NARCISSE-JUPITER-MICRON…
(Cédric de Valfrancisque)

Très librement inspiré du « Cor » d’Alfred de Vigny.
(Le décor : « Narcisse-Jupiter Micron » se mire devant sa glace et se trouve très beau)

 


 

Je suis beau et bien fait ; oui j’aime TOUT chez moi,
Et c’est cette beauté qui rassure le Gaulois,
Qui plait tant aux rombières qui, me pensant fougueux,
M’admirent et voudraient toutes être « Mémé Trogneux ».
Que de fois, seul, dans l’ombre au sein de l’Elysée,

J’ai souri en pensant « je les ai bien baisés
Tous ces cons de Français naïfs et abrutis,
Qui ont voté pour moi… qui n’avait rien promis »
Moi, le playboy d’Amiens, le tombeur du Touquet,

Je m’en moque, je m’en tape du sort des Français.
Je n’ai de comptes à rendre qu’à la haute finance :
Ces banquiers apatrides qui méprisent la France.
Ceux auxquels je dois tout : DSK, Attali…

Ces financiers sémites qui sont tous mes amis,
Toujours je les flagorne, Je leur sers la soupe,
Et ces cons d’électeurs n’ont pas vu l’entourloupe.

[Le téléphone sonne : c’est François Bayrou, le crétin des Pyrénées, qui appelle « Narcisse-Jupiter »]

Je t’appelle du Béarn où je me fais bien suer,
Car je n’ai rien à faire de la sainte journée.
Je ne reconnais plus ma bonne ville de Pau,
Celle qui m’a élu, comme toi… par défaut.
Une faune allogène y fait partout sa loi :
Le dealer immigré s’y comporte en roi.
Je rêve, tu l’as compris, d’un retour à Paris.
Redevenir ministre, tu me l’avais promis,
Profiter du système, y reprendre mes aises,
Et retrouver là-bas Marielle de Sarnez.

[Cette demande insupporte « Narcisse-Jupiter » qui n’aime pas qu’on lui dicte sa conduite…]

Non, mon pauvre Bayrou, il n’en est pas question :
Tu as trahi les tiens poussé par l’ambition.
Tu n’es qu’un bon à rien, un naïf et un sot.
Alors reste chez toi, éphémère Garde-des-sceaux !
Ton « Modem » m’a aidé à prendre l’Elysée :
Ce ramassis de mous, de tièdes, d’enfoirés,
Toujours prompt à virer, à changer de chapelle
Quitte, tous les cinq ans, à trahir de plus belle.
Toi et la mère Sarnez, allez donc vous faire voir :
Grâce à vous, j’en conviens, je détiens le pouvoir.
De vous faire revenir, je n’ai nulle intention,
Car je vous sais foireux, prompts à la trahison.

[« Narcisse-Jupiter raccroche au nez de Bayrou ; « Mémé Trogneux » entre dans la pièce…]

Oh mon pauvre chéri, je te sens énervé.
Qui donc t’a fait du mal, qui donc t’a irrité ?
Je ne supporte pas de te voir en colère :
Dis ce qui ne va pas ; je suis un peu ta mère.
Dire qu’il existe en France des gens irrespectueux
Qui, sans le moindre tact, m’appellent «Mémé Trogneux»
Et qui trouvent anormal, amoral ou malsain,

Que je puisse adorer un aussi beau gamin.
C’est l’heure de ton goûter, viens mon petit chéri.
Ensuite tu pourras jouer à ton jeu favori :
Celui de matamore sauveur du monde entier,
Qui fait de beaux discours, et surtout en anglais.
Quand tu auras fini on ira à la douche,
Mais il faudra d’abord que je change ta couche…


Cédric de Valfrancisque

26/05/2018