Étonnante, cette sale manie des socialo-communistes de fouiller dans les archives à la recherche de quelques causes oubliées à exhumer pour pouvoir imposer aux Français toutes les joies de la repentance.
Mais à trop jouer à ce jeu, ils pourraient avoir des retours de bâton.
La pépite du jour
Les 257 kg d’or volatilisés au tribunal de Cayenne il y a une dizaine d’années n’ont toujours pas été retrouvés !…
De passage en Guyane en décembre 2013, Hollande avait promis que l’or de la Guyane profiterait désormais autant au peuple premier du pays (les Indiens) qu’aux colons de toutes couleurs, venus ensuite piller le pays pour certains, l’exploiter pour la majorité.
Les Indiens ont naïvement cru le président et, aujourd’hui, ils aimeraient bien que la Garde des Sceaux, Madame Nicole Belloubet, leur explique pourquoi la lumière n’est toujours pas faite sur la disparition mystérieuse d’environ 257 kg d’or de contrebande stockés au greffe du tribunal de Cayenne.
Où sont les pépites ?
À 36.000 € le kg au cours actuel, les 9,2 millions d’euros que cela leur apporterait pourraient leur permettre de commencer à soigner les méfaits de l’orpaillage sur leur santé.
C’est une vieille histoire et, comme vous ne connaissez pas forcément l’histoire de l’or en Guyane, la voici résumée.
La première richesse économique de la Guyane, c’est l’industrie spatiale avec la base de Kourou.
La seconde, c’est l’or.
Pas beaucoup d’or : sur les 2.250 tonnes produites dans le monde annuellement, la Guyane n’en produit officiellement que 3 tonnes en moyenne annuelle. Pourtant, le territoire présente un important potentiel de développement, et les professionnels estiment que le sous-sol permettrait d’extraire 15 à 20 tonnes d’or, peut-être plus.
Reste que la Guyane doit fait face au problème de l’exploitation illégale… et surtout celui des mines clandestines qui attirent les orpailleurs du Brésil ou du Surinam voisins.
Les conditions d’extraction posent des problèmes humains et environnementaux. Le mercure et le cyanure empoisonnent les hommes comme la forêt. « Il y a bien sûr un Code Minier, un schéma d’exploitation et une fiscalité sur l’or en refonte totale. Mais les orpailleurs sauvages s’en fichent ».
Donc, 3 tonnes officiellement déclarées par une trentaine de petits producteurs locaux.
Mais entre 10 et 15 tonnes extraites clandestinement par 10 à 15.000 orpailleurs immigrés du Brésil et du Surinam, dans de mauvaises conditions techniques et qui polluent énormément.
Christiane Taubira connait bien l’or. Quand elle était députée de Guyane, Lionel Jospin lui avait demandé un rapport sur le sujet (« L’or en Guyane : éclats et artifices », décembre 2000, 157 pages, La Documentation Française).
Elle le connait et elle l’aime bien aussi. Sauf rares exceptions, elle ne porte que des bijoux en or. C’est son droit.
« C’est tout d’abord la production [d’or] elle-même dont le volume réel est inconnu » écrit-elle. Et elle a raison. « Une partie de la production guyanaise clandestine serait incorporée dans les statistiques d’exportation ; les producteurs (légaux et/ou illégaux) peuvent vendre leur or à des comptoirs aurifères sans déclaration fiscale… Des importations clandestines d’or en provenance du Surinam ou d’autres États voisins auraient lieu. Les autorités du Surinam considèrent que seule une partie minime de l’or produit au Surinam leur est vendu officiellement. »
(source : www.terresdeguyane.fr)
Cependant, le plus gros de la production clandestine part vers le Brésil où il est « blanchi » en étant enregistré comme production brésilienne dès la première ville frontière, sur le fleuve Oyapock.
Tout cela est clandestin. Les travailleurs sur les sites d’orpaillage sont payés en poudre d’or et paient leur nourriture, leurs bières et les putes brésiliennes que les patrons mettent à leur disposition en poudre d’or (5 gr la passe). Les patrons paient l’essence et le mercure qu’ils achètent à des commerçants guyanais en poudre d’or dont une partie finit par arriver chez les bijoutiers de Cayenne. « Tout s’y paie en or », déclarait en 2015 le colonel de gendarmerie Didier Laumont. Le préfet de Guyane, Denis Labbé, confirme : « Il n’y a pas d’autre monnaie d’échange sur les chantiers. »
La Guyane est un pays peu peuplé, environ 250.000 habitants. Cayenne est une petite capitale. Tout se sait. Et quand une femme de la bonne société va acheter des bijoux en or chez un bijoutier fraudeur, toute la ville est au courant. Mais l’omerta protège généralement la coupable, sauf si elle est « zoreille » (Française de souche) et/ou haut fonctionnaire. Claire Lanet, procureur de Cayenne en a fait l’expérience quand elle a été soupçonnée d’avoir informé ledit bijoutier qu’une procédure était en cours contre lui et qu’il a quitté aussitôt le pays pour disparaître…
La police, la gendarmerie, et, depuis l’opération « Harpie » lancée par Sarkozy, les militaires, cherchent des sites d’orpaillage clandestins. Quand ils en trouvent, ils y saisissent l’or en poudre.
