SI VOUS ÉMETTEZ LE MOINDRE DOUTE, VOUS ÊTES “COMPLOTISTE”
(Jean Goychman)

Dans notre société (pourtant garante en apparence de la liberté d’expression) le doute, le simple doute, n’est plus permis. Vous devez « croire ». C’est votre absolu devoir de citoyen sans aucune réticence, à ce que vous écrivent, vous racontent ou encore vous montrent, les médias dits « mainstream ». En gros ce le « politiquement correct ». Le monde est tel qu’on vous le décrit et pas autrement. Si d’aucuns s’avisent – même timidement – de lever le doigt pour poser une question, somme toute, de bon sens et pouvant laisser croire qu’elle va un tant soit peu s’écarter du dogme de la pensée unique, alors il y a toujours une sorte de « chien de garde » qui aboie immédiatement en criant au complotisme.

 

Quelles sont les thèses “complotistes” ?

Commençons par le début. Si on oppose un prétendu complot à ce qu’est la réalité révélée, il doit bien avoir des preuves tangibles. Quels sont les grands thèmes de ces complots ?

Début janvier 2018, le magazine Marianne publiait les résultats d’un sondage intéressant. On pouvait y lire notamment que 8 français sur 10 étaient plutôt complotistes. Cela ne veut, a priori, pas dire grand-chose car ce ne sont pas eux qui complotent… Parmi les personnes interrogées, peu connaissaient en réalité les sujets évoqués. Et pour cause, car les médias « grand public », en gros tous ceux de grande diffusion, n’en parlent jamais. Cependant, l’enseignement qui peut en être tiré est que les gens interrogés (censés être représentatifs de la population française) n’ont apparemment qu’une confiance très limitée dans les médias. On peut remarquer également que les sujets « complotistes » sont présentés sous forme de « palette » sur laquelle on trouve pêle-mêle le Nouvel Ordre Mondial, les vaccins des grands laboratoires et les attentats du 11 septembre 2001 ou encore la révolution russe, pour ne parler que de ceux-ci. Cette énumération à la Prévert rend difficile l’interprétation car les personnes sondées peuvent avoir une opinion différente d’un sujet à l’autre.

 

Un sujet majeur qui s’impose à tous les autres

Pourtant, dans l’inconscient collectif, la question qui surplombe toutes les autres est celle de l’avenir du monde et des gens qui l’habitent. Le monde géopolitique tel que nous le connaissons s’est-il construit sur des hasards et vicissitudes totalement fortuites, liés à des réponses opportunistes à des problèmes ponctuels, ou bien est-ce le résultat d’une sorte de plan dont le canevas a été mûrement élaboré, portant sur plusieurs décennies, voire plusieurs siècles ? Vient ensuite une éventuelle question subsidiaire : dans cette dernière hypothèse, qui en serait à l’origine et dans quel but ? Vous remarquerez que je ne fais qu’émettre une hypothèse, mais le seul fait de l’émettre me rend déjà suspect. C’est ce seul fait de ne pas croire a priori tout ce qui nous est dit qui me vaut d’être traité de « complotiste »

Pourtant, il y a les faits et, comme disent certains, ils sont têtus. FD Roosevelt avait coutume de dire : « en politique, rien n’arrive jamais par hasard… » De plus, il y a une loi immuable qui s’applique dans tous les domaines, y compris en politique : la cause a toujours précédé l’effet. Cela va sans dire, mais, comme le disait mon prof de maths de prépa, cela va encore mieux en le disant.

Prenons un exemple simple : la Réserve Fédérale américaine a été créée par une loi adoptée en 1913. C’est une banque privée (ce que la quasi-totalité de l’humanité ignore). A-t-elle ou non contribué au financement de la guerre de 14 ? La question peut être posée car la chronologie le permet. Un journal réputé sérieux comme La Tribune évoque le sujet.

