La presse et les commentateurs politiques se gargarisent du 1,9% de croissance de la France en 2017. Ils répètent à l’envi que c’est « le meilleur chiffre depuis des années ». C’est exact si la comparaison est effectuée est faite avec le quinquennat Hollande qui fut catastrophique tant pour la croissance que pour le niveau de chômage.
LE TRAFIC DE DROGUE BIENTÔT DANS LE PIB !
Mais ce résultat est franchement mauvais si on le compare à celui des autres pays de l’Europe (croissance moyenne : 2,5%), et si l’on tient compte des petites astuces des économistes-fonctionnaires de l’INSEE pour le gonfler. La dernière de ces astuces, ils n’ont pas eu le temps de l’intégrer dans leur calcul pour atteindre le chiffre symbolique de 2 % , mais elle sera utilisée pour le calcul de la croissance 2018 : c’est d’intégrer le chiffre d’affaires du trafic de drogue dans le calcul du PIB.
Pourquoi pas celui de la prostitution, des quêtes dans les églises et les mosquées ou encore l’argent de poche des gamins ?
C’est pire encore si l’on met ces ridicules 1,9% en regard du classement mondial1 dans lequel 4 pays dépassent 10% de croissance et 46 dépassent 5%. La France est au 127ème rang sur 140 pays en croissance !
20 pays ont eu en 2017 une décroissance avec en tête le Venezuela (MOINS 19%) qui applique la politique économique que préconisent les Insoumis de Mélenchon dont le monde entier, excepté lui, sait qu’elle ne peut produire que de la misère et du chômage de masse.
MALGRÉ LA PROPAGANDE DES MÉDIAS… USA, RUSSIE, POLOGNE EN FORTE CROISSANCE !
Il est normal que l’on trouve devant la France des pays africains qui partent de très bas, ou des pays occidentaux et asiatiques connus pour leurs performances économiques permanentes, Suisse, Luxembourg, Allemagne, Norvège, Chine et quelques autres. Il est plus surprenant de découvrir dans le lot des + de 5% de croissance en 2017 des pays dont la presse dominante, nos énarques et notamment le président se moquent et les critiquent à longueur de discours ; les États-Unis de Trump, la Pologne2, la Russie de Poutine, l’Iran et la Corée du Nord.
Le plus intéressant dans ce constat, est qu’il s’agit de quatre régimes économiques radicalement différents dans leur manière d’aborder l’économie, ce qui montre que le succès économique ne réside pas uniquement dans le choix libéralisme/socialisme, finance internationale/finance islamique ou régime autoritaire/économie libre, mais dans la façon et l’intelligence avec laquelle les dirigeants résolvent les problèmes et surmontent les difficultés qu’ils rencontrent dans leur gestion nationale. Car si les Etats-Unis bénéficient d’un avantage de masse et de puissance, la Pologne sanctionnée par l’Europe, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord sous embargo international, se révèlent plus performantes, et de loin, que la France et son lot d’énarques aussi prétentieux qu’incompétents en économie. Ce que je répète depuis des années.
UNE CROISSANCE MIEUX REPARTIE
Les experts de l’OCDE pronostiquent une augmentation du produit intérieur brut (PIB) mondial de 3,6% en 2017 et de 3,7% en 2018. Une amélioration conjoncturelle « de plus en plus synchronisée entre les pays », souligne l’OCDE. Autrement dit, des pays riches aux économies émergentes et en développement, tous les grands blocs économiques y prennent part, renforçant d’autant le mouvement. Alors Monsieur Macron pourrait-il nous expliquer pourquoi la France n’a réalisé que 1,9% de croissance en 2017 et, selon l’OCDE, ne fera pas mieux en 2018 ? Elle est tirée par l’économie mondiale et serait incapable d’arriver à la moyenne ?
Cela dit, on trouve dans la littérature médiatique des chiffres qui donnent à penser que certains les « aménagent » pour ne pas choquer la bienpensance et mériter leurs subventions. C’est ainsi que Le Monde, dans un article publié le 28 novembre 2017 ne crédite la Russie que de 1,9% de croissance en 2018 et pronostique 1,5% pour 2019. Hors de question que Poutine obtienne de meilleurs scores que Macron et si la France ne faisait que 1,7% en 2018 et encore moins en 2019, l’honneur serait sauf !
ET COMME HOLLANDE : PAS DE RÉFORMES !
