La piquette était annoncée, aussi le résultat du premier tour de ces élections de “binômes cantonaux” aux élections dites “départementales” du 22 mars 2015, à défaut d’avoir surpris qui que ce soit – à part, peut-être quelques déficients mentaux et moraux qui encombrent le paysage audio-institutionnel français – auront apporté leurs leçons de choses.
Rappelons que le mot chose peut désigner tout, n’importe quoi, et du plus noble au plus vil, y compris les ordures ménagères et autres matières dégoûtantes.
En tout premier lieu, il y a la piquette que l’on prend et celle que l’on sert.
Dans le cas présent les deux sont liées : le résultat de ces élections et notamment la qualification des “binômes” du Front national en tête – eh oui ! en tête, à la première place – de toutes les formations politiques françaises est en effet – c’est le cas de le dire – une conséquence directe et indéniable de la politique incohérente, entêtée, suicidaire et même idiote que mènent les autorités de ce que nous espérons encore être notre pays.
Dans ce qui n’est rien d’autre qu’une relation de cause à effet, la piquette d’hier est la conséquence mathématique — voire arithmétique, car il ne s’agit de rien d’autre que d’une addition, là encore aux deux sens du terme – de la piquette servie comme une cuvée d’exception par nos grands sommeliers depuis 2012. Depuis 1995, même. Et si nous voulons remonter plus haut, disons depuis 1981 sans perdre de vue que le millésime 1974 fut – du moins tous les gens à peu près intelligents en sont convaincus -, ce que l’on pourrait appeler le guyot du Front national, ou, pour dire les choses autrement que Giscard et son Premier ministre Chirac firent en 1974, et en quelques mois seulement, le lit du Front national, Mitterrand n’ayant fait que meubler la pièce.
Monsieur Giscard voulait montrer à la gauche de quel bois le grand bourgeois qu’il était allait les chauffer, et pour commencer en vidant de toute substance démagogique son message de progrès et de réformes (pour le bien commun, évidemment). Ah ! La gauche, il allait lui mener une concurrence féroce et létale. Ce pauvre Giscard et son complice Chirac n’avaient pas compris pour qui tant d’audace idéologique allait être létal.
En second lieu, une fois le vin tiré, il faut le boire. Et c’est à partir de la piquette prévisible, prévue, annoncée, du 22 mars – cuvée spéciale Manuel Valls, ministre de la Propagande (républicano-citoyenne, cela va de soi) – que fut servi le vin d’honneur, en réalité la piquette de circonstance. Ivres de leurs propres mensonges, tous les ténors de la Propagandastaffel, qu’ils appartiennent aux partis du déni – autrement dit les assiégés et les assiégeants –, ou qu’ils en soient les électrons médiatiques, dans une sorte de paix de fourbes, ont entonné leur chanson à boire qui aurait pu s’appeler : Le Front national on l’a pas vu.
Tout est perdu sauf l’honneur, quoi ! Officiellement – c’est-à-dire médiatiquement – l’UMP était intronisée premier parti de France par les chevaliers du tastepiquette. Et malheur à l’importun, au fâcheux, osant professer le contraire. Le ou la fâchiste (néanmoins pas fasciste pour un sou la plupart du temps), fâchant tout le monde était aussitôt dénoncé comme imposteur. Hé oui ! Quand l’inversion est à son comble, les invers ne reculent devant rien, en bons pervers qu’ils sont. Manquait cependant l’entonnoir qui eût permis de gaver les oies du suffrage universel.
Quand on sert pareille sottise, il faut s’assurer que les mensonges ne seront pas contredits par les chiffres officiels émanant des mêmes services qui, quelques heures auparavant, ont essayé d’une manière aussi dérisoire et navrante d’intoxiquer comme d’habitude les électeurs (qui savent quand même pour qui ils ont voté) par un baroud d’imbécillité qui aurait eu pour titre Vu à la télé.
Et dire qu’il est admis par l’intelligentsia (de gauche, cela va de soi) que la religion est l’opium du peuple !
En débitant ainsi – dans la plus pesante apesanteur – ses slogans sur la résistance du Parti socialiste, futur parti des fusillés, sans doute, électoralement parlant, Manuel Valls – en service commandé ? – s’est une fois de plus révélé être un tract ambulant. Pour le Front national, cela va de soi. Son comportement particulièrement répulsif à fait mouche. Le Front national est en tête dans 43 départements !
Monsieur Valls n’est-il pas le meilleur agent électoral du Front national ?
En disant cela de Madame Taubira on s’exposerait à des poursuites judiciaires infamantes tant l’inversion est à son comble sous le règne de l’actuel François, mais s’agissant de ce Franco, Espagnol il ne faut pas l’oublier, ni racisme ni xénophobie, n’importe quel présumé juge pourrait le certifier.
