À chaque guerre qui se profile, c’est le même sketch.
On les voit revenir à la télé comme des vautours reniflant le cadavre. Ils ont la gueule solennelle des coiffeurs du Ritz, le brushing désormais poivre et sel et, à la bouche, la rhétorique pleine de componction qui suggère ces fameuses « heures sombres » qui sont leur soleil, leur rente pour l’éternité.
« Ils », ce sont Bernard Kouchner et Bernard Henry Lévy (entre autres), les garçons coiffeurs de la géopolitique, et accessoirement, petits agents d’influence du Bordel planétaire, les « Bouvard et Pécuchet » des Droits de l’Homme à géométrie variable.
On croit en avoir fini avec ces deux paons, et puis, lorsqu’il s’agit de préparer l’opinion à un massacre programmé, que ce soit en Irak, en Serbie, en Libye ou, désormais, en Syrie, les voilà à nouveau en piste pour le marathon médiatique des sophismes navrants, du degré zéro de la pensée et de la propagande grossière.
Ces derniers jours, je me suis « amusé » à comparer leurs arguments avec ceux qu’ils employaient il y a déjà 30 ans. Le coup des « armes chimiques » de Bachar al-Assad pour gazer la population civile nous rappelle les vieilles ficelles pour faire croire que les soldats de Saddam Hussein pillaient des couveuses au Koweït, que les Serbes organisaient des charniers bosniaques, que le colonel Kadhafi faisait couler des « rivières de sang » et que l’Afghanistan était ni plus ni moins un sanctuaire de terroristes.
Tous ces mensonges énormes afin de justifier et légitimer les carnages à venir. Mais, il serait faux de croire que ces deux clowns disposent d’une quelconque influence. Au sein du Big-Bang, ils sont les solistes qui jouent du triangle. Depuis 40 ans, ils suivent l’orchestre mais ne le dirigent pas. Les choses sérieuses se passent ailleurs et autrement.
D’ailleurs, leur magistère est à peu près nul, leur image accueillie avec des sourires narquois. Quant à leurs carrières respectives, plusieurs livres les dissèquent au scalpel où il apparaît que les duettistes du bellicisme germanopratin sont davantage des hommes d’affaire (véreux bien sûr) que des « intellectuels ».
Mais cela, nul n’en doutait.
Christian Rol