Tout le monde connaît, pour l’avoir vu dans des films, lu dans des romans ou des reportages journalistiques, le processus de recrutement des parrains de la mafia. Pour s’assurer de la totale fidélité de ceux qui auront leur protection pour mission, ils recrutent eux-mêmes les premiers dans le milieu des voyous et leur donnent progressivement des droits de plus en plus étendus : porter une arme en leur présence, les suivre partout, faire la police dans la « famille », punir ceux qui pourraient leur nuire quelle qu’en soit la raison. La preuve faite de leur intégration au système, ils peuvent recruter à leur tour d’autres voyous qu’ils présentent au parrain pour obtenir son agrément. En échange, ils bénéficient de sa protection totale et, quand ils commettent une bévue, sont sanctionnés avec autant d’indulgence que l’est le fils du parrain s’il en a un, retenue sur l’argent de poche, privation de sortie…
Il est impossible d’affirmer que c’est ainsi que le président de la République voit le fonctionnement de son entourage le plus proche, tant qu’il n’aura pas au minimum sérieusement pris la parole faute de pouvoir être inculpé en raison de son immunité présidentielle. Mais c’est visiblement ainsi que le concevait la petite bande de voyous qu’il avait substituée aux services officiels pour assurer sa protection rapprochée. On en connaît au moins trois, mais des journalistes disent qu’ils ont été jusqu’à sept, recrutés pour la plupart dans la racaille des banlieues que Macron affectionne tant qu’il lui arrive d’en inviter à l’Élysée pour une teuf.
Le recrutement des porte-flingues
Emmanuel Macron avait trouvé au sein même de LREM (Les Ripoux En Marche), Vincent Crase et Lahcène Benlahlia, francisé en Alexandre Benalla, né en France d’origine marocaine, que la presse algérienne dit avoir été recruté par les mukhabarats (1), les services secrets marocains, à partir du moment où il était dans l’entourage du président, pour occuper la place qu’une autre marocaine Najat Vallaud-Belkacem, membre du CCME (2) marocain, avait sous Hollande. La presse algérienne étant hostile au Maroc, la chose n’est pas forcément vraie, on peut tout craindre, l’Algérie ne cherche peut-être qu’à mettre un peu d’huile sur le feu.
N’empêche, c’est bien le profil de Benalla. Il avait, une fois installé dans la place, recruté le gabonais Makao, un géant qui plaisait bien au président et avait travaillé pour LREM, mais avait un gros défaut, c’était un copain de Dawad Bendaoud, le logeur des tueurs du Bataclan.
Makao est un ex-videur de boites de nuit avant d’avoir été recruté lui aussi par des personnalités politiques, mais au début plutôt dans le showbiz. Benalla est un ex-garde du corps et chauffeur de diverses personnalités socialistes aimant montrer leur antiracisme en embauchant à leur service du petit personnel coloré, Aubry, Hollande, etc., Montebourg ayant été le seul à avoir compris la dangerosité du personnage et l’avoir viré au bout d’une semaine.
Benalla, membre des Jeunesses socialistes a été recruté par Macron, nommé par le président « lieutenant-colonel dans la gendarmerie » sous prétexte qu’il avait reçu cent heures de formation pour être dans la réserve citoyenne comme gendarme, placé officiellement comme conseiller-sécurité sous l’autorité du Secrétaire général de l’Elysée. On lui avait procuré un port d’arme de 1ère catégorie sans se préoccuper de son caractère irascible, tous les passe-droits possibles, y compris le H autorisant l’accès à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, un appartement luxueux dans l’immeuble où Mitterrand logeait sa maîtresse et sa fille, une voiture de luxe équipée d’une radio codée de la police, le déguisement adéquat, brassard, casque, etc.
À l’Élysée, tout est permis
Comme le révèle une vidéo, ayant tout obtenu à 26 ans, il se croyait tout permis, croyait que sa carte de membre du personnel de l’Élysée lui donnait tous les droits, y compris celui de dire « J’emmerde » le préfet, ou le commissaire de police, ou le commandant de gendarmerie qui critiquait ses méthodes ou n’obéissait pas à ses ordres. Pour lui, l’Élysée c’était comme au Maroc, le pouvoir absolu du roi.
La question est maintenant de savoir quels liens particuliers lient Benalla au président. Car Benalla est vraiment un intime, tant de Macron lui même que de Brigitte. Il n’y a que le chien qu’il refuse de toucher, en raison peut-être d’une appartenance à l’islam s’il ne s’agit pas d’une simple phobie. Au travail, il avait accès direct au bureau et à l’appartement du président, il allait avec lui en voiture, l’accompagnait dans ses promenades à vélo, au ski, à la nage à Brégançon, en vacances, etc. Les photos sur ce sujet sortent à un rythme de mitrailleuse.
