ANTI-PROGRESSISTE, L’ENA « COAGULE » L’ETAT
(Suricate)

Macron reproche aux Français de refuser le changement alors que lui, sa caste et son mouvement politique en marche seraient progressistes. Pourtant, depuis les trois quarts de siècle qui nous séparent de la fin de la dernière grande guerre européenne, les Français ont accepté d’incroyables changements. Et pas seulement techniques, transports, télécommunications, habitat, nourriture… Également dans les mœurs, les relations entre sexes et autres prétendus genres sexuels, la monnaie, leur relation à la nature, aux religions, aux « autres », etc.

Les gilets jaunes plus progressistes que Macron

Les gilets jaunes ont inventé une manière de s’exprimer et d’agir très progressiste, l’entropie.

L’entropie passionne les astrophysiciens, un concept thermodynamique subtil parce que son issue est imprévisible, une forme de construction à partir du désordre qui ne permet pas de prévoir l’avenir mais garantit qu’il sera différent et peut-être meilleur (1). C’est ce qui s’est passé pour l’Univers.

C’est évidemment incompréhensible pour ceux qui ont une conception verticale de la société, Jupiter en haut, les esclaves en-dessous.

Dans les sociétés humaines, cela s’appelle l’holocratie (holocracy en globish poken) : tous les membres du groupe participent à l’organisation des activités, mais sans faire appel à un chef ou à un organigramme. Il y a un terme en globish, le co-working,  pour désigner cette façon de fonctionner sans chef désigné, comme le font de nombreuses start-ups à leurs débuts. On travaille en échangeant beaucoup mais sans cadre hiérarchique, un peu « en famille ». Finalement celui qui devient le chef est celui qui a trouvé la meilleure idée qui rapportera de l’argent (ex : les créateurs des GAFAS).
À partir delà, on établit un « business plan » et ça devient une entreprise ordinaire.

Macron ne comprend pas la start-up « gilets jaunes » qui en est au co-working en attendant l’émergence d’un chef. Mais instinctivement il sait que si ce chef émerge un jour, il le tuera politiquement parlant et il n’y pourra rien, donc il en a peur, d’où sa violence pour tuer le mouvement gilets jaunes dans l’œuf, que dénoncent l’UE et l’ONU.

En France, les conservateurs, ce sont les politiques

On constate que la seule chose qui n’a pas changé en France, ou très peu évolué, depuis trois quarts de siècle, c’est la politique et la manière de la faire. Macron tire une grande satisfaction d’avoir cassé les partis traditionnels et leur ventilation entre « droite et gauche », mais, en bon énarque manquant d’imagination, il s’est empressé de créer un parti à sa botte qui ressemble furieusement à un vieux parti de la troisième république, inconditionnellement aux ordres du chef.

Sa politique économique et sociale elle-même est archaïque, copié-collé à peine modernisé de ce qu’il faisait avec Hollande en tant que ministre de l’économie. Rien de surprenant, sachant que les deux sont sortis de la même école à l’enseignement vieillot, l’ENA, dont son directeur, Patrick Gérard, disait en 2017 que les élèves sont « en dessous de la moyenne« .
L’école, grand pourvoyeur d’inspecteurs des finances, est mal gérée, en déficit chronique et Bercy voudrait que cela cesse. Il a demandé « un ensemble de mesures structurelles« . Le directeur de l’ENA, ce Conseiller d’État ex-ENA si clairvoyant pour juger du faible niveau de ses élèves, a concocté en octobre dernier un plan de redressement indigne d’un élève de faculté en première année de Sciences économiques. « Des économies de bouts de chandelle absurdes » a titré L’Obs.

Les énarques mauvais économistes

C’est aussi ce que proposent les énarques du gouvernement, juste assez intelligents pour voir qu’il sera impossible de redresser les finances de l’État sans des reformes structurelles profondes, comme pour l’ENA, mais incapables de faire autre chose qu’augmenter sans fin les impôts et les taxes et de proposer des économies de bout de chandelle sur des postes sans influence globale sur le budget.

Les mesures de relance sont tout aussi indigentes. Exemple : Supprimer l’ISF est économiquement une bonne mesure pour faire revenir les riches. Mais le faire avant d’avoir amélioré la situation des pauvres est complètement stupide. Le message compris par les pauvres est le suivant : Macron détaxe les propriétaires de Bentley, Porsche, yachts, hélicoptères, etc. Et nous surtaxe sur le diésel que le gouvernement nous a recommandé d’acheter pendant des années. C’est pas juste, c’est le président des riches !

Le bilan des énarques est catastrophique

Le résultat est catastrophique : « Avec une pression fiscale et sociale de 57 %, la France est le pays développé où la richesse produite est la plus ponctionnée et le quinquennat d’Emmanuel Macron ne semble pas marquer une rupture à cet égard. Les quelques baisses de charges pour les entreprises ou le rabotage de l’ISF n’ont que l’apparence de progrès. Les mécanismes fondamentaux de la déviance fiscale sont toujours bien présents qui voient un État aux abois instrumentaliser l’impôt« .

