Hollande a raté Staline, Mao Tsé-toung et Pol Pott, il a pu rencontrer Fidel Castro, ouf ! il était temps. De cet entretien, on n’a eu que la version élyséenne, dûment filtrée par les censeurs de l’Elysée. Autant dire qu’on ne sait pas ce qu’ils se sont dit, notamment si Fidel lui a expliqué pourquoi Cuba prend maintenant la voie du capitalisme sur le mode chinois, parce que « le socialisme, ça ne marche pas » (Castro, 15 juillet 2010, The Atlantic).
« Rien ne peut excuser les dérives du régime castriste »,
annonçait sentencieusement
le Premier secrétaire du PS en 2003
Prochain voyage prévu : pourquoi pas Pyong Yang où Kim Il Un l’attend pour l’embrasser, le décorer et lui demander 8 milliards d’euros pour indemniser les familles des Coréens originaires du Nord du pays qui sont morts dans le bataillon asiatique qui s’est battu dans le Pas-de-Calais pendant la guerre de 1914-18. En effet, 2 000 asiatiques, en grande majorité chinois, sont enterrés dans les cimetières militaires britanniques en France, dont une centaine de coréens (source Commonwealth war graves, The Chinese corps at the western front).
Pourquoi pas ? « Dimanche, au Mémorial de l’esclavage de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le chef de l’État a été clair : « Quand je reviendrai en Haïti, j’acquitterai à mon tour la dette que nous avons » – cette somme de 17 milliards d’euros payée par Haïti aux anciens colons et dont les autorités demandent aujourd’hui le remboursement. L’annonce faite, François Hollande a longuement apprécié les applaudissements de son auditoire, hochant la tête à plusieurs reprises, comme pour savourer l’instant » (Le Point).
D’où vient cette « dette » ?
Devenue indépendante le 1er janvier 1804 et Toussaint Louverture qui avait mené la guerre d’indépendance étant prisonnier en France, c’est son lieutenant, Jean-Jacques Dessalines, un ancien esclave noir libéré quelques années auparavant par son « maître », le colon Duclos, et qui s’était engagé dans l’armée française, qui prend le pouvoir et se proclame empereur. Il instaure aussitôt une épouvantable tyrannie de type socialiste, le « corporatisme agraire », forme de kolkhozes tropicaux, et commence par massacrer tous les colons qui n’eurent pas le temps de fuir à Saint Domingue ou à Cuba, plus un bon nombre de Noirs qui avaient osé protester. « Je les écraserai tous« , aurait déclaré cet imbécile pédant et cruel qui mourut deux ans et demi plus tard assassiné par ses propres lieutenants qu’il martyrisait. Les historiens haïtiens modernes préfèrent oublier qui fut réellement Dessalines et ne se souvenir que d’une chose : il fût le père fondateur de la patrie.
À Haïti, Dessalines a son mausolée, comme Staline à Moscou
Mais aucun pays dans le monde ne reconnut le nouvel État. Pour obtenir sa reconnaissance par la France, Haïti indemnisa les colons qui avaient fait de Haïti l’île la plus riche et la plus prospère des Caraïbes. Les vainqueurs ont versé en franc-or aux vaincus l’équivalent de 17 milliards d’euros. Les Haïtiens veulent se faire rembourser cette somme (dont l’évaluation est contestable, car elle est basée sur la valeur de l’or aujourd’hui et non à l’époque et tient compte d’intérêts calculés arbitrairement sur le capital), nombre de responsables politiques haïtiens de gauche expliquant que c’est cette somme versée aux Français qui a plongé Haïti dans la pauvreté.
Ils oublient seulement pourquoi l’île jadis la plus riche des Caraïbes est réellement devenue la plus pauvre : plantations ruinées par le corporatisme agraire, infrastructures (ports, routes, ponts, etc.) laissées à l’abandon, forêts rasées pour fabriquer le charbon de bois utilisé pour la cuisine, gestion catastrophique des finances publiques pillées par les politiques, corruption généralisée de l’élite noire. Ils oublient aussi qu’ils ne sont pas le peuple indigène, mais les Indiens Arawak qu’ils ont contribué à exterminer et dont ils ont repris les terres sans les rendre aux Indiens quand ils se sont substitués aux colons.
