« LA QUESTION JUIVE »
(L’Imprécateur)

« 2018 » bicentenaire de la naissance de Karl Marx que l’on ne devrait ni fêter, ni célébrer. Il est à l’origine du socialisme et du communisme, l’une des idéologies sociales et humaines les plus criminelles que l’humanité ait connue, chiffrée entre 80 et cent millions de morts.

Curieusement, personne ne conteste sérieusement ce bilan du communisme. La polémique actuelle porte, à l’occasion de ce bicentenaire, sur l’antisémitisme de Marx dénoncé par les uns, nié par les autres. Il serait pour les premiers à l’origine de l’antisémitisme des soviétiques, puis des nazis et enfin des musulmans. Les seconds soutiennent au contraire que Marx aimait les juifs et s’il les a vertement critiqués, c’est pour les sauver du capitalisme et de l’argent.

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Tout part de La Question Juive [1], un pamphlet que Marx écrit pour répondre à Bruno Bauer, un philosophe du début du XIXème siècle. Pour Bauer, le juif “est l’argent”, il en découle que le juif “est le capital” et que pour combattre le capitalisme, il faut commencer par supprimer sa cause : le juif [2].

Marx répond que ce n’est pas le juif en soi qui est le symbole du capitalisme, mais sa religion, le judaïsme. La nuance est importante et de même nature que celle qui “nous”, je parle ici de l’esprit Minurne, nous fait distinguer l’islam de l’Arabe. Toute religion peut être analysée et critiquée, c’est un droit constitutionnel dont ne se privent pas, jusqu’à en abuser, les tenants du laïcisme quand ils parlent de la religion chrétienne mais, par racisme intrinsèque uniquement d’elle.

Si l’on trouve des défauts à une religion, ceux qui la pratiquent n’en sont pas responsables en tant qu’hommes, excepté peut-être à un niveau hiérarchique élevé. Les Occidentaux, généralement chrétiens, ne sont pas responsables des excès de l’Inquisition ; les juifs, généralement de religion juive, ne sont pas responsables du capitalisme parce qu’ils sont souvent plus doués que les autres pour manipuler l’argent (et les mathématiques) ; et les Arabes, généralement musulmans, ne sont pas responsables des crimes de l’islamisme. Le philosophe libéral Jean-François Revel est de cet avis, il parle de “l’antijudaïsme” de Marx, pas de son antisémitisme.

Cela dit, Revel dénonce non seulement les termes très insultants que Marx utilise pour parler des juifs, mais aussi le fait que l’antijudaïsme marxiste a pesé lourdement sur les théories des mouvements révolutionnaires à l’encontre des juifs.

L’ex-communiste André Senik [3] va plus loin dans le même esprit, il considère que de La Question Juive découle l’image “répugnante” du juif sous-jacente à toutes les constructions politiques totalitaires soutenant que l’émancipation humaine n’est possible que par la suppression du juif et que cela est la cause de l’effondrement du communisme.

Senik est aussi l’un des rares critiques de Marx à souligner qu’il y a dans La Question Juive quelques pages qui démolissent la théorie, les principes et les “valeurs” des Droits de l’Homme et du Citoyen que les politiciens français, surtout ceux de gauche, encensent. Un autre auteur [4] cite Marx : Avant tout, nous constatons que ce que l’on appelle les “droits de l’homme”, les droits de l’homme distingués des droits du citoyen, ne sont autres que les droits du membre de la société civile, c’est-à-dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté. Laissons parler la constitution la plus radicale, la constitution de 1793…”.

Marx considère en effet notre Constitution qui glorifie les Droits de l’Homme et du Citoyen comme un symbole de l’hypocrisie et de l’égoïsme du libéralisme ultra qui fait de l’individu une valeur supérieure à la société et à l’État.

Plusieurs auteurs, souvent anglo-saxons, considèrent que Marx n’est pas seulement hostile à la religion juive qu’il trouve obscurantiste, mais qu’il est également profondément antisémite par sa haine viscérale du juif et dans La Question Juive lance sans le dire ouvertement un appel au génocide [5].

A contrario, Maximilien Rubel s’efforce de démontrer que juif lui-même, fils de juifs, Marx ne peut pas être antisémite. Mais, protestant par son père qui s’était converti et l’avait baptisé quand il avait six ans, il a été élevé dans la haine du judaïsme et de la bourgeoisie capitaliste juive, et ce serait cette haine que l’on retrouve dans La Question Juive, haine de la religion qu’il faudrait éradiquer pour sauver les juifs.

Mais pourquoi s’acharner ainsi sur les juifs qui, dans la société occidentale, ne sont qu’à peine 1% de la population ? Ce serait parce que la religion juive a “enjuivé” la majorité chrétienne qui, après avoir pendant des siècles stigmatisé “les déicides” qui ont crucifié le Christ, défend maintenant les juifs comme s’ils étaient ses « ancêtres » religieusement parlant (ce qui n’est pas tout à fait faux).

Admettons que l’antisémitisme de Marx soit prouvé, ou que le texte de Marx ait été mal interprété, cela peut expliquer l’antisémitisme des mouvements révolutionnaires marxistes et notamment du principal, le soviétique, qui déporta plusieurs millions de juifs en Sibérie pensant qu’ils y mourraient. Refusant de mourir, ils défrichèrent, construisirent ville, gare, écoles, créant l’état autonome de Birobidjian.

 

Mais l’antisémitisme de Marx ne peut pas être à l’origine de l’antisémitisme des musulmans envers les juifs

Celui-là a deux sources : le Coran et la renaissance d’Israël que les Arabes fraîchement islamisés pensaient avoir définitivement conquise et colonisée entre le VIIIème et le XXème siècle.