Pourquoi Trump aux Etas-Unis, Orban en Hongrie, ces deux « crétins populistes », selon Macron, ont-ils réussi à redresser leurs pays en quelques mois et acquis à plus de 50% la satisfaction de leurs peuples ? Ils ont commencé par baisser les impôts de l’ordre de 10 %. Tous les impôts. Les gens et les entreprises se sont dit que maintenant ça valait le coup de travailler puisqu’il resterait quelque chose à la fin du mois. Chômage réduit de moitié, entreprises en bénéfice, rendement de l’impôt doublé en un an.
Dans un pays en quasi-faillite comme la France, le poids de l’aide sociale devient trop lourd faute de recettes en face, c’est « le pognon de dingues » de Macron. Quand l’État laisse aux citoyens le moyen de s’enrichir, il s’enrichit lui même, c’est la leçon que Vauban avait donnée au jeune Louis XIV. « Sire, l’argent le mieux employé, c’est celui qui reste entre les mains du peuple. » L’inverse des leçons de Keynes et de Pikety qui ne jurent que par l’Etat.

Les énarques ne réformeront pas l’État, leur nombre les en empêche

Se multipliant à l’excès depuis soixante dix ans par des promotions pléthoriques, les énarques sont partout. Avec une mentalité de maîtresse d’école qui distribue les bons points et les réprimandes au monde entier, convaincus d’une  supériorité intellectuelle qui reste totalement virtuelle à de rares exceptions près.

Les gilets jaunes, eux, ont de l’imagination !

Les énarques  récitent religieusement leurs mantras : nous avons le meilleur système social du monde, les meilleurs transports, la meilleure éducation, la fonction publique la plus efficace et la moins corrompue, etc. Sans convaincre personne à l’étranger, ni en France ceux qui consultent les classements internationaux et constatent que nous sommes dans le dernier tiers à peu près partout en Europe et jamais dans les premiers dans le monde.

Presse et gouvernement nous parlent tous les jours de « vivre ensemble » et de tolérance pour « l’Autre », mais nous sommes le seul pays européen qui se fait sanctionner pour la violence et la répression des manifestations populaires de mécontentement, où des quartiers entiers sont de micro-califats repliés sur eux-mêmes et leurs trafics de drogue, de voitures volées, d’armes et d’humains qu’ils soient des femmes ou des migrants.

Les énarques, partout, bloquent le progrès

Les énarques sont la cause essentielle de l’impossibilité de réformer l’État pour une raison fort simple : il est impossible de fermer un service de l’Administration devenu inutile, ou l’une des centaines de commissions qui tournent en boucles sur elles-mêmes avec plus de vice-présidents bien payés qu’il n’y a d’employés, produisant des rapports que personne ne lit mais qui permettent de justifier leur existence. Il y a toujours un énarque à leur tête, automatiquement membre de la caste, du sérail, de la mafia et qu’il faudrait recaser ailleurs à un poste mieux rémunéré quelle que soit son incompétence. Même les inspecteurs des finances qui ont conduit des dizaines d’administrations ou d’entreprises publiques ou privées au bord de la faillite ne sont jamais inquiétés pour leur mauvaise gestion, aucun n’a jamais fait de prison comme cela peut arriver à un chef d’entreprise du privé.

Ils vivent dans un monde à part, entre eux, association de malfaiteurs où règne l’omerta, essentiellement préoccupés à s’enrichir, quitte à enfreindre les lois comme ces hauts fonctionnaires de Bercy qui traquent la fraude fiscale mais se versent clandestinement des primes copieuses et défiscalisées qui montent leurs revenus annuels bien plus haut que celui de leurs ministres.
Alors comme ils sont très souvent incapables de gagner de l’argent dans l’industrie ou le commerce, et plus souvent encore ne le veulent pas puisqu’ils sont les fonctionnaires les mieux payés, ils leur faut pour assurer leur train de vie beaucoup d’impôts.
Ils ne considèrent plus les entreprises et les particuliers comme une population laborieuse à servir dont il faudrait améliorer le niveau de vie, mais comme un troupeau à tondre (2).

Suricate
17 mars 2019

1: Voir La Recherche n°544 : L’entropie, comprendre une grande énigme scientifique, Entropie : l’architecte de l’Univers.

Exemple : les trous noirs étaient réputés tout détruire, allant jusqu’à absorber des étoiles entières en pulvérisant leurs atomes. Et puis, récemment, les astrophysiciens ont vu qu’ils expulsent des bosons, leptons et autres fragments d’atomes, lesquels forment un nuage quasi invisible où des atomes se reforment à partir de ces minuscules « briques », puis les atomes s’agrègent en matière… puis nait une étoile neuve. C’est l’effet entropique, faire du neuf à partir d’une apparence de désordre.

2: Pour en savoir plus, Pourquoi la France est en vrac, chez Amazon, la Fnac ou votre libraire

 

3 Commentaires

  1. Très jolie l’image du Suricate vigile lanceur d’alertes..! Merci pour cet article pertinent !
    Il est vrai que nos  » élites » ont beaucoup de chemin à faire pour se mettre au niveau de la modernité galopante ..
    Rien n’est moins sûr , car pour cela il faudrait se remettre en question en toute humilité ..et ce n’est pas programmé dans leurs gênes …L’essentiel du moment , est de trouver un moyen de se débarrasser de cette caste de malfaisants , donc de voter contre LREM ..!

  2. Excellent article plein de bon sens , de justesse et de clairvoyance. Avec ces ÂNES bâtés qui ne souhaitent pas se réformer et surtout disparaître, ces vampires qui sucent le sang de la terre depuis près de 70 ans, nous sommes mal barrés. Plus dure sera leur chute !

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