Déjà, dans les années 1960, la réputation de l’UNEF comme cage aux folles et trappe à filles était connue. Des amis(e)s étudiants s’y étaient inscrits et me racontaient qu’il ne fallait ni tourner le dos, ni se faire piéger seul ou seule quand on se trouvait dans le bureau d’un dirigeant. À l’époque, qui n’était pas celle que nous vivons, faite de transparence, de morale socialiste de bénitier et de délation, la drague un peu excessive donnait lieu à des commentaires grivois et la majorité des filles en riaient, plus souvent flattées que fâchées.
Le plus drôle, c’est que le syndicat UNEF accusé de viols a soutenu le Festival afro-féministe « interdit aux Blancs » pour la protection des femmes de couleur :
Je me souviens d’une amie qui, remontant la rue Soufflot vers la Faculté, me voyant attablé à un café (entre deux cours) vint m’y rejoindre pour me dire « J’étais à l’UNEF. Untel m’a donné rendez-vous pour discuter de mon dossier, ben le s… ! Il avait les mains baladeuses. Quand il a exagéré, je l’ai giflé et il s’est calmé, mais maintenant je crois que je peux faire une croix sur ma chambre à la Cité Universitaire ». Notez le « quand il a exagéré ». Traduction : « il était mignon et s’il s’y était pris gentiment, peut-être que… » mais il a commis l’erreur d’exagérer. Moi j’étais à la Corpo de Droit, non parce que j’étais lepéniste, mais parce qu’ils défendaient l’Algérie Française.
La rumeur sur des comportements glauques à l’UNEF a toujours couru, mais « chez ces gens-là, Monsieur, on ne cause pas » comme chantait Jacques Brel. Il a fallu cinquante ans pour que le scandale éclate. Le journal Libération a révélé lundi dernier les témoignages de seize jeunes femmes se déclarant victimes d’anciens dirigeants du syndicat étudiant UNEF.
Mais il n’est pas le premier, en novembre dernier, Le Monde publiait une tribune de 83 signataires décrivant l’UNEF comme « un haut lieu de violences sexuelles et sexistes ». Il a fallu attendre que le Parti Socialiste soit moribond pour que Le Monde et Libération tirent sur l’ambulance. Avant, ils n’auraient jamais osé. Maintenant, c’est Macron qu’ils ménagent. Quand on reçoit seize millions de subventions par an… Les médias officiels jugent souvent opportun de s’autocensurer pour mieux pérenniser un système qui leur est largement favorable, comme le déclarait très justement Robert Ménard.
L’UNEF a toujours été la pouponnière de la gauche, et tout particulièrement du Parti Socialiste. C’est là qu’ils apprennent la langue de bois, les codes langagiers, gestuels et vestimentaires qui permettent de reconnaître les « amis », « camarades » faisant trop « coco », à rédiger des tracts, à prendre la parole en public, à organiser des manifs.
C’est là aussi qu’ils apprennent à se gaver d’argent public sans jamais avoir travaillé ni à la fac ni ailleurs, les diplômes étant attribués presque automatiquement à l’ancienneté, ou par des professeurs, voire même des secrétaires de faculté, acquis à la gauche. Les gros salaires sont distribués par l’annexe sociale de l’UNEF (la MNEF) en fonction du volume des subventions que l’État déverse à gogo, les cotisations des adhérents étant un apport marginal.
Que l’on se souvienne des licences d’histoire de Manuel Valls et Benoît Hamon : « Benoît Hamon, le ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a obtenu une licence d’histoire à l’université de Brest, après être devenu membre de l’UNEF et président des MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes) ».
(https://www.orientation-education.com/article/les-diplomes-des-ministres-du-gouvernement-valls).
« Au MJS, à l’UNEF ou à la LMDE, Benoît Hamon s’occupe de tout le monde. Il place les uns et les autres sur des listes ou dans des cabinets, notamment locaux » constate l’ex-eurodéputé Liem Hoang N’Goc, ancien hamoniste. Une autre, députée de l’Ardèche, parle de Hamon comme d' »une vraie franc-maçonnerie à lui tout seul ».
