« La lâcheté se cache sous le masque d’une écriture empruntée. »
(Raymond Brucker : Les intimes − 1832)
Le moins que l’on puisse dire c’est que la récente visite d’El Narcissio à la veuve du « porteur de valises » Maurice Audin ne semble pas trop émouvoir la « Grande Muette ».
On s’attendait à une violente colère des Légions, à des réactions indignées, à une avalanche de courriers, de mails, d’articles virulents dénonçant la dernière foucade de l’avorton présidentiel, fustigeant sa morgue, son arrogance et sa capacité à insulter le pays qui l’a élu (certes, mal élu, élu par défaut mais élu quand même !)
Or à quoi assistons-nous ? À RIEN ! Soit à une chape de plomb – l’Omerta totale sur le sujet – soit à une bouillie-pour-les-chats sémantique visant à minorer, à excuser ou pire, à justifier l’insulte faite à l’armée par le Chef de l’État (et Chef des Armées) soi-même.
Notre pays compte environ 550 généraux en activité et plus de 5.000 [1] en 2ème Section, et seule une petite dizaine a osé s’exprimer, souvent trop timidement et dans un style suffisamment édulcoré pour ne pas s’attirer les foudres du pouvoir.
Mille fois merci au général Dary qui a sauvé l’Honneur en disant son fait – poliment mais fermement – au paltoquet qui vibrionne à l’Élysée [2].
Car « en même temps » comme dirait Jupiter, quelques crevards – communistes, gauchistes, ex-fellouzes ou adhérents de la FNA-CACA – se répandaient dans les journaux et sur les radios pour dire haut et fort que la torture n’était pas le fait de « toute l’armée » mais de quelques unités : les paras et la Légion, entre autres.
Et les mêmes, ou leurs « idiots utiles », demandaient à El Narcissio d’aller encore plus loin dans la reconnaissance des crimes commis par l’armée française.
On attendait (on espérait) autre chose, des présidents d’associations patriotiques, que des courbettes ou un « à-plat-ventrisme » servile devant l’arrogance jupitérienne.
En matière de langue-de-bois, la palme revient sans doute au président d’une association de parachutistes. Nous l’appellerons « général Perdrix », primo, par charité, pour ne pas le désigner à la vindicte populaire ; secundo, parce que « général Faisan » serait une insulte à son honnêteté ; tertio parce que « général Dindon » ferait immanquablement penser à celui de la farce, or, dans cette pitoyable farce, les dindons… c’est nous !
Le général Perdrix, donc, vient d’écrire à ses ouailles au sujet de l’affaire Audin :
« […] Bien que n’ayant pas été directement nommés dans la déclaration présidentielle [3] les anciens paras de (notre association) tiennent à se manifester dans une démarche crédible et commune. Notre association […] a donc participé à la rédaction et à (sic) contresigné la lettre adressée par le général Dary […] au Président de la République […] La sagesse nous commande de rester dans le cadre de cette initiative commune. Toute surenchère ne saurait qu’amplifier les douleurs toujours présentes de nos frères d’armes ayant connu cette époque, et serait naturellement déformée pour une récupération politique… ».
Il prend ses adhérents pour des lapins de six semaines ou des perdreaux de l’année ?
Les paras ne sont effectivement pas « directement nommés » dans les propos d’El Narcissio mais, de grâce, ne prenons pas les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages ! Mais peut-être, après tout, le général Perdrix n’a-t-il jamais entendu parler de la bataille d’Alger ?
Une période trouble durant laquelle Alger, deuxième ville de France à l’époque, aura connu 112 attentats dans le seul mois de janvier (1957). Le brave commissaire Benhamou n’arrivant à rien avec 1.500 policiers, le socialiste Robert Lacoste a donné les pleins pouvoirs (y compris ceux de police) au général Massu qui rentrait de l’« Opération Mousquetaire » à Suez. Massu, qui étrennait ses étoiles, commandait la 10ème DP : une division parachutiste.
Ses régiments vont tous converger vers Alger. Ce sont des unités solides, éprouvées et remarquablement commandées :
- Le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes, commandé par le lieutenant-colonel Mayer, qui couvrira le secteur de Maison-Carrée.
- Le 1er Régiment Étranger de Parachutistes, aux ordres d’une légende vivante des paras-Légion, le lieutenant-colonel Jeanpierre. Il couvre les secteurs du Ruisseau, La Redoute, Mustapha, l’hôtel Saint-Georges.