Environ 10 kg d’or par an : c’est très peu par rapport aux dix tonnes ou plus d’or clandestin. L’explication couramment avancée est celle de la difficulté du terrain. Mais l’universitaire Gérard Police qui a enquêté, y voit une volonté étatique : « La répression est volontairement limitée. Les militaires auraient les moyens d’intervenir, si on leur en donnait l’ordre… Mais l’État français préfère passer sous silence le pillage de la Guyane française… En 2008, on avait vu les prémices d’une coopération franco-brésilienne sous les traits d’un accord bilatéral de lutte contre l’orpaillage illégal mais ce texte est resté lettre morte, les parlementaires brésiliens ne l’ayant toujours pas ratifié. Il faut dire que sur la question de l’or guyanais, Paris et Brasília s’accommodent plutôt bien de ce statu quo ».
Les échanges commerciaux avec le Brésil représentent plusieurs milliards d’euros par an. On ne va pas les sacrifier pour quelques millions d’or guyanais ! Il y a donc un grand flou artistique sur les statistiques et la circulation de l’or.
150 kg d’or s’envolent en 2008 dans la forêt amazonienne
L’or saisi est stocké par la Douane au greffe du tribunal de Cayenne.
En 2008, il y en avait ainsi 150 kg. Et… pfuiiit ! Un jour, cet or a tout bonnement disparu !
Quand de l’or disparaît, la population ne peut s’empêcher d’imaginer que les gendarmes se mettent du métal jaune dans la poche. Et quand un gendarme est mis en examen et écroué (comme Patrick Melara), la rumeur redouble de vigueur.
On a donc suspecté les gendarmes, mais l’enquête a montré qu’ils n’étaient pour rien dans la disparition de l’or du tribunal.
Qui donc est au courant de tous les mouvements et décide d’expédier l’or en France ? − Le procureur de la République.
Les soupçons se sont donc reportés en 2009 sur la procureur en poste à Cayenne jusqu’en 2008, Claire Lanet. Mais avant qu’elle ait pu être inquiétée, elle fut opportunément mutée en Nouvelle-Calédonie, comme ça…
Une procédure exceptionnelle pour un haut fonctionnaire. Normalement, après un séjour outre-mer, ils rentrent en France et ne sont pas envoyés sur une autre destination outre-mer, sauf quand il y a coup de pouce politique.
Finalement, la magistrate n’a jamais été inquiétée par la justice. L’instruction a été ouverte à Cayenne, mais le dossier a fini par être dépaysé à Paris et il y aurait, dit-on, disparu. « On a voulu enterrer l’affaire », tranche une source judiciaire.
Qui donc a bien pu faire ça ???
Et encore 107 kg !
L’or clandestin saisi a continué d’être entreposé au tribunal. 107 kilos ont encore disparu. Et là, impossible de soupçonner Claire Lanet…
Les soupçons des Guyanais se portent sur une autre personne bien placée pour savoir comment l’or sort du tribunal et disparaît.
C’est pourquoi Avaaz.org avait lancé une pétition « présidentielle » en 2010 pour défendre les derniers 1.500 amérindiens Wayanas et Tekos, victimes de l’orpaillage. Et les défenseurs locaux de ces peuples fragiles ont interpellé le président de la République lors de son passage à Cayenne en décembre 2013 : « Vous avez déclaré le vendredi 13 décembre 2013 à la mairie de Rémire-Montjoly en Guyane, en présence des élus de Guyane… (que le bénéfice de l’or devait en partie revenir aux Indiens) Aussi, Monsieur le Président, j’ai la question toute simple suivante : “OÙ SONT LES 107 KILOS D’OR RÉCUPÉRÉ CHEZ LES ORPAILLEURS CLANDESTINS QUE VOTRE MINISTRE DE LA JUSTICE À RAPATRIÉ EN HEXAGONE ?”
L’or en pépites est rare en Guyane. Les grands volumes viennent de l’or alluvionnaire trouvé dans la boue des rivières.
Les Guyanais ont raison : 150 kg en 2003, 107 ensuite disparaissent du tribunal de Cayenne et personne dans le corps judiciaire ne saurait où ils sont ?
Mesdames l’ex-procureur en Guyane, l’ex-ministre de la Justice ex-députée de Guyane et l’actuelle ministre, faites un effort de mémoire s’il vous plait : les Indiens, malades de l’or, en ont besoin !
Et pendant que vous y êtes, dénoncez celui ou celle qui a donné l’ordre à la Préfecture de Guyane de ne plus publier de rapport sur l’impact environnemental de l’orpaillage clandestin.
L’Imprécateur
31/01/2018