La déclaration de François Hollande a suscité un élan de joie sur les réseaux sociaux antillais, élan rapidement stoppé quand les Haïtiens ont compris que le président français n’avait aucune intention de payer quoi que ce soit et ne s’engagerait qu’à « un acquittement moral de la dette » ! Plus qu’insuffisant, jugent certains Haïtiens ! Mais voilà qui nous rappelle le « don », moral lui aussi, de 3,8 milliards aux Armées.
Ce voyage de promotion de la candidature de Hollande à l’Elysée en 2017 s’est fait sous le signe de la repentance. Il nous aura au moins appris quelque chose : inaugurant le mémorial caraïbe de l’esclavage vu sous l’angle étroit et réducteur de la seule traite coloniale nantaise, Hollande a voulu élargir un peu ledit angle en évoquant les passeurs de migrants en Méditerranée, « nouveaux négriers« , les enfants-soldats et autres formes d’esclavage moderne. Mais en évitant soigneusement d’évoquer, tenu qu’il est par ses amitiés arabes salafistes, l’esclavage musulman qui pille l’humanité sans interruption depuis quinze siècles. Christiane Taubira a bondi, stigmatisant « la confusion entre « l’esclavage historique » et l’esclavage moderne » et ajoutant « on doit combattre l’esclavage aujourd’hui, mais la confusion est mauvaise conseillère et en plus elle est l’apanage des imbéciles« .
Si l’on comprend bien, Christiane Taubira a donc traité François Hollande d’imbécile. Certains diront qu’ils le savaient déjà, mais il est intéressant que ce soit un membre du gouvernement, et surtout le plus apte à juger de l’imbécillité, qui le leur confirme. Cela dit, a-t-elle bien fait de profiter de la circonstance pour rappeler ses origines et menacer de représailles ceux des Français qui les évoqueraient ? Sera-t-elle virée du gouvernement au retour des Antilles pour insulte au chef de l’État, ou révélation d’un secret d’État ? Pas question ! C’est elle qui gère le dossier sur la déclaration de patrimoine de Hollande au fisc qui lui permettrait d’échapper à l’impôt sur la fortune, sur le dossier Augier et un possible compte secret hollandais aux Îles Caïman et celui sur le financement de sa campagne présidentielle en 2012 où il aurait permis à la société AWF Music de son ami l’ex-ministre Kader Arif (qui a démissionné) de s’enrichir indûment.
Et Ségolène Royal ? Quand le reste des ministres et de la délégation passe par l’arrière de l’appareil, la numéro trois du gouvernement surprend tout le monde en quittant l’A330 présidentiel en empruntant la passerelle de l’avant réservée à François Hollande, comme si elle était première dame ?
Pendant sa tournée dans les Caraïbes, le président français a été accompagné de quatre ministres femmes. Ce qu’il s’est plu à souligner à chacune de ses étapes sur les îles de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin. « Je suis venu avec quatre ministres importantes, quatre femmes », Christiane Taubira (Justice), George-Pau Langevin (Outre-Mer), Annick Girardin (Développement et Francophonie) et Ségolène Royal (Environnement). Un seul membre du gouvernement masculin a rejoint à Cuba le voyage officiel, Mathias Fekl (Commerce extérieur) pour deux femmes de plus, Marisol Touraine (Santé) et Fleur Pellerin (Culture).
Pourquoi toutes ces femmes et pas Laurent Fabius tout de même ministre des Affaires étrangères ? À quoi sert-il si c’est Hollande qui fait le job ? À quoi servent les ministres, femmes ou pas, s’ils ont du temps à perdre dans des voyages d’agrément ? Et que venait faire Patrick Pelloux, journaliste à Charlie Hebdo, à part pour lui offrir un voyage aux frais des contribuables ?
Car ce voyage a coûté très cher pour des retombées économiques attendues plus que ténues, l’hôtel Nacional où tout ce beau monde désœuvré à séjourné à Cuba n’étant pas réputé pour être bon marché !
Puisque ce mois de mai est celui des commémorations de la repentance mémorielle, il y en a une que l’on oublie, c’est la repentance sur les crimes et les génocides de l’internationale socialiste qui ont fait plus de 100 millions de morts en un siècle. Il serait bien qu’une association soit créée pour s’occuper d’un mémorial en hommage aux victimes du socialisme, financé par une vaste souscription, et une indemnisation demandée au parti socialiste qui doit assumer son passé et la collusion qu’il a toujours entretenue avec les dictateurs sanguinaires et criminels de tous poils à travers l’Internationale socialiste.
Maurice D.