Le dernier gadget politique à la mode est la proposition d’un vice-président centriste de rendre le vote obligatoire. L’argument massue avancé est que le droit de vote a été gagné par le sang des Français et qu’ainsi sanctifié il est devenu un devoir. Droit ET devoir, pourquoi pas ? Mais la classe politique qui en tous temps croit gagner sa légitimité démocratique par la détention de la majorité électorale trompe les citoyens de plusieurs manières.
Il y a en premier lieu « le régime des partis », une escroquerie monumentale de la démocratie qui décrète que seuls les partis, dûment estampillés et auto-proclamés « républicains », auraient le droit d’être la représentation nationale.
On oublie que la démocratie et le droit de vote ne sont pas arrivés en France par la voie des partis, mais par une révolution du peuple en 1789, exploitée par les partis de la gauche de l’époque, Montagnards et Girondins notamment, contre le pouvoir absolu détenu par une élite devenue au fil des siècles un peu trop mono-sanguine, mono-partisane et monolithique. Elle avait pourtant eu l’immense mérite, que lui reconnaissait l’Histoire avant que l’Education nationale ne décide que la mémoire était mauvaise pour la création totalitaire de l’homme socialiste nouveau, de construire la France en fédérant un conglomérat gaulois, celte, arverne, normand, aquitain, provençal, bourguignon, de tribus au sens élargi du terme, avec leurs langues, leurs mœurs, leurs lois, leurs armées et leurs dieux, unifiées au fil des siècles par l’administration romaine d’abord, puis la royauté et l’église catholique, unies dans une laïcité en œuvre depuis Philippe-le-Bel, mais agréée comme valeur républicaine en 1905 seulement.
Philippe-le-Bel a mis au pas les Templiers, s’est battu pour diminuer le pouvoir des évêques et obtenir de la papauté la reconnaissance d’une première forme de laïcité, il a fait de la France naissante le plus grand et le plus prospère des pays d’Europe, au prix sans doute de manipulations monétaires trop fréquentes et d’une centralisation excessive
La révolution est par définition violente et souvent sanglante. Un substitut pacifique de l’expression de la volonté du peuple a été trouvé avec le vote démocratique des citoyens s’exprimant sur les grands sujets qui modèlent leur vie : gestion de l’État, protection contre l’étranger porteur d’une insécurité extérieure et intérieure menaçant son identité si difficilement construite au fil des siècles, économie et société, c’est le référendum (la « votation » en Suisse). Le général de Gaulle l’a réintroduit dans la constitution, mais les partis ayant repris le pouvoir absolu en France ne veulent pas l’utiliser par peur du peuple. Il pourrait par ce moyen éminemment démocratique remettre en cause leur manière de gérer l’État à leur profit, leurs décisions arbitraires de mettre le pays en guerre, leurs attaques contre son identité, leurs abandons de valeurs républicaines fondamentales comme l’unicité et l’indivisibilité de la République, leurs théories idéologiques et partisanes sur la société et l’économie.
Sous prétexte d’efficacité, ils ont voté des lois qui leur permettent par des astuces mathématiques d’obtenir artificiellement le pouvoir absolu à l’Assemblée, comme celle qui donne au parti arrivé en tête à une élection un nombre de sièges supérieur à sa représentation réelle dans le population votante ; le pouvoir de s’attribuer des revenus élevés, des avantages en nature multiples et des exonérations fiscales qui font que concrètement, les partis ont recréé la caste que le peuple avait combattue par la révolution il y a deux cents ans, avec un monarque « républicain » omnipotent, et aujourd’hui incompétent, à sa tête.
« Qu’on leur donne du cheval » (caricature parue dans The Times)
La grande majorité du peuple français n’est pas inféodée à des partis et constate qu’elle a un roitelet choisi par de petites minorités agissantes se partageant le pouvoir dans leurs grandes écoles et négociant, dans des clubs comme Le Siècle, qui le détiendra en alternance, afin que chacun de leurs membres puisse à tour de rôle détenir une charge qui l’enrichira à vie. Elle se dit parfois que s’il fallait un roi, autant vaudrait en avoir un vrai, héréditaire, comme dans ces toujours nombreux pays d’Europe qui vivent plus heureux et plus en réelle démocratie que la France, dans des monarchies parlementaires pacifiques et efficaces fondées sur des valeurs universelles comme la démocratie, la liberté et l’égalité qui ne sont pas spécifiquement républicaines ni de gauche.