- Le 2èmeRégiment de Parachutistes Coloniaux, commandé par Château-Jobert, dit « Conan », puis par le lieutenant-colonel Fossey-François, son adjoint à Suez. Il couvre les secteurs d’Hussein-Dey, Kouba, Bir-Kadem.
- Le 3ème Régiment de Parachutistes Coloniaux, du légendaire « Bruno » Bigeard ; il couvre Bab-El-Oued.
- Une autre unité – le 9ème Zouaves – commandée par le colonel Bargeot, participera aussi à la bataille d’Alger.
- Le colonel parachutiste Henri Le Mire, assisté du capitaine Graziani, parachutiste lui aussi, dirige le 2ème Bureau de la 10ème DP.
- Pendant la bataille d’Alger, Audin est arrêté par des légionnaires parachutistes de la section du lieutenant Érulin [4], du 1er REP, puis remis pour interrogatoire aux paras du commandant Aussarresses.
Il disparait le 11 juin 1957 et on ne saura jamais, de façon formelle, s’il a été tué par les gens chargés de l’interroger ou par ses amis du FLN après s’être évadé. Mais après tout, Audin était un traître à sa patrie : la façon dont il est mort n’a pas grande importance !
Alors, on peut toujours faire l’autruche, la tête dans le sable, mais la bataille d’Alger aura été, indéniablement, une affaire de parachutistes. Des paras qui, avec abnégation et courage, ont fait un travail remarquable et ont éradiqué le terrorisme à Alger.
Ceci force le respect et mériterait un hommage !
Le général Perdrix aurait pu rappeler au paltoquet élyséen :
- Que les unités parachutistes et légionnaires ont eu, à elles seules, plus de la moitié des pertes au feu du conflit algérien, de novembre 1954 à juillet 1962.
- Que des officiers de la 10ème DP sont morts pour la France en Algérie : le colonel Jeanpierre et le capitaine Graziani, mais également le capitaine Le Pivain et le lieutenant Degueldre, tombés sous des balles… françaises.
- Que d’autres officiers de la 10ème DP ont choisi « les voies de l’Honneur » en avril 1961, pour ne pas livrer l’Algérie au FLN [5] : les colonels Dufour et Château-Jobert, le commandant Denoix de Saint-Marc, les capitaines Sergent et Montagnon… La liste de ces hommes courageux est longue !
- Que c’est Massu, dont la position a pourtant été ambigüe sur l’Algérie [6], qui a obtenu, en 1968, à Baden-Baden, la promesse d’amnistie et de réhabilitation des « soldats perdus » de l’Algérie française.
- Que, enfin, la bataille d’Alger est une bataille incontestablement gagnée par les paras. Dans n’importe quel pays, on honore les héros, on ne salit pas leur mémoire.
- Que Maurice Audin, communiste et « porteur de valises », avait choisi son camp : celui des terroristes et des poseurs de bombes d’Alger. Les Harkis torturés, les « Pieds noirs » disparus après les Accords d’Évian avaient choisi, eux, la France…
Le général Perdrix, pour ne pas « amplifier les douleurs toujours présentes de nos frères d’armes » et par crainte d’une « récupération politique » laisse El Narcissio remuer le couteau dans la plaie, pendant que quelques vieux fellouzes se remémorent, avec une joie sadique, l’époque où ils pouvaient « remuer le couteau dans l’appelé (du contingent) ».
Depuis des années, au nom d’un apolitisme bêlant, les associations patriotiques ne montent plus en première ligne pour défendre notre histoire, nos valeurs, notre civilisation qui se meurt, notre identité qu’on assassine.
Pas toutes, j’en conviens, mais la majorité d’entre elles demande à ses membres de se taire, d’obéir, d’avoir la discipline (ou la servilité ?) des moutons de Panurge, « silence dans les rangs ! » : surtout, pas de vagues !
Et, pendant ce temps, l’anti-France avance à visage découvert, sans complexe.
Elle aurait bien tort de se cacher car, au train où vont les choses, dans moins de dix ans, nos anciens d’Algérie seront considérés comme des « criminels de guerre » dans leur propre pays. Certes, beaucoup auront rejoint l’Archange Saint Michel entre temps. Est-ce une raison pour salir leur mémoire (et blesser ou insulter leur descendance) ?
