À PARIS (AUSSI) ON PISSE EN PUBLIC !
[+ « Pas Pipi Dans Paris ? » :
clip de Swann Périssé]
(L’Imprécateur)


L’Amère de Paris

Madame Hidalgo, maire de Paris, a eu une idée géniale pour soulager les hommes qui n’ont pas pris soin de faire soigner leur prostate ou, n’ayant rien d’autre à faire que d’errer dans les rues de Paris (et ceux-là sont de plus en plus nombreux) elle a conçu les « uritrottoirs ». Une envie pressante ? Regardez autour de vous, repérez la boîte rouge la plus proche, ouvrez votre braguette tout en marchant et Ouuuuuuuf ! Tout en pissant – 39 secondes en moyenne selon une étude sérieuse puisqu’américaine – souriez car vous êtes filmés par les touristes japonais(e)s et chinois(e)s ravis(e)s d’agrémenter leurs panoramiques de Notre-Dame de Paris ou des quais de la Seine d’un petit plus illustrant leur conception, souvent fantasmée, de l’outil indispensable à l’amour « à la française ». Car, ainsi que le démontre le panneau ci-contre, vous êtes prié de vous tenir à une certaine distance de la boite rouge afin de ne pas la salir par les inévitables projections de gouttes en retour de la paroi qui ne manqueraient pas d’advenir du fait d’une proximité trop grande.

Encore une directive de Bruxelles ?

 

« Uritrottoir » : définition

Selon la Mairie et son porte-parole France-Bleu, « À première vue, ce sont des bacs à fleurs, ou plutôt, des bacs à plantes : romarin, thym, lavande (bucolique et provençal, isn’t’it ?). À y regarder de plus près, on s’aperçoit que le bac rouge est en fait, un urinoir. Tellement discret, que l’on a vu des dames, venir sentir les plantes, en toute bonne foi. Des urinoirs écolos, qui vont permettre de transformer l’urine en compost. Sous le bac à fleur, une cuve. Dans la cuve, des matières sèches, copeaux, paille, sciure de bois. De quoi recevoir jusqu’à 500 pipis, soit un volume de 240 litres. Lorsque la cuve est pleine, une alarme se déclenche, pas sur place, bien sûr, mais dans une entreprise spécialisée, qui vient, dans les plus brefs délais, récupérer le contenu de la cuve pour en faire du compost ».

Ils sont installés pour le plus grand nombre dans le IIIème arrondissement, si cher au cœur délicat de madame maire puisque peuplé de LGBT pour lesquels elle a déjà fait peindre les passages piétons à leurs couleurs arc-en-ciel. Plus deux à la Gare de Lyon à la demande de la SNCF. Elle a déboursé 9.000 euros pour l’installation de deux caisses rouges à pipi par le service municipal de la voirie.

 

« Uritrottoirs » vandalisés : les parisien(ne)s n’aiment pas

Mais l’idée géniale d’Anna-Maria Hidalgo ne plaît pas aux parisiens, et surtout aux parisiennes puisque ce sont elles qui les ont vandalisés. Les parisiens (et les touristes) se contentant de pisser à côté, l’angle que les « uritrottoirs » forment avec le mur (ou la grille à la Gare de Lyon) permettant de s’abriter des regards indiscrets. Et à la Gare de Lyon, c’est tout aussi écolo puisqu’on pisse dans les bacs à plantes voisins.

Décidément, les Gaulois déjà dénoncés par Macron confirment leur refus des réformes, car les « uritrottoirs » étaient un élément central du plan de la maire pour faire de Paris le modèle de ville branchée, progressiste, écologique que le monde attend (croit-elle).

Les vandales féministes ont bouché la fente d’évacuation des « uritrottoirs » avec des tampons et des serviettes hygiéniques et les ont recouverts d’autocollants jaunes qui disent « Les bites en public, c’est non ! », ou encore « Une bite correcte est une bite rangée ». Les murs voisins ont reçu des affiches disant « T’es un chien ? – Non ? Alors, pourquoi tu pisses dans la rue ? » et « T’as appris à faire caca au pot, non ? – Alors apprends à faire pipi aux toilettes au lieu de sortir ta bite partout. » Elles sont membres d’une association justement nommée « Les Pisseuses ».

Les riverains de l’Île Saint-Louis se plaignent. Non seulement les bacs à sciure et copeaux fuient, mais ils débordent et les plantes qu’ils abritent crèvent de tremper dans l’urine, si bien qu’une odeur de pissât fermenté se répand alentour. La réalité c’est, dit une dame, que « ça débordait, la pisse dégoulinait des plantes, les plantes mouraient » ; sa voisine dénonce ce « greenwashing » et confirme : « Ça pue, y a des fuites de partout. »

Car la petite entreprise hidalguienne spécialisée, supposée intervenir « dans les plus brefs délais » tarde à venir, son véhicule à citerne et pompe, probablement coincé dans les embouteillages parisiens causés par le plan de circulation de la mairie.

Quand on voit que toutes les pubs télé, de préférence à l’heure des repas, sur l’incontinence urinaire visent les femmes, on comprend que l’idée d’Anna-Maria Hidalgo, qui n’en a pourtant que très rarement, est un fiasco.