En termes de bonheur ressenti et d’adhésion à la politique gouvernementale, viennent en tête de tous les sondages européens les pays comme le Danemark, la Suède, la Belgique, l’Angleterre, le Luxembourg, Monaco, les Pays-Bas, la Norvège… des monarchies parlementaires, alors que les républiques sont en queue de classement, à l’exception de la Suisse la seule vraie démocratie d’Europe, les autres prétendues démocraties n’étant comme la France que des régimes totalitaires déguisés et fardés.
Ayant compris qu’il n’a plus le pouvoir de décider mais seulement celui de cautionner le pouvoir pré-acquis du parti qui tient les médias par la menace et l’argent, le peuple se réfugie dans l’abstention. Il a ainsi retiré aux vainqueurs des élections toute légitimité, ce qui donne un monarque omnipotent et omniprésent, entretenant ses maîtresses aux frais des contribuables.
Il détient un pouvoir absolu en n’ayant l’approbation que de moins du quart de la population, la cour qui l’entoure exerce ce pouvoir avec férocité et dans l’injustice la plus criante (lois Taubira, etc.).
La personne qui a re-facebooké ou retweeté la caricature d’un membre de la cour, créée par un Charlie quelconque et vulgaire qui, lui, est encensé, est lourdement condamnée, et le voyou qui a tué ou craché sur les forces de l’ordre, tabassé sa femme, agressé des innocents qui n’ont pas la bonne couleur de peau et brûlé leurs biens est immédiatement relâché par une justice laxiste. Il peut même être invité au palais pour une soirée d’ivrognerie où près l’avoir fait boire on rira de ses pitreries. Comme l’a déclaré le jeune ministre de l’économie, « on a le droit de s’amuser, non ? » (Macron sur Canal +). Sans doute, et peut-être de tout, mais pas n’importe comment et avec n’importe qui.
Cette vulgarité et ce mépris du peuple que son élite manifeste par certaines de ses lois, son comportement social et son isolement de classe commencent à exaspérer un peuple qui gronde et le manifeste, quand il vote, en votant massivement pour l’extrême droite. Une partie aurait pu aussi bien voter pour l’extrême gauche si celle-ci ne s’était pas définitivement déconsidérée par son archaïsme sociétal, son sectarisme et son goût devenu maladif pour le pouvoir et l’argent vite et facilement gagné par l’impôt et, trop souvent, la corruption.
Cela explique ces transferts massifs d’ex-militants communistes, NPA, Verts et socialistes vers le FN qui, du coup, a dû sérieusement colorer de rouge son programme économique et social sur le conseil de Florian Philippot, ce qui par un contrecoup dont on ne mesure pas encore l’ampleur, rejette une part de l’électorat traditionnel du FN vers la droite d’une UMP dont l’indécision politique et le tropisme centriste (socialiste pour les jupéistes) sont pour le moment le gros défaut, mais qui néanmoins devrait sortir largement gagnante de la prochaine élection.
Justement, il y a ces foutues élections dont la gauche se passerait bien, n’ayant pas le moyen de les truquer massivement comme elle le faisait si bien dans les démocraties dites « populaires » où une élite socialiste ou communiste très riche (n’oublions pas la Rolls de Lénine, le palais de Mao) exploitait un lumpenprolétariat durement assujetti par la terreur et une misère soigneusement entretenues.
Plus ou moins 50 % du peuple n’a plus envie de voter pour des partis qui n’ont d’autre projet que de conserver le pouvoir par tous les moyens, leur personnel ayant réussi à transformer une activité d’élu qui devrait par définition rester aléatoire et provisoire, en carrière fonctionnarisée à vie. On y entre en sortant de l’école, si on ne l’y avait pas débutée avant même d’en sortir sans même de diplôme attestant d’une réelle compétence comme c’est le cas de plusieurs ministres et du premier ministre, on n’en sort qu’entre quatre planches comme ces élus qui s’obstinent à se croire indispensables à 70 ou 80 ans et se présentent comme des recours alors qu’ils touchent leurs multiples pensions de retraite depuis des années déjà.