Quant aux associations, elles les soutiendront, je le crains, comme elles le font déjà. Comme la corde soutient le pendu.
Le général Perdrix a le droit d’écrire ce qu’il veut ; nous sommes en « démocratie ».
Peut-être pense-t-il, comme Talleyrand – dit le « diable boiteux » [7] – que « tout ce qui est excessif est insignifiant », mais, qu’il cesse de nous prendre pour des bœufs.
Remémorons-nous ce chant de marche para:
« Nos anciens ont souffert sur la piste/ Comme des chevaliers et des preux,
« Dans ton cœur, sois le parachutiste/ Toujours prêt à faire aussi bien qu’eux… »
Serions-nous capables de faire aussi bien qu’eux ? Je ne le pense pas, hélas !
Mais nous avons le droit et le DEVOIR de les défendre quand ils sont attaqués, quand on tente de les salir, quand on minimise leur courage.
Le « devoir de mémoire » ne peut pas être une surenchère susceptible d’amplifier la douleur des survivants, car rien n’est pire que l’oubli !
Éric de Verdelhan
02/10/2018
[1] Soit l’effectif de l’Armée américaine ou de l’ex-Armée Rouge.
[2] On se souvient qu’il fut un des rares à oser défendre le général Piquemal lors de l’affaire de Calais.
[3] Je souligne intentionnellement.
[4] Plus tard, le colonel Philippe Érulin commanda le 2ème REP lors du raid sur Kolwezi – 19 mai 1978 (« Opération Bonite »).
[5] Et/ou ne pas abandonner les Harkis.
[6] On peut en dire autant de celle de Marcel Bigeard.
[7] Celui que Napoléon traitait de « tas de merde dans un bas de soie ».
Bravo mille fois bravo pour ce coup de gueule dans ce monde de lâches….. !
À part quelques politicards stupides, totalement ignorants des opérations de guerre où ils envoient les militaires sans vergogne, tous les spécialistes de la chose militaire connaissent le rôle primordial des TAP dans les opérations de combat ( 6 juin 44, Indochine, Algérie et récemment au Mali). Il est aisé, 50 ans après la bataille, dans un bureau confortable bien à l’abri des coups, de cracher sur ceux qui, sans savoir qu’ils seraient voués au gémonies par ceux-là même qui les ont envoyés à la mort avant de les abandonner et maintenant de trahir leur mémoire, ont donné leur vie pour que vive la France.
Messieurs de la politique, vous êtes indignes des combattants d’exception qui se sont sacrifiés pour que vous vous gobergiez de manière honteuse au préjudice de la FRANCE. Quant aux 4440 généraux 2S qui se terrent silencieusement par « obligation de réserve » mais surtout de peur que Jupiter ne leur retire leur gamelle de croquettes, seul vestige de leur gloire passée (pour ceux qui en eurent), je leur rappelle que les vrais Grands Officiers comme Marcel BIGEARD, Élie DENOIX de SAINT MARC ou Rémy RAFFALLI menaient le combat en tête ; c’est ce qui fait qu’on se souvient d’eux.
Les garde-mites d’arrière-garde sont tombés dans l’oubli d’où ils n’auraient jamais dû émerger.
@ Dorylée —
Que voilà un joli « coup de gueule » élégamment tourné, ô combien justifié !
Bravo.
Messieurs, bonjour. Salut et respect.
N’étant pas militaire de carrière, ayant simplement fait mon Service en FFA en 69, je désirerais poser une question qui me chagrine depuis des décennies : comment se fait-il qu’une grande partie de l’armée française, au niveau d’une majorité de généraux, soit similaire comme l’on dit à l’armée-mexicaine dont l’image sur son coté humoristique nous donne 10 soldats pour 50.000 généraux hyper-galonnés qui hurlent d’une seule voix aux 10 braves : « Armons nous et partez !!!!! »…………………………….
Pourquoi en France cette pléthore de très hauts gradés non justifiés, dont bien entendu il faut exclure les Braves ayant magnifiquement servi la France à une ÉPOQUE GLORIEUSE où ce pays en ruines, corrompu en 2018, s’appelait encore LA FRANCE ?
Merci d’une réponse.
