Si Zlatan Ibrahimovic a commenté le résultat du premier tour des départementales, il a dû grommeler entre ses dents : « Noltillväxt, 10 procent utan jobb, protest på väg mot valseger, Hollandescu det kommer inte att förändra någonting ! Inget skitland ? » (Croissance encore nulle, 10 % de chômeurs hors (utan = out off) travail (jobb), une vague de protestation arrive, Hollande dit que rien ne changera ! C’est pas un (skitland = shit –land) pays de merde ?)
Réaction à peu près identique en Grande-Bretagne : « Le chômage de l’autre côté de la Manche est presque deux fois plus important qu’au Royaume-Uni, notre économie croit sept fois plus rapidement que celle de la France et le premier ministre est content d’avoir freiné la progression de la droite ! » (d’après une déclaration de David Cameron)
Ils ont la dent dure les gens d’Europe du Nord, mais ils n’ont pas pas tort. La France socialiste c’est un peu comme le Vanuatu où vient de sévir un cyclone violent qui a pulvérisé quelques milliers de « maisons », légères carcasses en bois aux « murs » de tôle ondulée faciles à reconstruire en quelques heures, et qui attend maintenant l’aide internationale pour faire le travail.
Le cargo-cult est le syndrome « ne bougeons pas, attendons que ça vienne tout seul »
La caricature du journal Les Nouvelles Calédoniennes contient du vrai, Hollande, Valls et Sapin nous annoncent qu’il ne faut rien changer à leur politique malgré la colère exprimée par les Français dimanche dernier, puisqu’un redressement de l’économie est imminent. Il est causé par la chute de l’euro, celle du prix du pétrole (mais peu pour les Français puisque le gouvernement en a profité pour augmenter les taxes !) et des prêts internationaux à taux quasiment nul pour l’État qui va ainsi pouvoir continuer à jeter l’argent par les fenêtres sans entamer la moindre réforme sérieuse. Aucun facteur national de redressement, tous ces facteurs positifs proviennent de l’extérieur. Une politique de dirigeants de pays sous-développé qui attendent toujours tout des autres tout en continuant sans scrupule à s’en mettre plein les poches.
Car les Suédois (hebdo Fokus) ne comprennent pas non plus comment un pays devenu « inget skitland » avec les socialistes peut donner sans contrôle à des élus qui touchent déjà des salaires et des avantages sociaux profondément inégalitaires pour le salarié « normal », 6 000 € supplémentaires par mois d’indemnités de frais qui sont de l’argent de poche allant à la corruption de leur clientèle électorale plus qu’autre chose. Un comportement de république bananière, il faut rappeler que la France est au 26ème rang des pays où la classe politique est corrompue.
La droite a gagné et les socialistes vont persévérer dans leur politique économique et sociale débile.
C’était formidable ce dimanche soir, à peine les résultats annoncés Valls était déjà au micro pour se féliciter du succès de sa campagne électorale anti-FN de premier secrétaire du PS qu’il est avant d’être premier ministre. Faut bien qu’ils fassent le job (en suédois jobb), le président et le premier ministre, puisqu’ils mettent à la tête du parti des repris de justice notoirement incapables, que ce soit Jean-François (Harlem) Désir ou Jean-Christophe Cambadélis. « C’est grâce à moi que le FN a moins progressé que l’annonçaient les sondeurs, dit Valls ». Tout compte fait, si l’on additionne toutes les voix qui se sont portées sur les résidus de la « Gauche unie » d’autrefois qui papillonnent toujours autour du grand corps malade du PS en espérant obtenir un ministère tout en affirmant qu’ils sont totalement opposés à sa politique, cela place le PS devant le FN, non mais ! Nous savons que cet argument est faux et malhonnête, mais il porte un peu à gauche.
Il y a un fait que personne ne semble avoir remarqué : l’attaque violente et vulgaire de Valls contre le FN et Marion Le Pen qu’il pense, peut-être à juste titre, plus dangereuse à long terme que sa tante Marine, a surtout profité à Sarkozy ! Le FN y verra une connivence UMPS, et c’est bien ça qu’a cherché Valls, mais Sarkozy avec son Ni-Ni a trompé Valls en ne lui renvoyant pas l’ascenseur que celui-ci espérait : « Hé, Nicolas, si l’UMP revient au pouvoir, pense à moi et au service que je t’ai rendu ce 22 mars ».
Ce vote ne changera rien à la politique du gouvernement comme l’affirme le président qui attend toujours, éternel optimiste, les lendemains qui chantent, mais il changera quand même tout.