Ils sentent bien que si le peuple ne vote plus, ils perdront toute crédibilité. Alors la solution trouvée est de stigmatiser ceux qui ne votent pas parce qu’ils ne comprennent ni pour qui, ni pourquoi, comme c’est le cas pour les départementales dans quelques jours. Pourquoi leur expliquer d’ailleurs, à ces stupides sans-dents ? La chose qui leur est demandée n’est pas de comprendre et de choisir les meilleurs (es) et les plus compétents (es) pour mettre en œuvre la meilleure politique, c’est de voter pour « un parti de gouvernement », c’est-à-dire déjà installé et vivant grassement de leurs impôts avec l’appui de syndicats et d’une presse achetés par des subventions et des avantages fiscaux et en nature divers.
Le peuple n’a pas à critiquer et à juger, d’ailleurs on va lui retirer les outils qui lui permettent d’exercer ce droit fondamental de la démocratie, comme Valeurs Actuelles, actuellement assailli de procès visant à le ruiner, ou Minurne et autres blogs fermés illégalement par une décision administrative non motivée, qui ne peuvent continuer à exister et à informer qu’en s’exilant comme le firent les résistants partant à Londres en 1940 pour échapper à la police et à la répression d’un gouvernement collaborationniste mis en place par une assemblée socialiste avec l’accord d’un parti communiste allié aux nazis.
L’abstention est l’un des moyens qui restent au peuple d’exercer son droit démocratique au choix. Le second serait d’aller voter mais de déposer un bulletin blanc signifiant qu’aucun des candidats n’est satisfaisant, ce qui est fréquemment le cas, mais le vote blanc n’est pas reconnu. Le troisième est de voter pour la seule opposition réelle, aujourd’hui le FN, même si l’on n’est pas d’accord avec tout ce qu’il propose afin de dire aux partis qui se croient de droit divin : à l’un qu’il doit dégager et que le plus vite sera le mieux pour le plus grand bien de la France, à l’autre que s’il veut retrouver la confiance de gens qui ont voté pour lui en 2007, il est grand temps qu’il se décide à produire un programme qui soit réellement de droite et pas un gloubiboulga indigeste vaguement centro-socialiste de droite, car il est incompréhensible que l’UMP ne soit pas capable de dire aux centristes, ou bien vous vous alliez à nous et vous survivez à droite, ou bien vous disparaitrez avec le socialisme agonisant.
Une fois l’égalité des représentations politiques réalisée dans le corps des élus, il sera temps de faire pression sur le FN pour qu’il rectifie le tir sur son projet économique d’extrême gauche porté par Philippot ou de revenir à l’UMP en exerçant une pression similaire pour qu’elle soit vraiment le parti de la droite en France.
Depuis trop longtemps les partis « de gouvernement » ont résumé l’activité démocratique à son symptôme le plus visible, le droit de vote. Plus de citoyenneté en dehors de l’exercice de ce devoir menace-t-on l’électeur, et les abstentionnistes sont accusés de mettre en péril la démocratie en signifiant qu’ils veulent autre chose que de voir toujours les mêmes incompétents répéter éternellement des pratiques économiques et sociales qui partout où elles sont été mises en œuvre ont montré leur inefficacité.
Hollande adore claquer l’argent des contribuables dans des voyages très souvent inutiles pour la France, se substituant à un ministre des Affaires étrangères dont tout le monde se demande à quoi il sert, au lieu de faire ce que lui demandent les électeurs : rester à l’Elysée et diriger (mais il n’a jamais appris à le faire) une équipe gouvernementale qui travaillerait au redressement de la France au lieu de faire comme le fait le premier ministre, courir de village en village faire la promotion partisane des élus socialistes (au fait est-ce légal, ne devrait-il pas rembourser ou faire payer par le PS les frais engagés par l’Etat pour le seul bénéfice éventuel du PS ?).
Puisque Hollande doit se rendre prochainement à Cuba, qu’il demande donc aux frères Castro de lui expliquer pourquoi « le socialisme ça ne marche pas« , ce que Fidel a déclaré le 15 juillet 2010, avant d’entamer avec Raúl un virage libéral qui commence par la réforme du statut de la fonction publique et la réhabilitation du capital privé, ces deux éléments étant la source de la prospérité nouvelle que connaît le peuple cubain appauvri et ruiné par 55 années de socialisme.
Maurice D.