Le terme « En Marche », soigneusement choisi par les communicants d’Emmanuel Macron pour donner l’impression d’un irrésistible mouvement vers un avenir radieux, n’a guère porté longtemps les espoirs qu’il suscitait. La République en marche, c’était Valmy. On remarquera que le terme « république » a été préféré à celui de « nation ». Élémentaire, Mon Cher Watson. Le mot nation était à proscrire en raison de tout ce qui s’y rattachait et devait s’effacer. D’autant plus que la vision du futur président se portait davantage vers la « ligne bleue du fédéralisme européen » que sur celle d’une « Europe des patries et des nations » pourtant plus simple à réaliser et plus efficace. Bien sûr, cette dernière ne plaisait pas à ceux que de Gaulle appelait « la Finance Internationale ».
Rien ne s’est passé comme prévu
Pourtant, les choses avaient bien commencé. Notre jeune président avait soigné la mise en scène de sa victoire électorale. Tout y était ; le présent allait balayer tout le système vermoulu, la nouvelle France allait enterrer l’ancienne. Une nouvelle méthode de recrutement des candidats-députés allait asseoir un pouvoir législatif ultra-majoritaire tuant dans l’œuf toute velléité d’opposition. Bref, « l’air était pur et la route large » et il ne restait au clairon qu’à sonner la charge. Et la charge vint ! D’abord la « rénovation du modèle social ». Grand mot pour cacher la réalité d’un recul social annoncé portant d’abord sur une interprétation restrictive du Droit du Travail, naturellement présentée comme une avancée. Reste à savoir pour qui… Ensuite, dès le 1er janvier 2018, nous avons eu droit à l’augmentation de la CSG, (compensée paraît-il par une baisse des cotisations salariales, ce qui a dû réjouir les retraités !) puis la réforme de la formation et de l’apprentissage, annoncée là-encore au son de la trompette victorieuse.
Mais ce qui aurait dû emporter l’adhésion populaire grâce aux résultats qui ne devaient pas manquer d’arriver ne se produisit pas. La croissance, la sacro-crainte croissance attendue comme la mousson en Inde, ne vint pas. Au contraire. Pas de croissance, pas de baisse du chômage, donc un « coup d’épée dans l’eau ».
La charge européenne a fait long-feu
Persuadé que les voies menant à l’Europe fédérale allaient s’ouvrir devant lui, telles les eaux de la Mer Rouge devant Moïse, Macron pensait terrasser l’immonde bête populo-souverainiste grâce au soutien qu’Angela ne pouvait manquer de lui apporter. Mais les Cieux ne lui furent guère cléments, pas plus que urnes européennes qui, élection après élection, témoignent d’un réveil des Peuples ne voulant plus être menés en bateau par les « diseurs de bonne aventure » qui, depuis plus de soixante ans, leur promettent une félicité qui s’éloigne chaque jour un peu plus.
Passé le regain d’espoir, la morosité revient.
Emmanuel Macron savait pourtant – et il l’a déclaré de nombreuses fois – qu’il incarnait « l’ultime chance avant le chaos européen ».
A-t-il présumé de ses forces et de son influence ?
Emmanuel Macron est un impétueux qui n’aime pas qu’on lui résiste. Probablement dopé par une carrière fulgurante, il pense que son influence sur la réalité des choses lui permet de les orienter, voire de les dominer. Sa personnalité – plus complexe qu’il n’y paraît – lui interdit d’envisager qu’il puisse commettre une erreur. Lorsque les astres ne lui sont plus favorables, il accuse les astres. Ce côté « jupitérien » avait été pressenti par beaucoup de ceux qui l’avaient approché.
Habitué à se sortir avec une certaine désinvolture des ornières difficiles, il a cependant visiblement un peu de mal à comprendre la situation actuelle. Il se retrouve quasiment le seul à défendre encore une conception de l’Europe qui ne séduit plus personne. Il préfère se heurter de front à la multitude.
L’invective et le mensonge deviennent alors les armes avec lesquelles il espère partir à la reconquête d’un projet sans avenir. Il préfère personnaliser ses adversaires, qu’il traite en ennemis, plutôt que de faire un constat objectif. L’enjeu des prochaines élections européennes est clair et sera déterminant pour le futur de l’Europe. Alors qu’il devrait recentrer son action sur la France, qui ne va pas bien, il va faire du vélo à Copenhague pour montrer combien il est écologiste. Cela deviendrait risible si ce n’était le contexte actuel.
La fin du « Bismarck »
Emmanuel Macron me fait penser au cuirassé Bismarck, le plus puissant des navires en 1941, qui naviguait seul, sans escorte ou presque. Ce sont des avions anglais complètement dépassés, des vieux Swordfish, qui ont pourtant eu raison de lui. Orgueil de la marine allemande, une torpille, la seule qui l’ait jamais atteint, a bloqué le gouvernail. Condamné à tourner en rond indéfiniment, la flotte anglaise le désempara et il dut se saborder en plein Atlantique.
C’est là tout le problème d’Emmanuel Macron. C’est un monarque solitaire qui semble condamné à tourner en rond, trop seul pour avancer vers ses objectifs et probablement trop orgueilleux pour envisager de reculer. Il arrive trop tard pour imposer une Europe intégrée dans la lignée du Nouvel Ordre Mondial des années Bush ou Clinton. Ce Nouvel Ordre Mondial, basé sur un monde unipolaire et multilatéral, s’efface déjà progressivement, remplacé par un nouveau monde remettant les peuples et les nations qu’ils ont su constituer au centre du jeu.
Le retour des nations
Le général de Gaulle, certes disparu il y a presque cinquante ans avait, encore une fois, vu juste lorsqu’il s’efforçait de faire comprendre à ses auditoires que « les seules réalités internationales, ce sont les nations ». Tous les efforts fournis par Macron pour nous persuader qu’il se pose aujourd’hui en ardent défenseur des nations afin de nous faire croire à l’existence d’une pseudo « nation européenne » qui pourrait à terme disposer d’une sorte de souveraineté qui se substituerait alors à celles de nos nations, séculaires pour certaines d’entre elles. Ces propos lénifiants se briseront sur la volonté des Peuples à reprendre en main leur destinée. Ils se sont trop longtemps sentis ignorés par cette machine technocratique et distante qu’est devenue l’Union Européenne, dont plus personne ne perçoit la nécessité, incapable qu’elle est de protéger ne serait-ce que leur propre identité.
Jean Goychman
31/08/2018
Mégalomane incapable, incompétent et vaniteux comme un paon ! A virer d’urgence ! Ce minable n’aurait jamais dû être élu…