Marie Delarue a donné sur Boulevard Voltaire une liste non-exhaustive de ces faux diplômés bénéficiaires de combines financières concoctées à l’UNEF. « Toutes nos élites bedonnantes ou presque sont passées par l’UNEF… Sont passés par là, pour les plus connus, Jack Lang, Jean-Christophe Cambadélis, Olivier Besancenot, Georges Frêche, Alain Bauer, Serge July, Alain Krivine, Jacques Sauvageot, Alain Geismar, Daniel Cohn-Bendit, François Hollande, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Bruno Julliard, Clémentine Autain, Benoît Hamon, etc. Bref, pour celui ou celle qui veut embrasser une carrière politique (à gauche), mieux vaut être porte-voix à l’UNEF qu’étudiant assidu. » (Marie Delarue)
N’oublions pas non plus Jean-Christophe Cambadélis condamné en 2006 à six mois de prison avec sursis et 20.000 € d’amende dans l’affaire des emplois fictifs de la Mutuelle Nationale des Étudiants de France (MNEF). Six ans plus tôt, il avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis et à 100 000 francs d’amende pour un emploi de complaisance créé dans une société gestionnaire de foyers de travailleurs immigrés.
Point de départ du cursus socialiste : UNEF, puis étudiant-salarié à la MNEF, parfois administrateur copieusement rémunéré, attaché parlementaire (comme Besancenot qui se disait « facteur »), élu PS, etc.
La MNEF (« filiale » de l’UNEF) s’est défendue d’une accusation de mauvaise gestion par la Cour des Comptes : « la MNEF précise qu’il s’agit là d’une pratique légale, courante, et officielle que leur montant est voté «en assemblée générale« . Parce que dans les années 2000, « on a découvert, à la MNEF, un système abouti de fausses factures, transferts grâce à des montages financiers rocambolesques, multiplication de filiales (une cinquantaine de sociétés en 1998 − note : qui toutes réclamaient des subventions), permettant de financer les campagnes du PS et de rémunérer à des hauteurs stratosphériques les futurs loups du parti à la rose, tous issus de l’UNEF-ID. À la manœuvre, les Strauss-Kahn et consorts qui s’en mettaient plein les poches, avec des salaires tournant à l’époque autour de 100.000 F par mois (15.245 € !) » (Marie Delarue).
Mais que pense Marlène Schiappa, Secrétaire d’État à l’égalité Femmes-Hommes, de cette UNEF « terrain de chasse sexuelle » dixit Libération, autrement dit élevage de « porcs » ?
Chaque année, un Prix de la laïcité du GODF, dirigé par Philippe Guglielmi, ancien Grand Maître et par ailleurs premier secrétaire du PS de Seine-Saint-Denis, est décerné à une personnalité franc-maçonne.
En décembre 2017, c’est Marlène Schiappa qui en a bénéficié. Plus « franc-mac » qu’elle, c’est difficile à trouver et elle fait la fierté de son père, militant de la secte maçonne La Libre Pensée, pensée libre seulement si elle est orientée à gauche, pro-islamiste et anti-chrétienne. Le secrétariat d’État que dirige Schiappa ne subventionne que les associations qui se soumettent à une charte de la laïcité, et elle copine avec Valls, lui-même militant pour la laïcité au Grand Orient De France.
Son second mari, Cédric Bruguière (elle a divorcé du premier après trois semaines, battant le record de Kim Kardashian – 72 jours) est l’auteur du livre attribué à Marlène Schiappa, Plafond de mère, comment la maternité freine la carrière des femmes, Cédric Bruguière, 20 novembre 2015. Donc, que pense Marlène Schiappa de la « castorisation » de l’UNEF ?
« La castorisation , c’est construire l’organisation avec sa queue. On couche avec des filles pour les emmener dans l’organisation », explique à France Info l’une des jeunes femmes, ancienne membre du syndicat UNEF, assurant « qu’il y a eu des plaintes à l’UNEF » et que « des victimes ont été dissuadées de porter plainte » dixit Huffingtonpost.
Eh bien, il semble qu’elle n’en pense rien ! Aucun tweet d’elle, aucune déclaration, bien qu’elle ait connu l’UNEF quand elle faisait des études erratiques à la Sorbonne (géographie puis communication). Sans doute va-t-elle invoquer le respect de la présomption d’innocence, comme elle l’a fait avec Darmanin ?
L’Imprécateur
22/02/2018