Le projet macrônien du premier ministre de limiter la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire fait la joie des écolos-bobos qui zigzaguent en vélo ou en trottinette électrique sur les trottoirs en bousculant les piétons, et se croient dispensés de respecter le code de la route. D’où le nombre important d’accidents mortels causés ou subis dont ces simples d’esprit sont les fauteurs ou les victimes consentantes.
Il fallait quelque chose pour calmer la colère des Verts ulcérés par la décision présidentielle de construire de nouveaux réacteurs nucléaires. Les automobilistes, éternels boucs émissaires de tous les maux de la société, sont une fois de plus mis à contribution. Pourtant, ces réacteurs nucléaires seront indispensables pour alimenter les millions de voitures électriques que prévoit Hulot à un horizon qu’il veut proche.
L’argument avancé est toujours le même : « la vitesse tue » et il faut en « protéger » les automobilistes, les piétons et les motards, mais aussi les cyclistes, les rollers et les trottinettes électriques qui divaguent impunément sur les routes.
Or, les statistiques sont claires. Les routes sur lesquelles la circulation est la plus rapide, autoroutes et 2×2 voies sont de loin les plus sûres (6% des accidents mortels). L’Allemagne, où la vitesse est libre sur les autoroutes, à moins d’accidents mortels que la France. Les pays où la vitesse sur réseau secondaire est de 100 km/h en ont moins aussi. Le Danemark a relevé la vitesse de 80 à 90 sur les routes, de 110 à 130 sur les autoroutes et la mortalité à continué à baisser. En Angleterre la moitié des radars a été désactivée et la vitesse sur des routes bien plus étroite et sinueuses qu’en France remontée à 97 km/h, et la mortalité a baissé aussi.
De plus, on l’a sans doute oublié, une expérience de vitesse limitée à 80 km/h a déjà eu lieu en France en 2016-17, à la demande de Manuel Valls, sur le réseau routier de la Loire-Atlantique (RN151, RN7 et RN57), et elle n’a produit aucune diminution de la mortalité. Par contre, le secteur concerné ayant fait l’objet de travaux d’amélioration en début d’année 2017, peu de temps après la fin de l’expérimentation à 80, la mortalité y a aussitôt baissé. Ce résultat politiquement incorrect a été passé sous silence par le gouvernement et minimisé par la presse : « Cette expérience a pris fin depuis juillet 2017 et aucun résultat n’a été divulgué… Faisant rapidement une prudente marche arrière, Manuel Valls… » (Le Point, 24/11/2017)
Le lien entre la mortalité et l’état plus ou moins bon du réseau routier est évident. Celui entre la vitesse et la mortalité ne l’est pas. Problème pour l’État, c’est lui qui est responsable du budget alloué aux travaux routiers, qui a encore baissé en 2017.
Depuis 2010, le budget des travaux publics routiers a chuté de 30%. « Faute d’investissements, l’état du réseau routier français a dérapé », titrait L’Expansion-L’Express le 18 décembre 2017. Pour rénover ses rails et ses routes, la France est dans « une impasse financière » selon les termes du ministère des Transports.
La solution ? En bons énarques, Macron et Philippe l’ont trouvée tout de suite : instaurer une nouvelle vignette « pour renflouer le budget d’entretien du réseau routier » estimé entre 3 et 5 milliards d’euros. En même temps, les recettes fiscales sur les carburants, les cartes grises et les contrôles techniques ont été sérieusement augmenté.
Depuis dix ans, les routes secondaires se dégradent…
D’où l’augmentation des accidents mortels, alors que les recettes fiscales sur l’automobile sont trois fois supérieures aux dépenses pour l’entretien du réseau routier. Et si le réseau autoroutier est en bon état et ne cause que peu d’accidents, alors qu’il assure 60% du trafic (48% il y a vingt ans), c’est que sa gestion est assurée par des sociétés privées. Il est plus facile et moins coûteux de dire « roulez plus lentement et vous aurez moins d’accidents » que de réparer les routes endommagées.
La majorité des accidents mortels se concentre sur les routes secondaires hors agglomérations, la Sécurité routière relevait justement que « 2188 personnes y sont décédées sur les 3477 recensées sur l’ensemble du réseau routier français en 2016 ». Or, ce n’est pas là que l’on roule le plus vite, ni que l’on roule le plus, moins de 40 % du trafic, mais 60 % des morts à cause de la défaillance de l’État.
Principales causes d’accidents mortels
Et cela est du essentiellement aux autoroutes, aux 2×2 voies, et à l’amélioration des voitures par le progrès technique : pneus à carcasse radiale, suspensions, ceintures de sécurité, éclairage, coques autoporteuses remplaçant les châssis-poutres, freins à disques, etc. L’État et ses réglementations contraignantes et pénalisantes n’y sont pour rien ou presque.
Alors… pourquoi cette propagande mensongère, de caractère totalitaire, sur la dangerosité de la vitesse ?
Jean-Louis Couvert du blog Le Souverainiste voit d’abord dans cette persécution par les autorités publiques des automobilistes qui roulent « vite », alors qu’ils possèdent généralement des voitures dont la puissance et le niveau de sécurité le leur permettent sans risque, la volonté de briser leur virilité affichée. « Comme les autres expressions de la virilité, la conduite automobile rapide est un arbitrage intérieur entre le goût du risque… et la maîtrise d’une pulsion. Cela réclame une éducation… propre à faire naître la capacité au choix et au libre-arbitre, c’est-à-dire l’apprentissage de la responsabilité ».