Pendant ce temps, comme son fourbe prédécesseur dans le prénom et dans la fonction, l’actuel François, tacticien de génie -, tant dans son entreprise de démolition de la France que dans son projet de pérenniser son statut de Président de la République en 2017 – se régale. Il sait bien que le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation et que le Premier ministre dirige l’action du gouvernement, ce bon Monsieur Hollande ayant fait de son mieux en matière de choix, mais tout le monde peut se tromper : on l’a mal renseigné.
Lui, sa mission, c’était de restaurer le prestige de la fonction présidentielle et surtout de ne pas être un chef de parti. Il l’a dit et redit.
Et tout concourt à certifier Manuel Valls comme tract ambulant du Front national. Certes, s’il est le seul qui soit aux manettes, et donc démolisseur officiel de la maison France, il n’est pas, loin s’en faut, le seul tract ambulant du Front national. Tous les pitoyables vantards venus montrer leurs pectoraux à la télévision en proclamant l’UMP premier parti de France ont également montré aux Français – à tous les Français, mais aussi aux électeurs du Front national qui ont eu de nouvelles raisons de mépriser la classe politique installée dans ses rentes et dans ses mensonges – qu’ils n’étaient que des Hercule de foire, bref, des dévoyés, des faux témoins, des Tartuffe qui finalement auraient pour devise « À nous le déshonneur et les honneurs. »
Ils ont l’air malin, aujourd’hui, tous ces fanfarons de la veille quand le ministère de l’Intérieur publie les chiffres suivants : binôme du Parti socialiste, 13,34 %, binôme de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) 6,51 %, binôme Union de la droite 20,94 % et Front national 25,19 % pour ce qui est des suffrages exprimés.
Tandis que pour ce qui est du pourcentage des électeurs inscrits les chiffres sont les suivants : binôme du Parti socialiste, 6,36 %, binôme de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) 3,11 %, binôme Union de la droite 9,99 % et Front national 12,02 % (chiffres définitifs).
Comme d’habitude, en France, le faux témoignage prime sur les faits. Le copinage l’emporte aussi sur l’intérêt commun, et les associations de malfaiteurs pullulent quand il est question de se servir directement dans les caisses publiques qui servent à la fois à arroser, à récolter, et à se suralimenter.
Ainsi, pour ceux qui s’intéressent encore à la politique, le “Vu à la télé” était à l’image de tout le reste : médiocre, partisan, mensonger et à l’arrivée, sans intérêt. Le faux témoignage s’installe de manière publique, officielle et revendiquée. Et tant pis si les chiffres contredisent demain ce que les désinformateurs de la veille ont coassé. La Progagandatsffel saura s’en accommoder, et le fossé se creusera encore plus entre les partis du déni et le pays réel qui constitue, en attendant que Polichinelle ouvre son sac à malices, le socle électoral de la légitimité républicaine.
Paradoxalement, tout se passe selon le plan prévu par François Hollande qui se frotte déjà les mains à la perspective de sa réélection en 2017. Manuel Vals qu’il a choisi à dessein est grillé, le Parti socialiste est dévasté et il est le seul à pouvoir prétendre incarner une chance pour la gauche, en plus d’être la personnification du progrès social, le bon changement et tout ce que nous savons provenir des tiroirs du Diable, prince du mensonge comme chacun sait.
Comme l’avait prévu François Hollande, Nicolas Sarkozy, avec toute la fougue et le talent que l’on sait s’enfonce dans l’insulte des 12,02 % du corps électoral dont les voix lui seraient bien utiles en 2017. En plus de s’être renié pendant cinq ans moins quelques brèves semaines de campagne en 2012 et d’avoir livré la Libye aux Islamistes les plus enragés, de leur avoir promis la Syrie consolidant les bases et les finances des forces les plus dangereuses qui soient, voici qu’une fois de plus il klaxonne son manque de discernement et ça, il n’est pas certain que les Français trouvent matière à lui décerner des compliments.
Quant à Juppé, il est linéaire dans sa volonté d’échec et dans son obsession à détourner le regard de la direction que lui montrent les urnes.
Et François Hollande de se dire : tout va pour le mieux. Car comme chacun sait, François Hollande est un optimiste. Finalement, il a peut-être raison de ne pas s’en faire. Jusqu’à présent ses petites affaires marchent plutôt bien, non ? Et qu’importe de mettre le feu à la maison, puisqu’il s’agit de faire griller quelques saucisses.
Quant à ces binômes départementaux, quelle trouvaille ! quelle rigolade ! On aurait peut-être pu aller au bout des choses en les appelant des schizonômes, non ?
Allez, encore un p’tit coup de piquette ?
Eh bien, ce sera pour dimanche prochain. Du moins ce serait justice.
Raymond d’Alenvaire
Pour la petite histoire, on ajoutera que la Corrèze est d’ores et déjà perdue pour la gauche, malgré le vote médiatisé de l’illustre Hollandescu venu « faire son devoir d’électeur » (en Falcon, 9 000 € l’heure de vol). On ne chipotera pas non plus sur les particules fines émises par ce vol impérial, mais les parisiens interdits de voiture apprécieront.
En Corrèze comme en France l’étau se resserre. On ne dit plus « Tulle » mais « Pustule »