Dites donc… c’est qu’elle aura bientôt 86 ans, la mère Cresson !
Vous vous rappelez Édith Cresson ? Elle a été la seule femme Premier Ministre de l’histoire de France.
C’était sous Mitterrand, en 1991 : 11 mois qui valurent des siècles en termes de bénéfices pour la patrie des Droits de l’Homme.
Et l’État, c’est-à-dire (en théorie et en tous cas chaque fois qu’il faut mettre la main à la poche) « vous et moi », risque, compte-tenu de l’allongement de « l’espérance » de vie de ladite Édith, d’en avoir pour un moment encore à détourner des fonds publics au profit d’une caste de profiteurs qui ajoutent cette ultime particularité à leur besace de menteurs, tricheurs, truqueurs, faussaires et comédiens en tous genres.
Pour ce qui est de la mère Cresson, les honnêtes gens sont d’avis que les sommes que dépensent les Français pour son petit confort bourgeois sont une sorte de loyer pour l’utilisation de son logement à des fins de complot entre deux crapules historiques qui s’y rencontrèrent en octobre 1980 pour mettre au point la meilleure manière d’éjecter de l’Élysée une autre crapule qui espérait y prolonger son premier séjour présidentiel de 7 ans (1).
Il y a le loyer de son appartement, d’une part, et la reconnaissance des Français d’autre part. Car tout ce que leur coûte l’octogénaire, compte tenu du bien qu’elle a fait à la France lors de son éphémère passage à Matignon, les Français le lui doivent bien. Il faut se souvenir que si elle n’est restée que si peu de temps à Matignon, c’est pour ne pas donner de mauvaises habitudes aux Français qui, avec tout ce qu’elle faisait pour eux, seraient très vite devenus de vrais enfants gâtés.
Sur un plan plus général, plus théorique et plus institutionnel, cela fait plaisir de voir que les personnes âgées ne sont pas abandonnées par l’État.
Surtout après un labeur aussi harassant que pénible de 11 mois à l’Hôtel Matignon. Et pas comme femme de ménage !
La mère Cresson a donc 85 ans, et l’État a d’infinies douceurs pour elle (et pour d’autres, rassurez-vous) !
27 ans après son départ de Matignon, l’État dépense encore 43.780 € par an pour son personnel et ses déplacements.
Aujourd’hui âgée de 85 ans, elle est bien évidemment à la retraite. Et pourtant, en tant qu’ancien Premier Ministre, l’État prend en charge le coût de sa voiture de fonction et le salaire d’une assistante. C’est bien naturel, puisque, dans l’indifférence générale, l’État finance encore les anciens Premiers Ministres dont il assure aussi la sécurité − à défaut d’assurer celle des Français − par une garde policière de leur domicile privé.
C’est le Secrétariat Général du Gouvernement, un service dépendant de Matignon, qui gère les petits privilèges des anciens Présidents de la République et Premiers Ministres. Au nom de la transparence et du droit d’accès aux documents administratifs, garanti à tous citoyens par une loi de 1978, le détail de ces frais a notamment été évoqué par le très pieux Médiapart. Pour savoir de combien les Français sont rackettés au profit des « meilleurs d’entre eux » (les Excellences, donc) demande doit en être faite au Secrétariat Général du Gouvernement, et sans réponse positive de sa part, il faut alors saisir la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs), laquelle rend un avis favorable (ou non) à la communication de ces documents.
S’agissant d’Édith Cresson, pour l’année 2014, voici donc la douloureuse que vous avez solidairement subie, mes chers compatriotes :
- L’État a dépensé 33.817 € pour rémunérer son « assistante » (une assistante : pour quoi faire ?).
- Elle dispose également d’une voiture de fonction, achetée 44.467 €.
- Quant aux frais d’entretien de sa voiture de fonction, l’État a déboursé 4.233 € en 2014, ainsi que 5.189 € de carburant et 541 € pour l’assurance.
Au total, donc, hors coût d’achat du véhicule, l’État a donc dépensé 43.780 € sur l’année.
Sachant, bien évidemment, qu’elle touche aussi les retraites liées à ses nombreux ex-mandats (maire, député, commissaire européen)…
Question : est-ce bien raisonnable de continuer à financer une voiture et une assistante à une octogénaire sous prétexte qu’elle a été Premier Ministre il y a 27 ans (pendant 11 mois) alors qu’on mégote à chaque Français le moindre droit sur son patrimoine ou les revenus de son travail ?
Et c’est pareil pour tous les anciens Premiers Ministres !
C’était le quart d’heure de vérité pour vous aider à mieux comprendre comment est utilisé votre argent et pourquoi il en faut tant…
Voilà peut être pourquoi il fallait augmenter la CSG sur les retraites !…
(1) En octobre 1980, 7 mois avant l’élection de mai 1981, un dîner secret fut organisé entre Mitterrand et Chirac chez Edith Cresson. Chirac annonça à Mitterrand estomaqué qu’il fallait « tout mettre en oeuvre pour battre Valéry Giscard d’Estaing », le président sortant étant, à ses yeux, un « danger pour la France ».
Comme nous le savons, Chirac, qui n’était pas à une trahison près, tînt parole, infligeant à la France, pour des motifs personnels, 14 ans de mitterrandisme dont nous ressentons encore aujourd’hui les funestes conséquences.
Pour plus d’informations sur ce dîner, lire cet article du Point.
Alexis Céron
11/02/2018
Pour complément d’information, Édith Cresson est l’heureuse propriétaire d’un château à Saint Sylvain d’Anjou, au cœur d’un domaine de 5 hectares. La châtelaine y a subi, en 2013, quelques problèmes de voisinage avec des manants (des roms, semble-t-il) qui venaient régulièrement souiller son parc.