C’est la raison pour laquelle certains constructeurs offrent à l’acheteur d’une grosse cylindrée un stage (sur piste) d’apprentissage à la conduite rapide pour qu’il apprenne à modifier son comportement, à anticiper, à bien estimer la vitesse à laquelle il peut aborder un virage serré, à calculer une distance de freinage. Certains conducteurs font d’eux-mêmes l’effort, souvent avec l’aide d’un club, de suivre des stages de conduite sur revêtement glissant ou terrain accidenté. C’est la raison pour laquelle les conducteurs de grosses voitures sont moins fauteurs d’accidents (source : compagnies d’assurances) que le commun des mortels. Ils font le nécessaire pour traiter par anticipation les causes d’accidents par la maîtrise de leur virilité (les femmes « rapides » aussi), alors que les fonctionnaires de la sécurité routière ne cherchent qu’à traiter leurs conséquences par la répression et la sanction financière.
L’efficacité des conducteurs rapides vient de ce qu’ils ont développé leur sens de la responsabilité en exerçant leur liberté individuelle. Et ça, l’État totalitaire n’aime pas !
Alors, il fait tout pour briser cette liberté et cette virilité. C’est ce que démontre J.L. Couvert : « Les limitations de vitesse obéissent à un sentiment castrateur ». Elles sont une camisole contre les tempéraments actifs, un carcan de l’esprit d’initiative, un antidote à la manifestation de la responsabilité du citoyen, toujours dangereuse pour l’État.
La dévirilisation est à l’ordre du jour de la dictature mondiale qui se met en place par petites touches en utilisant le féminisme totalitaire (#dénonce…), le mouvement « écologiste » et des dizaines d’associations grassement subventionnées, sectaires, manipulées avec subtilité par des gens placés plus haut dans la hiérarchie des pouvoirs qui utilisent discrètement les conséquences macro-sociales de la féroce répression routière pour s’enrichir. Ce sont les compagnies d’assurances qui ont créé la Prévention routière en 1949. Croyez-vous que ce soit désintéressé ? Et l’État qui a créé dans la foulée en 1972 un Comité Interministériel de la Sécurité, puis en 1982 une Direction de la Sécurité Routière et les a fait passer de la tutelle du Ministère des Transports (qui avait une action préventive) à celle du Ministère de l’Intérieur (répressif) et augmente sans cesse le nombre des contraventions et leur coût, croyez-vous que ce soit par désintéressement et souci de protéger les automobilistes comme il le prétend ?
« Les limitations de vitesse, mais aussi les entraves à une circulation naturelle, fluide, élégante, efficace que sont les îlots, les chicanes, les gendarmes couchés, les couloirs séparés inutiles (ou réservés, la plupart du temps vides)…
« Sur une autoroute embouteillée d’Aix-en-Provence, le couloir réservé aux bus en voit passer un toutes les dix minutes environ.
» […] les vélos à contre-sens et de fait insoumis au Code de la Route, les feux désynchronisés et multipliés, les ronds-points abusifs (la France a créé, à elle seule, plus de la moitié des ronds-points d’Europe), procèdent du même désir d’encadrement… Que cache ce compte à rebours des points qui disparaissent, automatiquement sans recours réel, sans le sentiment indispensable de la justice ? Il faut que ce qui était un citoyen devienne un sujet, marqué par la crainte qu’inspire « le système ». Mis en condition psychologique, étranglé, l’homme baisse le front, il maugrée contre le pouvoir, mais… infantilisé, il intègre l’inutilité de la révolte… et finit par admettre la normalité des chaînes qui l’entravent ».
C’est alors que l’État tombé entre les mains malveillantes des mondialistes, peut tranquillement donner à des milices privées le soin de traquer au radar les automobilistes pour les rançonner. Il joue citoyen-contre-citoyen, chacun bientôt espionera son voisin de route, il y aura un site gratuit de dénonciation des conduites déviantes, avec en plus un crédit d’impôt pour les plus zélés collabos.
Orwell au volant
Déjà l’État subventionne les recherches sur « la voiture autonome » qui nous dépossèdera totalement de la conduite qualifiée par les ayatollahs de la Sécurité Routière de « socialement dangereuse ».
D’abord sur les autoroutes balisées par l’électronique où chacun suivra l’autre à vitesse réduite et constante. « Comme dans ces usines robotisées où des chariots dansent un ballet hypnotique, passionnant. Sauf que les colis ce sera nous ».
Ainsi l’État totalitaire saura enfin et toujours à la seconde près où nous sommes, où nous allons, combien de temps nous y avons passé et avec qui, et ce que nous avons dit, puisque la voiture enregistrera nos conversations. Si nous tenons des propos non-autorisés (fake news en « globish english présidentiel ») sur le président ou le gouvernement, nous serons immédiatement emmenés par la voiture vers le commissariat le plus proche pour y être sanctionnés puis conduits au centre de rééducation et de récupération de points le plus proche, sans possibilité de faire changer la direction prise par la voiture autonome dirigée par l’État.
Nous serons enfin arrivés comme Orwell l’avait prédit.
L’Imprécateur
17/02/2018