Nos dirigeants voulaient être jugés sur leurs résultats, ils vont l’être. Car les causes et les solutions pour échapper à l’échec sont connues : accomplir les réformes de fond que les autres ont su faire. Et la clé de base se trouve dans une réforme profonde du statut de la fonction publique, de l’embauche à la retraite en passant par le parcours professionnel. Même Cuba s’y est mise. Mais il n’en est toujours pas question en France où le gouvernement se congratule de petites réformettes à la petite semaine. Un gouvernement qui devrait aussi réfléchir à cette observation de l’OCDE : « Malgré la baisse du chômage, les salaires – et plus spécialement ceux du bas de l’échelle – progressent très modestement dans la plupart des grandes économies. Une anémie qui dure depuis une décennie et alimente le mécontentement populaire ». Une OCDE qui s’inquiète aussi « À moins de mettre sérieusement le cap sur les réformes… la croissance (pourrait) retomber comme un soufflé dès 2019« .
LA DÉPENSE PUBLIQUE TOUJOURS AU PLUS HAUT
Dans « Révolution » Emmanuel Macron affirmait la nécessité de baisser nos dépenses publiques à 49% du PIB, moyenne de la zone euro, et ajoutait : « nous pouvons le faire ». C’eût été un bon début. Mais a-t-il mis en œuvre ce qu’il fallait pour le faire ? Il préfère passer son temps à recevoir somptueusement les plus riches de ce monde.
JUPITER OU LOUIS XIV À VERSAILLES OU À DAVOS EN ANGLAIS POUR FAIRE CHIC, ET EN FRANÇAIS POUR FAIRE « SOCIAL » !
Lundi 22 janvier, il a reçu à Versailles, souper organisé par l’équipe du chef Ducasse, les 140 chefs des entreprises les plus riches du monde. Seize ministres étaient présents, mais l’événement s’est passé à huis-clos « On n’a rien à cacher, mais on ne parle pas de la même manière quand la presse est là » s’est justifié l’Élysée. C’est ça la transparence à la mode Macron !
Il y avait Coca-Cola, Goldman Sachs, UPS, JP Morgan, Alibaba, Rolls-Royce… et évidemment les « GAFAS », Facebook, Google, etc. / tous les copains de Macron.
Macron n’a utilisé que l’anglais, pour lui cela va de soi. De Gaulle ou Mitterrand n’y auraient pas même pensé. Leurs successeurs n’auraient pas osé, pas voulu… ou pas pu (pour certains). Chirac, qui parlait couramment l’anglais-américain (études aux USA) avait beaucoup de défauts, mais refusait de céder aux mode et pression anglophones et défendait avec une vigueur sincère la francophonie ou simplement la langue française dans les réunions internationales. Il avait à Bruxelles claqué la porte du Conseil européen pour protester contre le discours que prononçait en anglais Ernest-Antoine Seillière, représentant du patronat français.
Que Macron parle en anglais dans une réunion privée, soit, mais Macron a récidivé en anglais à Davos le lendemain, parlant en anglais et « en même temps » (il alternait) en français, ce qui donne un parfait exemple du double langage dans lequel Macron excelle et que l’on appelle la « langue des maîtres »3.
https://www.dailymotion.com/video/x6dox2i
Elle repose sur une logique binaire au fond très ancienne, déjà à l’œuvre dans la novlangue totalitaire décrite par Orwell. Elle consiste à utiliser le même vocabulaire pour parler de tout avec des mots abstraits ou des grands mots dont le sens n’est jamais précisé. Macron, l’ex-théâtreux, « aime la performance orale… (et) évite le fond, dans un style télévangéliste » (Cécile Alduy, Ce qu’ils disent vraiment).
À Davos, en anglais, Macron a défendu la mondialisation et le grand capital insistant sur « il nous faut plus de capital pour financer nos projets ». « En même temps », en français il disait « il faut plus de social, la croissance économique n’est pas une fin en soi ». Double langage ? − Non, dans cette grande entreprise de piratage de la réalité, Emmanuel Macron pratique la logique bien connue de Chirac : plus c’est gros, mieux ça passe. Du pur Macron !
Est « coopératif » celui qui imite le modèle français, quand bien même ce modèle ne fonctionne pas et condamne toute croissance. Est « passager clandestin » celui qui demande à ses citoyens de se retrousser les manches et de se mettre au travail comme le fait la Pologne.
La Pologne refusant de coopérer avec la France est un « passager clandestin » en Europe.
L’Imprécateur
01/02/2018
1 : https://fr.tradingeconomics.com/country-list/gdp-annual-growth-rate
2 : Que reproche Macron à la Pologne ? La France a fait le choix de faire peser sur le travail des prélèvements d’environ 80% pour financer des millions de chômeurs, d’inactifs, de migrants, chapeautés par une épaisse couche de bureaucrates improductifs. Elle est la seule, dans le monde industrialisé, à aller aussi loin dans la protection. Dans le langage macrônien, elle est donc entourée en Europe de « passagers clandestins » qui déploient des « stratégies non-coopératives ».
3 : La langue des maîtres : Voir https://www.legrandsoir.info/la-langue-des-maitres-et-sa-fabrique.html