FAUT-IL ACHEVER LE RÉGIME DES PARTIS ? (par Maurice D.)

Les élections départementales sont passées et l’on peut se réjouir de la grande victoire de la droite, en regrettant que le F.N., victime d’un système qui favorise le bipartisme, n’occupe toujours pas la place qui, étant ce qu’elle est dans le paysage politique, devrait être la sienne dans nos institutions.

Les présidents des nouvelles régions sont en place et l’on voit que la tentative pour imposer la parité a déjà vécu : où sont les 50 % de présidentes que l’on aurait du retrouver au bout du compte ? Ce sont les nouvelles élues elles-mêmes qui ont voté pour les hommes à la présidence des conseils départementaux, si bien que l’on retrouve très majoritairement des hommes à la tête des conseils et de leurs finances et les femmes à la cuisine scolaire, sociale, et à l’entretien des équipements publics.

Nous sortons en douceur de la Vème République dont l’esprit était qu’un homme élu à la présidence par le peuple au suffrage universel dirigeait le pays pendant un temps suffisamment long pour pouvoir mettre en œuvre la politique qu’il avait annoncée, aidé dans la mise en œuvre par des « grands commis ». Le jour où son mandat se terminait, ou avant s’il était désavoué par le peuple, il partait.

Ce type d’organisation politique fonctionne bien dans un pays capable par son système social et éducatif de produire des personnalités fortes, instruites, imaginatives, ayant du caractère. C’est la guerre qui avait permis l’émergence de de Gaulle, peut-être a-t-il sous-estimé les effets pervers et réducteurs d’une éducation nationale monolithique imprégnée d’idéologie marxiste, et ceux d’une « Pax europae », qui a permis pour la première fois de leur histoire aux peuples européens de vivre en paix entre eux pendant soixante-dix ans.

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Nous qui connaissons encore l’histoire de France, nous savons que parmi ceux qui l’ont construite, les plus grands sont tous le fruit de guerres intérieures ou extérieures : Charles Martel qui en chassant les musulmans a permis l’émergence de Charlemagne constructeur du premier empire européen sous influence française ; Louis XIV qui avant de faire de la France le pays le plus puissant d’Europe militairement, démographiquement et intellectuellement dut réduire les nobles belliqueux au rang de figurants dans son palais de Versailles ; Napoléon qui voulut faire de l’Europe sous un vernis de petits royaumes soumis à l’empire français une zone d’influence française où règneraient les principes républicains et nous a laissé un Code civil remarquablement intelligent ; de Gaulle qui sut résister à la volonté américaine des années 50 de faire de l’Europe un vaste marché uniquement commercial sous la protection diplomatique et militaire des États-Unis.

Un homme, un peuple, c’était l’esprit de la Vème République selon de Gaulle. Le régime des partis et des grouillots de l’administration a vite repris le dessus dès la disparition du grand homme. Qu’il ait commis des erreurs est incontestable, mais au moins avait-il une vision de l’avenir de la France qui lui donnait la capacité de tenter d’en limiter les aspects néfastes et de l’orienter au mieux.

Le retour du régime des partis, pourtant incompatible avec l’esprit de la Vème République, a démontré leur nuisance et leur incapacité à traiter les problèmes prioritaires de la nation. Ayant mis au point par petites touches réductrices un système bipartisan qui leur permet de se partager le pouvoir en alternance, sans oublier de répéter sans cesse que c’est ce que veulent les Français bien que personne ne leur ait jamais posé la question, ils ont deux objectifs prioritaires : écarter toute tentative de remise en cause du bipartisme par un troisième parti ; conforter sans cesse les avantages institutionnels, financiers et sociaux qu’ils tirent de cette situation comme ces salaires, primes et frais totalement ou partiellement défiscalisés, pensions de retraites et indemnités de chômage en or qu’ils se sont votés à l’unanimité, des communistes à la droite de la droite.

L’invention des primaires pour désigner le candidat de chacun des deux partis à la présidence de la République n’a pour objectif que d’empêcher toute tentative extérieure aux deux partis de les écarter du pouvoir, même si le principe d’une candidature hors parti reste théoriquement possible. L’exigence de 500 signatures d’élus n’étant plus suffisante pour empêcher le Front National d’avoir son candidat à la présidence, on peut s’attendre en 2016 à des tentatives de relever le seuil ou d’inventer une condition supplémentaire comme l’obligation d’appartenir à un parti dûment estampillé républicain par le Conseil Constitutionnel que sa règle de nominations met aux mains des deux partis au pouvoir.

« L’État, c’est la force armée » disait dès sa première heure de cours Maurice Duverger, juriste constitutionaliste, rédacteur de la constitution de 1958. C’est parfois la force armée qui sort l’État des situations de blocage ou de grand risque de verser dans une dictature partisane. Comme l’a fait le général Sisi en Égypte quand il est apparu que Mohamed Morsi, frère musulman qui s’était fait agneau démocrate le temps de son élection sous l’œil attendri de Hollande et BHL, s’apprêtait à instaurer une dictature islamiste avec la charia pour unique loi.

En France, il est exagéré de dire que nous sommes déjà dans un régime dictatorial avec François Hollande, mais les symptômes sont nombreux d’une tentation de dictature de type démocratie populaire, celles où il n’y a plus ni démocratie, ni pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.

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Le premier ministre dont le ton des discours rappelle de plus en plus celui de Mussolini (menton dressé, œil noir féroce, ton coléreux… ) déclare qu’il y a les républicains et les autres qui sont exclus de la République, il somme la droite de respecter le pacte républicain et ajoute que les valeurs républicaines sont les valeurs de la gauche. Que doit-on comprendre ? Qu’il y a un seul parti vraiment républicain, le parti socialiste, que si la droite se rallie a ses valeurs de gauche elle est tolérée et peut même, si elle respecte le pacte, gouverner en alternance avec lui, et que tout doit être fait pour éliminer les autres qui, n’étant pas admissibles dans le cercle républicain, sont les ennemis de la France.

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C’est bien le schéma d’une dictature « populaire » où une élite socialiste autoproclamée s’arroge le droit d’exercer seule le pouvoir, sous prétexte qu’ayant décrété que certaines valeurs, les siennes, sont les seules qui soient morales et républicaines, ceux qui revendiquent d’autres valeurs tout aussi respectables sont des aliénés ou des criminels. On sait où cela mène parce que l’on a vu où cela a mené dans d’autres pays, de l’URSS au Cambodge.

Avec le socialisme et le communisme, tout est bien qui finit mal, inéluctablement : gaspillage de la gestion publique, impuissance à réformer les institutions, la fonction publique et les syndicats, immigration non raisonnée, aggravation constante du chômage, des déficits et de la dette.

Maurice D.

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