêcher une récupération par Marine Le Pen. Elle n’a pas eu le droit de s’associer à l’hommage général, tellement français par sa spontanéité et son émotion. L’Élysée a dit que c’était à la demande de la famille, mais des membres de la famille disent que la décision leur a été imposée. C’est ce qui est le plus vraisemblable, car la liste des personnalités politiques invitées a bien été établie par l’Élysée et l’on peine à croire que ce soit Johnny qui ait exigé l’exclusion de Marine !

« On aurait soustrait de cette innombrable foule ceux qui avaient dans leur vie voté en faveur du FN, elle aurait été sensiblement réduite. Devant La Madeleine, ce n’était pas majoritairement l’esprit des beaux quartiers qui paradait mais le cœur d’un peuple qui trouvait précisément dans ce chagrin universel un lien, un bonheur déchirant qui détruisaient les fractures et les antagonismes classiques, habituels, étriqués. Mais il convenait tout de même que le tristement correct frappât » (Philippe Bilger).

L’Imprécateur