 

Un enchaînement troublant

Dans cet article, l’historien Harold James évoque le lien entre la crise financière américaine de 1907 et la guerre de 14. Si on creuse un peu l’histoire comme certains l’ont fait, et notamment Eustace Mullins [1], pour lequel le lien de la crise de 1907 avec la création de la FED en 1913 est évident. Ses recherches montrent que l’affaire s’est déroulée en plusieurs phases, la réalisation de l’une entraînant celle de la suivante.

Si vous n’avez pas bien lu (ou relu attentivement) LES SECRETS DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE vous ne pourrez pas comprendre les mécanismes de la Mondialisation
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La crise de 1907 ayant permis de faire une campagne de presse en faveur d’une banque centrale, à laquelle le peuple américain et ses représentants étaient pourtant opposés, Mullins commence par la narration de la réunion secrète de Jekill Island, île située au large de la Géorgie, à laquelle assistaient les représentants des banques américaines et européennes qui allaient devenir les actionnaires de la future FED. Ils rédigèrent dans le plus grand secret ce qui allait devenir le « Federal Reserve Act » mais connu à l’époque sous le nom du « Plan Aldrich », du nom du sénateur, chef de Commission Monétaire Nationale, qui conduisait les travaux.

L’étape suivante fut l’élection à la Maison Blanche de Woodrow Wilson en 1912, qui remplaça William Taft. Mullins retrace l’épisode de cette élection et notamment comment Taft, opposé au projet d’une banque centrale américaine et quasiment certain d’être réélu, avait dû affronter un candidat de son propre parti, Théodore Roosevelt [2]. Wilson fut donc élu en 1912, et il ne restait plus qu’à trouver une majorité au Congrès pour voter le texte, ce qui fut fait le 23 décembre 1913. Ensuite, l’auteur continue en expliquant ce qui s’est passé jusqu’au début de la guerre de 14. Il est curieux, mais c’est un fait facilement vérifiable, que le franc-or, monnaie française dont le cours n’a pas changé depuis Napoléon, et la livre sterling ont abandonné la parité-or dès la déclaration de guerre…

 

De nombreux exemples passés sous silence car attribués au fameux complot… “qui n’existe pas”

J’ai choisi l’affaire de la FED pour expliciter mon propos, mais j’aurais pu parler de la lutte incessante qui a opposé depuis la fin du XVIIIème siècle les américains qui voulaient appliquer la Constitution et donner exclusivement le contrôle de la monnaie au peuple américain à ceux qui, inféodés au système bancaire international, voulaient réserver ce contrôle uniquement à une Banque Centrale créée pour la circonstance. Il y a là matière à réel débat, faits et preuves à l’appui. Certes, beaucoup de gens s’y intéressent, mais l’immense majorité ignore tout de ce système, car jamais les médias n’en parlent. Pourtant, par ce droit que ce sont arrogées les banques centrales (dites indépendantes, sans avouer de qui elles dépendaient réellement) elles contrôlent aujourd’hui la finance et l’économie mondiales. Elles ont le pouvoir de créer de l’argent sans limite à partir de rien et de prélever les intérêts sur cet argent qui ne leur coûte rien. Et lorsqu’on émet un timide doute sur la réalité de cette situation, on se fait immédiatement taxer de complotiste. Car, par une sorte d’inversion inattendue, on traite de complotiste celui qui dénonce le complot…

 

Tout ceci ne proviendrait que du hasard ?

Je veux bien admettre qu’il y ait des opportunités « heureuses ». Mais lorsqu’il n’y a plus que cela en guise d’explication, celui qui y réfléchit devient rapidement convaincu que la probabilité pour que tous ces événements se soient produits indépendamment les uns des autres est quand même très proche de zéro.

 

Jean Goychman
17/08/2018

 

[1] Les Secrets de la Réserve Fédérale – Eustace Mullins (éd. Le Retour aux Sources)

[2] Théodore Roosevelt, Président républicain des USA de 1901 à 1908, avait dit dès le départ qu’il ne ferait que 2 mandats. Sa candidature fut placée sous la bannière d’un nouveau parti créé pour la circonstance : le « Bull Moose » afin d’empêcher la réélection de William Howard Taft et d’assurer celle de Wilson, préféré par les banquiers de Jekill Island.