L’ISLAM VU PAR LE PLUS GRAND SAVANT ARABE
(L’Imprécateur)

Ayant cité Ibn Khâldoun dans mon précédent article, il me paraît intéressant de faire un bref résumé de la façon dont ce grand et quasiment unique savant arabe a perçu le monde musulman. Tous les autres, ou presque, « savants » arabes étaient d’origine juive, persane ou européenne et récupérés par les émirs pour enrichir leur cour de cerveaux éminents payés pour faire la promotion de leur califat, de l’arabisme et de l’islam.

[cliquez sur l’image]
(comme sur toutes les autres…)

A contrario, Ibn Khâldoun détruit de nombreux mythes mis en avant aujourd’hui pour défendre l’islam, comme « la religion d’amour et de paix » ou « l’esclavage fut avant tout atlantique », etc. Raison pour laquelle Ibn Khâldoun est maintenant banni de l’enseignement au Maghreb et en Europe, parce qu’il renvoie à une réalité très dure pour l’islam qui dérange les pouvoir en place.

 

Qui était Ibn Khâldoun ?

Statue d’Ibn Khaldoun
devant la cathédrale de Tunis

Ibn Khâldoun, de son nom complet (prenez votre souffle !) Abdurahman bin Muhammad bin Muhammad bin Al-Hassan bin Jabir ben Muhammad bin Ibrahim bin Abdurahman bin Ibn Khaldun (أبو زيد عبد الرحمن بن محمد بن خلدون الحضرمي‎) est né à Tunis en 1332 dans une famille originaire de la péninsule arabique (Arabie − Émirats − Yémen actuels). Sa famille vécut en Espagne pendant cinq siècles. L’un de ses ancêtres, le chef arabe Ouaïl Ibn Hodjr, compagnon de Mahomet, vint en Espagne au VIIIème siècle au début de la conquête musulmane. Les corps de troupes étaient généralement pris au passage dans les populations conquises et converties. Par exemple, beaucoup de Kabyles sont ainsi venus en Espagne, mais toujours encadrées par des Arabes de souche péninsulaire comme Ibn Hodjr.

En fait, ce nom à rallonge donne partiellement la généalogie d’Ibn Khâldoun (bin ou ben = fils de–), ce qui permet de vérifier qu’il fut bien d’ascendance arabe par deux tribus ayant pour chefs Ouaïl Ibn Hodjr déjà cité et Waíl ibn Hujr qui était d’origine yéménite.

 

Les vraies mamelles de la conquête musulmane : pillage et esclavage

Ainsi, Ibn Khâldoun n’explique pas la cause de la conquête « islamique » par la religion, elle n’en fut que le prétexte justifiant une conquête beaucoup plus prosaïque de recherche de domination de peuples pour les piller et les mettre totalement ou partiellement en esclavage.

Il doit cette liberté de parole à trois causes. La première : il a vécu en plein effondrement de l’empire islamique avec la Reconquista en cours en Espagne, la chute de la dynastie almohade qui avait unifié le Maghreb, d’où son émiettement tribal aggravé par la remontée en puissance des Berbères, le tout avec une épidémie de peste noire qui élimina un tiers de la population. Du coup, la forte contrainte de la pointilleuse police islamique avait quasiment disparu.

La seconde, il a étudié les mathématiques, la logique et la philosophie, en plus du Coran et des textes bibliques juifs et chrétiens, était pétri de culture grecque et européenne avec ce que cela comporte d’apprentissage de l’esprit critique. Il a lu Aristote et Platon, mais aussi Pétrarque, Boccace et Chaucer.

La troisième, il a su raconter sans jamais porter de critiques voyantes contre l’islam, tout est toujours écrit en arabe, dans un langage très « doux », énonçant des faits sans prononcer de jugements de valeur, ce qui lui a permis d’émettre des théories détruisant quelques fondamentaux de l’islam sans être arrêté et exécuté.

Ainsi, il écrit : « Lorsque la tribu des Coreich [1] et les autres grandes familles eurent établi l’empire de l’Islamisme avec l’aide des Ansar, peuple originaire du Yémen auxquels s’étaient joints leurs frères et coreligionnaires de la tribu de Rebiâ et les autres peuplades sorties de la même souche… Lorsqu’elles eurent subjugué les nations voisines, dompté les autres peuples et conquis leurs villes… » (Considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères).

Vous ne trouverez pas dans son texte le verbe « convertir » comme on le trouve dans les récits missionnaires chrétiens, les musulmans « subjuguent », « domptent », « conquièrent » et s’ils imposent la conversion à l’islam, c’est pour mieux soumettre.

Ce qu’il décrit c’est le principe de la razzia bédouine étendue au monde méditerranéen sous couvert d’islam. Et c’est bien parce que les Français l’ont vécu ainsi que Pépin-le-Bref, petit-fils de Charlemagne, prit la décision d’envoyer Charles Martel les repousser à Poitiers, puis des troupes soutenir Eudes à Toulouse, etc. Macron, qui vient de recevoir le Prix Charlemagne des mains d’Angela Merkel devrait s’en souvenir : il fallut dix siècles pour que le dernier bastion islamique en Provence tombe et que cesse le pillage des villes (comme Toulon) et la collecte d’esclaves expédiés à Alger ou Tripoli via les usines à châtrer de Corse et de Sardaigne.

 

Les empires ont la vie courte et l’homme descend du singe

Ibn Khâldoun a conçu des théories qui se sont vérifiées par la suite sur l’économie, la vie de sociétés, l’évolution : Un empire n’est vraiment solide que pendant les trois premières générations. Puis la chute commence à une vitesse qui dépend surtout de la solidité des administrations. Il prend comme exemple l’empire islamique. Mais on peut faire le même constat avec l’empire français (en gros 1880-1960) ou l’empire soviétique (1917-1989), et Donald Trump ne fait qu’essayer d’enrayer la chute de l’empire américain commencée avec Bush et Obama.