Le PS recule, vite, en ordre un peu dispersé tout de même et il a perdu ses alliés soviétoïdes du PC, du Front de Gauche et des Verts, mais tellement heureux du bon score qu’il a réalisé : il a reculé un peu moins vite que prévu. Félicitations, c’est formidable.
L’UMP est contente, si on additionne UMP plus Divers droite plus Union de la droite, elle dépasse le FN. Il faut dire à sa décharge que le système du binôme a fait que des candidats qui normalement se seraient présentés sous leur étiquette de militants UMP qu’ils sont, ont du s’adjoindre une militante UDI par exemple et se mettre sous l’étiquette Union de la droite. De fait, le score réel de l’UMP est beaucoup plus élevé que le graphique du ministère de l’Intérieur le laisse croire. Dans mon village, si je le prends en exemple et où il n’y a que quelques centaines d’électeurs, tous les sympathisants UMP savaient qu’en votant pour le candidat Union de la Droite ils votaient pour l’UMP, la candidate UDI n’étant là que pour faire de la figuration comme certaines candidates du FN (rares) très âgées l’ont reconnu, avouant qu’elles étaient candidates FN à l’insu de leur plein gré. Une UMP plus forte qu’elle ne le paraît au vu du graphique, mais qui ne prend pas quand même la place de 1er parti de France qui reste acquise au FN.
Le FN est beaucoup plus clair, aucune alliance possible, MLP exigeant des aspirants à une alliance qu’ils signent d’abord une sorte de contrat d’allégeance au FN. Donc son score reflète vraiment son poids dans le paysage électoral. C’est un poids élevé et incontestable, mais je ne suis pas certain qu’il n’y ait pas eu une sorte de piège tendu par le ministère de l’Intérieur (où tout est politique) pour conforter par son graphique si flatteur pour le FN le piège dans lequel Valls a tenté de le pousser pendant la campagne : le FN est très dangereux, union de la gauche et pacte républicain son indispensables pour le remettre à sa place.
D’où la colère de Valls quand Sarkozy a annoncé qu’il laissait les électeurs UMP libres de voter pour le candidat FN en ballotage, joli cadeau puisque Sarkozy sait pertinemment que la moitié des UMP sont prêts à le faire, pour seulement 10 à 15 % de ceux qui iraient voter socialiste à l’instigation de Jupé et NKM.
L’incertitude est grande pour le second tour et ceux qui croient à une vague bleu marine font erreur. Marine a raison quand elle fait preuve de prudence, elle sait que le FN n’a pas de réserves d’électeurs autres qu’à la droite de l’UMP, faute d’alliances officielles, alors que les candidats UMP et PS en ballotage en ont. C’est en partie la raison pour laquelle elle a ratissé large depuis quelques mois avec des annonces économiques très à gauche, désespérant parfois certains militants FN, mais c’était pour elle le seul moyen d’élargir une base FN encore trop étroite pour réaliser de grandes victoires.
Vingt départements ou plus vont basculer en faveur de l’UMP, un, deux, trois au maximum pour le FN, sauf divine surprise. Et le FN n’a pas de réserves sûres non plus dans les abstentionnistes. Les élections à deux tours sont un piège institutionnel pour les partis solitaires comme le FN. L’histoire des élections montre que 20 % des abstentionnistes du 1er tour vont voter au second tour, stimulés à faire gagner le candidat proposé par le parti pour lequel ils ont une préférence idéologique, que ce soit la gauche ou la droite dans son ensemble. Mais a contrario, 20 % de gens qui ont voté au premier tour s’abstiennent, déçus par l’échec de leur candidat et n’en veulent pas d’autre. L’abstention étant grosso-modo de 50 %, rien n’est changé au total !
Alors oui, le score FN est excellent, oui il va arranger ses finances et lui donner une possibilité de peser sur la politique locale, mais il ne lui donnera pas dans l’immédiat la possibilité de prendre le pouvoir au niveau national comme peuvent encore le faire PS et UMP. Marion Le Pen, lucide, le sait et le dit « Il va falloir encore ramer« . Car au soir du second tour, le FN n’aura pas grand-chose à montrer. Les institutions républicaines actuelles ne sont pas capables de représenter équitablement les aspirations des électeurs.
Il reste qu’il est bon de voir la droite largement majoritaire en France, les Verts laminés, la gauche en déconfiture et le FN avoir le quart des votants.
Maurice D.