S’agit-il, comme le dit le préfet Michel Delpuech d’un simple « copinage malsain » ? L’enquête le dira. Un préfet qui ajoute devant la commission d’enquête, pour sa défense préventive, car il a vite compris que l’Élysée et l’Intérieur cherchent des lampistes, « Quand j’ai appelé le cabinet du ministre de L’Intérieur, on m’a répondu « nous traitons directement avec l’Elysée » (Le Monde). Il a compris qu’il ne devait pas s’en mêler.
Pas touche à l’Élysée, c’est la valse des lampistes
Sans se préoccuper d’informer la Justice, le Secrétariat général de l’Élysée a donc, dès le mois de mai, sanctionné Benalla de quinze jours de suspension sans solde, « une sanction d’une gravité exceptionnelle » dit le porte-mensonges de l’Élysée, sauf que ce ne fut pas mis en application et que Benalla a continué son service de protection rapprochée du président, en témoignent encore de nombreuses photos, comme si de rien n’était. C’est d’ailleurs à la même période à quelques jours près, qu’a été prise la décision de le loger dans une annexe de l’Élysée, quai Branly, et de lui donner la voiture que l’on sait, aux frais des contribuables, ce qui ressemble plus à une récompense ou à une demande de pardon qu’à une sanction !
Si l’on écarte le « copinage malsain », reste que Benalla a pu, en raison de son extrême proximité avec le président, avoir connaissance de secrets d’État ou de conversations ou faits qui, s’ils étaient connus, seraient nuisibles à la présidence. Ce qui expliquerait l’épaisse couverture dont elle l’entoure. On soupçonne d’ailleurs la pauvre ministre de la Justice de s’être fait sermonner pour ne pas avoir anticipé l’action rapide des juges qui ont ordonné l’arrestation de Benalla. Mais que faire maintenant qu’il est trop tard ?
Attendre pour voir ce que l’enquête (ou « les » enquêtes, si l’on y ajoute celles qu’entreprennent le Sénat et plusieurs journalistes) fera sortir ? Mais comme Macron n’est pas du genre à se laisser accuser éventuellement, car le risque n’est pas nul malgré son immunité, il doit réfléchir à sa défense qui pourrait bien prendre le chemin d’une contre-attaque de diversion. Évidemment pas un gros acte terroriste ou une catastrophe nationale provoquée, mais plutôt dans le genre Charles Pasqua « Créer un affaire au sein de l’affaire, et si ça ne suffit pas créer une autre affaire à côté de l’affaire« .
Mais d’abord, il va éviter d’aller à Brégançon inaugurer la somptueuse piscine « hors sol » que les contribuables lui ont offerte, et aller en l’Espagne et au Portugal pour « laisser du temps au temps » et tenter de faire croire qu’il n’est pas concerné par cette affaire minable puisqu’il a un Chef de cabinet, Patrick Strozda, fusible éventuel dont le boulot est justement de gérer les « müllabladeplatz », les poubelles.
En attendant, les fake news vont bon train, comme celle-ci-dessous, double qui plus est, publiée par Nord Presse et que dénoncent les décodeurs de La Voix du Nord (voir la coupure du journal ci-dessous).
L’Imprécateur
23/07/2018
(1) Les Allemands surnomment aimablement les « mukhabarats » ou les « müllabladeplatz » (les « poubelles ») parce qu’ils ont pour mission de s’occuper des saletés des grands personnages du pays.
(2) CCME = Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger, placé directement sous l’autorité du roi et rémunéré par lui, recrute les personnalités qui ont réussi à occuper un poste important, si possible dans l’entourage d’un ministre ou d’un président, dans les pays étrangers. Mme Vallaud-Belkacem y occupait officiellement une place à la Commission d’émancipation de la femme, mais comme la plupart des autres membres du CCME n’y siégeait pas, ayant beaucoup mieux à faire en France auprès de Hollande pour le service du roi.
Le Genéral avait donné le ton … recrutement de barbouzes chez les repris de justice, exécution de basses oeuvres allant jusqu’à l’assassinat, torture des mauvais Français ( ceux d’Algérie !…. ) arbitraire à tous les niveaux, compromissions politiques douteuses ( les cocos à tous les étages…. )….. la V° république comme les autres , encore pire !