Ibn Khâldoun a développé bien avant Darwin une théorie de l’évolution qui contredit le Coran et que renient les Modernes musulmans. Il ne critique pas le Coran quand celui-ci dit qu’Adam fut créé par Allah et était déjà musulman, mais il explique que « le plan humain est atteint à partir du monde des singes où se rencontrent sagacité et perception mais qui n’est pas encore arrivé au stade de la réflexion… »

 

Les musulmans croient à tort avoir une histoire propre

Quand il présente son livre majeur, La Muqaddima, le « Livre des exemples ou Livre des considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères », il exclut d’emblée toute remise en cause de l’histoire religieuse musulmane pour en faire un ouvrage philosophique. Il insiste dès le début sur l’importance des sources, de leur authenticité et de leur vérification à l’aune de critères purement rationnels (c’est du Fernand Braudel avant la lettre). « M’introduisant par la porte des causes générales dans l’étude des faits particuliers, j’embrassai, dans un récit exhaustif, l’histoire du genre humain ; aussi ce livre rend-il accessible toutes les leçons si difficiles à saisir de la sagesse ; il assigne aux événements politiques leurs causes et leurs origines, et forme un recueil philosophique… »

Cette habileté à présenter ses analyses lui permet de dire ensuite que l’histoire dans le monde islamique est un peu comme une planche de salut qui permet aux musulmans de croire à la possession depuis toujours d’une histoire propre. Ce que font aussi les socialistes quand ils censurent ou réécrivent l’histoire pour s’y donner le beau rôle et fustiger par exemple la colonisation alors qu’ils en furent à l’origine au XIXème siècle, avec la meilleure intention du monde puisque pour eux, éduquer « ces pauvres sauvages » dans le cadre d’une « mission civilisatrice » était un devoir humanitaire.

 

Défense et illustration de l’esclavage

Ibn Khâldoun n’est pas parfait ! Il défend l’esclavage et le justifie par l’infériorité des races de l’Afrique sub-saharienne, mais ce faisant, il souligne encore plus l’importance de la traite musulmane.

Marché aux esclaves à Zanzibar

Le Coran, texte sacré de l’islam, entérine l’existence de l’esclavage [2]. La charia, qui s’appuie sur le Coran et les paroles du prophète (hadiths), considère qu’en pays d’islam, seuls sont esclaves les enfants d’esclaves et les prisonniers de guerre. Elle autorise d’autre part la réduction en esclavage de quiconque est non-musulman. Mais si un esclave vient à se convertir, il n’est pas affranchi pour autant.

L’esclavage devint rapidement l’un des piliers de l’économie de l’empire islamique du fait de très nombreuses prises de guerre et de l’avènement d’une très riche bourgeoisie urbaine. Les harems se remplissent de Caucasiennes et de beautés noires originaires d’Éthiopie ; ces belles esclaves sexuelles ont continué jusqu’au XXème siècle d’alimenter les harems orientaux.

Pour les tâches domestiques et les travaux des ateliers et des champs, les sujets du calife recourent à d’innombrables esclaves en provenance des pays slaves, de l’Europe méditerranéenne et surtout d’Afrique noire. Ces esclaves sont en général castrés et maltraités. D’autres esclaves et eunuques sont employés comme soldats et chefs de guerre. En France, à l’époque carolingienne, les captifs slaves destinés aux marchés orientaux étaient quant à eux castrés à Verdun, principal marché d’étape de ce trafic, avant d’être exportés via Venise.

À la fin du Moyen Âge, du fait de l’effondrement de leur empire, les musulmans – pour s’approvisionner en esclaves – ont recours à des pirates, les « barbaresques », qui razzient surtout les côtes nord de la Méditerranée, mais iront jusqu’en Atlantique et en Islande. Le souvenir des combats livrés par les habitants à ces pirates perdure dans les mémoires locales, comme la Tête de Maure qui sert d’emblème à la Corse ou (il a été supprimé) l’ex musée de l’esclavage à Èze, entre Nice et Monaco.

En même temps, les musulmans « blancs » de la frange sahélienne (Peuls, Touaregs, Toubous, etc.) ont multiplié les attaques contre les villages du Sud-Sahel et enlevé les meilleurs éléments noirs pour les vendre aux habitants de l’empire ottoman ou du Maroc. C’est cet esclavage musulman-là qu’Ibn Khâldoun justifie : « Il est vrai que la plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude ; mais cette disposition résulte, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, d’une infériorité d’organisation qui les rapproche des animaux bruts. » (Les Prolégomènes, IV).

Ces propos précèdent de deux siècles la traite atlantique des Occidentaux.

Or, il ne reste plus guère de trace des esclaves noirs dans les pays musulmans en raison de la généralisation de la castration, des mauvais traitements et d’une très forte mortalité, alors que leurs descendants sont au nombre d’environ 70 millions sur le continent américain. Ce qui ne justifie en rien la traite atlantique, mais relativise les choses contrairement à ce que faisait Christiane Taubira qui en donne la raison : il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les « jeunes Arabes… ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » Ben voyons ! Surtout quand on sait que l’esclavage perdure toujours en terre d’islam.

 

L’Imprécateur
20/05/2018

 

[1] Les Coreich, ou Quraich, sont la tribu de Mahomet qui était du clan Mottalib.

[2] Coran 33,52 – 16,71 – 5, 43 – 4,24 – 23, 1 à 6 – 33,50 – 24,33 – 70,29 et 31.


La vidéo est ancienne, mais … tellement d’actualité !