Ce que je pense de tout ça, c’est :
Dès qu’un élu ou un politique parle d’un militaire, il y a immanquablement dans une phrase (quand ce n’est pas dans plusieurs) « DEVOIR DE RÉSERVE ». Le général Bertrand Soubelet interviewé par Jean-Jacques Bourdin le 24 mars 2016 déclare que « il ne sait pas ce qu’est le devoir de réserve ». Voir lien à 6 minutes 30 sur https://www.youtube.com/watch?v=qilMCIOXME4
Sur le devoir de réserve, on trouve un brillant exposé à la page 330 du livre « Quand la Grande Muette prendra la parole ».
Dans ce même livre à la page 392, une députée écrivant à l’auteur dudit livre évoque aussi le devoir de réserve.
Toujours dans le même volume, c’est (je crois un sénateur) qui parle de « LOI sur le devoir de réserve ».
J’aimerais voir publier les écrits officiels imposants le devoir de réserve aux serviteurs de la France, sous quelle formes ses écrits sont officialisés et pour quelles missions et raisons.
Il serait agréable aussi de lire des textes officiels décrivant le rôle d’un général en 2ème Section. Quand un général n’est plus en activité, à quel moment est-il considéré comme général 2S ? Si en dehors des périodes où il est susceptible d’être appelé pour servir le pays, il est citoyen français comme tout un chacun. Et surtout que ces mises au point soient publiées pour que chaque Français en ait connaissance, mais surtout les élus et fonctionnaires de la République.
D’avance merci aux personnes qui entreprendront ces travaux.
Dernier essai pour tenter de braver l’exclusion de Minurne pour avoir critiqué Sarkozy et demandé si finalement Minurne ne le défendait lors du temps du mur des cons…
Il est vrai que nous sommes tellement nombreux dans ce pays à résister à l’envahissement et au grand remplacement que l’on peut pour des motifs futiles écarter manu militari certains éléments qui se rebellent contre tout parti-pris, contre tout ceux qui sabordent notre pays.
Et en-tête pour moi, pratiquement la totalité des généraux tant en activité qu’en 2ème Section. Tous des gamelllards qui n’ont connu que les salons, éventuellement les guerres en base arrière avec tout le confort.
Voir un président insulter la France, insulter l’Armée, insulter tous les pionniers qui ont fait rayonner leur patrie, se vautrer devant Bouteflika et constater que les associations dites patriotiques ne bougent pas un poil… Quant aux généraux…
Cela en dit long sur l’état de soumission de 95% des autochtones, mûrs pour honorer leurs futurs maîtres… Mais pour peu de temps, car ces gens-là haïssent les apostats, les chrétiens, les juifs, les blancs… Ils payeront de leur vie par milliers, par millions, et n’auront que ce qu’ils méritent.
« Braver l’exclusion de Minurne » ? Voyons Robert ! Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ? Nous recevons des centaines (et bien plus encore) de commentaires par jour. Certaines manœuvres, parfois un peu rapides, ne sont pas volontaires.
Je suis Conseiller municipal à Roubaix (59) Rassemblement National. Je me bats depuis plus de 40 ans pour essayer de résister à l’invasion islamiste de notre ville . La majorité droite plus que molle ou Gauche ne veut pas reconnaitre la réalité. On compte dans notre ville 6 mosquées et des salles de prière nombreuses ainsi qu’un super marche de 2.000 mètres carrés HALLAL, Centre Coranique ainsi que multiples associations de confession musulmane. Il faudra dans un avenir proche que nous ayons une réaction saine pour redevenir Français à part entière. La scandaleuse attitude de certaines associations dites patriotiques est plus que scandaleuse , elle est criminelle.
Dans la rubrique « choses à faire » de la Résistance, il faut penser à noter : déclarer le communisme crime contre l’humanité et interdire drastiquement toute déclaration communiste sur le sol de France.
La peur s’est installée dans l’armée (pour longtemps et définitivement, j’en ai bien peur) depuis que le général de Gaulle est parlé d’un quarteron de généraux durant cette terrible période de notre histoire. Malheureusement nous avons plus que des carriéristes qui vivent dans la peur des pouvoirs incompétents, versatiles au gré de l’humeur populo-médiatique qui se succèdent depuis cette époque. À l’issu des guerres de décolonisation s’en a été quasiment fini des grands chefs qui en avaient dans le treillis.
Le général de Gaulle a dit « un quarteron de généraux félons ». Je n’en dirais pas plus.
L’expression exacte employée par de Gaulle est « un quarteron de généraux en retraite »