La première accusation du Coran contre les juifs est que la Torah aurait été strictement conforme au Coran à la virgule près, et que les juifs en auraient falsifié les textes par la suite, uniquement pour pouvoir vendre des textes “sacrés” différents de celui du Coran. À partir de cette accusation qui est peut-être l’un des premiers et des plus meurtriers mensonges (fake news) de l’histoire par ses conséquences, le Coran dit « Malheur à ceux qui écrivent le Livre de leur main, et qui disent ensuite, pour en retirer un faible prix : Ceci vient de Dieu » (sourate 2, verset 79). Il en découle que les juifs sont maudits, « Qu’ils (les juifs) soient maudits à cause de leurs paroles » (sourate 5, verset 64) et que « Allah a transformé en singes et en porcs ceux qu’il a maudits » (sourate 5 verset 60). D’où l’obligation coranique reprise ensuite dans plusieurs sourates de tuer les juifs.

Il semble cependant que le Coran originel ait été amputé des éléments qui gênaient les califes et que des menaces de mort contre les mécréants aient été rajoutées par des scribes ultérieurement [6].

On aimerait que les ulémas montrent des preuves historiques de l’antériorité du Coran sur la Torah et surtout qu’elle ait été à un moment donné rigoureusement identique au Coran dont la version définitive n’a été actée par l’Université al-Azar qu’au début du XXème siècle.

En admettant que la Torah soit postérieure au Coran, cela signifierait qu’Allah aurait permis que Sa parole soit copiée par “des singes et des porcs” ? Si les ulémas le pensent, pourquoi pas ? Mais si, comme l’Histoire et l’archéologie le prouvent, la Torah a précédé le Coran et si les deux textes ont été identiques, cela signifierait que Mahomet n’a pas eu besoin de l’aide de Gabriel pour connaître la parole de Dieu, il s’est contenté de recopier un exemplaire de la Torah qui lui aurait été donné par l’un des moines ou rabbins qu’il a fréquentés assidûment avant d’avoir ses premières “révélations”.

Quoi qu’il en soit, il est incontestable que le Coran et les hadiths sont très violemment antijuifs, comme l’on constaté récemment dans Le Monde 300 personnalités signataires d’une tribune contre le nouvel antisémitisme.

Au début du XXème siècle, les juifs ont réintégré leur terre ancestrale depuis près de 5.000 ans, la Palestine judaïque, que les Arabes venues de La Mecque leur avait volée en 738 ? Les juifs expulsés, ils la colonisèrent ensuite par des apports successifs d’Arabes de la péninsule, d’Égyptiens, de Bédouins, de Syriens, d’Irakiens, etc. que Gamal Abdel Nasser baptisa “palestiniens” après la guerre du Golfe pour faire croire qu’ils auraient été le peuple premier de la Palestine. Les musulmans qui avaient créé le mythe de Jérusalem troisième pilier de l’islam alors que le Coran ne mentionne le nom de Jérusalem qu’une seule fois à propos d’un rêve qu’aurait fait Mahomet, n’ont pas digéré cette défaite, pas plus qu’ils n’acceptent d’avoir perdu l’Espagne chrétienne qu’ils ont conquise et tenté de coloniser pendant sept siècles.

En se radicalisant avec le salafisme, l’islam fait croire aux musulmans modernes que le modèle que tout musulman doit suivre et imiter, c’est Mahomet, un bédouin du clan Mottalib de la tribu des Quraich qui s’est autoproclamé prophète.

Il y avait trois tribus juives à Médine, la ville où Mahomet s’était réfugié avec Aïcha, sa première femme. Il en prit rapidement le contrôle politique et militaire. Les juifs refusèrent de se convertir à l’islam. Les membres des deux premières tribus, celle des Qaynoqâ puis celle des Beni Nadir, sauvèrent leur vie en partant et en abandonnant tous leurs biens en rançon, mais 900 hommes de la troisième tribu, celle des Banu Qurayza, furent égorgés au bord d’une fosse commune, leurs femmes et les enfants furent pris ou vendus comme esclaves, Mahomet s’en réservant un quart. Ce fut le premier grand génocide de juifs de l’histoire.

Le massacre des juifs de Médine constitua l’acte fondateur invoqué pour justifier plus tard les exactions des musulmans contre les juifs. C’est celui qu’invoquent les jeunes musulmans des banlieues pour persécuter et de temps en temps tuer les juifs. Marx n’est pour rien dans ce nouvel antisémitisme, le gouvernement et la Justice qui font preuve de clémence pour ces jeunes musulmans antisémites y sont pour partie.

 

L’Imprécateur
12/05/2018

 

[1] Un grand nombre d’ouvrages portent le titre de La Question Juive, souvent sous la forme « Marx et la question juive », qui commentent le pamphlet de Marx sur les juifs ou l’influence de la thèse de Bruno Bauer sur Marx et ne citent que quelques extraits du texte original.
[2] Die Judenfrage de Bruno Bauer, livre téléchargeable (en allemand) sur ce lien : https://archive.org/details/bub_gb_gLdUAAAAcAAJ
[3] André Senik “Marx, les juifs et les droits de l’homme. À l’origine de la catastrophe communiste” (Denoël, 2011, postface de Pierre-André Taguieff).
[4] https://inventin.lautre.net/livres/Marx-La-question-Juive.pdf
[5] Robert Misrahi, “Marx et la question juive”, 1972.
[6] Controverses sur l’authenticité du Coran, voir : http://la-veritable-lumiere.over-blog.com/article-la-verite-sur-le-coran-et-sur-l-alcoran-suite-117813179.html