LES MONOLOGUES DU VAGIN
(L’imprécateur)

Une secrétaire d’état à l’égalité hommes-femmes et deux anciennes ministres se sont amusées à déclamer à Bobino des histoires de vagins d’une parfaite vulgarité, sous prétexte que certains hommes entre eux comparent la longueur de leurs pénis. « Il y a énormément d’hommes qui passent leur journée à vanter leurs propres exploits sexuels, à se mesurer qui a la plus grosse. À un moment, on peut nous aussi parler de nos vagins, c’est pas sale. » (Marlène Schiappa)

Il y a un âge où les petits enfants rient de “pipi-caca”, un autre, vers 12-13 ans où les ados exagèrent leurs connaissances sexuelles encore balbutiantes et en parlent en termes crus pour impressionner les copains et copines.

C’est une question d’âge mental, mais ce qui est pardonnable pour des enfants n’est pas acceptable de la part de trois femmes mûres, à moins qu’elles ne soient déjà séniles, ce qui semble être le cas puisqu’elles tirent fierté de leur exploit ridicule dans les soirées bobo et la presse.

Personnellement, je n’ai jamais comparé la longueur de mon pénis avec celui de qui que ce soit, considérant, comme Georges Brassens, que cela ne concerne que “moi, mes femmes et mes docteurs”. Question d’éducation sans doute. Je n’ai jamais non plus entendu parler d’un quelconque “monologue du pénis” (du phallus, de la queue, du vit, de la bite, au choix) qui aurait été joué sur une scène de théâtre par trois ministres ou anciens ministres.

Vous imaginez Juppé, Fabius et Giscard d’Estaing parlant de leur sexe en public ?

Il faut croire que ces trois femmes vulgaires ne fréquentent (c’est à leur niveau) que des hommes eux aussi vulgaires. C’est leur choix et leur problème.

D’autres féministes, soucieuses sans doute de dégrader encore plus leur réputation pétassière, ont écrit sur les chaussées, affiché sur les murs “Osez le clitoris”. Ce qui a donné des idées à plusieurs dessinateurs humoristiques, puisque les ministres elles-mêmes étalent sur une scène publique leur salacitude, comme dirait Ségolène Royal.

“C’était un bandit salace et ivrogne, un tyran sanguinaire et jovial ; mais il était de cervelle infantile et d’esprit faible” (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 187).

Ou peut-être, comme le père de Léon Daudet Chaque semaine, car il était légèrement salace, il recevait, dans son pince-fesse de la rue de Douai, des débutantes” (L. Daudet, Quand vivait mon père, 1940, p. 70), ces dames féministes reçoivent-elles chez elles des jeunes débutants pour leur enseigner l’art de la caresse de clito suivie d’une pénétration efficace, douce et longue, capable de provoquer chez elles deux orgasmes successifs ou plus ?

On a vu à Versailles, haut lieu de la grandeur et de la culture françaises, exposé “Le vagin de la reine”, sculpture hideuse dont la transgression a fait hurler de joie tous les détraqués du sexe. Encore plus laid, un plug anal gonflable, gigantesque et vert, place Vendôme, que tous les homos de la mairie de Paris ont défendu avec véhémence.

Marlène Schiappa a pris quelques libertés avec le texte de l’auteur, Eve Ensler, dont les « monologues du vagin », et eux seuls, ont assuré la célébrité. Elle invite les femmes à porter « une culotte en coton avec titilleur » de manière à avoir « des orgasmes dans le métro, au supermarché ou encore à l’Assemblée ». En porte-t-elle une elle-même au ministère ou au Conseil des ministres ? Suggérons au président de vérifier.

Plus grave, Eve Ensler et les ministresses semblent ignorer l’anatomie du sexe féminin : “mon mec m’a quittée parce que je refusais de raser mon vagin poilu”. Des poils dans le vagin ? Ça c’est le buzz, coco ! Apprenez, mes pauvres dames, que le vagin est un conduit intérieur qui descend de l’entrée de l’utérus jusqu’à son ouverture dans la vulve, dont la muqueuse est plissée au repos et lisse quand un phallus le distend, mais qu’il est toujours, sans aucune exception à ce jour, parfaitement dépourvu du moindre poil. Et que l’intérieur de la vulve aussi est parfaitement imberbe, de même que le bouton du clitoris. Les poils sont sur le pubis, à l’extérieur. Comment arrivez-vous à parler pendant 90 mn d’un organe et d’un sujet dont visiblement vous ignorez l’essentiel ?

Mais le bon peuple se demande comment ces obsédé(e)s du fri-fri peuvent-ils-elles ensuite proposer des lois contre le harcèlement de rue, encourager les femmes à dénoncer les tripoteurs et les dragueurs lourds. Quoi que…

L’explication est peut-être toute autre. Dans sa théorie des pulsions, Freud dit que le besoin d’extériorisation de la sexualité trahit souvent un grave déficit de celle-ci dans l’intimité maritale. Les maris ou amants de mesdames Schiappa, El Kohmri et Bachelot l’auraient-ils petite et inefficace ?

Vous voulez l’égalité homme-femme ? Ce n’est pas en faisant étalage public de gaudriole que vous l’obtiendrez. Et commencez d’abord par vous pencher sur le cas des plus démunies face à l’agressivité sexuelle de leurs hommes, les musulmanes. Et si, comme il semble, vous en ignorez tout, je vous recommande la lecture du livre de Carmen Ben Laden, ex belle-sœur du célèbre terroriste, “Le voile déchiré”. Vous y apprendrez que les femmes musulmanes aspirent à trouver plus de liberté et d’égalité dans la sexualité, mais contrairement à vous qui le faites dans la vulgarité la plus cynique, elles le font dans la dignité.

En y réfléchissant, non, laissez tomber, vous seriez incapables de prendre leur défense. Il faudrait vous opposer aux contraintes, aux brutalités et aux situations d’infériorité que l’islam impose à ces pauvres femmes, et c’est contraire à votre idéologie rétrograde.

Et puis, instruisez-vous sur les pratiques sexuelles, pas en vous plongeant dans le porno enslerien, mais dans l’élégance du style. Je vous recommande pour débuter “La salive de l’éléphant” de Charles Duits et vous verrez que l’on peut apprendre sur les pratiques sexuelles les plus osées, entre adultes consentants cela va de soi, sans se rouler dans fiente d’une Eve Ensler.

 

L’Imprécateur
11/03/2018