« Ces urinoirs publics n’ont aucun caractère égalitaire » commente Chris Blache, anthropologue urbaine et cofondatrice du laboratoire Genre et Ville. « Ils posent la question de la légitimité à montrer son corps dans l’espace public. Directement posés dans l’espace public, ces urinoirs permettent aux hommes d’exposer leur sexe aux yeux de toutes et tous. Je le dis sans aucune pudibonderie. Mais il faut les mettre en rapport avec le fait que les femmes, elles, sont en permanence rappelées à l’ordre quand il s’agit de leurs corps. » [1] [2]

Il suffit de s’arrêter dans une station-service d’autoroute un jour de grande circulation pour constater que les hommes n’ont aucun problème, entrent et sortent rapidement des urinoirs, alors qu’il y a une file interminable en attente devant les toilettes des femmes. La raison en est donnée par l’étude américaine précitée, les femmes mettent 2,3 fois plus de temps que les hommes pour faire pipi.

Donc, il faudrait que la maire de Paris invente rapidement une boite bleue de 40 cm de haut maximum, percée d’un trou central, avec peut-être une petite collerette en dentelle du Puy autour, pour arrêter la discrimination insupportable qu’est la pose des « uritrottoirs » réservés aux hommes sur les trottoirs de Paris, et rien pour les femmes ! Et surtout d’en mettre sur les trottoirs au moins le triple pour une double raison : les femmes sont plus longues à faire pipi et elles ont besoin plus souvent comme chacun sait.

« Pas Pipi Dans Paris ? » par Swann Périssé
[cliquez sur l’image… si vous l’osez !]

Comme j’entends d’ici les LGBT conseillers d’Ana-Maria Hidalgo dire « Ouais, c’est facile, L’Imprécateur i’critik, i’critik, mais i propose que dalle ! » Eh bien, je vais proposer.

Constat :

  1. Le mec met 39″ pour pisser, la fille 89″.
  2. Le mec pisse debout, la fille assise.
  3. Elle se nettoie plus soigneusement et doit poser et remettre sa culotte.
  4. Elle a besoin plus fréquemment.

Réfléchissez… mais réfléchissez donc, braves gens ! Je sais que je vous demande l’impossible mais si vous secouez un peu votre neurone vous pouvez y arriver, Yes you can! Madame Hidalgo, sans vouloir vous commander, vous pouvez essayer aussi. Et ne faites pas de complexe, aucun architecte réalisant des toilettes publiques n’y a pensé non plus, le nombre de mètres carrés consacrés aux toilettes des hommes et des femmes est toujours identique, selon une symétrie architecturale qui semble ancrée dans leurs petites cervelles.

Solution :

Des toilettes publiques à nettoyage automatique comme celles qui existent déjà.

Mais aménagées différemment : une partie entièrement close avec siège pour les femmes. Une autre, extérieure et ouverte avec un urinoir pour les hommes et protégée des regards par un panneau courbe, comme dans les anciennes vespasiennes. En ajoutant un avis d’interdiction d’y mettre des morceaux de pain comme le faisaient les LGBT d’antan pour un usage que je vous laisse deviner. Ainsi, pour chaque place, vous pourrez satisfaire deux personnes simultanément au lieu d’une. Un homme, une femme ! Égalité de traitement respectée. Pour l’écologie, vous pouvez y mettre des plantes comme actuellement sur les boîtes à pipi et aussi faire une cuve à sciure pour obtenir du compost.

Coût :

Car vous allez objecter que ça va coûter cher. Un édifice-toilettes à nettoyage automatique c’est environ 20.000 €. Oui, mais par rapport au coût moyen des équipements urbains que vous multipliez pour emm… les automobilistes, poteaux de trottoir, voies uniques, ronds-points, séparateurs de voies, chicanes, radars, interdictions, etc., ça ne sera presque rien.

Et puis même ! Premièrement vous n’êtes plus à quelques millions d’euros après avoir endetté la ville à hauteur de 6 milliards que vous allez encore augmenter de 20% en 2019 si l’on en croit votre projet de budget. Deuxièmement, rassurez-vous, aux prochaines municipales vous serez dégagée et n’aurez pas à assumer la dépense. Par contre, vous avez peut-être une petite chance de les gagner si vous faites pour une fois plaisir aux parisiens avec des toilettes intelligentes, en nombre suffisant pour qu’il n’y ait jamais plus de 500 m à faire pour en trouver une, et gratuites si possible.

 

L’Imprécateur
10/09/2018

 

[1] Une occasion de rappeler à madame Anna-Maria Hidalgo qu’au terme de la loi, l’exhibition sexuelle et l’incitation à l’exhibition sexuelle est « punie d’un an d’emprisonnement et de 15.000 € d’amende ».

[2] Exemple : une joueuse de tennis qui change son T-shirt trempé de sueur en cours de partie est sanctionnée, un homme peut en changer plusieurs fois sans encourir de sanction.


J − 39



 

5 Commentaires

  1. L’empereur Vespasien qui a inventé les toilettes publiques payantes nommées vespasiennes aurait eu aussi ce bon mot quant on lui faisait remarquer que l’argent récolté….beuuuhhh ! L’argent n’a pas d’odeur.

    Avec le système Hidalgo, il n’y a pas d’argent et il y a des odeurs….! Heureusement elle n’est pas impératrice…!

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